pas l'exposition agricole, pas même par ses houblons qui sont les meilleurs du pays et qui indubitablement auraient obtenu le premier prix. Voici comment on explique celte bévue M. VanRenynghe aurait promis, parait-il, ses concitoyens défaire figurer I exposition des specimens de sa récolte de houblon et effective ment il paraît avoir envoyé une caisse deux jours après que les objets destines a I exposition n'étaient plus reçus. Pour s'excuser, il a dit qu'on avait retenu cet envoi Ypres, par jalousie. Mais Poperinghe on a fait justice de cette invention et l'on s'en est moqué. Tant y a, parait-il, que le premier prix du houblon est décerné un cul tivateur de la commune de Watou. Des personnes qui ont pu apprécier M. Van Renynghedepuislongtemps, jugent sa conduite dans cette occurence d'une façon assez plau sible. Elles disent que le bourgmestre n'au rait pas demandé mieux que de pouvoir faire figurer des produitsdu lerritoirede Poperin ghe l'exposition, maisque leclergéoeluienapas octroyé la permission. Ne sachant quoi faire, se trouvant entre le marteau et l'enclume, entre le mécontentement de ses concitoyens et le veto du clergé, il s'est avisé d'envoyer les produits de sa houblonnière trop tard, de cette façoD il a cru contenter tout le monde, mais il s'est trompé: ses concitoyens ne lui pardonnent pas ce calcul ou celle négligence. Un journal de Gand que peu de personnes connaissent, mais qui néanmoins se donne la mission de critiquer le ministère libéral et ses actes avec une méchanceté plus ou moins raf finée, s'est occupé de notre nouveau commis saire d'arrondissement et de sa circulaire. L'Organe des Jésuites qu'on qualifie aussi quel quefois des Flandresdevait, l'exemple de ses confrères de la presse cléricale sauter son tour comme paillasse, sous le coup de fouet que le ministère libéral a adressé son parti, en intro duisant quelques modifications dans le personnel - I - - -g - - Il A r «i am i si a nra s\ n aVv a dernier, et commechez ses confrères, uneerreur de copiste a fait le fond de la critique avec le Juif Errant d'Eugène Sue, qui doit être très- étonné d'être mèléen cette polémique. Quoiqu'il en soit, aous reproduisons la réponse que lui fait Y Impartial de Bruges. Elle est assez con cluante, pour que nous n'ayons plus nous en occuper: m. carton ET L'ORGANE DES JÉSUITES DE GAND. \J Organe des Jésuites de Gand trouve que la circulaire de l'honorable commissaire d'arrondisse ment d'Ypres pêche par son esprit et contre les règles de l'art grammatical. Nous avons tort peut-être de tirer de son obscurité cet ignoble carré de papier et de nous occuper d'accusations, d'autant plus inoffensives, qu'elles ne sortent guère du lieu où elles ont été formulées; mais les critiques qu'il fait du premier acte administratif de M. Carton se distinguent par un caractère si original, si ridicule et en même temps si slupide, que nous croyons devoir leur donner toute la publicité possible. L'Organe des Jésuites de Gand trouve d'abord tout fait en confiance aveo la comtesse et ne se souvenait plus qu'elle était la soeur de M. de Wiuler il commençait ia trouver charmants. Au moment où ils allaient arriver devant te Burgther, la com tesse lui dit Je vous dois Monsieur, une journée agréable, mais ma mauvaise furluue m'a ménagé une compensation que j avais tout a fait oubliée. Guillaume était penché vers la comtesse. Il regardait sa belle compagne, et si t'ou doit tout dire, il la regardait trop pour qu'il put voir ceux qui passaient en ce moment sur le rempart. Il n'eût pas même icmarqué un coupé venant en sens contraire, si la comtesse ue s'était iucliuée pour saluermais la voiture était déjà trop éloignée pour que Guillaume pût voir la persoune qui l'occupait. Aucun pressentiment ne l'avertitet cependant sa vue avait arraché un de ces cris de douleur qui noua échappent aux heures suprêmesoû quelque espoir longtemps caressé s'envole loin de nous. Lie quoi doue èles-vous menacée Madame demandait en ce moment même le vicomte la charmante Armide qui le captivait de plus en plus. Du tête a léte le plus ennuyeux du monde. Avec Monsieur votre frère? Non, répondit la oomtesac j'ai ce soir dîner ma vieille lao te, la baronne de Valdorf. Elle est sourde ne pas entendre le canon, et sa vue eat tellement mauvaise, qu'elle y voit peine asaex pour «ranger. Voilà, j'en conviens, un désagréable convive. Eh bien, Mousieur, si ma vieille tante ne nous effrayait pas trop, j'oserais presque vous demander de m'adoucir cette corvée en la partageant. Noua aurions un respectable chaperon et nous n'en serions paa moins en léte léte ce serait charmant. Gutllaumc allait accepter, loraqu'il. furent croisés par unenauvelle vaiture, dont su premier eoup-d'ccil il reconnut eett* fois la maître. fort mauvais, que M. Carton prenne l'engagement d'étudier avec zèle les intérêts de ses administrés, parce qu'il résulte eu bonne et saiue logique, d'après le spirituel journal, que M. Carton ne connaît pas ces intérêts. Pour plaire au journal de la coterie, M. Carton aurait du prendre un air hautain et su perbe, affec ter les connaissances les plus profondes, afficher une érudition sans bornes et ne faire aucune pro messe pour l'a venir. M. Carton est, cotntne il ledit, né au milieu de ses administrés, leurs intérêts se ront les siens, et il étudiera les besoins de l'agri culture, du commerce et de l'industrie; pouvait-il parler un langage plus convenable, plus digne et surtout plus rassurant? Mais cela ne suffit pas l'Organe des Jésuites de Gand: M. Carton aurait dû avoir la science infuse cotntne feu M. De Neckere. Plus loin, M. Carton .pose avec une franchisa telle qu'on élait en droit d'attendre de lui, les prin cipes politiques qu'il suivra dans son administration, et il demande ses administrés leur coopération pour assurer la loyale exécution des principes qui sont proclamés par notre pacte constitutionnel il déclare en outre qu'à cùlé de la liberté religieuse, il veut l'indépendance du pouvoir civil et le dévelop pement de nos institutions politiques. Qui le croirait L'Organe des Jésuites de Gand y voit une manœuvre, une tentative, une résolution bien arrêtée contre le trône, la morale et la religion: car la Société de l'Alliance est la queue de Robes pierre, et M. Carlon ne peut ignorer combien il a, lui, personnellement contribué propager le livre infâme du Juif-Errant, cette attaque abominable contre ce que la religion, la société, la morale ont de plus sacréet il en conclut que M. Carton est un homme sans respect pour la religion de ses pères, cause des sympathies qu'il a vouées l'ouvrage de M. Sue: qu'il sera un administrateur partial, un homme de parti, aux rancunes étroites, aux faux préjugés et d'une intolérance agressive Il est fort facile de concevoir que l'Organe des Jésuites ne soit pas un des partisans de l'ouvrage de M. Eugène Sue comment aimer la main qui vous a si cruellement flagellé? Eugène Sue a montré la puissance, l'immoralité, la corruption des jésuites, et il a stigmatisé leurs coupables et ténébreuses manœuvres il a dévoilé, en dépit d'offres séduisan- iesles crimes et les tv*pilnrl«s ries enfants de .oyola, comment 1 organe de celle société pour rait-il bénir Ja plume qui l'a foudroyée? Mais reprocher un fonctionnaire d'avoir lu les écrits de l'élégantauteur français, en conclure qu'il est un autre Robespierre, un homme impie et intolérant, c'est la vérité par trop ridicule et par trop ab surde il n'y a que l'Organe ou le Nouoelliste capa ble d'inventer des rapprochements aussi heureux. Ne trouvant plus rien imputer l'honorable M. Carton, l'Organe des Jésuites se permet de rele ver et de faire ressortir une incorrection de locution, incorrection qui, en résumé, n'en est pas une, et il en déduit toujours avec la même puissance de logique, que M. Carton a juré la perte et la des truction de la grammaire en même temps que celle du trône et de la religion de ses pères Voici notre réponse. L'Organe dans ce même numéro, renferme la phrase suivante M. Fobe, (secrétaire communal de Bellem), conservera donc son poste pour l'éloigner (sic) duquel il n'existait, du reste, pas le moindre grief. Évidemment celui qui sait tourner une phrase avec autant de grâce et d'élégance, peut s'arroger le droit de critiquer les autres. C était le baron de Winter, qui, de même que Béalrix mais pour la raison contraire, dans la joie de son triomphe anticipé, n'avait pu tenir en place. Il était venu Vienne et retournait en ce moment sa propriété qui se trouvait, on doit s en souvenir, voisine de Béahix. La vue de son rival lui rappela celle qu'il aimait, et dissipa le prestige dont la comtesse commençait l'entourer. Madamerépondit-ilen signe de mon estime et d'un dévote ment auquel vous ne ferez pas inutilement appel je vous dois la vérité toute entière Je sens avec amertume que l'homme est faible, et qu'il doit éviter le combat. Si j'acceptais, peut-être qu'à la fin du jour j'aurais oui ragé deux femmes vous, en cédaul cet attrait dans lequel l'àme et le cœur ne sont pour rien; une autre, oh ne lui en voulez pas, car elle est moius libre que vous, une autre que j'aime saintement, en perdant le droit de la regarder sans rougir. La comtesse se mordit les lèvres |tfle de colère. Ils arrivèrent en silence son hôtel; là, Guillaume prit congé de M1116 de Laverney et revint chez lui. Il dîna la hâte, fit seller son cheval et partît malgré l'obscurité de la nuit pour le château de Wagram. On sait qu'il y a un dieu pour les amoureux: il faut croire que ce fut grâce sa protection que Guillaume arriva sain et 6auf au château de Wagram; mais son mal* heureux cheval élait épuisé par la course. Avant qu'il fut parvenu au perron, un domestique se présenta lui, et lui dit que M"" Stiller étaut indisposée ne pouvait pas le recevoir. Guillaume feignit de revenir sur ses pas, mais lorsqu'il eut entendu la porte se refermer sur le messager du malheur il attacha son cheval un arbre et s'approcha de la maison. A dix heures du soir, il était encore sous les fenêtres, lorsqu'un bruit de pas et de voix l'intérieur l'avertit que quelqu'un allait sortir. Il redesoendit brusquement le perron at s'arrêta au commen cement d« l'allée. Un siégea l'académie française attend le judicieux, le beau, le correct écrivain de l'Organe des Jésuites de Gand. Du reste, il appartient bien aux dé fenseurs quand même, des hommes du parti cléri cal, de relever quelques incorrections grammaticales échappées l'un de leurs adversaires, eux qui n'ont vanter que la phraséologie ridicule des Desmai- sières, l'éloquence rustique des DeSrnet, le bavardage incompréhensible des Rodenbach et la noueelle orthographe des Eloy de Burdinue La distribution des prix aux lauréats du concours universitaire et du concours-général entre les établissements d instruction moyenne, a eu lieu samedi dans le Temple des Augustins, en présence de la famille royale et d'une assis tance nombreuse et choisie. Les places réservées avaient été envahies dès 10 heures et demie; la cérémonie n'a commencé qu'à midi et quart par un morceau exécuté par la musique des Guides. Tous les ministres en grand costumesiégeaient au bureau. M. Rogier, ministre de l'intérieur, présidait la cérémonie. M. Alvin, directeur de l'instruction publique: M Slevens, chef du per sonnel au déparlement de l'intérieur; M. Blondel, préfet des études l'Athénée de Bruges, sié geaient avec les ministres. M. le ministre de l'intérieur venait de com mencer son discours lorsqu'il dut s'interrompre pour aller recevoir la famille royale, dont on vint annoncer l'arrivée. Le président, suivi de tous les membres du bureau et de M. le che valier Wyns. bourgmestre de Bruxelles, est allé au-devant de LL. MM. l'entrée du temple. Le duc de Brabant et le comte de Flandre étaient revêtus de leur uniforme des9 lieutenant. La famille royale a été conduite jusqu'à la tribune d'honneur au bruit des applaudisse ments. Le duc de Brabant a pris place la gauche du Boi, le comte de Flandre la droite de la Reine. M. le ministre de intérieur a achevé ensuite la looturc Je son discours, M. Blondel, préfet des études l'Athénée de Bruges, a succédé M Rogier; il a fait le rap port et l'appréciation du dernier concours. Puis M. Alvin a proclamé les noms des lauréats qui sont venus recevoir leur récompense au bruit des applaudissements. Le 1er prix du concours spécial des mathé matiques a été décerné M. Alex. Nisde Tournai. L'assistance a vivementapplaudi entr'- autres un des lauréats en mathématiques, por tant l'uniforme desergentaux chasseurs pied. C'était le jeune Désiré Fourcault, d Ypres. Le prix du concours universitaire a été dé cerné M. Edmond Willequet, de Renaix, candidat en philosophie et lettresélève de l'Université de Gand. LL. MM. et les princes ne se sont retirés qu'à l'issue de la distribution des prix. La famille royale a été reconduite avec le même cérémo nial qu'à son arrivée. La musique du régiment des Guides exécutait l'air national. Cette cérémonie s est terminée 2 heures 1/î. Il ne s'était point trompé; presque aussitôt le baron de Winter passait auprès de lui. Deux motsMonsieurlui cria Guillaume, sortant de l'ombre qui le cachait. Ah 1 c'est vous, Monsieur, lui cria le baron, dont l'accent trahit la fois l ironie et la surprise. Je vous croyais près de ma sœur. Eu quoi puis-je vous être agréable Monsieur, vous m'avez provoqué deux fois depuis que j'ai l'honneur de vous connaître. Avant de répondre, je voulais être sur d'avoir un témoin le témoin je l'ai trouvé. MoiMousieur je vous ai provoqué Allons donc vous faite» un mauvais rêve. Je vous prie de croire au contraire que je suis fort votre serviteur. Pas de mauvaise plaisanterie, Monsieur. Vous ne m'avez pas provoqué, peu m'importe, et si vous ne voulez gagner que le choix des ai mes, je vous les laisse volontiers. Monsieur je ne veux vous tuer ni l'épée ni au pistolet je oraindrais de me brouiller avec ma sœur. Que diable! nesauriez- vous être heureux sans venir déranger les autres dans leur bonheur Quel bonheur? expliquez*vousdemanda Guillaume d'une voix tremblante. Vous êtes curieux, Monsieur; je veux pourtant bien vous satis faire. Dans huit jours j'épouse M'ae Stiller. Elle vieut de me donner sa parole, et je ue voudrais pas que ma main, en recevant la sienne, fut tâchée de sang. Elle von» a promis cela Sa parole est formelle. Mais elle n'a pas été librement donnée Monsieur, peu m'importent vos suppositions. Adieu, Monsieur, nous nous ru verrons, je vou» en réponds, vous lie triomphez pas encore* (La ouih au prochain it°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2