ANNONCES.
ADJUDICATION
iRi<G©mii>]irî§iE
EXTÉRIEUR. France.
3
Variétés.
EN UNE SEULE SÉANCE.
BONNE
suis le chef de la police, je viens chez vous
par ordre du procureur du roi si vous n'avez
pas été arrêtée immédiatement, c'est {ji-âce
moi, et par considération pour votre famille.
Je vais procéder une perquisition.
Mme veuve L... lui montre un sac conte
nant encore 400 fr., dans lequel elle a puisé la
somme nécessaire ses emplettes; le prétendu
chef de la police examine toutes les pièces,
déclare que plusieurs sont fausses, et somme
celte dame de le suivre chez le procureur du
roi, ayant bien soin d'emporter le sac de 400 fr.
Après avoir longtemps promené dans les
rues de Lyon, il entre dans une maison, sous
prétexte d'y voir le procureur du roi, en sort
bientôt, disant que ce magistral est occupé
pour quelque temps encore.
jyjmo veuve L..., pressée de rentrer dans ses
appartements, dont elle avait emporté la clef
et où elle attendait une de ses demoiselles, de
mande et obtient la permission de rentrer chez
elle, sur la promesse formelle de se présenter
d'elle-même le lendemain au procureur du roi,
et laisse ce sac d'argent entre les mains de ce
personnage. Rentrée chez elle et revenue de
son trouble, Mme veuve L... n'eut pas de peine
comprendre qu'elle avait élé dupe d'une
habile escroquerie. Une plainte a été portée
aussitôt. La police est, dit-on, sur les traces de
cet audacieux malfaiteur.
On écrit de Naples, 29 septembre:
Dans une précédente lettre, je vous disais
qu on avait aboli les commissions militaires
mail il faut rendre justice qui de droit. Celle
louable mesure a été provoquée par des rapports
très-véridiques, faits par M. Vagnile, procureur-
général de la grande cour de .Messine et \1. Uarisi,
intendant de la même ville.
Je dois ajouter que M. Roberti, procureur-
général de la grande cour de Palerme a signifié
officiellement au gouvernementqu'il n'avait pas
de suffisansélémens, pour continuer la procédure
contre les frères Gallo, qui avaient été arrêtés,
comme complices des compagnies d'artillerie,
soupçonnées d'avoir trempé dans la conjuration
de Palerme et pour cela renfermées dans le
château de S'-Elme, ainsi que je vous l'ai déjà
annoncé.
Malgré les précautions infinies prises par le
gouvernement, pour empêcher que rien ne pé
nètre ici sur les progrès de l'insurrection. On
assure de très-bonne part qu'elle marche en
Calabre, toujours grands pas, et que dans le
Cilento, (province de Salerne) les insurgés ont
battu les troupes royales et ont tué 400 suisses
et gendarmes.
On attribue d'une voie unanime Mgr.
Cogle, confesseur du roi, tous les malheurs qui
affligent le royaume des Deux-Siciles. Il paraît
que le pape instruit de la déplorable influence
quece prélatexercesurleroi, luiainlimé l'ordre
de se rendre Rome: mais Mgr. Cogle a pré
texté une maladie, pour se soustraire cet ordre;
sur son refus, le pape lui aurait interdit la messe
,et la confession.
Paris, 6 Octobre.
M. lim. deGirardin nous annonce aujourd'hui,
sous la forme d'une énigme une prochaine mo
dification ministérielle. Quoique nous soyons
encore loin de la session des chambres et que
l'ordonnance de convocation n'ait pas encore
paru, il nous annonce que les députés com
mencent arriver Paris et que les plus satis
faits ne paraissent pas les plus contents tii les
moins exigeons, puis immédiatement la suite
de cet article qui a été placé en tête des faits
divers, nous lisons les lignes suivantes:
Il paraît certain qu'une modification dans
le cabinet aura lieu avant l'ouverture de la
session. Il est question du changement des
deux ministres lesquels ne seraient ni M. Jayr,
ni M. Trezel, ni M. de Montebello.
Il est probable que la Presse a voulu parler
e MM. Dumon et Cunin-Gridaine dont la con
duite administrative, le premier sur la question
des chemins de fer et sur celles de l'emprunt,
et le second sur la question des céréales a in
disposé les conservateurs les plus déterminés.
On prétend que M. Guizot est intervenu person
nellement auprès du ministre des finances pour
le forcer prendre une décision au sujet de
l'emprunt. Il y a sur ce point une touchante
unaminilé parmi les organes du ministère, et les
nouveaux journaux le Conservateur et 1 Opinion
se sont joints au Journal dus Débats poursommer
le ministre des finances de prendre un parti. Il
estévident que le ministre des finances n'a plus
de partisans même parmi les fidèles conserva
teurs, et que ses collègues sont tout fait dis
posés l'abandonner.
II est arrivé, il y a quelques jours, par le
dernier paquebot des Étals-Unis, pour 1 million
de francs, en pièces de cinq francs, qui sont
expédiés en France pour le payement de com
mandes, faites par des commissionnaires Amé
ricains nos fabriques et manufactures.
On assure que les banquets réformistes
commencent inquiéter le gouvernement, et
qu'une circulaire du ministre de l'intérieur
recommande aux préfets de s'opposer autant
que possible ces manifestations.
Par suite du refus des maréchaux Soult
et Sébastiani, c'est le maréchal Molitor qui va
être nommé gouverneur des Invalides.
Dans une modeste chambre garnie du faubourg
Poissonnière, vivait au commencement de cette
année, un homme déjà d'un certain âge, exerçant
la profession de courtier d'assurances. Tout dans sa
conduite annonçait un ordre parfait. Malheureuse
ment l'économie et la régularité ne préservent pas
toujours de la misère, et les allures du courtier
d'assurances, qui s'appelle Lelyon disaient assez
chacun qu'il était astreint aux plus rudes priva
tions. Il avait, comme consolation, un compagnon
pour partager son infortune c'était son fils, enfant
de douze ans, pour lequel il montrait une sollicitude
extrême, qu'il aimait, comme on aime quand on
souffre.
Lelyon paya d'abord exactement le loyer de son
petit réduit; mais bientôt l'exercice de sa profession
ne lui procurant que des ressources tout fait
insuffisantes, il fut obligé de demander crédit au
maitre de l'hôtel. Plusieurs mois s'écoulèrent et
Lelyon se trouva son débiteur d'une centaine de
francs.
Un jour, il se présente lui et lui offre un billet
de i5o fr. souscrit par son frère M. Lelyon, cha
noine Evreux. Le propriétaire l'accepte. D'autres
billets, de nî i3o fr., souscrits par la même per
sonne, sont mis en circulation. L'échéance de l'un
d'eux arrive; il n'est pas payé. Le porteur apprend
que c'est un faux billet; il se rend chez le courtier
d'assurances, qui avoue soii crime pour donner du
pain sou enfant, il s'est déshonoré, il a contrefait
la signature de son frère. Cet aveu émeut le créan
cier, qui se retire sans ménacer, mais aussi sans
pardonner.
Peu de temps après, le i5 mai au matin, les gens
de l'hôtel ne voyant descendre ni Lelyon ni son fils,
montent la chambre occupée par eux. Ils frappent;
au bout d'un certain temps la porte s'ouvre, et une
forte odeur de charbon se répand aussitôt dans l'es
calier. Lelyon mourant est étendu sur son lit, côté
de son entant dont les membres sont déjà raidis par
le froid de la mort.
Sur une table se trouvait l'écrit suivant
Je suis réduit nie faire mourir qu'on ne
m'accuse pas d'inconduite depuis que je suis vieux,
je n'ai faitaucune folle dépense; le manque d'emploi
m'a seul réduit la plus affreuse' misère. Si j'ai été
faussaire, c'était pour ne pas mourir de faim. J'avais
l'espoir d'entrer la monnaie, ce qui m'était promis
depuis longtemps; je ne puis espérer davantage,
puisque je suis déshonoré et sans aucune ressource.
En conséquence de ces faits, le malheureux père
a été traduit aujourd'hui devant la cour d'assises de
la Seine, sous l'accusation de faux et d'homicide sur
la personne de son fils.
M. le président lui demande
Votre enfant ne dormait-il pas et ne l'avez-
vous pas réveillé? R. Oui, monsieur le président:
c'était mou habitude.
D. Et que lui avez-vous dit? R. Je l'ai pris et
l'ai embrassé, puis je lui ai dit Dors, maintenant.
Une vive émotion se manifeste chez tous les spec
tateurs qui occupent la salle d'audience.
L'accusé, sur l'invitation de M. le président, con
tinue ainsi
J'ai allumé le fourneau; j'ai écrit la lettre et je
me suis couché.
D. Une fois que vous avez été au lit, que s'est-il
passé? R. II y avait une grande vapeur dans la
chambre, et deux heures après, mon pauvre enfant
se réveilla il me dit Papa, je souffre...
L'accusé semble ne pouvoir continuer.
M. le président. Et alors R. Je lui dis Dors,
mon ami, ça ne sera rien dors bien... (Agitation.)
Il se rendormit petit petit sa respiration dimi
nuait, diminuait puis je n'entendis plus rien Oh
mon Dieu! mon Dieu! (Lelyon sanglote avec plus de
violence que jamais.)
D. Comment n'avez-vous pas ouvert la fenêtre, la
porte, donné un peu d'air? Comment n'avez-vous
pas ainsi sauvé la vie de ce malheureux petit être,
que vous veniez d'embrasser, que vous aimiez et dont
vous causiez ainsi l'agonie? R. J'étais perdu, brisé.
Je voulais mourir moi-même, et pour lui aussi,
j'aimais mieux la mort que la vie avec la misère et
le déshonneur de son père.
D. Mais ce droit de disposer de la vie de votre
enfant, vous appartenait-il? Et pour vous qui vou
liez vous sauver du déshonneur, croyez-vous que le
suicide le rachète? Ne saviez-vous pas que la morale
et fa religion l'inlendisent
Lelyon, étendant ses mains jointes vers M. le pré
sident. Monsieur, grâce grâce ne m'interrogez
plus, je vous en conjure, c'est trop cruel, je vous en
prie
J„e jury ayant rendu un verdict négatif sur la
question d'homicide, mais affirmalif sur cellede faux,
Lelyon a été condamné cinq ans de réclusion,
cent francs d'amende et l'expositon.
Publication nouvelle sur la Révolution Belge.
L'éditeur du Nouvelliste de Gand, vient d'entre
prendre avec des confrères de Bruxelles, une impor
tante publication que seul, il est autorisé éditer.'
Malgré l'importance, et l'intérêt répandu dans ce
livre, malgré la sympathie que l'annonce du travail
a généralement inspirée, l'éditeur s'est interdit d'en
prévenir ses abonnés, avant de pouvoir leur donner
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et noires; queue panacheil répond an nom de Poi'F,
et porte un collier en cuivre jaune. Il est disparu a
Malines le 1" Octobre, 11 heures et quart, pendant
le changement de convoi.
S'adresser au bureau de cette feuille.