5
73 hectolitres de seigle ont été présentés en vente
des prix qui ont varié de fr. i3-ao fr. i4-4o,
moyenne fr. «3-8o baisse de 60 centimes.
Le jury nommé pour juger les produits de
l'Exposition agricole et horticole avait décidé,
avant de se séparer, que la rédaction du rapport
général sur cette Exposition, demandé par
M. le ministre de l'intérieur, serait laissée aux
soins du gouvernement, Nous apprenons que
par une décision récente du ministre de l'inté
rieur, M. Morren, qui a rempli les fonctions de
secrétaire général du jury, est chargé de ce
travail, destiné, croyons-nous, la publicité.
- T. «S—-i
Sont envoyés devant la cour d'assises de la
Flandre Occidentale
1° H. Maes et son épouse Marie Verhaeghe,
cabareliers Sladen pour banqueroute frau
duleuse
2° Ch. De Waeghemaeker, cordonnier Pro-
ven, pour émission de fausse monnaie
4' Fr. Lefèvreouvrier Roulers pour vol
avec circonstances aggravantes
5° J. Fieux, L. Catry, P. Mernhout, journa
liers Ledeghem pour vol avec circonstances
aggravantes.
1
Depuis Dimanche deux sinistres commerciaux
sont venus répandre la consternation dans no
tre ville. La maison de banque Venein et Gielis
s'est constituée en état de faillite et la maison
Bertrand, directeur de rétablissement du gaz
a cessé ses payements. Ces deux déconfitures
paraissent la conséquence de celle de la maison
Thomas etcomp. Gand, qui avait un établis
sement en Allemagne et dont la maison Venein
et Gielis a négocié des valeurs considérables sur
noire place, fout le papier de la maison Ber
trand, en relation intime avec Thomas et comp.
y a été également négocié. On assure que
M. Thomas est en fuite.
q 8 u m
Une décision qui n'est pas sans importance
a été rendue dernièrement par la Cour de cas
sation. Il a été décidé que les sociétés de musi
que sont sujettes la patente, et que cette
patente est due par le président et les commis
saires de la société, et qu'il importe peu que
les divertissements ou réunions de la société 110
lui rapportent aucun bénéfice matériel.
1 n m 1
On parle beaucoup Gand des deux grandes
faillites qui viennent d'avoir lieu ici. La pre
mière est celle de la maison Thomas et com
pagnie; 011 ne connaît pas encore le chiffre du
passif, mais on le dit considérable. La maison
Thomas avait un établissement important en
Allemagne.
La seconde est celle d'un avocat qui s'était
lancé dans les spéculations depuis plusieurs
années. On dit cependant que l'actif surpasse le
passif, et qu'un sursis va être demandé. Thomas,
assure-t-on, a pris la fuite.
En même temps deux sinistres commerciaux
ont éclaté Cour Irai. Celle de la maison de
banque Venein et Gielis monte, dit-on, en pas
sif de 1,700,000 fr. 2 millions celle du sieur
Bertrand, entrepreneur de l'établissement du
gaz, qui fait suite celle de Thomas, de Gand,
est aussi considérable. Ces faillites ont jeté la
consternation dans la ville de Courtrai, où un
grand nombre de personnes honorables perdent
la majeure partie de leur avoir par la déconfi
ture de Venein et Gielis. On cite uue dame
très-respectable de ladite ville qui perd toute
sa fortune évaluée 80,000 fr. O11 ajoute
que Venein a pris la fuite.
Nos spéculateurs de Paris attendent tous les
jours quelque nouvelle rassurante de Londres,
pour servir rendre plus facile la négociation
du nouvel emprunt français, mais malheureu
sement les nouvelles continuent chaque jour
être aussi mauvaises. On continuait vendre
des consolidés parce que la banque d'Angleterre
11e pouvant faire face avec sa réserve au paie
ment des six millions sterling de dividende, est
obligée de se faire rembourser de ceux qui
elle avait prêté de l'argent sur dépôt de fonds
publics. La baisse des consolidés a été en six
semaines de 5 p. 6 p. "/o, en sorte qu'au
moment où il a fallu liquider, beaucoup de
spéculateurs n'ont pas pu payer leur différence.
Un broker ou agent de change, M. Ostley, et
un coulissier, M. Hadlow, se sont trouvés dans
ce cas pour des sommes importantes, et il pa
raît que le nombre de ceux qui ont été obligés
de prendre des atermoiements a été considé
rable. O11 ne parlait toujours que de nouvelles
déclarations de faillite. La banque d Abingdon
a suspendu ses paiements, ses billets en circu
lation s'élevaientà la somme de732,900 francs.
Une maison de second ordre qui faisait des
YILLE D'YPRES. CONSEIL communal.
marchés précédents, iiH5 hectolitres de froment
ont été offerts en vente et quoique l'approvision
nement fut minime eu égard aux marchés passés,
les achats se sont faits avec lenteur. Les prix ont
varié de fr. 20-80 fr. a4-°°> moyenne fr. aa-4o j
diminution sur le marché précédent de 64 centimes,
x 17 hectolitres seulement sont restés invendus.
L'avoine est restée côtée au même prix, 9 fr.
l'hect. 63 hectolitres ont été rapidement enlevés.
Les fèves ont subi une diminution de3o centimes.
5o hectolitres ont été présentés an marché. Les
pommes de terre ont augmenté de 5o centimes
sur les 100 kilogrammes. 4»5oo kilos ont été ven
dus fr. 7-75 les 100 kilogrammes.
»ède de part et d'autre les mêmes propriétés géolo
giques et que, quant aux influences atmosphé
riques, il serait iinpussihlc de les faire valoir en
laveur de nos voisins vu que les territoires de
Wa ton et de Poperingho se louchent sur une très-
grande étendue. Pour ce qui concerne }a marque
distinctive dont on fait usage Poperingheet qui
consiste en une estampille de plomb avec certificat
d'origine, nous sommes même de prouver, d'une
manière incontestable, que la même faveur a été
également octroyée, une époque très-éloignée 3
la commune de VValou, pour ses houblons que
très-longtemps on en a fait usage dans notre loca
lité, mais qu'à la fin, par une incurie des plus im
pardonnables de la part de ceux qui s'en sont
rendu les auteurscet usage a disparu et a eu poux*
conséquence naturelle la suppression de la com
mission des experts chargésainsi que leurs con
frères de Poperinghe, de réglex- tout ce qui avait
rapport notre commerce de houblon. Mais reve
nons notre exposition agricole Si les houblons de
Poperinghe avaient figuré l'exposition agricole,
aurait-il résulté de là la probabilité presque cer
taine qu'ils y auraient obtenu la distinction qui a
été accordée au houblon de VValou Nous ne le
pensons guères, de plus, nous croyons pouvoir ajou
ter que, daus ce cas, l'avantage aurait été entière
ment de notre côté vu que, d'après le jugement
émis par des personnes très-compétentes, très-im
partiales et surtout entièrement en-dehors de
l'intérêt des deux localités, la récolte de 1847 de
Poperinghen'a rien produit de comparable au
lioublon de Watou auquel le jury de l'exposition
vient de décerner le premier prix.
Agréez, Monsieur le rédacteur, l'assui-ance de nos
sentiments distingués.
Quelques cultivateurs de houblon de la
commune de TV al ou.)
Séance publique fixée au Lundi, a5 Octobre 184?»,
deux heures et demie de relevée.
x* Communication des pièces.
2° Emettre un avis sur la demande du Sr Désiré
Ferryn, tendante être autorisé ériger une bras
serie, rue des RécolleU._
3® Statuer sur une demande formée par le sieur
Jacques Swekels, l'effet de pouvoir construire une
voûte au-dessus de l'Yperlée qui traverse sa pro
priété, rue au Reurre.
4* Déterminer le sujet commander au moyen
du lot de g5o francs, échu la ville d'Y près, daus la
souscription pour le fonds d'encouragement de la
peinture historique et de la sculpture.
5* Statuer sur l'objet d'une lettre de l'adminis
tration communale de Moorslede réclamant un
subside de 2000 francs pour le parachèvement de la
roule pavée de ladite commune Passchendaele.
Marché d A pres, du 23 octobre 18 57.
Le marché était bien approvisionné, mais il n'y
avait aucune comparaison faire avec les deux
Je ne vous pardonnerai jamais, Monsieur jamais!
Et eu disant ces motssa voix qui avait jusque là été ferme et
presque dure, avait faibli. Le baron ne mentait pas, c'était Gardeville
qui avait été l'agresseur et ce titre, lui seul était coupable et le
bar on ne méritait aucun reproche. Mais, ce que ne disait pas M. de
Winter, c'est qu'il avait été au fond ravi de la circonstance. Sur le
point de s'absenter pour un mois enviion il n'était tpas fâché de
désemparer momentanément le vicomte pour qu'il ne mît poiut
profit le temps de son éloignement- C'était par calcul qu'il ne l'avait
pas luéj car il savait bien que M,ne Stiller n'eut pas voulu le revoir.
C'était aussi par calcul qu'il l'avait grièvement blessé car il lui
importait de ne point laisser derrière lui un homme jeune, entre
prenant et préféré. mme Stiller comprenait bien vaguement tout
cela, mais elle tremblait malgré elle la pensée que Gardeville
guéri, le duel ne recommençât, et que M. de Winter ne profilât
cette fois de son incroyable habileté j.our frapper le vicomte mort.
Elle sentait qu'elle préférait mille fois renoncer lui que de l'ex
posera un trépas certain. Ses irrésolutions et ses faiblesses lui re
montaient au cœur, et vainement s'efforçait-elle de lutter contre
elles.
Vous pardonnerez Madame parce que je ne suis réellement
pas coupable, dit le baron parce que tout vous fait un devoir de
pardonner tout jusqu'à votre affection pour M. de Gardeville
jusqu'à votre icicct pour le souvenir de votre pere. Il me serait
]>cuible, je vous l'avoue, d'exercer cette dernière vengeance mais
il est des nécessités de position qui nous portent faire ce qui nous
répugne le plus. 11 entre dans mes principes, principes absolus, de
suivre sans hésitation la ligne de conduite que je me suis tracée, de
vaiucre tous les obstacles qu'on m'oppose, ou de me venger inexo
rablement de ceux qui les ont élevés. Les moyens je ne les discute
j aoiai-. j 'appartiens tout entier ce système qui a pour règle de
conduite celte devise qui veut la lin veut les moyens.
Cette politique est impitoyable, Monsieur.
Sans doute, elle est de bronze, voilà pourquoi il n'est pas pru
dent de la heurter. Croyez-moi, ne cherchez point vous faire mon
ciucmie, n utez point les conseils pertides que l'on vous donne.
Votre repos votre bonheur dépendent de nos Ijoûs rapporta, de
notre uniou, vous y étiez préparée, aoyez-le toujours; c'est le plus
raisonniÛc et le plus loyal. Plus vous montrerez de bonne grâce
rem - tire le soin de votre avenir entre mes mains, et plus je vous en
autai de reconnaissance. Sans doute, je n'ai ni jeunesse ni beauté,
mais je n'en serai que plus constant et plus dévoué. A défaut des
folles ardeurs des belles années, nous avons nous autres la fernteté
de caractère et l'invariabilité du cœur. Une femme peut s appuyer
sur mon bras sans crainte que je le lui relire pour l'offrir uue
autre femme. C'est bien quelque chose cela, Béatrix Il ne me vien
drait jamais la pensée de m'adresser, fût-ce une minute, fût-ce
une seconde, une coquette. Nos sens, ardents encore, ne craignent
pas les surprises.
A cette adroite allusion M. de Gardeville, Mme Stiller regarda
fixement le baron et sourit imperceptiblement.
Vous avez bien raison, dit-elle, de ^prétendreque tous les
moyens vous sont bons. Fuyez plutôt afin rie mieux attaquer le
vicomte, vous n'épargnez pas même votre sœur.
Eh mon Dieu quelle est la femme qui n'est pas un peu co
quette, si ce n'est vous Aussi vous considéré-je comme uue de ces
piécieuses exemptions qu'on ne saurait trop désirer d'obtenir.
De la Batterie, merveille dit Béalrix dont l'énergie tombait
de plus en plus devant les habiles menaces et les fins artifices du
baron. Oui je vois que vous savez parfaitement user de toutes les
ressources.
Je dis toujours ce que je pense, car je suis tout d'une pièce. Ce
que vous appelez de la (laiterie n'est que l'expression ferme et sin
cère de mes sentiments.
Gela ne prouve pas souventhélas! que vos sentiments soient
généreux et bons.
Ils peuvent le devenir, Madame si vous tentez ma conversion.
J'en doute fortMonsieur.
Essayez.
Point. Je laisse ce soin une plus habile que moi.
Vousseuje pouvez essayer ce miracle, et vous l'accomplirez,
j'en sois certain.
Vous en êtes certain
Sans doute, répartit M. de Winter dont le regard s'éclaira
d'impatience et de colère. Il se contint cependant encore, besoin
de vos véritables intérêts, reprit il, vous déterminera au sacrifice de
votre liberté en ma faveur, et dans une douce uuion où toutes les
vertus seront de votre côté, j'ipprendrai par l'exemple comment ou
est bon et généreux.
Eu vérité, Monsieur, décidément vous me tentez presque d'en
faire l'expérience. Ne trouvez-vous pas que ce serait, eu quoique
sorlef comme si je domptais un tigre.
Un tigre dit le baron en blêmissant. Le mot n'est guère
gracieux. Va donc cependant pour un tigre! Vous me promettez
qu'à mon retour vous essaierai de me dompter dans 1rs conditions
précitées? Vous m'engagez de nouveau votre parole que notre ma
riage sera célébré enfin.
Je ne promets rien, je ne m'engage rien s'écria Béatrix en
tressaillant.
Songez, reprit M. de Winter en faisant des efforts inouïs pour
rester calme, que ce n'est pas un nouvel engagement que je réclame
de vous, mais la confirmation d'une promesse que vous avez faite
de votre plein gré, sans y être contrainte, ni même sollioitée. Or,
présent que vous possédez tout votre sang-froid, présent que vous
appréciez sainement notre position, pouvez-vaus hésiter reconnaî
tre que vous êtes engagée envers moi? Pouvez-vous manquer la
parole que vous in'avez librement donnée Non, certes! car vous
n'êtes pas seulement une femme charmante vous êtes aussi une
honnête femme
Il est impossible de donner une idée de l'accent moitié caressant
et moitié irrité qui aooompagna ces mots. Il y avait là dessous un
orage terrible sur le poiut d'éclater M1»® Sliller; émue, secrètement
tremblante, voulut en prévenir le débordement. Plus maîtresse
d'elle-même, plus réfléchie, elle comprenait d'ailleurs qu elle n'a
vait rien gagner et tout perdre en résistant plus longtemps cet
homme opiniâtre et implacable qui ne se décourageait de rien, et
semblait retremper sa volonté dans les refus et les humiliations.
Elle était retombée insensiblement sous le joug de l intimidation,
retour inévitable des choses, quand la laiblesse veut lutter contre
la persévérance et 1 énergie.
Écoutez-moi, Monsieur de Winter, dît Béatrix. Je m étais
solennellement promis de briser avec vous. Tout ce que vous venez
de me dire avec une si singulière éloquence rac décide n'en rien
faire. Mais n'exigez pas de moi que je vous promette explicitement
encore de devenir votre femme. Une parole irréfléchie, imprudente,
m'a échappé, vous ne sauriez sérieusement vous en prévaloir et
d'ailleurs j'ai toujours le droit de la retirer. Ce que je veux bien
vous accorder, c'est de ne rien résoudre en ce qui concerne ma li
berté avant votre retour d'Angleterre. Alors peut-être je me déci
derai quelque chose, mais d'ici là je prétends vivre iusouciante et
tranquille. Voilà mon dernier mot.
(La suite au prochain n°.)