INTÉRIEUR.
LA CHATELAINE^ WAGRAM.
JF.IDI,28 OCTOBRE 1817.
JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
TILLE DTPRES. conseil communal.
Ve ANNEE. - IV0 676.
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cepteurs des postes du royaume.
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tion doit être adressé, Jranco%
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VIRES ACQUIR1T EONDO.
YPRESle 27 Octobre.
M. le général-major Fletiry-Duray est arrivé
en celle ville, pour passer l'inspection du dépôt
du 5e régiment en garnison en cette place.
Demainil ^passera en revue les bataillons
du 10e, et partira probablement Dimanche ou
Lundi pour Termonde, afin d'inspecter le dépôt
du même régiment. Ce général qui a été quel
quefois en notre ville au commencement de la
révolution, comme major du premier ban mo
bilisé de la Garde civique, est descendu
VHôtel de la Tète d'or.
Séance publique du Lundi, î5 Octobre 1347-
Présents MM. le baron Vanderslichele de
Maubus, bourgmestre, président; Alphonse
Vanden Peereboom et lvveins-Hynderick, éche-
vins: Gérard VandermeerschLouis Annoot,
Théodore Vanden BogaerdeBoedtavocat,
Martin Smaelen Legraverand Vande Brouke,
Ernest-Merghelynck. Pierre Beke, Ivveins-Fon-
teyne, Auguste De Ghelcke, conseillers.
Lecture est donnée par M. le secrétaire du
procès-verbal de la séance précédente. La ré
daction en est approuvée sans observations.
Parmi les pièces qui ont été communiquées
au conseil, on remarque unelellre d'un certain
M. Guillaume Holesolliciteur en concession
du chemin de fer d'Adinkerke Gand. Il de
mande l appui du conseil communal d'Ypres
en faveur de son projet. Elle est prise pour no
tification.
Une réclamation des dentellières contre l'ap
plication de la loi portant organisation du con
seil des prud hommes Ypres, est lue au
conseil qui croit devoir envoyer celle pièce
pour renseignements, celle jurisdiclion offi
cieuse.
Pour la saison d'hiver 18 47-48, le collège des
bourgmestre et échevins a jugé utile de mettre
en adjudication publique, la fourniture d'huile
pour le service de l'éclairage de la ville. L en
treprise a été adjugée provisoirement et sauf
ratification du conseil, au sieur Opsomer, hui
lier, au prix de fr. 75-28 fr. 80-72 l'ancien
tonneau d'Ypres, évalué en poids 95 kilo
grammes et 75 centièmes. La différence de prix
est la conséquence des époques plus ou moins
éloignées laquelle la marchandise doit être
livrée. Le conseil, vu le prix favorable auquel
l'entrepreneur a soumissionné, approuve lad-
judicalion.
II est encore donné communication au con
seil de la demande faite par la commune de
Zillebeke, tendant établir, de commun accord
avec l'administration communale de la ville
d'Ypres, un droit de barrière sur le petit pavé
dit de Commines, qui, de la route de Lille se di
rige sur celle d'Ypres Menin, en traversant le
territoire et le village de Zillebeke. Le par
cours de cette voie pavée est d'environ cinq
mille mètres. Cet objet sera mis l'ordre du
jour de la prochaine séance.
Un conseiller propose au conseil de prendre,
au nom de la ville, un abonnementà un recueil
périodique qui s'occupe exclusivement des in
térêts communaux et qui sedile Bruxelles,
sous le titre de Belgique communale. Celle
proposition est adoptée et l'exécution en est
laissée au collège échevinal.
On aborde le second objet l'ordre du jour
qui est l'examen de la demande faite par
M. Désiré Ferryn, tendant pouvoir élever une
brasserie, rue des Récollets, n° 13. M. le secré
taire donne lecture du procès-verbal de com-
moclo et incommodaqui constate que deux
voisins se sont opposés l'établissement de cette
usine. Cependant l'un d'eux donne son assenti
ment, si l'autorité veut exiger que la cheminée
de la brasserie dépasse de quatre cinq mètres
le toit des maisons avoisinantes. Le conseil
prend celte observation en considération et
émet un avis favorable par sept voix contre
trois. Trois membres se sont abstenus.
Le troisième objet l'ordre du jour est la
demande de M. Jacques Swekels, qui manifeste
l'intention de construire une voûte sur l'Yperlée
qui traverse la cour de sa maison sise rue au
Beurre. Le conseilconsidérant que ce cours
d'eau, anciennement navigablene sert plus
que d'égoul aux immondices de la ville, et que
par conséquent Ihygiène publique demande
ce que qu'il soit voûtée, décide que laulorisa-
tion demandée par le sieur Swekels, est accor
dée aux conditions ordinaires.
L'ordre du jour appelle ensuite le choix d'un
sujet pour le tableau commander par suite
du gain du lot de 950 francs, au tirage de la
souscription pour l'encouragement de la pein
ture historique et la sculpture. Divers faits his
toriques partagent l attention du conseil. Un
membre propose la légende de l'abolition des
duels judiciaires Yprespar le comte Bau-
douin-à-la-Hache. La charte qui abolit celle
coutume barbare, existe aux archives de la ville.
Un second sujet est proposé Jean de Gavre
châtelain d'Ypres, se rendant Messines pour
faire des représentations Richilde, comtesse
du Iiainaut, et mis mort, sur l'ordre de
cette princesse, outrée de ce qu'un seigneur eut
osé lui faire des remontrances et blâmer sa con
duite. Un autre fait paraît plaire au conseil
la conduite charitable de Charles-le-Bon, dis
tribuant du pain aux habitants d'Ypres, une
époque de disette, moins rare alors qu'aujour-
d huilui semble pouvoir faire le sujet d'un
beau tableau.
Enfin l'assemblée est unanimement d'avis de
proposer ces trois sujets la sanction du gou
vernement, avec prière d'en laisser le choix au
peintre qui sera chargé de l'exécution du ta
bleau. Le conseil décide qu'on priera le gou
vernement de vouloir confier celte œuvre
M. Delbeke, artiste pensionnaire de la ville
d'Ypres, l'académie d'Anvers.
Le dernier objet de l'ordre du jour exami
ner, est la réclamation de la commune de
Moorsledequi demande le versement d'une
somme de deux mille francs litre de subside,
pour le parachèvement de la route pavée de
ladite commune Passchenda^le. Cette ques
tion a été traitée en comité secret.
Dans la partie de la séance du conseil qui
s'est passée huis clos, M. Diegerick, professeur
de 4me et de mathématiques inférieures au
collège communala été nommé archiviste de
la ville d'Ypres.
Qui eût dit, en 1830, que l'Europe était la
veille de retomber dans les guerres de religion,
que les citoyens d une même nation prendraient
encore les armes les uns contre les autres pour
soutenir ou pour combattre les jésuites? A qui
eût hasardé ces prophéties, l'opinion publique
aurait répondu par un immense démentiet
cependant les faits viennent justifier des pré
dictions que naguère on devait traiter d'insen
sées. Au moment où nous écrivons ces lignes,
la Suisse est en feu; une minorité factieuse,
fanatisée, appuyée par l'étranger, vient de lever
le drapeau de la révolte pour la plus grande
gloire de Dieu et de la société de Loyola. N'est-
ce pas une honte pour la civilisation en géné
ral Sommes-nous redescendus au quinzième
siècle, ou même la barbare intolérance des
premiers siècles de 1ère chrétienne?
CRÉATION n'es COMITÉ CONSULTATIF POUR LES
AFFAIRES DES FLANDRES.
Le'opold, etc. sur la proposition de notre mi
nistre de l'intérieur, nous avons arrêté et arrêtons
Art. i"r. 11 est créé près du département de l'in-
XTcuilIcton.
IX. libre! Suite.)
Ce dernier mot signifiait ou que Béatrix voulait gagner du temps,
espérant que se modifierait la situation dans laquelle elle se trouvait
placée; ou que, revenue au projet de donner sa main au baron de
Winler, elle ne voulait pas avoir l'air de céder tout de suite et se
ménageait une honorable retraite. Le baron ne tenta point d'ap
profondir les mobiles de cette détermination il ne voulut point
forcer M** Sliller dans ses derniers retranchements de peur de la
mettre en pleine révolte encore. Il savait maintenant comment il
fallait prendre ces organisations nerveuses qui tremblent souvent,
niais aussi s'exaltent parfois jusqu 1 audace.
- C'est bien, Madame, dit-il, je me contenterai de cette nouvelle
promesse. J'ose espérer qu'elle sera mieux tenue que la première.
M J'y ferai mon possible, Monsieur.
Cela suffit. J'ai d'ailleurs deux gages de votre sincérité.
Eb lesquels, s'il vous plaît?
Je ne vous les ai nommés que trop souvent.
Mon respect pour la mémoire de mon père, n'est-ce pas?
Et votre sympathie pour votre ami d'enfanoe.
Vous êtes insupportable!
Vous êtes charmoute! Adieu!
Il s'empara, uu peu par surprise, de la main de Béatrix. Elle
la relira si vivement qu'il n'eut pas le temps d'y mettre un baiser.
Elle le reconduisit jusque sur le perron, et ce fut avec une palpita
tion de joie indicible qu'elle le vit mouler cheval et disparaître
après un dernier salut dans les profondeurs de 1 avenue. Alors elle
rentra au salon en sautant comme une folle. On eût dit que, long
temps captive, elle recouvrait enfin la liberté; ou que, déli
vrée d'un fardeau accablant elle retrouvait l'usage de ses aîles.
Toute la journée elle voltigea comme un oiseau dans sou jardin,
dans son parc, se dilatant la poitrine l'air frais et pur d'une belle
journée de juin, embrassant ses plus belles Heurs avec délices, et
lançant aux éhos du vallon ses roulades les plus fantasques et les
mieux perlées. Un mois, tout un mois d'indépendance, sans subir
un seul instant la vue de M. de \Vinter9 sans entendre sa voix rail
leuse et menaçante, c'était presque une éternité de bonheur pour
Béatrix. Elle était si franchement heureuse de cet événement
qu'elle oubliait tout le reste: elle ne songeait ni aux dangers que
courait Guillaume de Gardeville, ni au nouvel engagement qu'elle
avait pris, ni même l'éphémère durée d'un mois. Rien ne pouvait
troubler sa félicité: elle se livrait entière au présent, savourant sans
arrière-pensée les douces impressions du moment, évitant de trou
bler sa joie par quelque réflexion pénible. Le bonheur est souvent
égoïste, surtout quand il caresse un cœur qui en a perdu l'habitude.
Cependant elle «e ressouvint bientôt d'avoir dit au duc de Reich-
sladt qu'elle irait chaque jour l'hôtel de M. de Gardeviile deman
der le bulleliu de sa santé. Elle se repentit alors d'avoir tant osé
dans un moment d'inquiétude et d'exaltation, et forma la sage réso
lution de charger l'avenir un domestique de cette démarche que
par convenance elle ne devait pas renouveler. Toutefois elle crut
qu'il était de son devoir de se rendre ce jour encore a ienne, car
le duc de Reichstadl comptait sur elle. Quelques heures après, elle
arrivait devant l'hôtel de France où déjà stationnait une calèche. A
peine eut-elle jeté les yeux sur celte calèche qu'elle y reconnut
de Laverney. Mme de Lavcrney la salua d un air moqueur, et