Marché d'Ypres, du 20 novembre 11157. VILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL. IJne correspondance que nous recevons, porte notre connaissance des faitsquenous voulons signaler, quand ce ne serait que pour indiquer que le changement qui s'est opéré dans le système gouvernemental, n'a pas rendu le clergé Aldus mesuré dans sa conduite, voici le premier. il y a quelques jours, le curé B.... d'une com mune située une lieue et demie de la ville indigné sans doute de ce que quelques-unes de ses ouailles, quittaient l'église pendant le ser mon, surtout lorsque son vicaire prêchait, et cela pour aller boire la goutte la cantine du sieur D., se mit en embuscade et, l'improvisle, saisissant par l'oreille le fils D., enfant de 7 ou B ans, qui lui aussi faisait le guet sur le cime tière, força le moutard, qui, dit-on, le saint homme de Dieu, dans l'excès de son zèle apos tolique, administra quelques horions) lui avouer qu'il était là de plaDton avec la consigne d'aller avertir ceux qui buvaient chez son père, quand le sermon était sa fin. Après cet aveu et tenant toujours le bambin par l'oreille, le curé s en fut droit la cantine en question et apostrophant la femme D et ses pratiques des deux sexes stupéfaites de l'apparition mena çante du prêtre irrité, en termes qui certes ne se trouvent dans le dictionnaire de la politesse ni dans celui de la décence, fil au domicile du sieur D. une de ces scènes ébouriffantes qu'il faut avoir vues et entendues pour pouvoir s'en faire une idée. Voici un second fait plus grave que le pre mier qui n'était que d'un comique digne de la sacristie. Il s'agit d'un refus de sacrements pour des motifs qui n'ont rien de commun avec la religion. Le sieur Pcabaretier dans une petite ville de l'arrondissement, désirait se ma rier et celle fin il alla trouver le curé de la paroisse, BCelui-ci lui fit des questions n'en pas finir et jusque là il s'était contenté de faire subir un examen par le futur mari concernant l'instruction religieuse, mais tout d'un coup le curé posa nettement la question suivante A quels journaux êles-vous abonné? A VIm partial de Bruges, XIndépendance, au Pro grès d'YpresM. le curé. Comment vous souffrez chez vous et vous donnez en lec ture ces mauvaises feuilles, ces journaux scan daleux, impies, contraires notre sainte reli gion, ses honorables et dignes ministres Mais M. le curé, je dois vivre de mon cabaret... mes pratiques demandent ces journaux Pil n'y a pas de mais, aussi longtemps que vous ne me promettez pas formellement nous croyons que le charitable curé ajouta par écrit de renoncer ces mauvaises, ces sa les, ces maudites feuilles, eh bien je ne sau rai moi vous absoudre ni vous donner l'auto risation nécessaire votre admission au saint sacrement du mariage. Mais cucore une fois M. le curé, mais.... Point de mais, c'est prendre ou laisser. El puis il ne manque pas d'autres journaux, de bons, de très-bons jour naux. Par exemple abonnez-vous au Journal de Bruxelles, au Nouvelliste des Flandresau Propagateur d'Ypres Notez bien que ce petit dialogue a été tenu après que le cabaretier Pavait été plusieurs fois ajourné. Enfin le curé B... revenant tou jours la charge et l'épouseur, tournant tou jours peu près dans le même cercle, on se sépara après que le gros mol eut été lâché le refus de sacrement. Il est inutile de faire des commentaires sur les faits que nous venons de raconter et dont nous garantissons l'authenticité. Seulement on doit remarquer que le parti catholique et par ticulièrement le clergé entendent U Constitu tion, comme ils proclament l'indépendance du pouvoir civil, sans l'adopter, sans la traduire en fait. Vous êtes libre de faire tout ce que vous voulez, mais si vous refusez d'entendre le ser mon démon vicaire, je vous persécuterai, dit le curé B.... de W. Si vous donnez lire chez vous des journaux, qui dans ma manière de voir, sont détestables, je vous refuse l'accès des sacrements, dit le curé B.... de M. Le tout sans préjudice la liberté que vous tenez, de la Constitution que nous aimons de tout uotre cœur. O! tartufes, vous avez voulu jouer avec la Liberté, vous ne connaissiez ni sa force d'ex pansion, ni sa puissance d'assimilation. Au lieu de rétrograder quand elle a pris racine elle finira plutôt par réduire l'impuissance ceux qui ont voulu l'exploiter leur profit exclusif. Un fort approvisionnement de froment se trouvait exposé en vente. 673 hectolitres ont été assez rapidement enlevés bien qu'au com mencement il y avait beaucoup de lenteur dans les transactions. Il y a eu une légère hausse. Les prix ont varié de fr. 20-40 fr. 22-80, prix moyen fr. 21-60, augmentation sur le marché précédent, 20 centimes. 66 hectolitres de seigle se trouvaient exposés au marché. Les prix ont été de fr. 13-60 fr. 14-80, moyenne fr. 14-20. Hausse 20 cent. 38 hectolitres d'avoine ont été vendus des prix qui ont flotté entre fr. 8-30 et 9-23, moyenne fr. 8-87. Hausse 23 centimes. Les fèves se sont vendues en baisse. 38 hec tolitres ont trouvé preneurs un prix moyen de 14 francs. Diminution 40 centimes. Le marché de pommes de terre était bien fournimais les transactions se sont faites sans variation de prix, 8 francs les 100 kilog., 4,100 kilogrammes de diverses espèces ont été exposés en vente. Séance publique fixée au Dlardi2 'i Novembre 1847, d trois heures de relevée. ORDRE DU JOUR 1° Communication de pièces. 2° Arrêter le budget du Collège coramnn;il pour Pexereice 1848. 3° Émettre un avis 1° Sur Pacte déchange faite entre l'admi nistration des Hospices et daiue Zénaïde Van Vol tien, épouse de M. Charlts-Alain-Gdbr'iel-Louis vicomte Du Parc-> 2° Sur le ca hier des charges, clause.s et conditions A, Pour la location de quel ques propriétés rurales appartenant aux dits Hospices, dont les baux expirent au 50 Septembre 1848, ef B, Pour la vente de bois taillis de la coupe 1848 croissaot dans quelques bois de la même admi nistration. 4° Entendre In lecture du Rapport fuit par le collège des bourg mestre et échevins conformément Part. 70 de la loi communale. 5' Délibérer sur le budget des dépenses et recettes de la ville, pour l'exercice 1848. On lit dans la Démocratie pacifique La Belgique vient encore de prendre une initiative honorable. Ce petit État, né d'hier, prime aujourd hui dans la voie des améliora tions sociales les grandes nations vieilles de renommée. Ses hommes d État ont compris que l'industrie était bien digne d'autant de sollici tude que l'armée. Les triomplies remportés sur le champ pacifique du travail leur ont paru mériter un signe d'honneur pareil celui qui décore la poitrine des soldats. Jusqu'ici les récompenses données la suite des expositions industi ielles n'a vaient été décernées qu'aux chefs d'industrie, c'est en faveur des artisans, des ouvriers eux-mêmes que le ministre Bogier a fait décerner par le roi Léopold un nouveau signe de distinction. Ce signe est destiné aux ouvriers qui auront fait preuve d habileté et dont la conduite sera irréprochable. Il consiste dans une décoration en argent ou en or, suspendue une chaîne en métal, et qui se portera gauche sur la poi trine. Le nom du décoré et le millésime seront inscrits au revers de la décoration. La décora tion en argent sera seule accordée comme pre mière récompense, celle en or ne s'obtiendra qu'à un second concours. Le jury de l'exposi tion de 1847 qui a approuvé une immense majorité cette création, est chargé de dési gner les candidats. Le nombre des décorations est fixé mille savoir: 800 en argent et 200 en or. Le gouvernement belge, qui, sur la propo sition de M. Bogier, a déjà fondé une exposi tion agricole, s'est réservée! instituer des récom penses analogues pour les travailleurs de l'agri culture. lima» Après 13 jours de préparatifs, et d'apparente hésitation de la part des cantons radicaux de la Suisse, les hostilités ont commencé sérieuse ment, et la ville de Fribourg qui était d'ailleurs sans défense, a ouvert ses portes aux troupes du colonel Dufour. Cette occupation était d'ailleurs prévue l'avance, et le Sonderbund paraît disposé poursuivre la guerre contre la diète malgré ce premier échec. Le résultat de cette lutte inégale ne saurait être douteux, mais I on se demande quel en sera le résultat définitif. Les puissances se sont décidés 11e pas inter venir tant que le pacte fédéral de 1813 ne se rait pas rompu, et quoique leurs vœux soient acquis au Sonderbund, elles assistent l'arme au bras la défaite des cantons jésuites. Cepen dant, on sait que les cabinets étrangers ont signifié un ultimatum au Vororl, et l'on com mence craindre que l'intervention étrangère ne soit amenée par la force des circonstances. Ce que veulent avant tout les patriotes Suisses, c'est l'unité de la Suisee et sa réunion en une confédération plus homogène que celle qui existe d'après le traité de 1813. Il est difficile de croire que la diète helvétique renoncera après sa victoire l'exécution d'un pareil pro jet, et c'est alors que l'on doit s'attendre une triple intervention de la part de la France, de la Prusse et de l'Autriche. Voilà plus de trente ans que la diète helvétique jouit de sa consti tution actuelle, et depuis trente ans elle est continuellement tiraillée par les intérêts diffé rents de chacun de ses cantons, qui se croit maître absolu de ses actions et indépendant de la diète. Voilà le régime que les cabinets des puissances veulent conserver malgré les désirs de la majorité du peuple Suisse. Ils veulent que la Suisse soit désunie, pour qu'elle soit fai ble, et nous craignons bien qu'il n'en résulte plus tard une intervention main-armée en Suisse etde graves complications pour l Europe. -g Le chemin de fer d'Anvers Gand est de venu hier le théâtre d'un accident qui aurait pu entraîner les plus graves conséquences. Le convoi qui part d'Anvers pour Gand cinq heures du soir étant arrivé, vers 6 heures, entre S'-Nicolas et Waesmnnster, les voyageurs aperçurent d'abord dans l'obscurité une lueur dont ils ne purent deviner la cause. Bientôt des flammes partant d'un wagon de marchandises commencèrent lâcher la voilure qui suivait immédiatement, et elles acquirent une telle in tensité que le convoi, battu en tout sens par le feu, dut enfin s'arrêter. Ce fut alors que les voyageurs, descendus de voilure virent le wa gon de marchandises en feu, et toutes les ten tatives faites pour maîtriser l'incendie devinrent inutiles. Le wagon fut entièrement détruit avec tout ce qu'il renfermait. On attribue ce sinistre l'existence de l'acide sulfurique parmi les marchandises dont le wa gon se trouvait chargé, et qui aura pris feu par la rupture du vase qui le renfermait. L'absence de crochets et autres ustensiles de sauvetage paraît avoir fortement influé sur la destruction complète du wagon. Pendant la halte que ce sinistre nécessitait, un villageois vint informer les voyageurs qu'il avait trouvé gisant sur la roule une personne qu'il supposait avoir fait partie du convoi. Plu sieurs voyageurs se rendirent aussitôt la dé couverte et une distance d'un quart de lieue environ, ils trouvèrent M. Bruneel de Boer, négociant Gand, rue Haute-Porte, couché le long de la voie ferrée. Par arrêté du ministre de l'intérieur, eu date du 8 novembre courant, le sieur de Meester (François) est nommé médecin vétérinaire du gouvernement pour le septième district agricole de la Flandre Occidentale, la résidence de Messines Le sieur Nevejan Langhemarcqest dé chargé du service vétérinaire de ce district, dont la surveillance lui avait été provisoirement confiée.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2