INTÉRIEUR.
ANNEE. N° 695-696
JOURNAL DYPRES ET DE a'ARRONDISSEMENT.
JEUDI, 6 JANVIER 1848.
SOUMISSION D'ABD-EL-KADER.
feuilleton.
LA QVIQUENGROGNE.
On s'abonne Ypres, Marché
au Beurre, 1et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
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Pour lej autres localités 6-00
Prix d'un numéro0-25
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé, franco,
l'éditeur du journal, Yprea,
Le Progrès parait le Diinan.
elle et le Jeudide chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligue.
TIRES ACQUIRIT EUNDO.
YPRES le 5 Janvier.
Dans le but de donner de l'ouvrage sa po
pulation indigente, la commune de Passchen-
daele a pris une délibération par laquelle elle
arrête que des travaux d'empierrement seront
exécutés au chemin vicinal de grande commu
nication de celte commune Roulers, sur une
étendue de 2.000 mètres. Une somme de 2,000
francs est affectée cette amélioration et I on
peut espérer que des subsides de l'état et de la
province viendront en aide la commune qui
montre du zèle pour rendre ses chemins vici
naux praticables en toule saison.
La commune de Zonnebeke a décidé de faire
exécuter des travaux d'empierrement au chemin
de traverse de la roule d'Ypres Zonnebeke
celle d'Ypres Menin. Elle a voté des fonds
dans ce but et l'on n'attend pour commencer,
que l'approbation de la résolution du conseil
communal par la députation permanente.
UN ANE
Les portraits des hommes de mérite sont
parfois reproduits par le burin et lancés dans le
domaine public. Comme les exlrêrfieèse touchent
un monsieur a cru pouvoir reproduire le sien
et le distribuer l'occasion du nouvel an.
Ce monsieur n'avait pas besoin de graver
son nom sous le portrait, il était facile de recon
naître l'original.
On charge cet âne d'une échelle ce n'est
pas la peine. Après lui qui est d'un modèle
exotique, on peut la tirer.
Vos oreilles sont trop longues, mauvais
farceur, pour que le bout n'en perce pas.
Nous insérons les boutades qui précèdent,
parce que nous ne pouvons tolérer qu'un étran
ger essaie sottement de ridiculiser un Y trois qui
jouit de la considération générale. Un compa
triote n'eut pas été capable d'un pareil fait.
On nous assure et nous le croyons bien vo
lontiers que les directeurs, éditeurs, rédacteurs
et colporteurs du Journal des Baziles sont to
talement étrangers la vilaine action qu'a
commise un des ouvriers de l'officine de la sus
dite feuille.
Dimanche soir, une ferme d'une conduite
équivoque ce qu il paraît gisait sous le pas
sage voûté de l'Hôtel-de-V. le dit Nieuto-werk,
se plaignant d'être en tra; lil d'enfant. Grand
nombre de personnes l'ti touraient, discou
raient et comme cela arr e presque toujours
en pareille circonstance, prenaient aucune
mesure pour la secourir. La menuisier Buseyne
que le hasard avait ameié de ce côté s'em
pressa d'avertir le docteur ci» corps des Sapeurs-
Pompiers, M. Poupart, {o accourut près de
celte femme et la fit translater au bureau du
commissaire de police. 11 aétait que trop vrai
qu'elle était sur le point t
peine se trouvait-elle au
M.deGenlis, président duconseilde fabrique
de la cathédrale de Bruges, est décédé ce matin.
M. le chevalier D'Hooge est mort subitement
ce matin dans la même ville.
s'accoucher, car
jreau de la police
que le docteur Poupart rt^it l'enfant. Immé-
ansportée la salle
Celte femme
u-ne.
diatement après, elle fut
syphilitique avec le nouvi
est de Clercken, elle s'app lie Dumoulin et est
mariée depuis huit ans au àoins au nommé
Depoorter, Ambroise, de la
A Monsieur le Rédacteur d
Monsieur,
Ayant appris que quelqu
leme commune.
Journal le Progrès.
sent d'avoir suggér
personnes m accu-
îré l'idée w l'ignoble caricature
qu'un individu a distribué |e porte en porle le
jour de la nouvelle année, i m'empresse de dés
avouer hautement toute pa|icipation directe ou
indirecte cet acte que je reg 'de comme méprisa
ble, et je déclare aux personn qui ne me connais
sent pas, que jamais je n'a employé mon faible
talent que pour reproduire c sujets dignes d'un
artiste.
Veuillez, je vous prie, M isieur le rédacteur,
insérer ces lignes dans votre îrnal, et agréer l'as
surance de ma considération istiuguée.
Ypres, ce 5 janvier 1848.
F. BOHJH.
Par arrêté royal du 31 écembre 1837, sont
nommés membres de la Clmbre de commerce
d'Ypres MM. A. Beke-Daem, négociant; P.
Lagrange-Doncker, négocint en draps; et J.
Vandendriessche, fabricande rubans.
wBioaoag*
M.Ch. Doudan, notaire Bruges, est décédé
la nuit dernière la flei de l âge, la suite
d'une courte maladie: sa>ertesera vivement
sentie par ses nombreux aiis.
On lit dans un supplément du Sémaphore dé
Marseilledu 29 décembre
ARRIVÉE D'ABD-EL-KADER A TOL'LON.
Abd-el-Kader qui s'est embarqué le 215
Oran, sur la frégate vapeur Y Asmodée, est ar
rivé Toulon.
On savait déjà combien sâ situation était
devenue critique dans ces derniers temps, et
quel danger il avait échappé dans le récent
combat qu'il a soutenu contre les troupes ma
rocaines, commandées par un des fils d'Abd-er-
Rhaman.
Après cette dernière défaite, tout espoir de
se soustraire aux poursuites des Marocains étant
perdu pour luiil s'est rendu S. A. R. Mgr
le duc d'Aumale, au camp de Nemours.
Nous pouvons donner celle bonne nouvelle,
qui a été apportée par le Phéniciencomme
officielle. Ce dernier actedela carrière militaire
d'Abd-el-Kader termine la guerre d'Afrique et
assure la France la paisible soumission de
l Algérie.
On lit dans un supplément du Courrier
du 29 décembre
Nous nous empressons de publier la nou
velle officielle de la soumission d'Abd-el-Kader,
que nous avions fait pressentir dans l'un de nos
précédents numéros.
Il est arrivé Toulon et doit être transféré
en Egypte.
>3 Nous n'avons pas besoin de faire ressortir
les précieux avantages qui doivent résulter de
cet événement pour notre colonie.
On lit dans la Toulonnais du 30 décem
bre 1837
La frégate vapeur Y Asmodée, commandée
par M. le capitaine de vaisseau Galier. apporte
la nouvelle d'un événement qui va mettre la
France entière en émoi. Cette frégate arrive
d'Oran, d où elle est partie du 23 courant, et
apporte en France, par ordre du duc d'Aumale,
l'ex-émir Abd-el-Kader.
L'article de YAkhbar se trouve d'une exacti
tude parfaite Abd-el-Kader, par une ruse digne
i.
bretons et français.
[Suite.)
Messire Jehan de Bizien qui avait servi la Duohesse de Bretagne
pendant la guerre qu'elle avait eue soutenir contre le roi Charles
"Vili, actuellement son mari, et qui avait déjà reçu des marques de
fa bienveillance, voulut faire tourner au protit de sa souveraine l'in
fluence dont il jouissait parmi ses concitoyens; il leur fit compren
dre, sans trop de peine, que toute tentative de sédition de leur part
ne pouvait manquer de leur attirer un châtiment aussi prompt que
terrible, et que leur ville serait rasée au point de devenir un simple
rocher, s'ils s'avisaient de porter une uiain sacrilège sur la plus
puissante princesse de la chrétienté.
Il y eut bien quelques têtes chaudes qui ne voulurent pas entendre
raison et qui objectèrent que Saint-iYÎalo était assez protégé par sa
situation, par ses remparts et par le courage de ses habitants, pour
n'avoir rien redouter de la boiteuse, non plus que de ceux qui
s'armeraient pour sa cause, mais l'esprit de la majorité des mutins
avait été fortement impressionné par les considérations qu'avait fait
valoir le partisan de la Duchesse, et les vociférations ne tardèrent
pas prendre un caractère moins hostile.
Un riche armateur dont les relations commerciales avec les ports
de la Graude-Brelagne étaient fort importantes, et qui avait,
n'en pas douter, des raisons personnelles eucourager l'insubordi
nation des Malouins, sembla d'abord se joindre au sire de Bizien. en
démontrant que ce serait folie que de s'exposer au courroux delà
franoe et de la Bretagne réuuies qui, dit-il, ne feraient qu'une
bouchée d'uu aussi petit euuemi que Saint-Malo; qu'il y ayait un
moyen bien simple de se soustraire d'autorité que la Duchesse
voulait injustement prendre sur eu*, aux vexations de la garni
son qu'elle se proposait de mettre dis la citadelle; qu'il suffisait
pour cela de faire alliance avec l'Aujterre qui fournirait les for
ces nécessaires pour tenir tête aux troies bretonnes.
Cette proposition exoita uu enthoiasme presque général parce
qu'elle flattait singulièrement les inacts d'indépeudanoe de ces
bourgeois contracter une alliance aC les Anglais, c'était faire
acte de gouvernement, c'était s'arrogde pouvoir exécutif, c'était,
en un mot, se constituer en répubtiie, et obtenir la reconnais
sance d'une des plus puissantes nation® l'Europe.
L'occurrence devenait grave, la itincrie allait prendre dos
proportions colossales et dont les con oences eussent été incalcu
lables, cir le roi d'Augleterre eût étéfachanté d'avoir sur uu des
poiuts les plus importants de lu Bretue, un pied terre où il eût
été facile d'organiser de nouvelles iursions sur le territoire fran
çais; le sire de Bizien vit d'un coup-fil le péril de la situation et
crut un instant qu'il serait irnpuissaJ le conjurer, tant la foule
mettait d'ardeur se rallier bruyatpfat au dernier avis qu'on lui
avait ouvert. A la fin, profitant d'un ornent où un peu de calme
succédait au tumulte, il demanda suaire entendre, et, sans autre
préambule, se répandit en injures cofe l'armateur dont la propo
sition n'allait rien moins qu'à donnJa ville aux Anglais.
Ne voyez-vous pas, dit-il, ta «rfidie de oe mécréant, de ce
chien dé juif qui ne songe qu'à ramas] des ecus je vous dis qu'il
veut vous livrer l'Angleterre, vous «honorer, et vous ne voyez
pas le piège. Quand les Anglais serfe une fois dans vos murs,
qu'ils auront bu votre cidre, mangélLe pain, ruiné votre com
merce, dites-moi comment vous ferëpour vous en débarrasser?
Pour moi, j'eu fais le serment dambon coeur, si vous appeliez
vous ces Anglais qui ont occis taii'fle vos vaillants marins, je
renierais cette ville où je suis né, caf^urais honte d'être Malouio.
AYGQ beaucoup de hardiesse et unîu d'habileté, uu harangueur
parvient aisément dominer le populaire et lui communiquer les
impressions qu'il ressent lui-même le sire de Bizien l'éprouva dans
cette circoustance en faisant subilemeut disparaître l'exaltation qui
s'était emparée de la foule, et en la forçant rougir de l'entraîne
ment auquel elle s'était abaudonnée si follement. Douteux du
suceès inespéré qu'il venait d'obtenir, ce loyal citoyen ne voulut
pas remettre plus tard d'achever sa tâche, et il engagea ses com
patriotes ne pas lutter davantage contre les volontés de la Duchesse
qui était adorée de la Bretagne, et qui n'avait nullement l'intention
de se départir de ses bonnes dispositions l'égard des habitants de
Saiut-Nlalo. Il promit d'aller en personne intercéder auprès de
Madame Anne et d'obtenir d'elle qu'elle conserverait la ville tou
tes les franchises dont elle avait joui jusqu'alors, sans que la garnison
de la citadelle pût les inquiéter de quelque manière que ce fût.
Sur quoi, les bourgeois mettant toute leur confiance en messire de
Bizien, rentrèrent paisiblement chez eux, et oneques ne fut question
de ce petit soulèvement qui aurait pu avoir cependant des suites
funestes.
Quand ils voulurent désigner la tour fur la plate-forme de la
quelle Anne de Bretagne avait reçu la députation, les Malouins
l'appelèrent la tour de Quiquengrogneet c'est encore sous ce nom
qu'elle est connue aujourd'hui.
Les choses se passèrent de la manière qu'avait dit le sire de
Bizien, et la présence d'une compagnie de soldats bretons et d'un
gouverneur de la citadelle, n'eurent aucunement les résultats fâ
cheux que l'on avait craint d'abord, puisque la milice bourgeoise
continua, comme par le passé, de faire seule la police de la ville. Cet
état de choses dura jusqu'à la fin du règne de Charles VIII, et pen
dant celui de Louis XIL qui, par sou contrat de mariage avec la
duchesse de Bretagne, abandouuait entièrement sa femme l'ad
ministration du duché, l'emploi des finances, la nomination toutes
les charges qui ne devaient être confiées qu'à des Bretons.
La réunion future de la Bretagne la couronne de France, qui