alors un représentant de l'arrondissement dans
le ministère, et nous n'avons rien obtenu. Au-
jourd hni nos trois représentants sont hostiles
au ministère, et l'administration libérale s'em
presse de réparer une partie du mal que nous
a fait l'ancien ministère, par vengeance politi
que. Nous connaissons celte lactique sous le
ministère De Theux il ne nous était rien dû,
on nous reléguait parmi les parias. Sous un
cabinet libéral, nous ne pouvons trop recevoir,
selon certains cafards. L'effet qu'on veut obte
nir est trop évident; personne ne sera dupe.
Le Journal des Baziles est très-joyeux, parce
qu'il croit avoir fait une découverte. 11 s'est
aperçu que le projet de loi sur les successions
n'a qu'un seul défenseur, le Progrèset que tou
tes les autres feuilles ont abandonné cette idée
malencontreuse du ministère libéral son mal
heureux sort. Voyez donc comme on peut se
méprendre de la meilleure foi du monde. Les
scribes du Journal des Bazilesqui ne lisent
que des feuilles approuvées par l'évêché, ont cru
parce qu'elles tonnent contre le serment et le
droit sur les successions en ligne directe, qu'au
cun autre journal n'était partisan de cette me
sure. Consolez-vous, le Progrès est en assez
bonne compagnie sans compter la Belgique
judiciaire le projet est défendu par Y Indépen
dance. l'Observateurle Journal de Liège et
d'autres dont nous ne rappelons pas le nom.
Si la création de ce nouvel impôt est un châ
timent infligé nos concitoyens, ce n'est pas au
ministère libéral, que nous devons nous en pren
dre, mais au cabinet du saint de Theux, saint
Malou et autres saints plus ou moins dépensiers,
qui ont autorisé le gaspillage le plus scandaleux,
en laissant la carte payer par leurs successeurs.
C'est ceux qui ont contracté les dettes qu'on
doit faire remonter la responsabilité de la créa-
lion des nouvelles ressources et non pas ceux
qui trouvant une succession embarrassée, font
connaître loyalement la situation, afin de pou
voir y faire face. Que les scribes du Journal
des Baziles nous qualifient de ministériel, peu
nous importe, nous le sommes comme tous les
journaux libéraux, depuis l'avènement d'un mi
nistère libéral au pouvoir, et nous le sommes
gratis, ce qui ne gâte rien la chose.
Par arrêté royal du 31 décembre 1817, il
est accordé un subside de fr. 4,000 au conseil
de fabrique de l'église S'-Martin Ypres, pour
l'aider couvrir les frais des travaux de res
tauration de cette église.
Marché d'Ypres, do 8 Janvier 1848.
Le marché était peu fourni, aussi tout a été rapidement enlevé,
mais sans augmentation sensible de prix. 270 hectolitres de froment
ont été offerts en vente. Les prix ont varié de fr. 18-80 fr. 21 20;
moyenne fr. 20 10; 10 ceniimes de hausse.
Peu de seigle est arrivé au marché, aussi y a-l-il eu faveur sur
cette denrée. Les prix ont flotté entre fr. 12 80 et fr. 15 40 j
moyenne fr. 13 10; hausse 50 centimes.
L'avoine élait en petite quantité. Les prix se sont tenus entre fr.
8 30 et fr. 9 50; moyenne fr. 9 00; hausse 50 centimes.
Le pi ix des fèves est augmenté de 20 centimes; moyenne fr, 15 80.
1,400 kilogrammes de pommes de terre on', été vendus un prix
moyen de fr. 8 57 les 100 kilogrammes.
la place de la Cathédrale, lorsqu'ils virent la petite troupe des
Français, le capitaine eu tête, et se faisant accompagner de la ban
nière fleurdelisée de France, déboucher d'un autre côté sur la même
place, se dirigeant comme eux vers la grande porte de l'église.
Français et Bretons se rencontrèrent en même temps sur le seuil
du temple. De cette simultanéité naissait forcément cette question,
savoir si les fleurs de lys devaient avoir le pas sur les hermines
ou bien si les hermines devaient avoir la préséauce sur les fleurs de
lys. En d autres termes les Malouins voulurent entrer les premiers
dans la cathédrale, et les Français ayant la même prétention, il en
résulta un choc violent entre les deux partis dont aucun ne voulait
céder l'autre.
Cet engagement fut-il le résultat du hasard, fut-il calculé par
Clément de Charolles? C'est ce qu'il serait difficile de constater:
toojouis est il que les deux troupes en vinrent aux mains, et qu'il y
eut du sang répandu.
Les miliciens étaient plus nombreux, mais les soldats étaient
beaucoup mieux pourvus d'armes offensives et défensives. Les hal
lebardes des bourgeois firent bien leur office, mais elles n'eussent pu
résister longtemps aux arquebuses des Français, beaucoup mieux
versés du reste dans l'art de la guerre. Heureusement que l'arrivée
sur les lieux d'une foule compacte qui cherchait sortir de la cathé
drale et des curieux attirés par l'événement occasionna parmi les
combattants une telle confusion, que cette rixe s'apaisa d'elle-même,
sans qu'on put dire auquel des deux partis était resté l'avantage,
puisque miliciens et soldats s'empressèrent de pénétrer pêle-mêle
dans l'église, dès qu'il ne fut plus possible d'échanger des horions.
i—r o qo'gr»
Un arrêté royal de même date, accorde un
subside de 5,000 francsà la commission admi
nistrative des Hospices civils d Y prèspour
l'aider couvrir les frais de construction d'un
Hospice des aliénés.
M. Camille Bousman, capitaine-adjudant du
général Nypels, commandant supérieur de la
Garde civique de Bruxelles., est décédé dans la
nuit du 4 Janvier, la suite d'une courte in
disposition.
■■isSPC&XLIJ»
Par arrêté de la députalion permanente du
conseil provincial, l'expertise des étalons pour
1848, aura lieu aux jours, heures et lieux ci-
après désignés, savoir
A Ypres, sur la Grand'Place, le lundi, 7
février, onze heures du malin, pour les éta
lons appartenant aux personnes domiciliées
dans les communes de l'arrondissement judi
ciaire d'Ypres.
A Dixmude, sur la Grand'Place, le mardi, 8
du même mois dix heures du matin, pour
les étalons appartenant aux personnes domici
liées dans les communes de l arrondissement
judiciaire de Furnes.
M. le ministre des finances vient de deman
der des états très-délaillés de tous les biens et
rentes que possèdent les fabriques d'églises. Ces
renseignements devront lui parvenir dans la
huitaine.
L'Organe des Flandres conseille aux mem
bres des fabriques de résister, et de ne point se
soumettre aux exigences du fisc. C'est ce même
journal qui loue M. Nothomb d'avoir cédé aux
injonctions de l'épiscopat c'est entendre l'obéis
sance sa manière.
miijui3 hliwi
Nous apprenons que les payements de la fin
de l'année se sont effectués beaucoup plus faci
lement qu'on ne l'avait espéré. Les banques
avaient un grand nombre d'effets encaisser,
et malgré la gêne où se trouve le commerce, le
nombre de protêts a été bien moins considé
rable qu'on ne s'y attendait. Indépendance
Nos lecteurs se rappelleront encore la fin
malheureuse de M. de Haes, premier clerc de
notaire Anvers, qui a péri, le jour même de
son mariage, dans le canal près de Vilvorde.
Son père, par suite de cet affreux accident, ve
nait de se retirer chez les Frères de Charité, où
il est mort subitement samedi dernier.
La Gazette de Cologne assure que la Russie
insiste sur une intervention fort énergique des
grandes puissances dans les affaires suisses, afin
d empêcher que le foyer révolutionnaire qui
existe dans ce pays n'acquière de nouvelles
forces par une plus grande centralisation. La
Russie a déclaré qu'elle marchera dans celte
affaire d'accord avec l'Autriche et la Prusse,
quelle que soit la tournure que les événements
prendront. L'on va même jusqu'à dire qu'elle
a promis l'Autriche un corps d'armée, pour
l'aider dans l'exécution de ce projet d'inter
vention.
Il fallut quelque temps avant que l'ordre vt le calme ne «'établis-
sent dans le lieu saint les Français se rangèrent la droite du
chœur, du côté où leur bannière avait été portée et les miliciens se
tinrent gauche, gravement groupés sous l'écu de Bretague.
Cléuieut de Cltarolles s'étant campé en avant des siens, debout,
la tête haute, l'air hautain et résolu, mettant uue certaine coquet
terie déployer aux yeux ébahis de^assistants les qualités extérieu
res dont la nature l'avait doué, et la magnificence de son costume
qui rehaussait encore sa bonne mine et sa fière contenance.
Four arriver jusqu'à la stalle qu'il occupait dans le chœur, raes-
sirc Jehan de Bizhm avait été obligé de s'appuyer sur les bras de
deux de ses concitoyens quelques taches de sang se montraient
sur sa robe mi-partie blanche et orange.
A la demande qui lui fut faite s'il u'était pas blessé, il ne répon
dit qu'en priant qu'on le couduisit proinpteuient sa place. Le
vénérable vieillard était assis, dans l attitude du recueillement, te
nant légèrement inclinée sa tête blanchie par les fatigues de la
guerre, sa belle figure élait pâle comme le marbre, et on aurait pu
le prendre pour une des statues qui décoraient la nef si quelques
contractions n'eussent annoncé que la vie et la souffrance ne se ca
chaient sous cette pâleur dont les causes pouvaient être diversement
appréciées.
L eveque était monte en chaire et commençait un sermon dans
lequel, tout en évitaut avec soin d'exciter les aniraosités qui exis
taient de part et d'autre, il flétrissait avec énergie la scène sanglante
et scandaleuse qui venait de se passer sur le seuil même de l'église,
el il prophétisait l'auditoire les châtiments que ne pouvait uiau-
HOUYELLES DIVERSES.
Le paquebot faisant le service régulier de
Naples Marseille, dont le mauvais temps avait
empêché l'arrivée l'époque habituelle, est
enfin arrivé dans ce dernier port. Les nouvelles
qu'il apporte démentent positivement le bruit
d'une nouvelle collision qui aurait éclaté
Naples.
Depuis les événements du 13, et malgré la
sourde inquiétude qui agite tous les esprits,
l'ordre matériel n'a pas été troublé. Mais les
arrestations faites parmi toute la jeunesse no
ble ont excité dans la haute société le plus vif
mécontentement. On sait qu'au nombre des
jeunes gens arrêtés se trouvent le duc de Ma!-
banelto, le duc de Malvilta et le fils du prince
de Torella. Depuis leur arrestation, plus de
cent cinquante personnes sont allées se faire
inscrire la prison où ils sont détenus.
L'ordre avait été donné tous les jeunes gens
des provinces qui suivent Naples les cours de
l'université de quitter la capitale avant les fêtes
de Noël. Ces étudiants sont au nombre de 8
10,000; s'ils étaient partisun quartier tout
entier se serait (trouvé presque dépeuplé. Ceux
qui vivent Naples de la présence de ces jeunes
gens ont réclamé contre une mesure qui a pro
voqué un blâme général. Cet ordre a été révo
qué dans un conseil des ministres que le roi
présidait. Pour rester, il suffira que chaque
étudiant indique Naples une personne qui
réponde pour lui.
On écrit de Florence, le 27 décembre
La présence d-;s Autrichiens Modène et
Reggio a produit beaucoup de sensation en
Toscane et dans la Romagne. Hier soir, au café
Ferruccioon a proposé la formation d'une
liste de volontaires pour aller occuper différents
points d'observation, sur la frontière, du côté
de Modène et de Parme. Une vive polémique
s'est engagée entre les partisans de la mesure et
ceux qui la jugeaient prématurée.
Le marquis Ridolphi, ministre de l'inté
rieur, s'est rendu au café Ferruccio, et, monté
sur une table a exhorté les plus exaltés au
calme, en promettant que le gouvernement sau
rait se maintenir la hauteur des circonstan
cesquelles qu'elles fussent. Plusieurs compa
gnies de ligne ont été dirigées celle nuit sur la
frontière modénaise. M. Martioni,à la première
nouvelle de l'entrée des Autrichiens Reggio,
et de leur mouvement vers Parme, est parti
pour Turin, avec une mission du grand-duc
Léopold. On compte iVlodèue 1,500 Autri
chiens, et Reggio 500.
On attend toujours Parme le nouveau duc
Carlo-LuJovico. Son conseiller intime M. Ward
est déjà arrivé dans cette ville, M. Ward est un
anglais ex-groom, devenu ministre et dont la
fortune rapide se fonde, dit-on, sur une rare
aptitude financière.
L'Observer croit savoir que le tableau du
revenu trimestriel qui sera publié jeudi pro
chain présentera dans ses résultats une dimi
nution considérable par rapport au tableau
pour la période correspondante de 1846. Quoi
qu'il en soit, dit YObservernous sommes heu
reux de pouvoir assurer que le chancelier de
l'échiquier ne sera pas contraint de réclamer le
secours de la banque d'Angleterre.
quer d'attirer sur la ville uue si monstrueuse impiété, quand il fut
interrompu tout à-coup par des cris de désespoir qui semblaient
partir de la stalle occupée par le sire de Bizien.
Ma fille... ma fille.., où est ma fille!...oh! mon Dieu!...ayez
pitié de moi
C'était bien en effet le Prévôt qui criait ainsi d'une voix lamen
table. Tous les regards se tournèrent de son côté, et en moins de
quelques secondes il était entouré de tous ceux qui avaient pu par
venir jusqu'à lui. Mille questions lai étaient adressées la fois, mais
on n'obteuait aucune répouse il restait immobile, le regard fixe
el terne, et son visage exprimait l'angoisse qu'il avait ressentie
lorsque songeant tout-à-ooup sa fille que la lutte lui avait fait
oublier, il ne l'avait pas vue ses côtés, ni dans aucune partie du
chœur
Les taches de sang que l'on avait remarquées sur sa robe s'étaient
agrandies; ou reconnut seulement alors qu'il était blessé et on vou
lut l emporter hors de (a oathédrale pour lui donner les soins néces
saires. Mais, hélas tous les soins devenaient inutiles; messirc
Jehan de Bizieu était mort.
11 avait reçu en pleine poitrine une arqnebusade, et les gens de
l'art qui visitèrent sa blessure s'étonnèrent de ce que ce grand
citoyen eût conservé assez de force et de courage pour vouloir en
tendre la messe avant de rendre son âme Dieu.
Ce Diinancbe-là, par extraordinaire, les Malouins se privèrent
des plaisirs de la campagne et restèrent dans leur ville.
[La suite au prochain n°.)