INTÉRIEUR. 7e ANNÉE. - K° 704. JEUDI, 3 FÉVRIER 1848. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On s'abonne Tpres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, francot l'éditeur du journal, Yprès. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. TIRES ACQUIR1T EUNDO. YPRE§le 2 Février. DE LA NÉCESSITÉ DE FONDER UNE ASSOCIATION AGRICOLE. L'arrondissement d'Ypres est exclusivement agricole, l'eu d industries y sont acclimatées, et le commerce n'y existe que pour mémoire sur d'autres matières que celles qui sont indispen sables la consommation de la population. Sous le rapport agricole, aucun arrondissement ne présente autant de variétés de cultures, depuis la plus riche jusqu'à la plus simple. Le houblon, le tabac, les graines oléagineuses, le lin, sont avec les produits des herbages et les céréales, les richesses agricoles de noire arrondissement. Comme ou le voit, le sol du district d'Ypres est propre une diversité de cultures qu'on ren contre rarement réunies dans d'autres arrondis sements, et comme l'agriculture est pour ainsi dire la seule branche de prospérité pour nos concitoyens, c'est une raison de plus de faire tous les efforts humainement possibles, pour lui faire atteindre sa plus haute perfection. L'homme abandonné ses propres forces, est impuissant imprimer toute une popula tion d'agriculteurs, une impulsion nouvelle. C'est une association nombreuse, puissante et convaincue de la bonté de l'œuvre qu'elle veut entreprendre, qui doit se charger de régénérer pour ainsi dire les procédés agricoles. Si long temps le flamand a été un des premiers agri culteurs de l'Luropeaujourd'hui, on doit l'avouer, il est dépassé par d'antres peuples qui ont appelé au secours des traditions expérimen tales la science théorique. Dans nos campagnes les propriétés sont trop divisées pourqu'un agri culteur ail la puissance et le pouvoir de faire des essais souvent dispendieux. C'est donc une association venir son secours. C'est une société composée de propriétaires, de fermiers, de commerçants, d industriels, qu'incombe le devoir de dégager la voie du progrès agricole, de faciliter 1 introduction rie toutes les amélio rations possibles. Tout le monde y est intéressé, on l'a éprouvé bien des fois, lorsque l'agricul ture souffre, toutes les industries en pâtissent. Le moment esjj.pi opice au projet de former une association agricole. L'exposition des pro duits agricoles sera désormais quinquennale et pour faciliter la mission du jury, des comices agricoles vont être institués dans les districts. L arrondissement d'Ypres et la cité qui en est le chef-lieu, ne se sont jamais montrés rebelles aux institutions qui pouvaient avoir une in- Feuilleton. fluence utile et c'est pour ce motif que nous engageons nos concitoyens coopérer l'érec tion d'une société agricole. A cet effet, quelques personnes ont pris l'ini tiative et viennent de déposer des listes de souscription la Société de la Concorde; au Grand Aigle d'or, Grand'Place; la Citadelle, chez M. LouisVerschaeve; au Saumon et au Salon d'Apollon. Les personnes qui seraient disposées coopérer la formation d'une association agricole, n'ont qu'à apposer leur signature sur la liste dont nous reproduisons le préambule explicatif LISTE DE SOUSCRIPTION POUR la FONDATION D'UNE SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE. L'arrondissement d'Ypres trouve dans l'agri culture ses principales ressources; aussi tous les efforts des habitants doivent tendre la relever et la maintenir au premier rang. L'exposition qui a eu lieu au mois de septembre dernier, vient de prouver encore la supériorité de nos produits. Toutefois il ne faut pas se dissimuler que ces avantages sont dûs aussi bien des causes fortuites telles que la division des pro priétés et la qualité des terres, qu'à la manière de les disposer et de les cultiver. Il ne faut pas non plus conclure de là qu'il ne reste rien faire, ni des progrès réaliser. Dans d'autres pays moins fertiles que le nôtre, la science est venue en aide l'agriculture et lui a fait faire d'incontestables progrès. Or, pour maintenir notre supériorité, il importe de pro pager les améliorations, et le moyen le plus propre pour atteindre ce but, est la création de sociétés agricoles. Nous faisons donc un appel tous nos con citoyens sans distinction d'opinion politique et nous espérons que le plus grand nombre s'em pressera de coopérer une institution, dont l'utilité est démontrée par les résultats qui ont été obtenus dans tous les pays où elle est établie. Le Gouverneur de la société royale de S' Sé bastien M. Pierre-Martin Tyberghein est décédé Dimanche dernier. Sa mort a été occa sionnée par une chûte. Nous apprenons que la société royale de S' Sébastien assistera ses obsèques en corps et qu'elle lui rendra avec pompe les derniers devoirs. LA QUIQUENGROGNE. IV. raodlette. [Suite.) Pdrle donc, discoureur sempiternel, et sois bref... si tu peux. Je prends les devants, et j'arrive la poterne dix bonnes mi nutes avant Michel. Qui était de faotiou? Chrysostôme-Piguet, UQ Normand, le plus fameux avaleur de cidre que je connaisse. Cbrysoslôme.que je lui dis. lu ne croirais pas une chose Quoi qu'il me répond. Tu sais bien la mère Caritas, la cabaretiére du coin de la rue Saint-Vincent?...— Après? qu'il me dit.— Ne s'est-elle pas fourré dans la boule de régaler de cidre, gratis, les qu'un gr merci. C'est bon savoir qu'il me dit en suçant sa moustache, après nia faction, je pousserai une reoonnaissauce jusque chez la mère Caritas. 11 n y a qu'une petite difficulté, que je lui fais, o'cst que le gratis expire onze heures précises, juste en mcme temps que ta faction; passé onzai heures, il faudra jouer du denier pour absor ber le liquide. Mille mil lions d'arquebuses! qu'il se met jurer, je manque là une fameuse occasion! Voyons, que je reprends, ça Quelques facteurs de la poste rurale se per mettent de faire remettre aux destinataires des lettres par des personnes tierces. C'est un abus me fait de la peine de te voir rentrer ta soif le cidre est boa et je suis tou ami. Cours doue vilement l'abreuver, et je vais continuer ta faction pendant ce temps-là. Chrysoslôme Pignet ne se le fait pas dire deux fois, le voilà qui détale au pas de course, et peiue a-t-il disparu au détour de la place, que je vois arriver Michel, portant l'objet précieux toujours hermétiquement enveloppé dans son man teau. Il entre sans plus de formalité, et va déposer la jeune 011e dans l'endroit préparé pour la recevoir. Et qu'a-t-elle dit, demanda Clément de Charolles. quand elle s'est vue en état de parler Rien, monseigneur, elle avait perdu connaissance. Mais vous l'avez donc fait souffrir, misérablesl dit le jeune homme avec une vive agitation. Nullement, monseigneur; une mère n'aurait pas eu plus de soin pour sa fille que je n'en ai pris pour la porter jusqu'à sa desti nation; mais vous comprenez, monseigneur, que je n'ai pu l'empê cher d'avoir peur, celte jeune fille, et que de se voir enlever, ça a du lui causer de l'effet... Enfin, vous ne l'avez pas laissée dans cet état, vous lui avez porté secours... elle est revenue elle? Je lui ai bassiné le front et les tempes ave© de l'eau fraîche, après l'avoir posée bien doucement sur le lit de repos, et au bout de quelques minutes, elle a ouvert les yeux et cherché reconnaître l'endroit où elle se trouvait. Elle a d'abord été bien étonnée de voir deux.soldats côté d'elle, et ses idées lui étant tout-a-fait revenues, qui est strictement défendu par les règlements. Autrefois on pouvait le tolérer, parce que la tournée des facteurs était trop étendue. Mais aujourd'hui elle est diminuée et ne dépasse plus les forces d'un bon piéton. Cest pourquoi nous signalons le fait, en prévenant les délinquants que s'ils continuent se permettre ce grave oubli de leur devoir, nous saurons les faire connaître leurs supérieurs. Par arrêté royal du 21 janvier 1848, MM De Bailleul, Jean-Baptiste, et Vestibule, Nicodème, membres du conseil communal de Messines, sont nommés échevins de la dite commune. Par un arrêté royal de la même date, M. Behague, Augustin, conseiller communal de Warnêton, est nommé bourgmestre de la dite ville, en remplacement de M. Volbrecht, Char les, décédé. Composition du Conseil de Prud'hommes de la ville d'Ypresdurant l'exercice de l'année 18 50. MM. Pan Alleynnes, Louistanneur, président du conseil Ferleure, Louis, marchand-fabricant de den telles, vice-président Depoorter, Joseph, marchand-fabricant de cor dons, membre effectif; Fonde Castee/e-Pyssonier, marchand-fabricant de dentelles, idem CardinaelCésar, saunier, idem; Duhayon, Félix, marchand-fabricant de den telles, idem NacezFictor, marchand-fabricant de dentel les, idem. MM. Decoene, Léon, orfèvre, membre suppléant Lapière, Louis, marbrier, idem. M. Vanden Bogaerde, Augustesecrétaire. Durant l'année 1847, quarante trois affaires seu lement ont été inscrites au rôle des audiences du bureau particulier; de ce nombre 28 ont été conciliées après une ouj plusieurs au diences 8 l'ont été avant l'audience par suite de démar ches ofïicieuses. 6 après une audience, sont restées sans suite; 1 renvoyée devant le tribunal correctionnel pour vente de matières premières. 45. L'industrie dentellière a fourni quarante et une affaires; une seule cause a été introduite par des ouvriers charpentiers contre leur maître, une par un ouvrier poëlier contre son maître. elle nous a demanié ce que nous voulions faire d'elle, où elle était, pourquoi elle était séparée de son père, et beaucoup d'autres ques tions de ce geure auxquelles nous avons répondu seulement, que Ton ne voulait lui faire aucun mal, qu'elle n'eût ni crainte ni in quiétude, et qifuueautre personne ne larderait pas lui donner tous les éclaircissements qu'elle désirait avoir. Sur ce, la voyant parfai tement remise, et sachant que sa chambre contenait tout ce qui pouvait lui être nécessaire, nous nous sommes retirés fermant double tour la porte dont voici la clé, monseigueur. -« C'est bien, laissez-moi, et songez que vous paieriez de votre vie la plus petite indiscrétion relative cette aventure. Monseigneur, dit effrontément Patrice, ne veut-il pas que je lui conte la fin de l'histoire de Clirysosiôme Pignet Pour toute réponse. Clément de Charolles lit aux deux estaf- fiers un geste impérieux qu'ils comprirent, et ils le laissèrent seul dans son appartement. Le jeune capitaine était trop familiarisé avec les habitudes de la cour de François 1er, pour ne pas s'être distingué déjà par des ex ploits sanglants, du genre de celui dout ou venait de lui annoncer la réussite, et cependant le succès de sa dernière entreprise, bien loin de chatouiller agréablement son amour-propre, lui causait une mortelle inquiétude. Il se disait, sans doute, que sa position, commu fils de gouverneur et capitaine des arquebusiers, donnait l'enlève ment de Raoulette une gravité que u'avaient pas eue ses précédentes aventures, que la vérité finirait toujours par se découvrir, quelque

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