produit immédiat, selon le plan du conseil, pourrait s'élever de 330 -400,000 fr. Comme corollaire des dispositions ci-dessus, des peines seraient prononcées contre ceux qui s'attribueraient ou se laisseraient attribuer des titres qui ne leur auraient pas été concédés ou reconnus, ou qu ils n'auraient pas fait recenser et enregistrer. Il peut n'être pas inutile de faire remarquer qu'il ne s'agit ici que d'un travail préliminaire, d'un avant-projet soumis l'examen du gou vernement dout on ne peut préjuger encore les résolutions. Nous apprenons que le jury appelé se pro noncer sur l'affaire de Zoerselqui viendra devant les assises d'Anvers pendant le premier trimestre de cette annéeaura répondre l'énorme quantité d'environ l .200 questions, ce qui formera un nombre de -4-4,400 bulletins. NOUVELLES DIVERSES. Nous avons annoncé que l'empereur d'Au triche avait déclaré la suite des événements de Milan qu'il ne voulait pas faire de conces sions. Voici, d'après la Concordia de Turin, le texte de la lettre qu'il a adressée l'archiduc Regnier, vice-roi du royaume lombardo-vé- nilien J'ai pris connaissance des événements arri vés Milan dans les journées du 2 et du 3. Il est évident pour moi qu'il existe dans le royaume Iombardo-vénitien une faction qui aspire dé truire l'ordre et la tranquillité publique. J'ai déjà fait pour le royaume Iombardo- vénitien tout ce que vous avez cru nécessaire pour répondre aux besoins et aux vœux des diverses provinces: je n'en suis pas disposé faire d'autres concessions. Votre Altesse fera connaître au public mes sentiments. L'attitude de la majorité de la po pulation du royaume Iombardo-vénitien me donne l'espérance qu'il n'arriva pas d'autres scènes fâcheuses. En tout cas, je compte sur la fidélité et lo courage de mes troupes. Ferdinand 1er. M. le comte de Bois-le-Comte a fait par venir la diète une note du gouvernement français relative l'affaire du couvent du Mont- S'-Bernard. Il paraît que le gouvernement français médite décidément l'établissement prochain d'un impôt sur les voitures et les établissements de luxe. Nous apprenons que des ordres ont été transmis divers employés de toutes les par ties du royaume, pour qu ils aient dresser une statistique des voitures et chevaux de luxe qui existent dans leur circonscription respective. On lit dans une correspondance d'Alger, en date du 20 janvier: Un événement déplorable, qui rappelle sur une moindre échelle, le désastre du Bou-Taleb, vient d avoir lieu entre Tablat et Sak-Hamoudi, sur la route d'Alger Aumale. Un convoi du train, parti d'Aumale, le 8 janvier dernier, a été assailli, le 11 de ce mois, par une violente tem pête de neige sur les hauteurs qui précèdent Sak-Hamoudi. Aux tournants de cette périlleuse route en corniche, les mulets, même chargés, ont été précipités dans de profonds ravins. Le froid était devenu si intense, qu'en moins d'un quart d heure quatorze hommes sur quarante- quatre ont succombé celte température ri goureuse. Ceux qui avaient pu échapper cet horrible désastrese sont réfugiés dans la daehera de Tifiras. Le 17 janvier, une douzaine d hommes, gêlés dans la nuit du II au 12 sont arrivés Alger. La Patria publie la lettre suivante de Milan, en date du 21 janvier: Notre ville est en deuil après le sang et les massacres, les emprisonnements et les pros criptions. Le règne de la terreur a commencé. Hier est arrivé de Vienne l'ordre de procéder l'ar restation d une cinquantaine de personnes ap partenant pour la plupart la haute société. Aujourd hui même, on a arrêté le marquis Rosales. président du club de 1 Union le comte Césare Baltaglia, le jeune marquis Césare Sou- cino Slampa et plusieurs autres habitants Rosales est gardé vue dans les affreux cachots de Santa-Margarita. Bartagli et Soncino ont été jetés dans une chaise de poste et emmenés de Milan sous bonne escorte. Leur destination est encore un mystère. On parle de (Jratz et de Brunn. Dans le nombre des arrestations déjà opé rées, figurent le marquis Fiiippo Villaniqui brillait naguère dans les salons de Paris le comte Perlusati et le comte Treole Duriui, ex- officier dans l'armée autrichienne. César Cantu, homme de lettres très-connu, même en France, où l'on a traduit son Histoire universelleet le médecin Belcredi,qui levaient être également arrêtés, ont réussi éluder la vigilance de la police et gagner la frontière. La femme du marquis Fiiippo Villani est allée demander la mise en liberté de son mari au vice-roi, qui la lui a accordée mais lorsque, forte de la parole de l'archiduc, elle s'est pré sentée chez le directeur de la police Foresani, celui-ci a refusé l'élargissement du marquis, en disant Que le vice-roi se mêle de ses affaires!;» Des lettres de Venise nous annoncent la déportation dans une forteresse, de Lommasco et de l'avocat Manin qui a joué dans celte ville le même rôle que Nazari Milan, en prenant l'initiative d'une proposition de réforme. On n'a pas encore eu le temps de connaître l'effet produit par les décrets du roi de Naples sur les insurgés de la Sicile. Ou sait seulement que ces concessions quoique tardives ont produit un bon effet sur la population napolitaine et ont apaisé l'effervescence qui devenait chaque jour plus me naçante. Il est craindre que les Siciliens et surtout les Palermitains ne se réconcilient pas facilement avec un roi qui a attendu pour accorder une consti tution que ses troupes eussent bombardé pendant plusieurs jours la ville de Palerme. Il y aura désor mais, quoique lasse le roi Ferdinand 11, un sujet de déliance contre lui parmi ses sujets de la Sicile. Les événements du royaume des Deux-Siciles vont avoir assurément un grand retentissement en Italie et l'on s'attend qu'ils détermineront une lutte plus vive que jamais Milan entre le peuple et les Autrichiens. Le signal est désormais donné eu Italie. Il faut que la Péninsule entière soit délivrée de la tutelle étrangère et quoique fasse le prince de Melternich et ses corps d'armée qu'il envoie en Lombardie pour y étouffer l'esprit de nationalité, il n'empêcherait pas les Milanais de se réunir au reste de l'Italie. Au reste, on n'a connu hier que le texte des dé crets du roi de Naples mais on prétend que ces décrets n'ont été signés qu'à la suite d'un soulève- i3 affaires ont eu pour motif des réductions de salaire, ce pour cause de malfaçon ou d'im perfections sur des ouvrages en cours d'exécu- - lion, ou terminés; 11 pour changements d'atelier sans congé d'acquit; 10 pour engagement de travail i pour infidélité (vente de matières premières); 3 pour refus de délivrer le livret ou de donner congé i pour règlement de compte; 1 pour refus de la part d'une ouvrière de livrer un ouvrage soldé i pour demande en augmentation de salaire; a dont il serait dilllcilededéterminerlecaractère; Enfin 13 affaires ont eu lieu entre fabricants; 7 ont été introduites par des fabricants contre des ouvrières i2 par des ouvriers et des ouvrières contre des fabricants i par un apprenti contre son maître. Environ 15o ouvriers et ouvrières et io fabricants se sont adressés au secrétaire des Prud'hommes pour aplanir leurs différents pardesdémarches officieuses en vue d'éviter des pertes de temps par la compa rution l'audience. 5 dépôts de vignettes et estampilles ont été reçus au secrétariat. Aucun dépôt de dessins de dentelles n'a été fait durant l'année 1817. Ypres, 10 Janvier 1848. Pour extrait conforme le secrétaire du conseil susdit, A1® VANDEH BOGAERDE. mxgxg^- Dans la séance de la chambre des représen tants du 23 de ce mois, il a été de nouveau question de la convenance de soumettre les li tres de noblesse un impôt, et il a été parlé d'un projet de loi rédigé par le conseil héral dique, la demande de M. le ministre des affai res étrangères. Un journal, que nous avons lieu de croire assez bien informé cet égard dit que le projet rédigé par ce conseil reposerait sur les bases suivantes: 1° La concession des litres de noblesse, qui appartient au roi, en vertu de la Constitution, serait gratuite mais le droit d'enregistrement desdiplômes,qui est aujourd'hui de 200 francs, et auquel ne sont pas soumises les reconnais sances ou confirmations de noblesse ou d'ar moiries, serait perçu indistinctement, au taux de 300 francs, sur toutes lettres-patentes por tant concession ou reconnaissance de noblesse ou d'armoiries. 2° Il serait établi un droit de succession, payer pour toute personne qui héritera d'un titre de noblesse: ce droit serait soumis une échelle proportionnelle, selon les différents de grés nobiliaires, tels que ceux d'écuyerde chevalier, de baron, de vicomte, de comte, de marquis, de prince ou duc. Le conseil héral dique a pris pour point de départ, pour le titre de simple écuyer, le chiffre de 230 fr., et l'a augmenté de la même somme pour chacun des dégrés supérieurs, ce qui produirait pour le titre de comte, passablement nombreux en Belgique, un droit de succession de 1,230 fr. et ainsi de suite 1! serait fait un recensement obligatoire de toute la noblesse existante dans le royaume; et ce recensement donnerait également lieu la perception d une taxe proportionnelle, dont le soin qu'il prît, d'ailleurs, pour la tenir secrète, et que la responsa bilité morale qu'on ferait peser sur son père, pourrait donner lieu des complications dont il n'osait pas même envisager les conséquen ces. Il s'étonnait de n'avoir pas fait plus tôt toutes ces réflexions, mais il commençait seulement reconnaître que la résistance des Rlalouins était plus sérieuse qu'il ne l'avait jamais pensé, et que la fille du prévôt méritait qu'on en usât avec plus de cérémonie. Apres avoir accordé quelques minutes cet examen de conscience, 11 fit un effort sur lui-même pour chasser ces idées importunes, et comme, après tout, le mal était peu près sans remède, et qu'il ne pensait pas qu'on dût lui tenir compte de son repentir, lorsque viendrait le jour de la rémunération, il se justifia a ses propres yeux, en s'avou «ut qu'une femme comme celle qu'il avait en son pouvoir, valait bien la peine qu'on s'exposât tous les dangers de ce monde. Fort de cette conclusion, le fils du gouverneur prit aussitôt la clé que lui avaient remise ses complices, et se dirigea vers le lieu qui servait de prison la jeune fille. Celle de qui les Malouius disaient qu'elle était leur reine de beauté, celle que l'arquebusier Michel avait reconnue comme la plus fine IL ur de gentillesse, celle enliu pour qui le capilaiue Clé ment trouvait que ce n'était pas trop de risquer sa vie dans ce monde, et son salut dans l'autre, méritait tous les éloges que peut inspirer i'adui ira lion la plus passionnée. Raoulette était belle, en effet, de cette beauté inventée par les poètes pour illustrer leurs héroïnes. Elle avait les cheveux du plus beau noir, la peau blanche comme du satin, et de grands yeux bleus. Quant ses traits, que pourrions- nous en dire Les portrails faits dans les livres ne sauraient jamais donner une idée de la figuie que l'on veut peindre, et nous croyons qu'il suffit de nous eu tenir ce qui a été déjà dit de sa beauté re marquable. Elle n'avait pas vingt ans encore; sa taille était de celles qui tiennent le milieu entre les grandes et les petites, mais qui pour raient la rigueur être classées dans les grandes. Quant aux admi rables proportions de sa personne, aux grâces de son maintien, au Gharme de sa démarche, on aurait en vain cherché dans tout le duché de la Bretagne, une seule jeune fille qui pût lui être comparée. Jusqu'au jour de son enlèvement, l'existence de Raoulette s'était écoulée dans le caliqe le plus parfait, au milieu de ces jouissauces pures du toit paternel, qui paraissaient devoir se peipéluer sous la protection de l'homme auquel elle avait été fiancée. D'après ce que nous avons dit du capitaine Yorik, on suppose peut-être que Raou- lelte éprouvait pour lui l'amour le plus exalté; il n'en était rien pourtant. La fille du prévôt avait été élevée trop bourgeoisement, pour donner une grande place dans son esprit ces beaux rêves dorés qui empoiteut dans des mondes iuoonuus l'imagination des jeunes lilles ocoupée pendant lejour par les soins du ménage, elle trouvait dans le sommeil de ses nuits un câline réparateur, et n'éprouvait nul besoin de se préoccuper d'idées étrangères sa vie habituelle, et poqr ainsi dire mécanique. Elle était encore toute petite enfant, lorsque, Yorik de Frapesles était venu, pour la première fois, dans la maison du sire de Bïuen elle l'avait vu presque chaque jour, avait grandi sous ses yeux, et s'était accoutumée lui comme uu frère, de l'afFeotion duquel on est sûr et qu'on aime naturellement. Il ne lui était jamais venu dans l'idée d'examiner si oet ami de la maison était plus beau que les aulres jeunes gens de la ville qu'elle entrevoyait la inesse, et, bien moins encore, s'il n'avait pas pour quelqu'autre femme, de ces soins qui sont d'ordinaire une cause de jalousie pour celles qui prétendent aux attentions exclusives de l'homme qu'elles aiment. Lorsqu'à l'âge de seize ans, elle avait été fiancée Yorik, qui se préparait partir pour son grand voyage d'exploration, elle s'était sentie heureuse de se prêter aux volontés de sou père, et comme il ne lui semblait pas qu'elle pût souhaiter un meilleur mari que celui qui lui était destiné, elle avait laissé voir son fiancé toute la satis faction qu'elle éprouvait en se croyant assurée de passer le reste de sa vie dans la même quiétude dont elle avait joui jusqu celte épo- que; mais ses démonstrations n'avaient pas été plus loin. Elle vit partir Yorik avec autant de sérénité de cœur, que s'il ne se fût agi que d'uu voyage Rennes, et cependant elle n'ignorait pas que sou absence devait durer trois ans, et qu'il allait s'exposer de grauds périls, La suite au prochain n9.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2