cution des deux morceaux par la musique du
corps des Sapeurs-Pompiers nous a fait remar
quer de nouveaux progrès. La Fantaisie sur les
motifs des Huguenots a surtout été exécutée avec
pureté et ensemble. L'introduction large et le
bon goût de l'air varié composé par leur chef
de musique) M. Ch. Otto, a été comprise par les
exécutants. Tous ont rivalisé de zèle pour faire
entendre leur variation, et nous sommes per
suadés qu'avant peu ce morceau aura le fini
que sa composition exige.
Le Duo de la Favorite a été parfaitement
chanté. Les éloges tant de fois adressés M"*
M... et Mr B... leur reviennent encore aujour
d'hui. Ces deux talents ont notre entière con
fiance, et nous leur assurons une grande partie
des applaudissements, dans chaque soirée
laquelle ils voudront prêter leur concours.
La verve, la nuance et la grande précision
dans l'exécution de l'ouverture en symphonie
le Trompettenous ont étonnés! Ce jeune or
chestre nous donne les plus belles espérances,
et nous avons tout lieu de croire que, fort du
zèle et de la confiance que lui accordent les
exécutants le directeur pourra bientôt nous
faire entendre les plus belles productions de ce
genre.
Finalement les chœurs ont couronné l'en
semble de ce joli programme Hommage aux
magistrats Yproisdont les paroles sont de Mr
Albert Denoyelle, et la composition musicale
de Mr Félix Duhayon, qui devrait plus souvent
nous régaler de ses œuvres, est celui des chœurs
qui a obtenu et juste titre, le plus de suffrages.
Intonations pures et franches, flexibilité des
voix, netteté des phrases sont des qualités que
nous aimons reconnaître, nos chanteurs. Le
solo de baryton, Relève-toi cité, peuple héroïque,
a été supérieurement compris par le chanteur
qui cette fois s'est surpassé. Les quatre vers
suivants
Près du foyer, lorsque la pauvre mère
Se rappelant l'hiver et les frimas
A ses eufauls redira sa misère.
Il est des noms qu'elle n'oubliera pas.
ont été chantés avec ce cachet qui distingue le
bon chanteur. Le quatrième vers surtout a été
dit avec celle fermeté et celte puissance de voix
qui électrise l'auditeur et qu'il nous sera tou
jours agréable denlendre reproduire par Mr
JLdm. B..,. chaque fois que la phrase l'exigera.
Il est une circonstance qui a été vivement
regrettée. C'était l'absence d'une de nos estima
bles chanteuses, dont la voix se fait toujours
entendre, caressante et mélodieuse, quand il
s'agit de faire un appel aux cœurs généreux,
pour, soulager la misère. Nous espérons que les
motifs qui ont provoqué celte absence ne se
présenteront plus, et que dans un prochain
concert nous pourrons l'applaudir comme d'ha
bitude.
Au concert a succédé un des plus beaux bals
auxquels nous ayons assisté Il était beau de
voir un orchestre choisi, soulever par ses ac
cords enivrants, un essaim de jeunes et gen
tilles danseuses il était beau de les voir tourner
légères et gracieuses en cercle éblouissant.
L'entrain et la gnî'é qui ont embelli la fête,
n'ont pas cessé un momentet la danse s'est
prolongée animée jusque vers une heure de la
ïiuit aussi le souvenir de celte soirée ne s'effa-
cera-l-il pas de sitôt.
Nous sommes persuadés de faire plaisir nos
dilettanli, en leur annonçant l'occasion pro
chaine d'entendre de nouveau Mr Cornelis, qui,
par son talent de chanteur, nous a fait passer
une soirée délicieuse. Cédant aux instances de
quelques amisil a fait la promesse de venir
Ypres, et d'y donner un concert. Nous avons la
conviction que les amateurs se féliciteront de ce
succès et qu'ils s'y rendront en foule.
"y «WT-m
Quelques personnes ont manifesté le désir de
savoir comment la société d'agriculture serait con
stituée. Il nous serait difficile de répondre cet
égard puisque cela dépendra des membres qui
voudront l'instituer. En apposant sa signature sur
les listes déposées cet effet, on ne s'engage autre
chose, qu'il concourir fonder une association agri
cole dont le règlement et le but seront discutés et
arrêtés plus tard par les personnes signataires des
listes. Après l'adoption même du règlement, on
n'est pas engagé, et ceux qui croiraient ne pouvoir
accorder leur coopération, peuvent toujours la re
fuser sans alléguer aucun motif.
Le 2 Février, vers onze heures du matin, un
incendie attribué l'imprudence, a réduit en
cendres, une maison non assurée et appartenant
Pierre-Augustin Vaohaverbeke, cultivateur,
demeurant Passchendaele, ce qui lui a fait
éprouver une perte de 300 francs.
Nous apprenons que par un arrêté royal de
date récente. M. Ed. Stevens, directeur au mi
nistère de l'intérieur, est nommé secrétaire
général de ce déparlement.
On assure également que M. lia Net, membre
du conseil provincial de Liègeest nommé
commissaire de l'arrondissement de YVaremme,
en remplacement de M. Boussemartadmis
faire valoir ses droits la retraite.
Indépendance
Nous avons eu l'agrément de posséder, pen
dant plusieurs années, trois inspecteurs de plan-
talions du chemin de fer, 4.000 francs
d'appointements chacun. Depuis la destitution
de M. Jalheau, ce nombre élait réduit deux,
ce qui occasionne encore une dépense de 8,000
francs. M. le ministre des travaux publics s'est
effrayé avec raison de l'exubérance de soins que
devait recevoir chaque plante dans ce système,
et il a décidé la suppression de MM. les inspec
teurs, dans la conviction que les plantations du
chemin de fer peuvent être surveillées parfaite-
mentà l'aided'unesommeannuellede 12,000 fr.
Journal de Liège.)
Hier, dans l'après-midi, le roi et la reine sont
arrivés dans notre station par un convoi spécial
du chemin de fer. LL. MM. revenaient de Lon
dres et se rendaient Bruxelles.
<ffiïDK8>€Ba—
Il est question, écrit-on de Gulleghem, dans
toutes les feuilles de la grande mortalité qui
règne dans presque toutes les villes et commu
nes des Flandres: Gulleghem qui a acquis une
triste célébrité par la maladie épidémique qui
y sévit depuis un an, mérite d'être cité: voici le
mouvement de son étal-civil
1845 Naissances, 121; décès, 100; mariages, 15.
1840 78; id., 154; id., 14.
1 847 84; id.. 204; id., 13.
Les deux dernières années les décès se sont
élevés 448 et les naissances seulement 162;
il y a donc perle pour Gulleghem dans deux
années, de 236 âmes sur une population de
3,600 habitants.
Nos correspondances particulières nous ap
portent toujours des détails affligeants sur la
malheureuse situation de plusieurs communes
de la Flandre centrale.
A Cachtem, commune de 1,700 âmes, la mi
sère est affreuse le typhus y exerce de grands
ravages: la semaine dernière, M. le vicaire
Patthyn a administré, lui seul, quarante-six
malades. M. le curé a succombé victime de son
dévouement.
A Pillhem, sur une population de 5,500
âmes, il est mort en janvier 56 personnes.
La détresse est aussi extrême Wynghene
et Denterghem.
A Thiell, on a compté en janvier 82 décès
sur 11 naissances
A Zuyeukerke village de 815 âmes, les
services divins de l'après-midi n'ont pu être
célébrés dimanche dernier, M. le curé ayant dû
être employé tout le temps pour porter le Saiut-
Sacrément cinq malades.
Honneur Anvers! ses habitants ont entendu le
cri de détresse de la Flandre; il a retenti dans leur
cœur et y a éveillé les sentiments de pitié; non pas
de cette pitié banale qui n'a que des plaintes stériles
pour le plus grand, le plus respectable des malheurs,
niais de cette charité divine qui fait qu'oïl partage
avec des frères malheureux. La ville d'Anvers vient
de prendre l'initiative d'une souscription nationale
eu faveur des Flandres. Des hommes honorables se
sont réunis en comité pour recevoir les offrandes de
toute la province et parmi ces noms qui méritent
d'être inscrits en lettres d'or dans les annales de la
bienfaisance, nous avons vu figurer avec bonheur
celui de M. De Gillès-De Pélichy, gendre de notre
honorable bourgmestre.
Que les Anversois reçoivent de notre part, au nom
des malheureux qu'ils ont arrachés la mort af
freuse de la faim et du typhus, l'expression de la
reconnaissance de leurs frères des Flandres, car le
mouvement bienfaisant, parti d'Anvers, se propa
gera, et les ressources qu'il créera nous permettront
d'attendre l'exécution des mesures que compte pro
poser le gouvernement.
Ce serait faire injure aux notabilités de notre ville
que de penser qu'elles ne suivront pas l'exempleque
viennent de leur donner les habitants d'Anvers.
Aussi, pensons-nous, que, dès aujourd'hui même,
une souscription nationale sera ouverte par leurs
soins dans la Flandre occidentale,
Journal de Bruges.)
NOUVELLES DIVERSES.
On lit dans le Globe:
Les affaires d'une compagnie qui a reçu, il
y a quelque temps, un secours considérable de
la banque d'Angleterre, sont de nouveau dans
une situation très-critique. Le bilan a été dressé
et il est probable que les actionnaires seront
appelés faire de nouveaux sacrifices.
Un meling nombreux a eu lieu vendredi
Birmingham, l'effet de protester par une
manifestation publique contre tout projet d'aug
mentation des forces militaires de la Grande-
Bretagne. Une adresse dans ce sens a été votée
par l'assemblée.
des fiiigiaDes d'or et d'argent; côté du bahut on voyait une table
colonnes torses, sur laquelle se trouvaient des iiacons remplis d'es
sences, des fruits, des friandises, une aiguière et autre chose
l'avenant enfin il y avait un prie-dieu surmonté d'une statuette de
la \ierge. tenant dans ses bras l'enfant Jésus, et Ton n'avait pas
même oublié un livre de prières, écrit sur un parchemin, orné de
dessins coloriés et enrichi de fermoirs d'argent.
Cette découverte eut pour résultat de rassurer tout-à-fait la jeune
fille sur les suites de son enlèvement elle en revint sa première
supposition, la seule qui lui parut vraisemblable, que c'était d'après
les ordres de son père, qu'elle avait été transportée dans cet endroit,
«fin sans doute de n'être pas exposée aux daogers du combat dont
elle avait nu moment été témoin; tuais en cessant d'avoir des in
quiétudes pour son propre compte, elle n'en fut pas moiDS vivement
tourmentée au sujet du sire de Bizien, et s'agenouillant en face de
la Vierge, elle lui adressa, l'intention de son père, une des plus
ferventes oraisons que sa croyance lui eut jamais inspirées.
Par un de ces phénomènes sympathiques qui resteront peut-être
toujours inexpliqués, le moment où la pauvre Raouleltc priait ainsi
pour sou péré, était le même où le noble vieillard rendait le dernier
aoupir, en appelant sa fille absente.
T'oitifiéepar sa confiance en Dieu el devenue plus maîtresse d'elle-
même, Raoulette se demanda dans quel lieu on l'avait transportée.
I,cs objets qui l'entouraient ne pouvaient lui fournir aucun indice;
était* certaine de les voir pour la première fois, et ne se souve
nait pas d'être jamais entré Saint-\lalo dans une chambre ayant
cette disposition circulaire. H devait donc lui sembler extraordi
naire qu'on eût justement choisi pour lui donner asile une maison
qui lui était étrangère.
Elle s'approcha de la porte et voulut l'ouvrir, mais la popte soli
dement fermée résista ses efforts; elle prêta l'oreille pour saisir
quelques bruits qui auraieut pu, défaut d'autres renseignements
plus précis, éolairer ses doutes, mais les épaisses murailles qui l'en
vironnaient, ne laissaient parvenir jusqu'à elle aucun des bruits du
dehors. Enfin elle porta les yeux vers cette longue et étroite fenêtre
dont les vitraux ternis étaient si avares de la clarté duoiel.mais
cette fenêtre était placée uue telle élévation, que Raoulette déses
péra d'y atteindre, même en s'exhaussaut de la hauteur du bahut,
qu'elle traîna graud'peinc vers la partie de la chambre qui cor
respondait l'ouverture. La jeuue fille était debout sur le meuble,
cherchant en Se cramponnant aux arêtes de la pierre, mettre sou
visage au niveau de la fenêtre, lorsqu'uu bruit de serruie et de
verrous lui fit détourner la tête, et elle vit Clément de Cha-
roiles.
Sautant aveo légèreté sur la moelleuse épaisseur du tapis, Raou
lette courut au-devant du jeune capitaine, et lui saisissant le bras;
Oùsuis-je donc, monsieur lui dit-elle; que veut-onde moi?...
Venez-vous in'apporter des nouvelles de mon père?... Pourquoi
n'est-il pas venu lui-même? Oh i répondez-ruoi vite, je vous eu
prie... parlez-moi de mon père..
Clément avait supposé qu'il trouverait une femme furieuse de
l'tulèvemenl et de la tentation qu'il lui avait fait subir, ou bien
plongée daus le plus grand abattement, selon que son caractère la
porterait l'une ou l'autre de oes extrémités: il s'était préparé
en conséquence la câliner, ou lui ordonner de l'énergie, en met
tant tout sur le compte de la violente passion qu elle lui avait in
spirée et en lui faisant de ces prestigieuses promesses, qui n avaient
jamais manqué de produire leur effet daus toutes les circonstances
de ce genre où il s'était trouvé; mais tout au contraire de ce qu'il
attendait, il voyait accourir lui cette jeuue fille qui semblait ne
pas le redouter, quoiqu'elle fut absolument en sou pouvoir, et qui,
au lieu de lui faire des reproches ou de sangloter de désespoir,
s'informait tout simplement du lieu où elle se trouvait, et ne parais
sait inquiète que pour son père.
Ainsi pris a l'improvisle, le fils du gouverneur, en voyant les
beaux yeux de Raoulette se porter sur lui avec uue expression de
confiance qui ajoutait encore leurs charmes, craignit de s'exposer
sou ressentiment, s'il lui apprenait brusquement la vérité, el sen
tant que sa passion pour elle avait démesurément graudi, peudaut
cet instant si court, où il avait pu l'embrasser tout entière de son
regard, il ne voulut pas détruire l'illusiou qui lui était venue eu
prenant pour une démonstration affectueuse de celte jeune fille,
pour un commencement d'amour, le mouvement involontaire qui
l'avait poussée vers lui.
[La suite au prochain n°.