INTÉRIEUR.
7e ANNÉE. - N° 708.
JEUDI, 17 FÉVRIER 1848.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
-
Feuilleton.
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TIRES ACQtlRlT EVNDO.
1TPRES le 16 Février.
Conformément la circulaire de M'le ministre
de l'intérieur du 3i janvier i848, une commission
a élé instituée Passchendaele, pour porter secours
aux malheureux atteints du typhus.
Le Gouvernement a mis la disposition de cette
commune une somme de mille francs spécialement
destinées être employée en médicaments, vêtements,
soupes économiques, etc., etc. La commission a été
puissamment secondée par le docteur Comyn qui a
apporté la plus louable activité visiter tous les
malades; aussi, grâce l'ensemble des moyens qui
ont été adoptés, la maladie perd de son intensité et
il ne se représente que peu de nouveaux cas.
11 serait désirer que dans toutes les communes
l'on avertît l'autorité du moment où une épidémie
se déclare, et nous regrettons de devoir reconnaître
qu'il n'en est pas ainsi; dans une commune voisine
entre autres, la variole a sévi pendant six mois, et
les personnes qui leur mission imposait le devoir
d'en informer l'autorité, ont au contraire engagé les
habitants cacher le fléau, sous prétexte d'éviter les
mesures rigoureuses que l'autorité aurait pu pres
crire.
Nous espérons qu'en voyant l'exemple donné
dans la commune de Passchendaele, les populations
se rassureront et n'hésiteront plus s'adresser au
gouvernement; dès qu'une épidémie se déclare dans
leur commune, elles trouveront aide et secours.
Déjà plus de soixante personnes ont promis leur
coopération pour la formation d'une association
agricole. Nous prévenons celles qui désirent en faire
partie, que des listes resteront déposées jusqu'à sa
medi soir: i® A la Société de la Concorde, j'au grand
Aigle d'Or, 3" la Citadelle, chez le sieur Louis
Yerschaeve, 4" au Salon d'Apollon, 5° au Saumon,
chez M. Thibault.
Une réunion préparatoire est fixée samedi, a6
février, 3 heures de relevée, au Salon d'Apollon,
rue du Lombard.
Tous les signataires sont priés de vouloir bien y
assister au jour et heure fixés, sans autre convoca
tion que la présente insertion.
Liste det personnerésidant dans Carrondissement
d'Ypre* qui sont appelées faire partie du jury
pour le ier trimestre, i" série de 1848.
j® Taupe-Cuvelier, négociant, Wervicq.
2* Lepoutre, Noé, négociant, Wervicq.
3* NeVejans, Jean, notaire, Messines.
4* De Ghelcke, Emmanuel, propriétaire,Ypres.
5° Van Reninghe, Henri, échevin, Poperinghe.
6* De Cock, Jacques, notaire, Watou.
7* Herman, Louis-Emmanuel, propriétaire, Ypres.
8* Ghesquiere Louis, échevin et cultivateur,
Warnêlon.
9* D'hondt, Henri, propriétaire, Ypres.
Par arrêté royal du 14 février 1848, sont nommés
dans la cavalerie
Major. Le capitaine commandant de Tarlé,
F.-A., du i* régiment de chasseurs.
Capitaines-commandants. Les capitaines en
second Playoult, A.-J.-A., du régiment des guides
Galesloot, M.-A., adjudant-major au a* cuirassiers.
Capitaine en second au choix. Huyghe, J.-D.,
porte-étendard au i" lanciers.
Lieutenantsl'ancienneté. Les sous-lieute
nants De Brouwere, M., du a" cuirassiers; Paly,
P.-J.-L., du 1" de cuirassiers.
Sous-lieutenant. Le maréchal-des-logis-chcf
d'Anvers, E.-F., du ir de cuirassiers.
Par arrêté royal de la même date, sont nommés
dans l'artillerie
Major. Le capitaine-commandant Cornelis,
C.-J.-A., du 4" régiment.
Lieutenantl'ancienneté. Le sous-lieutenant»
Vandanune, Ë.-A.-J., du a* régiment.
liTir. o»a-*RT
Le concert au bénéfice de M. De Smits, notre
concitoyen, aura lieu définitivement Dimanche
prochain, 20 cl, 7 heures du soir, en la salle
de spectacle. MM. les artistes-musiciens du 10*
de ligne y coopéreront sous la direction de leur
habile chef M. Zulch; M. Moerman s'y fera
également entendre.
Nous avons vu avec satisfaction que les listes
présentées domicile, se couvrent de nombreu
ses signatures. Tout fait espérer que ce concert
sera très-brillant.
Voici le programme
partie.
i* Ouverture d'Eurianle. (Weber.)
a* Air de Joseph, pour ténor, chanté par M. D***.
(Weber.)
3® Air varié pour Ophicléïde, exécuté par M. Moer
man. (Iieyser.)
4° Romance, chantée par M. (Clapisson.)
5° Air varié pour violon, composé et exécuté par
M. De Smits.
2' PARTIE.
x° Fantaisie sur les motifs de là Reine de Chypre,
pour harmonie militaire, exécutée pour la a*
fois. (Zulch.)
a* Air pour soprano, chanté par M.
3* Air varié pour basson, exécuté par M. Wambach.
(Jancourl.)
4° Romance, chantée par M. D***.
5® Fantaisie pour violon, composée et exécutée par
M. De Smits.
Il parait que le grand projet de loi annoncé
depuis quelque temps par le ministère, et qui
doit ouvrir au gouvernement des crédits pour
différentes mesures relatives aux Flandres, sera
soumis la chambre des représentants dans les
premiers jours de la semaine. On dit aussi que
quelques projets de lois politiques seront pré
sentés en même temps. Létal des travaux par
lementaires permettra la chambre de s'occuper
sans délai et activement de l'examen de ces
projets. Indépendance
La chambre des représentants n'a tenu avant-
hier qu'une courte séance dans laquelle elle a
adopté par 68 voix contre 5 le projet de loi sur
la péréquation cadastrale. On sait que les pre
miers articles avaient été adoptés dans la séance
de jeudi. L'article 5 qui avait pour but de faire
procéder en 1853 une révision des propriétés
bâties, a été rejeté, ainsi que l'art. 4 qui a été
considéré comme inutile. M. le ministre des
finances a appuyé ces deux rejets.
La chambre a entendu ensuite divers rapports
de pétitions.
Dans le courant de la séance, M. Broquet-
Gohlet a déposé le rapport de la section cen
trale sur le projet de loi relatif la restitution
partielle du cautionnement de la compagnie du
Grand-Luxembourg.
On s'occupe sans relâche de la formation
d'une association agricole du Tournaisis. M.
Dupont, médecin-vétérinaire de Tournay, qui
a eu cette heureuse idée, est parvenu former
une liste de souscription, sur laquelle figurent
plus de deux cents noms des cultivateurs et
propriétaires les plus influents de l'arrondis
sement.
Le produit total de la souscription ouverte
Auvers en faveur des Flandres, dépassait déjà,
dit-on, 80,000 fr.
Les plaidoiries dans l'action intentée contre
l'État par M. le comte de Hompesch, ont été
terminées aujourd'hui. Les pièces vont être
maintenant communiquées au ministère public,
qui prendra ses conclusions dans une audience
ultérieure.
Nous extrayons du Nieuwe Rotterdamsche
Courant le document suivant de statistique
commerciale que ce journal dit avoir puisé
une source certaine
Nonobstant les facilités accordées par les gou
vernements de la Belgique et de la Prusse pour
les expéditions par la voie ferrée d'Ostende et
d'Anvers pour Cologne, Dusseldorfet les autres
villes des provinces rhénanesle transport des
marchandises expédiées des Pays-Bas pour
y. alix de kerloguen.
[Suite.)
Les registres de la parois.se de la ville d'Issoudun mentionnèrent
cemme il suit la naissance de l'enfant, qui doit jouer un rôle si im-
portant dans la présente histoire
Le septième jour du mois d août de ran de N.-S. J.-Cmil quatre
cent quatre-vingt-neuf^ il a été présenté la paroisse de Saint-Cyr
d'Issoudun, un enfant du sexe masculindont le père et la mère
sont inconnus lequel enfant, ondoyé ce jourdhui en attendant
la cérémonie du baptême et ample reconnaissance des père et mère,
a reçu, par la volonté de très-haute, très-puissante et très-gracieuse
princessemadame Jeanne de France, épouse de très-haut, très-puis
sant et très-noble prince monseigneur le duc d1 Orléans, les noms de
LouisYorik, seigneur de vicomtè de Frapesles, sans préjudice des
autres noms et titres A être accordés postérieurement audit enfant,
si lieu y aTelle a été la volonté de ladite princessemadame Jeanne,
duchesse d'Orléans
La malédiction que sa mère avait appelée sur sa tête, parut inspi
rer Alix de Kerloguen une antipathie insurmontable pour le
monde, et de fait, elle n'eut plus d'affection au cœur que pour la
duchesse, son amie bien plutôt que sa maîtresse, et aussi pour l'eu-
fanl qu'elle avait mission d'élever et qu'elle entourait d'une vigi
lante tendresse de mère. Depuis cette époque, elle refusa de quitter
Frapesles et ne reparut jamais Paris.
La princesse Jeanne venait souvent voir Alix dans la retraite
qu'elle s'était imposée elle semblait avoir pour cette jeune fille un
redoublement d amitié qui lui rendait sa compagnie pour ainsi dire
indispensable, et se plaisait prodiguer les soins les plus tendres au
petit Yerik, dont la naissance avait été si fatale sa protégée. C'était
Frapesles que la duchesse d'Orléans pouvait seulement trouver
des compensations ses chagrins domestiques. Son mari, dont elle
seule avait obteuu la grâce, avait tout fait perdu, en recouvrant sa
liberté, le souvenir du dévoument dont elle lui avait donné tant de
preuves, et s'était montré moins disposé que jamais user envers
elle de procédés qui eussent pu faire croire qu'il la considérait et la
traitait comme sa femme.
Après les entrevues qu'elle avait eues avec lui pendant sa capti
vité, Jeanne avait attendu mieux de la reconnaissance, sinon de
l'amour du duc d'Orléans; aussi éprouva-t-elle le plus amer désen
chantement qu'elle eût encore ressenti, et renonça-t-elle pour tou
jours l'espoir de réaliserde bonheur qu'elle avait uu instant rêvé.
En 1408, lorsque le duc d'Orléans, devenu roi de France sous le
nom de Louis XII, voulut épouser Anne de Bretagne, et entra en
crocialion avec le Saint-Siège pour faire annuler son premier
ne
ma*
non Pa9 Pour - - -
valeur, encore bieu moins dans le but de contraiudre la gar
riage, la reine Jeanne opposa des obstacles cette répudiation,
pas pour conserver uu rang qui n'avait plus ses yeux la raoin-
der, un mari dont elle était certaine de n'avoir pas le cœur, mais
seulement parce que ses convictions religieuses lui faisaient consi
dérer l'annulation de son mariage comme uu crime dont elle ne
voulait pas être complice. Aussi, quand le pape eut prononcé le
divorce, sur la déclaration du roi, protestant de l'avoir espousée
par force, craignant l'indignation du roi Louis XI, son père, qui
estait un maistre homme, et qu'il ne l'avait jamais cognue ni touchée,
encore qu'ils eussent esté assez longtemps mariez et couchez ensem
ble. Jeanne he réclama point contre cet arrêt, et, s'étant fait assi
gner pour douaire la province de Berry, elle vint fixer sa résideuce
son château de Frapesles, qui était sa piopriété particulière, et où
elle avait d'ailleurs passé la plus grande partie du temps qui s'était
écoulé depuis la mystérieuse naissance d'Yorik.
Si nous écrivions l'histoire de la reine Jeanne, nous aurions
parler longuement des bonnes œuvres accomplies par elle pendant
cette période de sa vie, qui lui valut d'être placée au nombre des
saintes, mais nous n'avons envisager cette princesse qu'en ce qui
a diri clement rapport notre sujet, et c'est la tradition et des
chroniques ignorées que nous empruntons les quelques détails que
nous avons donner, et qui serviront plus tard jeter de la lumière
sur les points obscurs du récit.
La reine Jeanne s'était fait suivre Frapesles par deux moines
appartenant l'ordre des 'Bénédictins, et qui possédaient fond la
connaissance des lettres et des sciences auxquelles Yorik devait de
bonne heure être initié. On conçoit que les deux femmes qui
s'étaient vouées au bonheur de cet enfant et qui avaient yu, par