7e ANNÉE. - N° 709. INTÉRIEUR. DIMANCHE, 20 FEVRIER 1848. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Oii s'abonne Ypr.es, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE i/ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-95 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, jranco, l'éditeur du journal, Yprès. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudide chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. TIRES ACQUIRIT EUNDO. YPRES le 19 Février. La Chambre des représentants a fait d'assez maigre besogne pendant ces derniers jours. La réorganisation du notariat était l'ordre du jour. Depuis quelque temps il en était question. L'ancien ministère avait présenté un projet dont les principales dispositions laissaient percer des préoccupations politiques. Le cabinet nouveau n'avait accepté l'œuvre de ses devanciers que sous bénéfice d'inventaire, et comme la Cham bre paraissait impatiente de bouleverser l'insti tution du notarial, pour l'asseoir sur de nou velles bases, le ministre de la justice avait porté par voie d'amendement des modifications nota bles au projet de M. D'Anélhan. L'article le plus important était celui qui fixait le ressort cl la résidence des notaires. Trois systèmes étaient en présence. Le pre mier, préconisé par M. D'Anélhan était de mettre tous les notaires sur la même ligne et de leur permettre d'exercer leurs fouctions dans toute l'étendue de l'arrondissement judi- diciaire. M. Bricourt, représentant de Soignies, resserrait le ressort dans l'étendue du canton, mais permettait aux notaires d'instrumenter dans l'arrondissement, sur la demande desj par ties et avec l'assentiment du président de la cour d'appel. Enfin, le troisième système, celui de la section centrale auquel s'était rallié le gouvernement, étendait le ressort des notaires de canton l'arrondissement judiciaire, sauf le cbef-lieu. L'organisation actuelle défend aux notaires de canton d'instrumenter ailleurs que dans le canton, aux notaires d'arrondissement d'exercer leurs fonctions hors de l'arrondisse ment, et enfin les notaires qui ont leur rési dence au siège d'une cour d'appel, peuvent seuls tiavailler dans toute l'étendue de la juridiction de celte cour. La Chambre, après avoir rejeté les propositions de M\l. D'Anélhan et Bricourt, a fini par ne pas vouloir de la transaction entre des intérêts opposés que présentait la section centrale et la majorité s'est prononcée contre l'article qui fixait le ressort pour les notaires de canton l'arrondissement sauf le chef-lieu. Du moment que l'idée fondamentale n'était pas admise, il était inutile de discuter plus long temps, puisque les autres modifications n'au raient plus présenté de concordance et M. le ministre a demandé l'ajournement du projet. 11 est probable qu'on n'y reviendra pas et que l'organisation du notariat restera telle qu'elle est. Ce n'est peut-être pas un mal, car la réforme du notariat n'avait aucune urgence et n'était pas rangée par l'opinion publique parmi les plus indispensables. Jeudi dernier, pour la première fois Ypres, on a fait l'hôpital civil l'essai du chloroforme. Un jeune homme devait se résigner subir l'amputation d'une jambe, par suite d'une tu meur blanche au genou et bien qu'il fut pré venu que l'opération était indispensable, M. Hammelralh était parvenu le plonger dans l'étal anésthélique, sans éveiller ses soupçons. A peine le chloroformelui avait-il été mis sous le nez dans un peu de charpie, que l'insensibi lité s'est manifestée elle chirurgien Van Ackerft, en présence des médecins de l hôpital MM. Hammelrath et Coppielers, a pu pratiquer heu reusement l'amputation faire les ligatures des artèresetc. Enfiuon a eu le tempsmgpaependant que le patient était plongé dans l'anéslhésie, de le changer de linge. Quand il s'est réveillé, on lui a demandé comment il allait et si sa jambe le faisait souffrir; il a répondu que le pied de sa jarnbe malade dormait. On lui demanda, s'il en était bien sûr. Ce n'est qu'alors que le jeune homme s'aperçut que l'opération était accomplie et il avoua ne se rappeler de rien sinon qu'on lui avait mis quelque chose sous le nez. Depuis deux jours que l'amputation est faite le malade se porte bien et ne paraît avoir senti aucun effet fâcheux de l'usage qu'on a fait du chloroforme avant de l'opérer. Nous apprenons que les listes de souscrip tion pour la formation d'une association agri cole se couvrent de nombreuses signatures. Depuis avant-hier, plusieurs bourgmestres et conseillers communaux des localités avoisinan- les ont signé et promis de donner leur concours cette utile institution. On nous prie d'annoncer que le» listes res teront déposées aux lieux publics suivants 1° Chez le sieur Louis Verschaeve, la Cita delle; 2° la Société de la Concorde; 3* au grand Aigle d'Or 4° au Saumon chez le sieur Thibault; et 5° au grand Salon d'Apollon, jus qu'au samedi, 26 février, trois heures de rele vée, jour de la réunion préparatoire au grand Salon d'Apollon, rue du Lombard. On nous écrit de AVoeslen L'on se ferait difficilement une idée de la misère qui désole la commune l'autre jour près de trois cents pauvres étaient sans pain, et les boulangers refusaient d'en fournirau Bureau de bienfaisance, jusqu'à ce qu'ils fussent payés d'une somme de 1,000 francs environ, qui leur était due. Heureusement le Gouvernement vient de nous envoyer unnouveausubside.qui permettra démarcher pendant quelques jours, mais il est impossible que nous traversions toute la saison, si la charité privée ne vient point notre aide. Tous les malheureux sont épuisés de faim et de froid, et la commune, qui a toujours été une des plus pauvres de la province, n'a plus aucune ressource. Nous sommes donc réduit» faire un appel la charité publique et privée, et nous croyons que notre commune a droitde participer aux dons volontaires qui arrivent de toutes les parties du pays. Nous espérons que cet appel sera entendu d'après ce que nous venons d'apprendre plu sieurs personnes notables se proposent d'orga niser ici une souscription générale en faveur des pauvres des Flandres; or, si la détresse de celte commune est aussi grande sans doute la commission saura l'apprécier et venir son secours. Nous avons appris que le docteur Comyn, de Passchendaele, est atteint d'un commencement de fièvre typhoïde. On nous assure cependant que son état est plus rassurant. On n'a pas ou blié qu'à Passchendaele, le typhus a exercé ses ravages d'une façon moins intense qu'ail leurs peut-être, mais non sans inspirer de gra ves inquiétudes Maintenant la situation sanitaire de celte commune estplussalisfaisanteet nous espérons que le docteur Comyn, qui s'est dévoué avec tant d'abnégation pour arracher des malheu reux cette effrayante épidémie ne tombera pas lui-même victime du fléau. Marché cTYpres, du 19 Février 1848. Notre marché aux grains était bien fourni aujourd'hui; une forte baisse s'est fait remarquer. 675 hectolitres de froment se sont vendus de fr. 15 60, fr. 19 20; en moyenne fr, 17 401'hec» tolitre baisse fr. 1 93. Cinquante six heotolitres de seigle ont été vendus, Les prix ont varié de fr. 10 80, 12 francs; prix moyen fr. 11 40; baisse fr. 1 40. Il s'est présenté 36 hectolitres d'avoine qui ont été achetés de fr. 8 25, fr. 9 25 en moyenne fr. 8 75; hausse 50 o. Les feves se sont veadues avec 40 centimes de baisse, fr. 13 80 l'hectolitre; 95 hectolitres ont été exposés en vente. Dix huit oent kilogrammes de pommes de terre ont été vendus au prix de fr. 10 50 les 100 kilogrammes augmentation: 50 c. sur celte quantité. Par arrêté du 7 février, le sieur Markey (H.), est nommé échevin de la commune de Saint- Jean, arrondissementd'Ypres, en remplacement du sieur Yan Wonlerghem, dont la démission a été acceptée. On lit dans le Moniteur D'après la correspondance d'un journal de province, reproduite dans le Journal de Brux elles, la démission de M. Boussemart et la no mination de M. Hallet la place de commissaire de l'arrondissement de Warcmme seraient le résultat de l'adresse que le comité de l'Asso ciation libérale de l'arrondissement de Warem- me, appuyé par le comité de l'Association de l'Union libérale de Liège, se proposait de faire parvenir M. le Ministre de l'intérieur, et dont il lui aurait été remis officieusement copie. Nous sommes autorisé donner un démenti formel celte assertion. Si le Moniteur ne prend pas lâche de réfuter chaque jour les erreurs ou les mensonges dont fourmillent les feuilles de l'opposition, c'est qu'il croit pouvoir s'en rapporter au bon sens et l'impartialité des personnes que n'aveugle pas un étroit esprit de parti. La police d'Anvers arrête hier soir deux va gabonds et les dépose l'amigo en attendant 3ue l'on décide sur leur sort. Ce malin l'un 'eux est relâché; mais grande fut la surprise lorsque peu de temps après sa libération, on s'aperçut qu'il avait emporté le pantalon de son camarade. On est sa recherche, mais en at tendant qu'on le rattrape, son compagnon d'in fortune se trouve l'amigo dans une position fort critique pour la saison et privé d'un vêle ment indispensable. Rosseel et Vandenplas ne se sont pas pourvus en cassation le terme du pourvoi est expiré depuis hier minuit. Les avocats se sont rendus près des deux condamués, afin de leur deman der s'ils veulent adresser au roi un recours eu grâce, mais tous deux ont refusé. Les débals de la cour d'assises de Toulouse absorbent pour le moment l'attention de l'opi nion publique. Toutes les autres questions qui ont été soulevées, même les discussions ora geuses de l'adresse de la chambre des députés, n'ont pas eu le pouvoir d'impressionner aussi profondément l'esprit public que l'affaire Cécile Combetles. Da"ns l'impossibilité de pouvoir re produire les débals, nous voulons au moins faire connaître les circonstances d'un crime qui a eu pour théâtre le couvent des Frères de la

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1