EXTÉRIEUR. France. 3 puisées dans la caisse commune du respectable corps des notaires. La banque générale Anvers,,a également mis une belle somme la disposition du comité. La commune de Wommelghem a déjà re cueilli fr. 141-50 c., et la collecte n'est pas terminée. A Borsbeeck les souscriptions ont produit fr. 218-50 c. Deurne, malgré l'absence de plusieurs des plus riches habitants de la communevient d'envoyer au comité fr. 444-14 c. Plusieurs fonctionnaires et employés de l'administration des contributions directes douanes et accises, de la province, viennent de faire le généreux abandon d'un jour de solde eu faveur de nos frères malheureux. AFFAIRE CÉCILE COMBETTES. RÉSUMÉ des faits qui démontrent que le doutile at tentat, commis le i5 avril dernier, sur la personne de Céoile Combettesa été accompli dans la maison des Frères de la doctrine chrétienne. acte d'accusation. (Suite et fin.) Confronté devant le juge d'instruction avec le brigadier, le frère jardinier a déclaré que c'était le 16 au matin, aussitôt que les traces avaient été con statées, qu'il s'était empressé de déclarer que c'était lui qui les avait faites. Le brigadier, au contraire, a affirmé sous la foi du serment, et dans les termes les plus précis, que le îti au malin, malgré l'interpel lation qui lui fut adressée, le frère jardinier avait gardé le silence, et ne s'était pas ce moment attri bué les empreintes des pas; et que ce n'était que trois jours après, et sans y être provoqué, qu'il avait spontanément déclaré qu'il avait fait les empreintes remarquées le 16 au matin. La confiance que méritait la parole assermentée et désintéressée du brigadier ne permettait pas de ré voquer en doute la véracité de son témoignage. Aussi, dès ce moment la justice dut se préoccuper des ma nœuvres qui tendaient lui dérober les preuves mesure qu'elle les recueillait. Le frère jardinier, que son âge garantissait contre le soupçon, n'était-il pas chargé de s'attribuer ces empreintes de pas, qui cessaient d'être accusatrices si on admettait comme sincère l'explication qu'il donnait Il parait en effet établi que le frère Léotade, ac cusé, devançant pour la détruire une preuve qui pouvait l'accuser, avait, dès le 16, déclaré M. Es te venet que les traces de pieds qu'il observait dans ce moment sur une platebande tout près de l'oran gerie pouvaient avoir été faites par lui et par un autre frère, le matin vers 8 heures, pendant une visite qu'ils firent sur les lieux dès qu'ils eurent appris la nouvelle de l'événement. Ces empreintes de pas, suspectes par la place qu'elles occupent, par leur corelation avec les autres faits constatés, acquièrent un haut degré de gravité de cette circonstance, qu'après avoir été d'abord affirmées par Léotade, devenu plus tard accusé, elles ont été niées par lui, pour être réclamées par le frère jardinier, que son âge mettait l'abri du soupçon. Après avoir terminé l'exploration du jardin et du cimetière, les médecins procédèrent la levée du corps de Cécile ;«1 était nécessaire d'examiner l'état des vêtements de la victime, de vérifier avec soin les accidents extérieurs du corps, et,enfin, de pro céder l'autopsie du cadavre... A travers les plis des vêtements de dessous, les médecins découvrent une paille de froment tachée de sang. Ils ont également retiré, mêlé aux plis de la robe des fragments de paille. Dans une autre partie des plis de la robe, les experts ont trouvé une plume. Les souliers de Cécile offrent cette particularité, qu'ils ne présentent de la boue desséchée que dans leur moitié antérieure et sa partie interne; par tout ailleurs ils sont parfaitement propres: sur l'un d'eux, les experts ont trouvé un brin de paille ou chaume adhérent la boue. Ces circonstances indiquent la justice que le crime avait été commis, ou que tout au moins le cadavre avait été déposé, soit dans un grenier, soit dans une grange, mais certainement dans un lieu où se trouvait du fourrage. Or, dans le même jardin où la justice avait con staté les empreintes d'échelle et de pieds, se trou vaient des granges remplies de différentes especes de fourrages. Ces granges appartenaient aux Frères de la doctrine chrétienne. Dans l'nne d'elles M. le juge d'iustruction constate la présence d'une grande quantité de fourrage, ainsi que la paille de froment et du chaume. Il saisit sur un las qui paraissait récemment re mué, un paquet de tiges et pailles de trèfles. Deux expertises ont été faites successivement; il en résulte une parfaite identité entre les tiges de fourrage trouvées sur le corps de Cécile et celles saisies dans la grange des Frères. Les unes et les autres peuvent être rapportées au fourrage sous le nom de trèfle. La paille ensanglantée, trouvée sur le jupon, est une paille de froment. Les fragments de paille trouvés adhérents la robe ainsi qu'aux souliers, paraissant aux experts devoir être comme celles trouvées sur le corps, rapportées au trèfle. Après s'être livré un examen très-attentif de la nature du pétale trouvé dans les cheveux de Cécile, et l'avoir comparé aux fleurs recueillies ou décou vertes sur le mur du jardin'des Frères, les experts concluent que le pétale trouvé dans les cheveux de Cécile doit être rapporté une fleur de géranium, et par conséquent de même espècequela fleur incli née trouvée sur le mur et manquant de ses pétales. Enfin, les exparts constatent qu'une fleur trouvée dans la poche du tablier de Cécile est une fleur de giroflée. Les médecins décrivant l'état extérieur du cada vre, constatent l'état d'impuberté de Cécile. Nous ne reproduirons pas les longs détails dans lesquels ils entrent pour constater les nombreuses lésions qui couvrent son corps et sa tête. Ces désordres si graves, ces lésions si nombreuse- ont oouduit les médecins conclure qu'évidem ment ils étaient le résultat de contusions reçues pendant la vie, et la mort a dû en être la consé quence presque immédiate... Ainsi Cécile avait été victime d'un viol. La mort n'a pas été la conséquence d'un viol, elle est le ré sultat de violences graves, nombreuses et répétées sur la tête. Le meurtre a done été commis pour as surer l'impunité du viol et pour étouffer la voix d'un témoin accusateur... Les médecins avaient extrait des matières dont la robe de Cécile était salieun certain nombre de graines dont une expertise ultérieure devait déter miner la nature. Le 18 avril, trois jours après le crime, M. le juge d'instruction fit saisir au Noviciat des Frères, et dans la pièce destinée recevoir le linge sale, plu sieurs chemises; l'une d'elles portait la marque suivante 56a, Elle était remarquable par les souil lures nombreuses qu'elle portait, tant l'intérieur qu'à l'extérieur de la chemise... Les experts recueillent sur la partie interne et postérieure de la chemise 56î quelques semences qui leur ont paru ressembler des semences de trèfle, et qui ont été recueillies pour devenir l'objet d'un examen spécial et plus profond. En rapprochant, par la pensée, les souillures de natures diverses, reparties sur toutes les parties de la chemise, de celles constatées sur le corps et les vêtements de Cécile Combettes, on est frappé de cette idée, que la chemise saisie au Noviciat, et por tant le n° 5Ga, a été en contact soit avec le corps, soit avec le cadavre de Cécile Combettes. Un rapprochement plus décisif encore est venu fortifier ces graves présomptions si concluantes. Nous venons de voir que des semences que les experts avaient d'abord prises pour des semences de trèfle, avaient été recueillies sur la chemise, mêlées des matières fécales. Nous avons vu aussi que les médecins avaient extrait des matières fécales empreintes sur la robe de Cécile, un certain nom bre de graines. Ces graines et les semences trouvées sur la chemise, ont été soumises une expertise. Les experts déclarent que les unes et les autres sont des graines de figues appartenant une digestion complète. Ils constatent que les graines trouvées sur la robe de Cécile et celles recueillies sur la che mise n* 562, ont entre elles une parfaite identité. Il a été constaté par l'information que Cécile avait mangé des figues sèches le dimanche qui a précédé sa mort ainsi que le lundi. Comment, en présence de tous ces faits, révoquer en doute que la chemise n" 56î, saisie lei8 avril au Noviciat des Frères de la Doctrine chrétienne, ne soit la chemise du meurtrier ne porte-t-elle pas les irrécusables témoignages du lieu où lecrime a été commis La seconde partie de l'acte d'accusation contient le résumé des charges contre Louis Bonafous, frère Léotade. Nous nous bornerons en publier le résumé. Ainsi le double attentat commis le i5 avril der nier, sur la personne de Cécile Combettes, a été ac compli dans la maison des Frères de la Doctrine chrétienne de Toulouse, La position du cadavre, les accidents constatés sur les murs et sur les lieux adjacents, les empreintes d'une échelle dont personne n'avoue l'usage, les Ira - ces de pas tour tour déniés et avoués, les tiges de trèfle, les pailles de froment, les détritus de four rage, sont autant (le témoins qui disent le lieu où le cadavre a séjourné et racontent en quelque sorte son trajet, jusqu'au point d'où il a été projeté dans le cimetière. Les violences exercées sur Cécile Combettes, le désordre dans ses organes, le meurtre couronnant le viol, toutes ces circonstances signalent la nature exceptionnelle de cet attentat et révèlent la justice la terrible explosion des passions vainement con tenues. L'entrée de Cécile dans la maison du Noviciat, son cadavre trouvé au pied du mur du jardin des Frères, sans qu'aucun indice permette la justice de supposer qu'elle est sortie, un témoin séduit, un autre suborné pour attester la justice la sortie de Cécile, sont autant de preuves qui démontrent le lien où elle a été sacrifiée. Lorsque la justice recherche dans le sein de la corporation des Frères de la doctrine chrétienne le profanateur et le meurtrier de Cécile, quel autre réunit sur sa tête plus d'indices accusateurs que Léotade. Sa présence dans le corridor du Noviciat au mo ment où Cécile y arrive, attestée par Conte, confir mée par l'instruction, énergiqueinent démentie par lui, deviennent ainsi le premier anneau de cette chaîne qui doit river le meurtrier au cadavre de sa victime. Quel autre que Léotade avait plus de facilités de commettre ce crime? Les lieux où la victime a été sacrifié sont placés sous sa surveillance ses fonc tions lui permettent de circuler librement dans la maison. Ce changement de lit, qui atteste de la part du directeur de graves préoccupations et qui est resté jusqu'à ce jour sans explication plausible. Cette chemise saisie dans le Noviciat, et dont les souillures attestent le contact avec le corps ouïes vêlemeuts de la victime, désavouée de tous, et dont l'exhibiliou aux yeux de Léotade devient pour cet accusé l'occasion d'une série d'audacieux mensonges» Cette facilité que seul il a eue de sortir pendant la nuit du dortoir où il couchait, pour aller reprendre le cadavre qu'il devait jeter dans le cimetière. Sa visite chez Lajus, le 16 au matin, cette initia tive qu'il prend d'accuser Conte d'un crime encore ignoré d'exhumer, après sept ans de silence, des autécédents oubliés et pardonnés pour en faire le texte d'une accusation de viol et de meurtre. Ces circonstauces réunies, géminées, ont enfin éclairé toutes les parties de ce drame, qu'on sem blait vouloir ensevelir dans l'obscurité et dans l'oubli. En conséquence, Louis Bonafous, en religion frère Léotade est accusé: Le i5 avril 1847, d'avoir commis, sur la per sonne de Cécile Combettes, alors âgée de moins de i5 ans, le crime de viol et de meurtre Avec cette circonstance, que ce dernier crime qui a suivi le premier, a été commis pour assurer l'im punité du coupable; Crimes prévus et punis par les articles 33a et 384 du code pénal Sur quoi le jury aura prononcer si l'accusé est coupable. Paris, 20 Février. Le ministère est décidément inquiet des pro grès que fait l'esprit de mécontentement dans les rangs du parti conservateur, et il sait que la petite phalange des 18, qui ont voté pour l'amendement Salandrouze, s'est recrutée d'une vingtaine d'adhérents. On assure que ces con servateurs dissidents sont décidés voter con tre le ministère la première épreuve de quel que importance, de manière le forcer enfin quitter le pouvoir. Les agents de MM. Guizot et Duchâtel, dans le but de conjurer l'orage, vont proclamer partout que le ministère est en fin décidé présenter quelques réformes avant la fin de la présente session mais celte pro messe ne peut plus avoir aucun effetparce qu'on est habitué aux allures du ministère du 29 octobre. Il présentera peut-être un projet de loi relatif la réforme électorale et parle mentaire pendant le dernier mois de la session, de manière ce que la chambre des députés n'ait plus le temps de s'en occuper avant de se

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3