IHTERIEDR.
7e ANNEE. - N° 724.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
JEUDI, 13 AVRIL 1848.
VILLE D'Y PRES. conseil communal.
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TIRES ACQHIRIT EDNDO.
ÏPRI8, le 12 Avril.
On dirait vraiment que certaine presse est
atteinte de monomanie; elle veut la réduction
de l'armée, c'est le dernier mot de la politique
avancée. Sans cette satisfaction, pas de bonheur
possible en Belgique Ces honnêtes journaux
s'appuient pour obtenir le renvoi de l'armée,
sur la générosité, la magnanimité de la France.
Sans vouloir contester en aucune façon les qua
lités brillantes delà nation française, il nous
paraît de la plus vulgaire prudence de ne pas
se croire la lettre les belles protestations dont
on ne paraît nullement avare en France, et de
prendre les précautions utiles pour pouvoir se
défendre contre des bandes de sauveurs dans
le genre de celles qui ont voulu nous envahir.
Mais alors disent ces journaux, pourquoi tant
de troupes sur pied, puisque deux cent cin
quante hommes ont pu repousser cette irrup
tion de pillards? Très-bien, mais qui vous
répond qu il en sera toujours ainsi, et les jour
naux français ont peine réprimer le dépit que
leur eause l'altitude de la Belgique. Dans celte
situation des esprits, il peut être permis de
croire qu'on essayera encore d inquiéter la Bel
gique. Dans tous les cas, nous aimons qu'on
mette en œuvre le vieil axiome Aide-toi, le
ciel t'aidera.
Voici un article que nous trouvons dans le
Journal de Lieye sur les tendances de certains
écrivains et nous croyons que les arguments
qu il contient en faveur de l'armée et de l'em
prunt, valent bien les calomnies et les inveutions
de MM. Van Meenen et consorts.
Il est des gens en Belgique qui demandent
grands cris le désarmement et le refus de tout nou
vel impôt.
Le désarmement nous livrera la discrétion et
la merci des bandes de sauveurs indigènes et
étrangers, qui veulent renverser Léopold et pro
clamer la république parmi nous.
Le refus de tout nouvel impôt rendra impossible
le service de la dette publique les secours donner
au commerce et l'industrie, le travail fournir
aux ouvriers: il contribuera avec la première me
sure provoquer une révolution.
De la part de ceux qui désirent cette révolu
tion, le pélitionnement, que l'Alliance cherche
organiser s'explique tout naturellement.
De la part de ceux qui repoussent comme une
calamité publique le renversement de nos institu
tions, une protestation contre le maintien de l'ar
mement et contre l'emprunt forcé n'est qu'un acte
de folie, n'est qu'une tentative de suicide.
L'armement occasionne des dépenses l'état,
c'est très-vrai mais il protège aussi la sécurité de
notre territoire, et ce qui vient de se passer a Quié—
vrain en est la preuve. Que l'on eut écoulé les
étranges conseils de la presse mécontente, et Brux
elles eut été le théalre d'une déplorable échaufFoti
rée car la presse mécontente ne voulait pas qu'on
envoyât un soldat la frontière, et les sieurs Bler—
vicq, Graux et fosses, ainsi que leurs premier,
deuxième et troisième convois seraient parvenus
jusqu'à Bruxelles pour y installer le désordre et
l'anarchie.
Cet argent que nous consacrons l'armée dans
ces graves circonstances, est—il, d'ailleurs, complè
tement perdu
Nous supposons que vous renvoyiez vingt-
cinq mille soldats dans leurs foyers... Qu'y feront-
ils, dans un moment où tous les travaux sont en
souffrance, par suite de la crise? Leurs bras reste
ront-ils oisils? C'est impossible, car ils doivent
vivre. 11 leur faudra donc du travail, et ils feront
nécessairement la concurrence aux ouvriers des
champs, aux ouvriers des fabriques; augmentant
ainsi les embarras déjà si pénibles du gouvernement,
et rendant sa sollicitude inefficace.
Quant l'emprunt nous le répétons satiété,
parce que notre conviction est profonde, et que la
chose nous semble claire comme le jour, ne pas
s'attacher, comme nous l'avons fait, améliorer les
bases et les réduire des proportions raisonnables,
mais le combattre en principe, mais s'en déclarer
systématiquement l'adversaire, c'est travailler au
renversement, non du ministère, mais de tout
notre édifice fondamental c'est refuser la mo-
narchie constitutionnelle ce qu'on devrait payer
au quintuple, au gouvernement provisoire de
MM. tels et tels.
Dimanche dernier, le roi a passé la revue de
la garde civique et de la garnison de Bruxelles
l'occasion du 13e anniversaire du duc de Bra-
bant. Toute la milice citoyeune de la capitale
était présente sous les armes et S. M. a été
accueillie avec un enthousiasme difficile dé
crire. Plusieurs fois, le roi a été séparé de son
étal-major et entouré par le véritable peuple
qui, par ses cris de: Vive le roi! etses manifes
tations, a prouvé combien la royauté est popu
laire en Belgique. La journée de Dimanche a
fait voir clairement ceux qui ont des yeux
pour voir et des oreilles pour entendre que
nous ne sommes pas encore mûrs pour la ré
publique et que dans tous les cas, nous voulons
rester maîtres d'arranger notre ménage politi
que comme nous le désirons.
M. le colonel Denscommandant le 10e ré
giment de ligne vient d'être appelé au com
mandement territorial de la province du Hai-
naut. C'est une perle pour la ville, car M. Dens
était aimé et estimé par nos concitoyens qui
regretteront son départ, comme on regrette
l'absence d'un homme avec lequel les relations
qu'on a eues out toujours été agréables. Son
successeur est déjà arrivé et a repris le comman
dement du régiment. C'est M. le lieutenant-
colonel Gauchain.
Un arrêté royal du 13 Mars 1848, accorde
un subside de 2.000 francs, l'administration
communale de Zillebeke pour l'aider conti
nuer l'empierrement de la partie du chemin
vicinal d'Ypres Comines, située sur son terri
toire.
Le receveur des contributions directes de la
ville d'Ypres, par suite d'ordres réitérés du
département des finances et en acquit des de
voirs que lui imposent ses fonctions, invite tous
les contribuables payer les termes échus de
leurs cotisations. Comme beaucoup d'habitants
ont 1 habitude de payer la première moitié de
leurs conlribulions au mois de mai et juin, il
se flatte d autant plus qu ils répondront cet
appel, qu'en payant au mois d'avril, ils ne font
en réalité que devancer leurs habitudes de
quelques semaines.
Séance publique du Mardi, i i Avril 1848.
Présents MM. le baron Vanderstichele de
Maubus, bourgmestre président; Alphonse
Vauden Peereboom et lweins-Hynderick, éche-
vins Gérard Vandermeersch Louis Ànnoot
Théodore Vanden Bogaerde, Boedt, avocat
Martin Smaeleu, Boedt-Lueien, Legraverand,
Charles Vaude BroukeErnest Merghelynck,
Pierre BekeIweins-FonleyneAuguste De
Ghelcke, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-
verbal de la séance du 28 mars 1848. La rédac
tion en est approuvée.
Il est donné communication d'une lettre du Bu
reau de bienfaisance qui fait connaître, qu après
avoir examiné de nouveau le budget de celte ad
ministration pour l'exercice 1848, il se trouve
dans l'impossibilité de diminuer les dépenses
présumées. Le Conseil vole un crédit supplé
mentaire porter par rappel au budget de 1849,
pour compenser la différence entre le subside
demandé par le Bureau de bienfaisance et la
somme allouée au budget de la ville pour
l'exercice 1848.
Par une seconde lettre, le Bureau de bien
faisance demande un transfert de crédit pour
pouvoir régulariser sur l'exercice 1847 des
crédits qui ont été outrepassés. Cette demande
est accordée par le Conseil.
L'assemblée passe au second objet l'ordre
du jour et émet un avis favorable sur le pro
cès-verbal de vente du bois taillis, coupe de
1848, sur les propriétés des hospices. Avant de
se constituer en comité secret, le Conseil épuise
l'ordre du jour public, en approuvant l'acte de
vente au profit de la ville, d'un terrain contigu
la nouvelle école communale et destiné
agrandir la cour de cet établissement.
Le minisire de la guerre voulant faciliter aux
ouvriers sans travail, les moyens de prendredu
service dans l'armée, a, par décision du 5 avril
1848, jugé convenable de suspendre provisoi
rement les dispositions de l'instruction minis
térielle du 18 mai 1845, 2e division, n° 77,
fixant la durée des engagements volontaires, et
a autorisé les chefs de corps admettre con
tracter des engagements de deux ans, les indi
vidus qui se présenteront et de préférence les
anciens militaires réunissant les qualités physi
ques et toutes les conditions requises de mora
lité et de bonne conduite.
Plusieurs journaux ont annoncé que des né
gociations, ayant pour but la conclusion d'un
traité de commerce, étaient ouvertes avec le
gouvernement des Pays-Bas, et près d'arriver
une conclusion. Le Messager de Gandallant
plus loin encore, a avancé que ce traité vient
d'être signé, et il est même entré dans quel
ques détails ce sujet. Nous regrettons que nos
renseignements ne nous permettent pas de con
firmer cette nouvelle. Il est vrai que le gouver
nement a entamé des négociations commercia
les avec différents pays et notamment avec la
Hollande. Il est vrai encore que ces dernières
ne sont pas, beaucoup près, aussi avancées
que le prétend le Messager, et nous ajouterons
que la manière dont quelques journaux parlent
de ces négociations est plus faite pour retarder
que pour amener uu résultat favorable.
(Indépendance.)
Nous apprenons que M. Billecocq vienld'être
nommé envoyé extraordinaire et ministre plé
nipotentiaire de France, Bruxelles. C'est un
témoignage nouveau de la ferme intention du
gouvernement provisoire de maintenir les rela
tions les plus amicales avec la Belgique.
M. Sérurier remplira les fonctions de secré
taire de légation. (Idem.)