celle démarche ne pouvait qu'exciter le zèle de 1 autorité qui, dans les circonstances présentes, a de graves devoirs remplir, bien que leur ac complissement présentera encore plus de diffi cultés, que lors de la crise des subsistances. Il remercie ces MM. au nom du conseil, et l'as semblée s'est séparée immédiatement après. Le rapport est précédé d'une gravure qui représente les deux faces de la médaille très- bien lilhographiées. Le frontispice du chant allé gorique est très-bien exécuté. La netteté du dessin ferait difficilement croire une lithogra phie, si l'on ne savait combien cet art a fait des progrès. On nous assure que sous peu de jours, un nouveau journal doit paraître. Il s'occupera spécialement des intérêts communaux et du «ommerce de la ville. Son rédacteur en chef est un nom déjà connu par plusieurs publica tions littéraires Le directeur est un ancien employé de la ville, actuellement un de nos principaux fabricants de dentelles. Les colla borateurs dont on nous a cité les noms, nous donnent l assurance que nous trouverons dans cette nouvelle feuille, un auxiliaire heureux pour la défense des intérêts de la ville et des principes libéraux et franchement constitu tionnels. Certains journaux du pays brûlent d'imiter certaine presse française; du moment qu'om n'est pas de leur avisc'est par des invectives qu'on repousse vos arguments, en attendant qu'on trouve le moment opportun de bâillon ner les contradicteurs, assez osés pour ne pas s'incliner devant l'excellence de certain régime au profit exclusif de certains amateurs de li berté pour eux et les leurs, et de l'esclavage pour le reste. Nous les engageons continuer sur ce ton qui ne nous trouble en aucune façon. Depuis longtemps nous savons que les partis ultras n'ont rien apprisni rien oublié. Si le parti rétrograde cherche ses inspirations dans le moven-âge, le parti républicain trouve les siennes dans 93, et qu'il nous soit permis de le dire, l'un et l'autre sont au fond des ennemis de toute liberté. Un événement déplorable a eu lieu hier dans l'après-midi, Mouscion.au hameau du Christ. Un jeune soldat français a été tué sur le terri toire belge, 23 pas environ de ses limites. Deux militaires français sont entrés en Bel gique vers les trois heures de relevée, par le chemin de terre, menant de Tourcoing au ha meau du Christ, où se Jrouve établi un poste d infanterie belge. Après avoir visité quelques cabarets, ils ont fini pai faire du tapage dans une cantine et commettre quelques excès. Sur l'avis de l'arrivée de la patrouille, ils ont rega gné la frontière en insultant la troupe et le factionnaire belge Un coup de fusil est parti et a frappé le moins offensif des deux qui est mort sur le coup. Le coupable est en prison. Par décision du 21 cl, le gouvernement pro visoire français a révoqué la suspension de M. Dubois, juge au tribunal de Lille. mais elle la trouva si douce, si lésignée et si belle, qu'elle fut con. yaiucue de son innocence et jura de l'arracher ses bourreaux fa natiques. Malheureusement, la jeune prinoes e et la reine-mère se détes taient. Il n'y avait pas de mauvais traitements que Louise de Savoie ne fit endurer Renée qui,de son côté, ne laissaitjamaiséchapper une occasion de fioisser l'amour-propre de la régente qu'elle aflectait de traiter avec dédain. Ne voulant pas s'abaisserjusqu'à demauder sou ennemie une faveur qu'elle était certaine de ne pas obtenir, elle s adjoignit la reine Claude, sa sœur, quoique cette dernière ne fût guère moins haïe par la mère du roi, et toutes deux déclarèrent Louise de Savoie, qu'en leur qualité de filles de la duchesse de Bre tagne, elles protestaient contre la coodaïuiiation odieuse qui venait de frapper^ une fille de noble naissance, née dans le duohé de leur mère, de 1 innocence de laquelle elles se portaient garant, et qu'el les demandaient qu il fut sursis aux tortures et supplice de la con damnée jusqu'à 1 arrivée de leur seigneur et maître le roi Frauçois 1er, qui était attendu de jour en jour Blois. Louise de Savoie u ayant coutre Raoulette aucune inimitié et dé sirant plutôt pénétrer le mystère de la disparition du capitaine Clément que la voir livrée aux tounuenleurs et aux bourreaux, ac quiesça aux vœux des princesses. D'ailleurs, l'intérêt de la politique qu elle avait elle-même conseillée vis-à-vis de la Bretagne, la solli citait ne rien entreprendre qui fût de nature augmenter i'ani- mosité des Malouius, et elle ne se dissimulait pas que le supplice de li demoiselle de Buieu rendrait plus difficile encore la soumission On écrit de Lille, 22 Avril On nous annonce que le citoyen commissaire- général Delescluse a reçu aujourd'hui l'arrêté ministériel qui lui annonce la cessation de ses pouvoirs. On dit qu'il sera remplacé par M. Jules Favre. en ce moment attaché au ministère de l'intérieur. Les élections ont eu lieu et se sont terminées Lille avec le plus grand calme. Pendant les journées du 23 et du 24, on n'a remarqué ni agitation ni désordre dans les rues. Le receveur des contributions a l'honneur de prier instamment MM. les propriétaires qui ont encore des reçus provisoires pour l'avance des 11/12""", de se présenter son bureau pour les échanger contre les quittances définitives. DISCUSSION DE L'EMPRUNT. La chambrea consacré quatre séances en deux jours discuter le projet d emprunt. Ces débals, ont été trop longs, pour que nous puissions les reproduire Nous nous bornerons faire men tion des résultats, en y ajoutant quelques ré flexions. Les cinq bases de l'emprunt étaient celles-ci 1° contribution foncière; 2" contribution per sonnelle; 3° contribution sur les propriétés non bâtiestenues en location 4° produit an nuel des rentes et capitaux prêtés terme et garantis par hypothèque: 5° retenue sur les traitements, remises et pensions. La première avant été adoptée, ainsi que les quotités relatives, restaient les quatre autres. La seconde, après une assez longue discus sion, laquelle ont pris part un grand nombre de membres l'a été de même conformément au projet du gouvernement ainsi conçu La seconde partie de l'emprunt sera égale au montant de la contribution personnelle, por- tant seulement sur la valeur localive des foyers, les domestiques et les chevaux. Il a été décidé que celle portion de l'emprunt serait répartie, au marc-le-franc, entre les con tribuables payant ensemble les (rois quarts de la contribution qui repose sur ces quatre objets. La section centrale et certains orateurs au raient voulu que I on y comprit aussi les portes et fenêtres et le mobilier, ce qui eût constitué des inégalités et par conséquent des iniquités sans nombre, ainsi que l'ont très-bien prouvé MM. Verhaegen, Lebeau, Frère, et d'autres. La chambre l'a du reste comprise. cour d'assises de la flandre-occidentale. i" Trimestre. 3e Série. Présidence de M.Onraet. Audience du 20-31 avril. Les nommés i°Jo- seph-Léopold Keingnaert, fils de Jean-Daptiste, âgé de .38 ans, ouvrier, né et domicilié Passchendaele 2° Pierre-Léopold Vereecke, fils de Pierre, âgé de 3(3 ans, ancien cabarelier, né et domicilié Passchen daele, convaincus d'avoir commis plusieurs vols avec circonstances aggravantes, ont élé condamnés, sa voir: le premier quinze annéeset le second douze années de travaux forcés, l'exposition, et rester, après avoir subi leur peine, pendant quinze ans, sous la surveillance spéciale de la police. Le nommé Jean-François Vereecke, fils de Pierre- Jacques, âgé de 47 ans, cordonnier, né et domicilié Passchendaele, co-accusé, a élé acquitté. la courouiie de France. L'arrivée de Fiançois 1er la cour coïncida aveo la prise de la citadelle de Saiul-Maio par la milice insurgée. Il fut aussitôt rendu compte au roi de l'étrange disparition du capitaine Clément, de la part que Raoulette s'accusait d'y avoir prise, ainsi que de la condamnation qui pesait sur le coupable. La princesse Renée ne manqua pas d'intéresser son illustre beau-frère au sort de sa protégée, dont elle plaida la cause aveo tant de zèle, que François Ier voulut aussi la voir. Ce monarque était trop galant appréciateur de la beauté pour n'être pas ému de compassion la vue des charmes de la jeune fille, et il ne put s'empêcher de se dire que ce serait grand dommage ?[u'une aussi gente créature fut convaincue de maléfices, auquel cas audrait reconnaître que la puissance de monseigneur Belzébut n'était pas moindre que celle du bon Dieu, puisqu'il avait son s«r- vice d'aussi séduisantes prêtresses. Pour amener Raoulette donner les explications qui pouvaient prouver qu'elle n'était pas coupable, François Ier mit eu œuvre tous les moyens imaginables j mais elle ne cessa de répéter qu'elle avait tué .et qu'elle implorait la grâce d'être mis mort, n'ayant souci aucun des tortures dont on le menaçait. Le roi ne savait quoi se résoudre son bon cœur le faisait pencher vers la clémence, mais l'évèque et tout le clergé de Blois réclamaient Raoulette comme créature indigne de miséricorde, convaiucue de sorcellerie et méri tant d'expier son crime par la mort. Sur ces eutrefaites, ou apprend tonl-à coup la mort du comte de On écrit de Charleroy Quatre individus de la commune de Souvret ont élé amenés la prison de cette ville. On dit que ces individus, professant des opinions que le pays réprouve, se seraient portés des voies de fait sur la per sonne de M. Emile Drion de Gosselies, dont les idées seraient différentes des leurs. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Saint-Étienne. le 19 avril: Saiut-Etienne est tranquille. Lundi, on a craint, un moment, une tentative sur les prisons pour opérer la délivrance des individus arrêtés. Les mesures prises ont suffi pour faire perdre celte pensée aux agitateurs. La cour d'appel de Lyon a évoqué l'affaire, et l'instruction se poursuit avec activité contre les pillards et les incendiaires. Près de 200 ont élé arrêtés. Quelques-uns ont déjà été relâchés par la justice. Dimanche matin une arrestation impor tante a élé opérée, celle du chef de la bande des pillards, et d'une dizaine de ses acolytes. Un personnage, riche propriétaire et légi timiste, a été aussi arrêté. Enfin on s'était emparé d'un autre individu qui s'était flatté d'avoir en sa possession la preuve éciite des malversations criminelles de MM. Baune et Duché. Il a été interrogéil a tout nié, il a pleuré et a élé relâché. On connaîtra bientôt quels sont les ailleurs de cet exécrable complot, qui, seulement, pour perdre la réputation de deux magistratsn'a pas reculé appeler son aide le vol, la dévas tation. l'incendie et la guerre civile. Les plus coupables ne sont donc pas en prison on lient les bras, mais lame et la tête du complot? Ils n'échapperont pas aux investigations de la justice. On lit dans le Heraldo de Madrid du 16 avril Nous pouvons démentir de la manière la plus formelle tout ce qu'on a dit relalivement des exigences étrangères, des notes de l'un ou de l'autre agent diplomatique, comme cause principale du voyage de l'infante et de son époux en Andalousie. Personne n'a tracé au gouvernement espa gnol ce qu'il avait faire ce sujet, et si on le lui eût tracé, le gouvernement aurait repoussé tout ce qui n'aurait pas élé compatible avec I honneur d une nation libre et indépendante.» Le Morning-Post fait remarquer qu'en cas de condamnation de M. Smith O'Biien, chef de la Jeune-Irlande pour crime de'haute trahison, ses biens personnels, représentant un revenu annuel de 4 3,000 liv., seront con fisqués. Bome 13 avril. On dit que Pie IX viendra Boulogne, au centre des opérations, jusqu'à la solution de la grande question lom barde. Un motu prnprio annonce que le grand Pon tife s est proclamé chef de la ligue italienne. Quarante individus de la plus basse classe, viennent d être arrêtés Rome par l'ordre du ministre de la police, comme prévenus de con- spiraliou contre l'état. Presque tous sont des Cliarolles, la prise de la citadelle, et l'expulsion de la garnison fran çaise, Cet événement élait bien fait pour triompher des scrupules politiques de Louise de Savoie, paralyser la bonne volonté du roi et faire désespérer la princesse Renée de l'efficacité de ses efforts aussi Raoulette paraissait-elle vouée irrévocablement son malheureux sort. Déjà le jour où elle serait appliquée la question, pour être de là couduileau bûcher, avait été fixé, et on l'avait avertie de se prépa rer mourir plus chrétiennemeut qu'elle n'avait vécu, lorsqu'une lettre adressée d'Angleterre au comte de Cliarolles, et qui n'était parvenue Saiut-Malo qu'après la mort du gouverneur fut apportée au roi de France. Cette lettre déchargeait complètement la demoiselle de Biaien de toute participation au meurtre du capitaine Clément, et donnait un formel démenti aux étranges affirmations de la jeune fille j elle ne contenait que ces mots Je suis enfin eu état de me reconnaître et de vous écrire, mon vénéré père n'ayez plus d'iuquiétude, j'aurai le bonheur de vous m revoir bientôt et de vous dire comme quoi il s'en est de peu fallu que je n'allasse de vie trépas. La faute du dauger en est moi, et le miracle du salut en est Dieu. Qu'il vous garde, mou vé. néré père. Ces ligues étaient écrites de la main du capitaine Clément et si gnées de son no.u. (La suite au prochain A°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2