7e AXXÉE. - X° 729. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. Ou s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1et chez tons les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 DIMAXCflE, 30 AVRIL 1848. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, frnncn, A l'éditeur du journal, Yprc». Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. TIRES ACQDIR1T EUNDO. Y PRES, le 29 Avril. Les fallacieuses et mensongères insinuations que contient le dernier n°ilu journal jésuitique de celte ville, sont faites pour étonner tout autre que nous. Il y a longtemps que nous sommes habitué aux gracieuses aménités du Bazile etque nous savons qu'il ne recule devant aucun moyen, pour ramener la domination de son parti. Cependant les événements du 21 fé vrier eussent dû le convaincre, que la gravité des circonstances commandait tous les Belges vraiment amis de leur patrie, de remettre les querelles des temps plus calmes et confondre leurs sentiments en un seul; celui de l'indé pendance de la Belgique el du maintien des institutions qu'elle s'est données aujourd'hui encore menacées par la pression du dehors et par l'esprit turbulent de ces utopistes ambi tieux qui, en 1830, furent les auxiliaires du clergé et qui lui ont servi de marche-pied pour élever son omnipotence politique. C'est ainsi que nous avions compris la situa tion el dans ce but nous évitâmes tout ce qui pouvait réveiller des rancunes de parti, exciter des passions mal éteintes et mener des dis sentiments toujours funestes daus des moments de crise. Mais puisque le parti ultramontain n'a cette fois encore tiré aucun enseignement des orages qui l'ont menacé et qui ne sont peut-être pas encore conjurés, qu il se persuade bien que ce n'est pas nous qui craignons de renouveler la lutte; il devrait cependant sentir qu en enga geant le combat sur un terrain aussi glissant, la première tempête peut le renverser. Bu effet, quel est l'homme de bon sens qui n'a pas compris que, si le parti catholique eût encore été aux affaires, lorsque la révolution éclata Paris, le lendemain nous eussions été eulrainés malgré nousdans le tourbillon qui, eu deux mois, a détruit chez nos voisins liberté, commerce, industrie, aisance el sécurité. C'est ce qu'un membre du cabinet De l'heux- Malou a si bien exprimé, lorsqu'en apprenant les événements de Fiance, il répondit un de ses amis qui le félicitait de ne plus être ministre: Cesl bien heureux pour tout le inonde! Mal heureusement il semble que la raison s en va, mesure que la frayeur diminue. Le parti que nous combattons etque nous combattrons aussi longtemps qu il méconnaîtra la sublime mis sion que le Christ lui a léguée, pour «occuper des affaires de ce monde, ce parti ou ceux qui le représentent, ont repris la lâche qu'ils se sout imposée et que depuis 30 ans, ils poursuiveut avec acharnement, celle de démolir peu peu dans tous les pays, ce qu'il y a de plus probe, de plus sage el de plus honorable; en un mot les hommes d ordre, mais dévoués au libéra lisme, qui font obstacle au renversement de la société moderne, sur les débris de laquelle le jésuitisme espère pouvoir établir sa domina tion exclusive. Les insensés ne voient donc pas qu'en renversant l'édifice socialtel que les progrès de l'esprit humain l'ont élevé, ils se ront ensevelis sous ses décombres; ils au ront beau, comme ils le font aujourd'hui en Fiance, s'attacher la bâche pour rester de bout sur les débris de celte société qu'on sape sur leurs pieds et qu ils ont si puissammentaidé précipiter dans l'abîme, la force des choses les entraînera avec elle. Si nous devons en croire le Journal des Bazilesles candidats pour la représentation nationale et le sénat seraient déjà désignés par l'Association libérale. L'aplomb avec lequel la feuille cléricale a publié ce qu'elle veut faire passer pour des indiscrétions, ferait supposer qu elle ambitionne le rôle d'organe de la société de 1 Union libérale. Malheureusement il n'y a pas un mot de vrai dans toutes ses suppositions, et la réunion du comité de l'Association élec torale, il a été décidé qu'on ne présenterait de candidats qu'après la dissolution des chambres. Bailleurs, des quatre personnes citées, il en a trois qui sont entièrement désintéressées dans la question. Quelques-uns connaissant la pro fonde méchanceté de la race jésuitique, étaient d'avis que les scribes du Journal des Baziles n ignoraient pas cette décision du comité, mais que par haine et dans le but de nuire des adversaires, ils ont commis sciemment ce men songe. Nous avons cependant meilleure opinion de l'auteur de cette petite perfidie, nous aimons croire que c'est dans le but d'engager les élec teurs faire choix de personnes désintéressées pour nos mandataires la chambre, et nous approuvons beaucoup ce louable projet. Avant tout, il faut du désintéressement. Nous remer cions le Journal des Bazilesd'avoir appuyé sur celte qualité si nécessaire un représen tant ou un sénateur. Nous aimons donc croire que ce journal sera conséquent avec lui- même et qu il ne présentera au choix des élec teurs, que des personnes dont le désintéresse ment na jamais été mis en quesliou. Comme le journal du clergé s'est le premier occupé du désintéressement dont un représen tant doit faire preuve, nous aimons croire qu'il n'appuyera pas la candidature de M Jules Malou, car, quel est I homme qui moins que lui, a fait acte de désintéressement Directeur au ministère, il donne sa démission et trois mois après, il est nommégouverneur d'Anvers; peu de temps après, ministre des finances, avec M. Vandeweyer dans une combinaison mixte, il le reste avec M. De Theux, après avoir dit lui-même qu'il ne voulait aucun prix six Malous au ministère. Vive Dieu si ce n'est là de I abnégation, on ne s'y connait plus. Mais voici le plus beau de l'histoire opposant la la loi sur les pensions ministérielles, M Jules Malou est celui peut-être, qui a fait le tour le plus adroit pour en obtenir une, car il a fait durer de connivence avec ses collègues, l'in terrègne ministériel jusqu'à ce qu'il eût deux années de fonctions, ayant droit par conséquent, de palper de ce chef, tous les ans quatre mille francs. Quand la pension de M. J. Malou s'est trouvée fixée, une erreur de 16 francs environ son préjudice, a été signalée et vite un nou vel arrêté royal qui enrichit M. J. Malou d'un revenu de 16 francs par au; les petits ruisseaux forment les grandes rivières Au moins cela s'appelle-t-il du désintéresse ment et pour en trouver d'aussi pur, faut-il fouiller daus les rangs des chefs du parti catho lique Mais d'après les principes émis par la Journal des Baziles concernant ce point, il lui sera impossible de prôner la candidature de M. Malou, car il lui manque ce désintéres sement, qualité essentielle sur laquelle la feuille jésuitique ne parait pas disposée transiger. Le Journal des Baziles est curieux. Il re vient toutes ses anciennes allures. Il fait preu ve de la même mauvaise foi, decette même perfi- diequi l'ont toujoursdislingué. Dansson dernier numéro, il plaide avec chaleur pour la liberlédes élections. C'est fort bien, mais qui donc pendant dix sept ans, s'est efforcé de comprimer l'esprit public et la volonté des électeurs? N'est-ce pas vous, qui alors exerciez une domination theo- cralique sur la Belgique, qui seul aviez la force et le pouvoir de le faire et qui seul aviez intérêt le faire? Il insinue que l'opinion libérale se serait rendue coupable de tyrannie cet égard; comment cela aurait-il été possible? Le parti libéral, persécuté par les adhérents de l opinion cléricale, systématiquement repoussé de tous les postes, que pouvait-il faire, quels étaient ses moyens d'action? Bazile tu sens le besoin d'égarer l'esprit public et de distraire son at tention de vos faits et gestes, mais on te con naît, beau masque, et le carnaval est passé depuis longtemps. D'après des renseignements obtenus, nous croyons pouvoir assurer que par suite des dis positions nouvelles insérées dans la loi pour la répartition des douze douzièmes de l'eraprun^ sur la contribution foncière, le contribuable de cette ville dont la côte ne dépassera pas les 2o francs, ne sera pas tenu d'y contribuer. ■BOflue.r. M. le commissaire d'arrondissement nous prie d'insérer la lettre suivante, qu'il adresse l'éditeur du Propagateur. Ypres, le 27 avril 1848. Monsieur l'éditeur Dans plusieurs articles vous avez apprécié quel ques-uns de mes actes avec une malveillance mar quée et je dirai même avec la plus insigne mau vaise foi. Je n'ai pas cru jusqu'ici devoir répondre ces attaques, parce qu'il ine semblait naturel de me trouver en désaccord avec vous sur des apprécia tions politiques et que je ne pouvais opposer que le mépris des insinuations qui se distinguent parleur déloyauté. Malgré mon désir de garder le silence, je dois un mot de réponse l'article dans lequel vous dites que l'Association libérale me portera comme candi dat ta représentation nationale et qu'un de mes proches sera nommé ma place commissaire d'ar rondissement. Cette réponse sera simple et précise, les faits que vous avancez sout en tous points mensongers, et je dois le dire, Monsieur, loin d'avoir eu un projet de ce genre, j'ai prévenu toutes les offres qui auraient pu (n'être faites, en déclarant au sein du comité de l'Association libérale, que j'étais décidé ne point accepter de candidature pour les prochaines élec tions aux Chambres. Pour vous épargner la peine d'interpréter cette détermination votre manière, je veux bien en faire connaître moi-même les motifs. Lorsque j'ai accepté les fonctions de Commissaire d'arrondissement, je n'ai point eu en vue de me cramponner cette place, mais bien de servir les intérêts du parti libéral auquel je suis sincèrement attaché. Depuis, mes sentiments n'ont point varié et je suis disposé comme le premier jour sacrifier ma position administrative mes principes politiques; c'est pour ces motifs, Monsieur, que je ne crois point en ce moment devoir aspirer a une carrière qui, je veux bien vous l'avouer, est entièrement conforme k mes goûts; ma tâche, en effet, n'est point accomplie, car la lutte n'est pas terminée votro parti, un instant effrayé, vient de nouveau de jeter le gant l'opinion libérale el de répondre aux pa-

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1