8e ANNÉE. - N° 732. INTERIEUR. JEUDI, II MA1 1848. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N ILLE D'YPRES. conseil communal. feuilleton. Il 1 On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Pxix d'un numéro 0-25 Tonl ce qni concerne la rédac tion doit être adressé, franco, A l'éditeur du journal, i Yprea. Le Progrès parait le Diman* che et le Jeudide chaqueseraaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. tires acquirit edndo. Y PRES le 10 Niai. Séance publique du Lundi, 8 Mai 1848. Présents: MM. le baron Vanderstichele de Maubus, bourgmestre président; Alphonse Vanden Peereboom et Iweins-Hynderick, éche- vins Gérard Vandermeersch, Louis Annoot Théodore Vanden Bogacrde Boedtavocat, Martin Smaelen. Boedt-Lucien, Charles Vande BroukeErnest Merghelynck, Pierre Beke, Henri Iweins-Fonteyne, Auguste De Ghelcke, conseillers. M. le secrétaire est prié de donner lecture du procès-verbal de la précédente séance. La rédaction en est approuvée. Il est donné communication au Conseil d'une lettre de M, le commissaire d'arrondissement, demandant l'intervention de la ville dans les travaux d'ensablement et d'empierrement de 1 ancien chemin de grande communication de Roulers Ypres. L'examen decelte question est remistà une prochaine séance. Une pétition du sieur Sinave est communi quée au Conseiltendant faire ordonner la confection d'un tableau, contenant les diverses fondations que l'administration des Hospices est chargée de faire exonérer. Elle est renvoyée celle institution charitable. Enfinle Conseil entend la lecture d'une réclamation signée par deux pharmaciens con tre la délivrance des médicaments l'hôpital pour le service des établissements charitables. On aborde le deuxième objet l'ordre du jour, qui est la discussion du règlement pour l'établissement d'un comptoir de prêt sur mar chandises. Vu l'importance de ce projetun conseiller fait l'observation, qu'il eut été préfé rable de faire circuler domicile une copie, afin que tous les membres du Conseil eussent pu en prendre communication, avant daborder la discussion. M l'échevin Vanden Peereboom répond que le règlement n'a été définitivement arrêté que le vendredi malin par la commission chargée de ce travail et que de suite, il a été transmis la chambre de commerce, afin d'avoir son avis. Si on avait suivi la marche indiquée par 1 honorable conseiller, la discussion de cette question eut inévitablement subi un relard de iiuit jours. D'après ces observations, le Conseil décide qu'on entamera immédiatement la discussion et M. l'échevin Vanden Peereboom lit le projet, en ajoutant chaque article les explications nécessaires pour bien fixer sa portée et faire •onnaître les différentes phases qu'il a subies. Voici la substance de ce projet 11 est établi Ypres, en l'Hôtel de ville, un comptoir de prêt sur marchandises. Celle institution essentiellement communale, sera dirigée sous la haute surveillance de l'administration commu nale, par une commission de sept membres présidée par M. le bourgmestre; deux membres seront choisis dans le sein du conseil communal et trois autres membres parmi les souscripteurs de fonds et le septième, dans le sein de la chambre de commerce, et délégué par elle. Un conseiller désire connaître le motif pour lequel l'escompte ne se trouve pas compris parmi les opérations du comité. Il est répondu que par suite de la stagnation des afFaires commerciales, il n'y a presque plus de papier mettre en circulation et par conséquent que l'utilité du comptoir sous ce rapport serait Irès- restreinte. Le prêt se fera sans intérêt, pour six mois, et sur dépôt de marchandises ou sur hypothèque, non-seulement pour une industrie, mais pour toutes les industries, et tous les genres de tra vail. La ville même se réserve de commencer une grande entreprise, pour occuper les ouvriers, en recourant au comptoir. Les fonds de celte institution de crédit seraient faits en partie par le gouvernement, eu partie par des sous criptions particulières. Les actions souscrites par des personnes voulant placer de l'argent et faire en même temps une bonne action, seraient garanties par la ville avec bonification de 4 pour cent. Le remboursement aurait lieu un an de date et dans tous les cas, les opérations du comptoir doivent cesser au 31 décembre 11148. Ce règlementlu article par article, est adopté l'unanimité par le conseil, avec la réserve insérée dans le procès-verbal, que si la nécessité defaciliter l'escompte se faisait sentir, le comptoir prendrait les mesures nécessaires pourescompter le papier. Les statuts du comp toir seront envoyés immédiatement au minisr lère par la voie hiérarchique, afin «l'obtenir la sanction du gouvernement. Le troisième objet l'ordre du jour concernant la demande faite par le conseil de fabrique de l'église S' Martin, l'efFet d être autorisé exonérer perpétuité six messes pour le repos de l ame de M"a Liévine Ramoen et de celles de ses frères et sœurs, ne soulève aucune dis cussion. A l'unanimité, le conseil émet un avis favorable et se constitue en comité secret. La société électorale sous la devise de Union libérale de l'arrondissement d'Ypres, tient cet après-midi une assemblée générale pour le choix des candidats la Chambre des repré sentants. D'après ce qu'on nous assure, le co mité de l'association présentera au choix des électeurs, M. Vanden Peereboom, échevin de la ville d'Ypres, et M. Boedt, notaire et con seiller communal de la même ville; pour la troisième candidature, nous ne savons s'il y aura une présentation, ni quelle est la décision, du comité cet égard. Après six mois d'études universitaires, M. Cornette, ancien élève du collège communal, vient de passer sa candidature de docteur »n philosophie et lettres, d'une manière satisfai sante. Le succès que vient d'obtenir M. Cornette, prouve que le collège communal n'a pas dé mérité de son ancienne réputation et que les jeunes gens qui sortent de cet établissement et qui continuent leurs éludes, sont toujours bien préparées, pour suivre avec fruit la carrière universitaire. Bien que la pièce que nous insérons ci-après ne soit pas absolument irréprochable sous le rapport de la composition, sous celui du style, et, voire même, sous le rapport poétique, nous nous faisons un plaisir de la communiquer nos lecteurs, parce que les idées qu'elle ren ferme, attestent dans son auteur un attachement sincère au pays et aux institutions qu'il s'est librement données. CHANT PATRIOTIQUE. Air de la Brabançonne, i. De la concorde offrons l'exemple, Soyons calmes, resitons unis, L'Europe entière nous contemple, Son sort en nos mains est remis. Chez nous, non pas de république, Belges, restons fidèles la loi, El défendons notre Belgique, En répétant Vive le Roi 3. Nous devons notre vaillance Les trésors de la liberté. Conservons notre indépendance, A côté de la royauté. Fort de notre vertu civique Serrons nos rangs, attendons sans éuioi, Et défendons notre Belgique, En répétant Vive le Roi! 5- S'il faut défendre la frontière Contre un ennemi dangereux, Rangés sous la même bannière De l'union, serrons les nœuds, LA QUIQUENGROGNE. (Suite.) XII.— les deux conversations. Avant son départ de Blois, Renée de France avait eu avec Fi«&n- çois Ier et Louise de Savoie, une longue conférence consacrée lui donner des instructions sur la couduite qu'elle avait tenir durant sa mission en Bretagne. La plus extrême bienveillance lui avait été recommandée envers les Malouins, malgré le mauvais exemple de mutinerie qu'ils avaient donné, et elle ne devait négliger aucun des moyens qu'elle croirait propres calmer l'humeur remuante de oes orgueilleux bourgeois. On lui avait fait comprendre que les circon stances critiques où se trouvait le royaume, faisaient de la conci liation une nécessité du moment, et que plus tard on serait toujours même de prendre une revanche. Mais la lâche la plus importante, sans contredit, de la jeune am bassadrice, consistait 3 réaliser les vues du roi enamenaut le vicomte île Frapcsles soutenir les intérêts de la France, et accepter les faveurs dont on était prêt le combler, en échange de la coopéra tion puissaule qu on était fondé attendre de ses richesses, de son courage et de ses grands talents de navigateur. Après avoir obtenu ces deux résultats, la princesse ferait une tournée dans les principales villes du duché, où elle étudierait les besoins des populations, s'attachant les satisfaire par elle-même, quand elle le pourrait, ou prenant des engagements au nom du roi de France. Eu un mot, semer partout l'affection pour gagner du temps: teJ était le programme diplomatique qui lui avait été tracé. Quant Raoulette, on avait décidé qu'on lui laisserait ignorer le motif qui suspendait l'exécution du jugement rendu contre elle, afin que ses concitoyens attribuassent la seule*clémence du roi sa déli vrance inattendue, et n'en fussent que mieux disposés une pro chaine fusion avec la monarchie. En sortant de prison, la jeune Malouiue avait été recueillie par Renée, qui avait cherché lui faire oublier ses peines mystérieuses par l'a Habilité de ses paroles; mais si de cette manière la princesse avait forcé Raoulette «i lui vouer de la recouuaissance et peut-être même de l'amitié, elle n'avait pu parvenir gagner sa confianoe, ni savoir pourquoi elle s'était accusée de meurtre d.'uue personne qui était encore en vie. Certes, il y avait là de quoi dérouter toutes les conjectures et de quoi intriguer fortement l'imagination fantasque d'une ville de France; aussi Renée, qui semblait avoir hérité de l'opiniâtreté de son illustre mère, résolut-elle de ne rendre M'1* de Bizien une complète liberté, que lorsqu'elle saurait sur elle tout ce qu'elle vou lait savoir. C'est pour cela que Raoulette avait le visage caché par un voile épai» lorsqu'on était eutré daus la ville. Il convenait d'ail leurs la politique de la princesse, que l'effet produire par l'ex hibition de cette jeune Lille fut tout-a-fait distiuct de celui qui ré sultait de la solennelle réception faite elle-même. Si Renée de France n'eut pas éprouvé une émotion inexplicable la vue d'Yorik, et si ce dernier nu lui eut pas fait, dès le com mencement de leur entretien, une proposition assez délicate pour occuper toute sa pensée, elle n'eût sans doute pas manqué d'interro ger le prévôt sur la personue qu'elle amenait sa suite mais il était écrit que ce jour-là tout le monde oublierait la pauvre Raoulette, jusquau moment où le baron de Rohan viendrait parler d'elle an vicomte de Frapesles. Cependant celui-ci, après avoir parcouru grands pas, et tète nue, les murs du château sur lesquels il était monté machinalement, avait fini par triompher de son agitation, et s'était dirigé vers les appartements que devait occuper la princesse, espérant qu'il y trou verait Raoulette. Mélise Ciritds, notre ancienne connaissance du cabaret, avait sollicité et obtenu l'insigne honneur d'être préposée au service des chambres do M"" Renée. Ce fut a elle qu'il s'adressa pour être in troduit auprès de Raoulette. Que la p turre (ille était changée, mon Dieu que se? joues étaient paies! que ses yeux exprimaient d'amère douleur Elle était tou jours belle néanmoins, belle de celte saiute résignatiou qui semble ajouter aux ligues du visage une pureté divine, et que Raphaël a immortalisée sur les toiles où il représente la Vierge survivaut au Christ. En voyant le3 ravages qu'une séparation de deux mois avait cau sée sur cette angélique créature! Yorik. eut l'inleutioa des chagrins

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