DIMANCHE, 14 MA1 1848. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. On >'»bonne Ypres, Marché au Beurre, 1et cher tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, Jranco l'éditeur du journal, Yprès. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ITgne. TIRES ACQUIRIT ECNDO. AVIS. Dans le courant de ce trimestre, le journal le Progrès sera imprimé en caractères neufs et très- compactes. Comme le limbre des journaux est la veille d'être aboli, dater du trimestre prochain le prix de l'abonnement, dans cette hypothèse, sera fixé comme suit abonnement en ville. Pour trois moisfr. 3 50 six mois7 00 un an14 00 abonnement a l intérieur du pays, y compris l'affranchissement. Pour trois mois4 00 six mois8 00 un an16 00 Pour un numéro 25 c'. YPRES, le 13 Niai. UNION LIBÉRALE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Assemblée générale du 10 mai 1848, sous la présidence de M. CaktoS, père. La séance est déclarée ouverteà quatre heures. L'assemblée est nombreuse et compte environ quatre-vingts personnes. M. le président fuit connaître que depuis la dernière assemblée générale, huit nouveaux membres ont été admis dans le sein de l'asso- cialion. Ce sont MM. Joseph Beke, Alexis, Van Eecke, Vandelannoite-WyckaertEdm. Brun- fnut, Théodore Pironon, De Coene-Annool et Begerem. Tous les membres qui n'ont pas en core signé les statuts de l'association, sont priés de passer au bureau. M. le secrétaire fait l'ap pel des membres qui n'ont pas encore accompli cette formalité, et ceux qui sont présents, après avoir signéreçoivent un exemplaire du rè glement. M. le secrétaire donne lecture du procès- verbal de la dernière séance il est approuvé avec celle rectification que si le comité dans la présentation des candidats pour une place vacante, trouve utile d'offrir une liste double, celte faculté lui reste. Ce changement dans le procès-verbal est adopté sur l'observation de M. Alphonse Vanden Peereboom. M. le président fait connaître l'objet de la réunion, il s'agit, dit-il, du choix des candidats définitifs de l'Association libérale pour la Cham bre des représentants. En présence d'une dis solution du parlement, nécessitée par la réforme électorale, il est bon de se trouver en mesure et de désigner plutôt prématurément que trop tard, les noms des candidats libéraux au choix des électeurs. Du reste, en premier lieu, le co mité présente aux suffrages des membres de l'associationpour être admis sur la liste des candidats provisoires, M. Alphonse Vanden Peereboom, échevin de la ville d'Ypres, déjà désigné comme candidat libéral la lutte du 8 Juin et dans laquelle il a failli l'emporter sur son compétiteur soutenu par le ministère et le clergé, M. Vanden Peereboom a obtenu tous les suffrages des membres du comité. Quelques membres proposent de l'adopter par acclamation comme candidat définitif, maison rappelle l'assemblée au respect du règlement, et M. le président fait connaître la marche suivre dans la délicaleopération du choix des candidats. Premièrement la réunion admet ou rejette de la liste des candidats provisoires, les noms pré sentés par le comité et y ajoute ceux des per sonnes que des membres de l associalion veulent désigner et qui sont admis au vole par assis et lever. Ce n'est qu'après avoir accompli ces pré liminaires, qu'on procède au choix des candidats définitifs par scrutin secret et parmi les person nes portées sur la liste des candidats provisoi res. Tout autre choix en dehors de celte liste au scrutin définitif, serait nul. M. Vanden Peereboom demande la parole et rappelle que la dernière fois, il s'est laissé porter comme candidat, parce qu'il croyait pouvoir rendre service la ville et l'arrondissement en acceptant le mandat de représentant, si les électeurs trouvaient utile de le lui conférer. Ce qu il était alors, il l'est encore aujourd'hui C'est dans l intérêt de l'opinion libérale et dans le but de prendre cœur les besoins de l'arron dissement, et de pousser aux améliorations qui peuvent y être exécutées, qu'il s'est décidé accepter une seconde fois la candidature. Mais il désire qu'on ne se méprenne pas sur ses in tentions, c'est comme candidat de l'association libérale, qu'il désire être présenté au choix des électeurs, c'est sous les auspices de la société libérale, qu'il désire obtenir le mandat de dé fendre les intérêts de ses concitoyens la Chambre. M. Alexis prononce une allocution chaleu reuse et éloquente, dans laquelle il passe en revue, ce qui a eu lieu depuis dix-sept ans. Il rappelle que malgré la Constitution la plus libérale de l'Europe, la Belgique a été courbée sous le régime théocratique. 11 émet l'opinion que dans les circonstances présentes, il im porte surtout de faire choix d hommes, dont les principes ne sont douteux pour personne, d'hommes probes et dont la conscience consti tutionnelle combattra avec énergie en faveur de de nos institutions, mais tendra aussi les pur ger de l'abus du cumul des sinécures et de ces fontionnaires traitements exorbitants. C'est d'après lui, le seul moyen de répondre aux vœux du paysde le satisfaire et de rendre ainsi impossible, tout changement de régime. Après ce discours, l'assemblée passe lad- mission du nom de M. Vanden Peereboom au vote par assis et lever, sur la liste des can didats provisoires. M. Vanden Peereboom est adopté comme premier candidat, l'unanimité. NI. le président fait connaître les démarches du comité près d'un honorable négociant de celte ville, qui a déjà occupé des fonctions civiques et qui maintenant encore est le représentant de l'arrondissement d'Ypres dans la députalion per manente de la province. Ce choix lui paraissait d'aulant plus heureux, qu'on désirait répondre aux vœux émis par des personnes honorables, de voir confier le mandat de représentant un homme en position de connaître particulière ment les besoins matériels de l'arrondissement. Nul plus que M. Donny ne se trouvait apte remplir une pareille mission. Mais il a répondu la députalion du comité chargée de pres sentir ses intentions, que sa santé, malheureu sement, le forçait décliner toute candidature de membre de la chambre des représentants. Nous devons dire, ajoute M. le président, que M. Donny a motivé son refus de manière ce que personne ne pourrait le blâmer de ne pas ac cepter la candidature en ce moment. Le |comilé avait appris que dans la réunion annuelle et obligatoire de la chambre des notaires, ces Messieurs s'étaient occupés des élections prochaines, et le désir a été manifesté de tenter l'essai de présenter au choix des élec teurs, par l'intermédiaire de l'association élec torale el sous sou agréa lion, un membre de leur corporation, afin qu an moins dans la Chambre il y eut un notairequi, dans l'occasion, pourrait éclairer le gouvernement sur les intérêts de celle Feuilleton. LA QUIQUENGROGNE. (Suite.) XIV. sur la reine jeanne. Les historiens ne commencent s'occuper sérieusement de la princesse Renée de France, qu'à 1 époque des guerres de religion, auxquelles son nom se trouve associe d une manière remarquable, cause de ses tendances prononcées pour le luthéranisme. Quant ce qui précède son mariage aveo le duo de Ferrare, il en est peine fait mention, et nous savons seulement par un de ses biographes, qu'elle passa en Bretague une grande partie de l'année 1519, pour se soustraire la tyrauuie domestique de madame la Régente, qui la traitait en véritable marâtre. Mais si l'histoire a des limites qu'elle ne doit pas franchir, si sa mission consiste grouper avec ordre les faits généraux qui se rattachent l'ensemble des systèmes politiques, le romancier n'est pas obligé tant de réserve, et c'est en mettant profit les lacunes forcées de l'historien qu'il parvient donner aux personnages qu'il emprunte la physionomie qui leur est propre, et mettre en lumière les événements intimes qui ont le plus souvent déterminé ceux appartenant aux écrivains d'un ordre plus sérieux. Nous plaçons ici ces réflexions pour ceux de no< lecteurs qui pourraient s'étonner de l'importance que nous dounons uue période de l'existence de la princesse Renée, que les historiens indiquent peiue. Quatre mois s'étaient écoulés depuis que Renée avait quitté Blois, el, a l'exception d'un voyage Rennes, elle ayait passé tout ce temps au château de Saint-Malo. Instruite par M. le vicomte de Frapesles des projets formés par la noblesse de Bretague, elle s'était fait expliquer l'orgauiaatiou de la ligue des barons, et avait voulu connaître en détail les ressources dont ils pouvaient disposer, après avoir reconuu que toutes les circonstances se réunissaient pour favoriser leur entreprise, elle s'était engagée accepter la couronne A la cour on recevait fréquemment des messages de la princesse annonçant qu'elle avait bon espoir de réussir dans la mission dont on l'avait chargée, et qu'il n y avait pas craindre le moindre soulè vement eu Bretagne tant qu'elle resterait dans cette province; de sorte qu'on était loin île se douter des intrigues qui se tramaient contre la couronne, et encore moins qu'une fille de France y prit part. Cependant, sans avoir précisément des soupçons contre Renée, mais avertie seulement par les instincts de la haine, Louise de Savoie avait, l insu du roi, envoyé Saint-Malo un espion chargé de surveiller toutes les actions de l'ambassadrice, de tenir note de chacune de ses démarches, de rendre un compte détaillé du uom et des personnes qui avaient accès près d elle. Mais il semblait qu en entrant dans une conspiration, la jeune princesse eût acquis tout coup uue prudence consommée, et qu'elle pressentît la surveillance occulte dont elle était l'objet, car les barons, sur la fidélité desquels la cour de France pouvait concevoir quelques doutes, furent invités ne pas venir au château de Saint-Malo sans y être mandés, et elle prit un soin extrême de conserver sa trahison les apparences de la plus parfaite loyauté. Du reste, les préoccupa lions politiques ne tenaient, pour le moment, qu'une place secondaire dans lespiit de Renée, et si son désir de régner sur la Bretague était grand, plus grand encore était l'atta chement singulier qu'elle éprouvait pour le vicomte de Frapesles, attachement qui n'avait fait que grandir depuis leur première en trevue. La présence d'Yorik était devenue pour elle un besoin il fallait qu'elle le vît chaque jour. Elle se plaisait l'entendre faire le récit de ses fabuleux voyages, s'eulretenir avec lui des sciences qui leur étaient familières eux deux, interroger ses souvenirs de jeunesse, lui parler des modifications profondes qu'un dominicain de l'Allemagne faisait subir l'église romaine, et vers lesquelles elle se sentait d'autant plus portée, qu'elle se souvenait des mille tracasseries suscitées naguère au roi son père par les papes. Les mérites de la réformation, soutenus par elle et combattus par Yorik, qui comprenait trop combien l'unité est chose essentielle la sta bilité des institutions, pour approuver les dissidences fâcheuses qui se manifestaient dans la chrétieiité, donnaient lieu de véritables disputes théologiques et politiques pendant lesquelles toute diffé rence de rang disparaissait entre les deux jouteurs, sans pour cela refroidir la sympathie qui les unissait. Le vicomte de Frapesles, qui avait rarement rencontré des hom mes avec lesquels il pût échanger des idées, était émerveillé de l'instruction, du bon sens et de ia dialectique vigoureuse de Renée, qui ne tarissait jamais d'éloquence pour faire prévaloir ses opi nions, et qui néanmoins, avait assez de boune foi pour se reconnaî tre vaiucue, lorsque l'argumentation puissante de son redoutable adversaire faisait pénétrer de nouvelles lumières dans son intelli gence. Heureux de se voir, de se parler, de se comprendre, ils ne son geaient ni l'un ni l'autre se faire l'aveu de la mutuelle affection qu'ils se portaient, et comme s'il leur eût suffi de se donner réci proquement la preuve du plaisir qu'ils avaient se rechercher l'un 1 autre, et qu ils eussent voulu éloigner toute occasion de tendres

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1