NOUVELLES DIVERSES. La Haye, 13 mai. Le roi a accepté la dé mission, comme ministres, de MM. Scbimmel- Actriche. La Gazette de Vienne an nonce que l'empereur, conformément la pro position du ministère, a ordonné l'abolition de la congrégation des Rédemptoristes et de l'ordre des Jésuites, par suite des troubles excités sou vent par eux. NOUVELLES DE FRANCE. qu'une année au moins après la cessation de leur mandat. Sont exceptées les fonctions de ministres, d'a gents diplomatiques et de gouverneurs. Art. 3. Par extension l'art. 4° de la loi pro vinciale, ne peuvent être membres des conseils provinciaux les commissaires d'arrondissement, les juges de paix, les membres des tribunaux de pre mière instance, ainsi que les officiers des parquets près des cours et tribunaux. Les conseillers provinciaux ne peuvent, pen dant la duréede leur mandat, être présentés comme candidat pour les places de l'ordre judiciaire par les conseils dont ils sont membres. y> Art. 4. (disposition transitoire.) Les incompa tibilités établies par la présente loi ne sont pas applicables aux fonctionnaires ni aux officiers de l'armée qui font actuellement partie de l'une 011 de l'autre chambre pour la durée de leur mandat actuel. La chambre a ensuite adopté les projets de loi relativement: i° un crédit supplémentaire pour le département des finances; 1° l'aliénation de biens domaniaux, et 3° au transfert Fexhe-lez- Slins du chef-lieu de la justice de paix établi Glons. La chambre a entamé ensuite la discussion du projet de loi prorogeant le délai fixé par l'art, i" de la loi du 16 mai 1B47, relative aux sucres. CXHV il. CAISSE D'ÉPARGNE. Dans la séance de vendredi de la chambre des représentants, M. le ministre des finances a déposé le projet de loi instituant une caisse d'épargne par l'état. Voici les principales dispositions de ce projet Il y aura une agence par canton. Les statuts organiques seront arrêtés par le gouvernement et soumis l'approbation de la législature. Le maximum des dépôts est fixé 1,500 fr., et 2,000 fr. avec les intérêts accumulés. Pour les établissements de bienfaisance le maximum est fixé 6,000 fr. L'intérêt des dépôts est fixé 3 3/4 p. c. La commission île surveillance se composera de sept membres, dont deux nommés par cha cune des deux chambres législatives et trois par le gouvernement. Les dépôts faits aux caisses d'épargnes par ticulières pourront être transférés la caisse d'épargnes de l'état jusqu'à concurrence de 12 millions de francs. On annonce que les Chambres seront dis soutes le 20 de ce mois. 11 reste discuter plusieurs lois importantes, celle sur les incom patibilités, la réforme postale, le timbre, les tcarrants, et enfin la loi sur les caisses d'é pargnes. On assure que le gouvernement français a fait au représentant du gouvernement belge Paris, au sujet du malheureux événement sur venu la frontière, où un caporal français a été tué par un carabinier belge, une réponse conçue dans un sens de l'amitié la plus cordiale. On ajoute qu'il a donné l'assurance que des ordres ont été transmis pour que les soldats français ne puissent, l'avenir, franchir la frontière et entrer sur le territoire belge. L'échec éprouvé par l'armée polonaise dans le duché de Posen est confirmé, et les étudiants de Berlin ont sollicité du gouvernement Prus sien une amnistie entière en leur faveur. La nouvelle que nous avions donnée, d'après des journaux allemandsde l'insurrection en Russie, était prématurée; on annonce au con- trairel'arrivéede l'empereurde Russie Varsovie. Bien que la neutralité absolue de la Bel gique soit un fait officiellement écrit depuis 11133 et 11139, dans le droit international de 1 Europe, il se signe en ce moment Cologne, Bonn, et sur tous les bords du Rhin, des pé titions adressées la diète de Francfort, et dans lesquelles on demande cette diète de procla mer de nouveau, autant que besoin, la neutra lité belge, qu'on regarde comme une des plus sûres garanties de la paix de l'Europe. penninck etNepveu. M. Luzac restera, dit-on, dans le cabinet, mais serait remplacé au minis tère de l'intérieur par M. de KempenaerM. Donker-Curitas passerait aux finances, et M. Lichtenvelt la justice et conserverait les cultes. Paris, 13 mai. La fête de la Concorde, qui devait avoir lieu demain, est retardée jusqu'au dimanche suivant. On a reconnu l'impossibilité d'achever les prépa ratifs de celle solennité, dans le peu de temps qui restait. Des étrangers sont arrivés aujourd'hui Paris par milliers, pour assister cette fête. Voici, re qu'écrivait, dit-on, avant-hier, la célèbre M"" Hamelin l'une de nos anciennes célé brités parlementaires J'en suis mon deuxième directoire, beaucoup plus vieille, mon grand chagrin, et toute la diffé rence que j'y trouve, c'est que M11" Judith remplace Tallien, et Georges Sand Mme RéancÎT. La Vraie République dit que l'archevêqne de Paris a défendu au clergé de Paris d'assister la fête du i5 mai. Paris, le 14 mai. Ce matin, les délégués des départements venus Paris de tous les points de la France pour assister la fête de la Concorde, se sont réunis dans le jardin du Palais-Royal, et après s'être concertés, ils se sont mis en marche pour aller témoigner M. le minis tre de l'intérieur toute leur surprise l'occasion des mesures qui les avaient fait arriver en toute hâte pour une fête qui se trouvait contremandée juste au dernier moment. Une partie des délégués ont témoigné la résolu tion de reprendre immédiatement la route de leur chet-lieu, et quelques-uns même, après l'audience qu'ils ont reçue au ministère, ont mis leur projet exécution. Ce matin le chemin de fer du nord a amené de Belgique, de Hollande et des bords du Rhin de nom breux voyageurs, qui n'ont pas moins été surpris et irrités de la remise de la fête. Mais il y a encore des désappointements plus sé rieux, ce sont ceux des marchands qui ont fait d'énormes provisions et d'immenses préparatifs en vue d'une cérémonie qu'on a retardée au dernier moment. La commission du pouvoir exécutif s'est réunie hier matin sept heures au ministère de la marine. Les nouveaux ministres ont assisté cette séance, qui s'est prolongée jusqu'à une heure après-midi. On parlait de graves résolutions prises dans la conseil, et surtout d'une levée extraordinaire et im médiate de 200,000 hommes, de l'âge de dix-huit trente ans; tous les citoyens non mariés de cet âge seraient compris dans la mesure. O11 ajoutait que des ordres étaient donnés pour que le corps d'état-major et plusieurs bataillons de la garde mobile fussent sur-le-champ équipés pour entrer en campagne. Ces bruits de guerre, que nous sommes très-loin de garantir, ont produit une certaine sensation. Aujourd'hui, on commence les regarder comme peu sérieux. La commission du pouvoir exécutif a discuté la question de la présencede ses membres aux séan ces de l'assemblée nationale les avis ont été parta gés. MM. Lamartine et Ledru-Rollin auraient sou tenu que tous les membres de la commission devaient assister aux séances. MM. Garnier-Pagès, Marie et Arago auraient soutenu qu'un seul membre devrait assister aux séances. MM. Lamartine et Ledru-Rollin ont assisté la séance d'hier. Il paraît certain que le siège du pouvoir exécutif est transféré définitivement au palais du Luxem bourg, que M. blanc a entièrement occupé jusqu'à ce jour. Des habitants de Limoges ont envoyé Poitiers des caisses remplies d'une partie des effets qu'ils ont pu mettre l'abri du pillage. Ils auuoncent l'inten tion de suivre eux-mêmes cet envoi s'ils perdent l'espoir de pouvoir sauver le reste. Un journal publie la note suivante, publiée au nom des ouvriers de la maison Derosue, Cail et C*: «Aujourd'hui, 12 mai, dix heures et demie, un chef de bataillon d'élat-major se présente nous, avec ordre soi-disaut du général Courtais, nous disant qu'il s'était consulté avec nos délégués pour nous inviter quitter nos travaux immédiatement, afin de nous rendre en masse place de la révolution, où nous devions nous joindre aux ouvriers des ate liers nationaux, et aller porter des remercîments M. de Lamartine de sa réconciliation avec M. Ledru- Rollin. Notre réponse fut celle-ci: Nous ne pouvons remercier ni M. de Lamar tine, ni M. Ledru-Rollin, attendu qu'ils n'ont rien fait pour nous, et que nous n'avons rien faire pour eux. On se demande quelle était la mission dont a pu exciper l'officier d'état-major dont on parle pour venir déranger des ouvriers de leur travail. II nous revient d'un autre côté que, dans la garde mobile, on a en quelque sorte invité les jeunes sol dats se mêler la démonstration indiquée pour demain en faveur de la Pologne. Si le fait était vrai, il donnerait matière de singulières réflexions. M. Antony Thouret est, dit-on, nommé préfet du Nord. Il avait pour concurrent M. Delescluze. Ce matin, sept huit cents individus, répon dant l'appel qui leur était fait depuis deux jours, sont arrivés par les boulevards jusqu'à la tête du pont de la chambre des députés porteurs d'une pé tition en faveur de la Pologne. Les en virons de la chambre étaient gardés par deux bataillons de la garde nationale et de la garde mobile, et le nombre des curieux qui circulaient vers les abords du parle ment était assez restreint. Les pétitionnaires, empêchés d'aller plus avant, ont fait demander M. Vavin, député de Paris, qui a été harangué par l'un d'eux, et qui a répondu son tour aux applaudissements de l'assistance. Ils ont ensuite remis M. Vavin le texte de leur pétition, où se trouvent, dit-on, 200 signatures, et ils se sont reti rés. Avant de sortir du ministère de l'intérieur, M. Ledru-Rollin a signé, dit-on, une foule de no minations. C'est M. Pierre Bonaparte, fils de Lucien Bo naparte, qui a demandé hier le dépôt sur le bureau de la chambre des pièces relatives aux négociations concernant les affaires de Pologne et d'Italie. VARIÉTÉS RÉPUBLICAINES. Vendredi soir, l'assemblée nationale, dans un groupe de jeunes représentants, on pariait de quelques-unes des publications nouvel les. Tout-à-coup le citoyen s'écria Quant moi, celui des nouveaux journaux que j'aime le plus, c'est la Fausse République parle vrai Thorè. Le mot restera. Hier, dans l'après-midi, il fut convenu que l'assemblée nationale reprendra la séance le soir, huit heures. Quelques représentants se fâchèrent, entre autres les citoyens Barbès et Louis Blanc. Le citoyen Barbès prétendait que c'était une mesure aristocratique. JNous avouons ingénuement que nous ignorons ce qu'il peut y avoir d'aristocrate là-dessous. Quant au citoyen Louis Blanc nous l'avons entendu dire au citoyen Albert On agit ainsi pour empéolier d'aller nos clubs. Eh! mon Dieu, citoyen Blanc, ne devenez pas rouge pour si peu, ce qui se fait l'assemblée nationale est aussi important que ce que vous pourriez faire votre club, et votre abseuce d'un jour ne fera pas que les choses iront plus mal en France... au contraire. Ce matin, aux Champs-Élysées, nous avons vu manœuvrer la nouvelle garde des marins d'eau douce, et les anciens flambards, de Chatou, Bercy, Asnières et autres ports de mer, ne s'y prennent pas mal seulement leur uniforme est un peu trop opéra-comique, et nous rappelle beaucoup le Postillon de Lonjumeau, ou les matelots de bal masqué; après tout l'habit ne fait pas le moine, nom d'un sabord Avant les grandes élections, le club des club3 eut une réunion pour entendre les candidats qui briguaient l'honneur d aller manier la pate électorale en province. Au premier qui se présenta, le citoyen président demanda Quels sont les titres Cinq ans de bagne pour cause politique. —«C'est bon, répond le président. Moi, j'ai fait huit mois de prévention, toujours pour cause politique. Tu nous la donnes bonne avec tes huit mois de prévention, qu'est ce qui n'a pas fait huit mois de prévention Le mot est joli. Tout récemment, des correspondances de Dublin nous ont appris que les chefs de l'agitation irlandaise proposaient pour modèles 0 leurs partisans les fabricants de barricades parisiens. Hier, on nous écrivait de Cracovie, que les insurgés polonais confectionnaient des barricades la manière parisienne. Chaque événemeut peut aujourd'hui enfauler une idée. Ce malin, trois vigoureux combattants de février se sont rendus auprès de M. de Lamaitine, pour obtenir 1 autorisation de partir pour 1 étranger en qualité de professeurs de barricades Le faux ouvrier est en ce moment très la mode, disait hier le Journal des Débatsc'est oe qu'il y a de mieux porté. Ceci est évidemment un petit trait de malice décoché contre Vouvrier Schmidt, maître des requêtes. Au surplus, le Journal des Débatsj n'est pas le seul qui s'égaye au sujet du citoyen Sohmidt. Le mot Schmidt signifiant forgeron en laugue allemande, toute la population allemande de Paris a passé sa journée d'hier en calembours sur ce Schmibt qui s'est forgé une position néo-sociale.

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3