AUX MÉDECINS
MME
ANNONCES.
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Russie. On écrit de Riga la Gazette
d'Augsbourg A Milau, environ 300 personnes
se sont rassemblées devant l'hôtel du gouver
nement et ont proclamé la constitution et la
liberté de la presse. Les troupes et la police ont
bientôt mis un terme cette affaire, et les ont
arrêté presque tous, quelques-unes ont échappé.
Les hommes faits ont été aussitôt rasés et livrés
comme recrues; mais les jeunes gens ont été
mis dans l'école militaire. J apprends d'un té
moin oculaire de la Podolie, continue le même
correspondant, qu'une révolte de paysans a
éclaté dans ce gouvernement. Tous les nobles
s'enfuient, mais plusieurs sont déjà tombés en
tre les mains des paysans. Les autorités s'en
sont allées aussi et les cosaques de ligne ont
refusé de marcher. Je crains que cet exemple
ne soit imité rapidement dans toute la Russie.
Je crains presque qu'on n'y voie le dernier acte
sanglant du grand drame de la révolution.
Londres, le 15 mai. Samedi dernier, la
jeune princesse royale a reçu le baptême, en la
chapelle du palais de Buckingham, en présence
des augustes parents. On lui a donné les noms
de Louisa-Caroline-Alberla.
NOUVELLES DE FRANCE.
AVIS
POUR CAUSE DE DÉCÈS.
RUBABNERIE, PARFUMERIE
LA MAISON
EST AUSSI A VENDRE
ADJUDICATION DÉFINITIVE
COMPAGNIE NATIONALE
D'INCENDIE.
Des bruits divers sur Mieroslawski sont ré
pandus; ainsi, après que ses parlementaires ont
été repoussés, il se serait rendu personnellement
ici avec un sauf-conduit pour négocier avec le
général de Pfuel pour mettre bas les armes. On
ajoute que non-seulement le corps de Mieros-
lawski manque entièrement de munitions
mais que la famine règne dans son camp, et par
suite des maladies qui y font des ravages. Nous
ne donnons pas ces bruits comme certains.
Il s'est répandu aussi le bruit qu'une dépê
che que le directeur de district M. Brodowski,
a apporté ici, promet amnistie pour tout ce qui
a été fait et ajoute quatre cercles, mais non
pas celui de Posenceux qui doivent être
réorganisés dans le sens national polonais. Le
gouvernement semble être animé de l'esprit le
plus conciliateur et vouloir arrêter la guerre
d'anéantissement organisée par MM. deColomb
et Steinaeker mais nous craignons qu'il ne soit
trop tard.
Les fonctionnaires de la Russie doivent, sui
vant un ordre impérial, rendre compte de la
manière dont ils ont acquis leur fortune, de
voir qui assurément ne leur sera pas facile
remplir.
Mitchell, a été arrêté avant-hier Dublin
comme prévenu d'avoir contrevenu au statut,
pour la garantie de la Couronne et du gouver
nement, décrété dans la présente session du
Parlement. Après avoir subi un interrogatoire
préparatoire par les magistrats, en présence du
solliciter et de l'avocat de la Couronne, M.
Mitchell a été informé qu'il est renvoyé devant
la cour d'assises pour avoir écrit et publié
dans son journal VUnited Irishrnandivers
articles, ayant pour but de pousser l'insur
rection. Comme d'après la dernière loi, les ac
cusés n'ont plus le privilège de la liberté sous
caution, force a été M. Mitchell de se faire
incarcérer.
Un calme parfait règne Dublin. Personne
ne se doutait qu'une telle mesure devait être
mise exécution.
Paris, 17 mai.
M. Caussidière a envoyé hier soir au président de l'assemblée
nationale sa démission de représentant du peuple.
On assure que c'est M. Gervais de Caen qui doit remplacer
M. Caussidière.
Le citoyen Caussidière, préfet de police, a envoyé ce soir sa dé
mission la commission du pouvoir exécutif, qui l'a acceptée.
Le secretaire-general de la préfecture de police a envoyé sa dé
mission au citoyen ministre de l'intérieur. Moniteur
Les explications données hier par M. Caussidière n'ont manqué
ni d'une certaine habileté ni même d'une certaine éloquence. Mais
la position était indéfendable, et il n'a pu que se ménager une ho
norable retraite.
Nous remarquons d'ailleurs, que dans les attaques dirigées contre
lui, la chambre s'est montrée prudente et modérée l'excès. Il y
avait lui demander bien d'autres comptes dont on n'a pas même
fait mentiou. Ainsi, ce n'est pas seulement le cuisinier Flotte qui a
été relâché le 18 avril après avoir été arrêté par la garde nationale
Sobrier a été aussi arrêté le même jour et relâche aussi. Or, si Flotte
n'est qu'une tête égarée, comme l'a dit M. Caussidière, Sobrier, qui
a été arrêté en flagrant délit, était un conspirateur plus dangereux.
M. Caussidière, il faut le dire, a gravement compromis la popu
larité de M. de Lamartine, en rejetant sur lui l'appui tout particulier
assuré Sobrier et ses montagnards par le chef réel dn gouverne
ment provisoire. Comment, quand on laissait des bandes euvahir la
Presse, et bouleverser son imprimerie, on donnait au rédacteur de la
Commune une garde prétorienne, et des dépôts d'armes et des mu
nitions On n'a trouvé, dit-on, que 200 fusils chez Sobrier, avant-
hier; mais il y a peu de temps, il y en avait 4,000, et pendant la
manifestation du ICavril, Sobrier et les siens étaient en permanence,
faisaient un appela leurs amis, et les armaient, on peut l'affirmer
aujourd hui, pour aller au secours de l'insurrection, si l'insurrection
avait osé éclater.
C'est tort qu'on a dit que 20,000 Roueunais étaient mêlés
la démonstration de lundi.
Il n'y avait d'ailleurs de véritablement hostile dans les masses
déployées depuis la chambre jusqu'à la Bastille, que la tête de l'at
troupement, qui, avec les délégués, s'était précipitée dans le palais
de l'assemblée. Ceux-ci avaient coupé toute communication avec le
dehors, et même sur le pont de la Concorde, les ouvriers restés Iran-
quilles leur rang ne pouvaient se douter de ce qui se passait dans
la chambre.
Quand les insurgés se sont rendus du palais de l'assemblée l'hôtel
de-ville, ils n'ont point marché en bande, sans doute parce qu'ils
craignaient d'être rencontrés et airêtés par la garde nationale. La
9e légion a coupé le chemin environ 150 hommes, dont la moitié
est parvenue l'hôtel-de-ville par des voies détournées.
Le bruit s'était répaudu hier dans Paris que les montagnards et
la garde républicaine, retranchés dans l'hôtel de la préfecture de
police, refusaient d'y laisser pénétrer personne et s'apprêtaient
soutenir, au besoin, nn siège eu règle. Sur ce simple bruit, deux
bataillons de la 6e légion et plus de dix compagnies de plusieurs
autres se portèrent sur les quais de l'Horloge et des Orfèvres, s'em
parèrent des ponts, de la place Dauphine et de la place du Palais,
demaudaut grands cris que l'on forçat les portes et les grilles qui
étaient fermées en dedans.
Vers deux heures, au moment où l'exaltation était la plus vive,
on vit arriver, venant de la direction de la chambre, et suivi de
quelques officiers d'état-major, M. Clément Thomas, général de la
garde nationale parisienne; en même temps deux pièces de canon
étaient amenées sur le quai de la Vallée et le quai des Grands-
Augustins, pour enfoncer sans doute au besoiu les portes toujours
fermées de la préfecture. Le général Clément Thomas, traversant le
pont et s'engageaut sur le quai des Orfèvres, où il Gt demeurer son
escorte en arrière, s'avança alors seul cheval par la rue de Jérusalem
jusqu'à la porte d'entrée principale qui s'ouvrit aussitôt devant lui.
Entré dans la cour de la préfecture, toute remplie d'hommes pied
et cheval de la garde républicaine, il les salua du cri de Vive la
république qu ils répétèrent tous d une voix; puis, s'adressantà un
de leurs officiers, il lui dit de faire prévenir leur colonel qu'il dé
sirait lui parler.
Cinq minutes après, le colonel de la garde républicaine, M.
Mercier, beau-frère du préfet, M. Caussidière, réjoignait M. Clément
Thomasavec lequel il échangea quelques paroles, la suite desquelles
il montait cheval et sortait avec lui de la préfecture pour prendre
le chemin de la chambre, où déjà M. Caussidière s'était rendu.
De ce moment, toute crainte de conflit dût s'évanouir. Les portes
du quai de 1' Horloge, de la cour du Harlay, de la rue de Jérusalem
furent ouvertes la garde nationale, qui, soldats et officiers, s'em
pressa de fraterniser avec la garde républicaine, après s etre toutefois
assurée qu'il ne se trouvait plus aucun Montagnard dans ses rangs.
Ce soir, les postes sont occupés conjointement par la garde natio
nale et par la garde républicaine.
Toutefois, deux bataillons de la garde mobile ont, par précaution,
bivouaqué autour du Palais-de-justice.
Le fait de l'occupation de l'Hôtel-de-Ville par Barbès et ses
amis, dans la journée d'avant-hier, est resté pour presque tout le
monde un mystère peu près inexplicable.
C'est peine si le nombre des assaillans dépassait soixante, ils
étaient sans armes pour la plupart, ou n'avaient que des armes en
mauvais état, pillées chez des marchands du quai Ils sont entrés
pourtant, et devaut eux la garde républicaine a remis sa baïonnette
au fourreau.
Leur séjour l'Hôtel-de-Ville a duré 35 minutes au plus, et tandis
qu'ils y occupaient la salle des délibérations, M. Marrast, maire de
Paris, et son adjoint, M. Adam, se tenaient dans le bureau de la
mairie, où ils n'ont pas été troublés un instant.
Cependant, la garde nationale se massait sur la plaoe et se rendait
maîtresse des issues de 1 Hôtel-de-ville. Il ne fallut qu'une douzaine
d'artilleurs résolus pour faire prisonniers toute cette masse de fac
tieux dont pas un n'essaya une résistance sérieuse.
On a trouvé l'Hôtel-de-Ville la liste des membres du gouver
nement telle que ces messieurs l'avaient dressée. On y a trouvé aussi
la proclamation suivante
Le peuple ayant dissous l'assemblée nationale, il ne reste plus
d'autre pouvoir que le peuple lui-même.
Eu conséqueuce, le peuple, ayant manifesté son vœu d'avoir
pour gouvernement provisoire les citoyens Barbès, Louis Blanc,
Albert, Ledru-Rollin, Raspail, Pierre Leroux et Thoré, ces citoyens
sont nommés membres du gouvernement... Le mot provisoire avait
été répété ici, puis on l'avait biffé. Le citoyen Caussidière est main*
tenu la préfecture de police.
La garde nationale reçoit l'ordre de rentrer dans ses quartiers
respectifs.
Nous avons vu l'original de celte pièce curieuse, qui a été portée
l'assemblée nationale.
Le ministère de la nouvelle république ultra-démocratique
devait être composé ainsi, d'après les diverses listes qui ont été
trouvées et qui ont circulé l'Hôtel-de-Ville
Caussidière, 1 intérieur;
Flocon, aux affaires étrangères
Louis Blanc, aux progrès du commerce et de l'agriculture;
Albert, aux travaux publics
Victor Schœlcher, la marine et aux colonies;
Pierre Leroux, la justice;
Cavaignac, la guerre
Huber, aux fiuances;
Proudbon, aux cultes et l'instruction publique;
Sobrier, préfet de police.
Pouvoir exécutif: Ledru-Rollin, Barbes, Blanqui, Thoré, maire
de Paris.
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