8e ANNÉE. N° 740.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
JEUDI, 8 JUIN 1848-
INTERIEUR.
Candidats de l'Union libérale
M. MALOU-VERG AUWEN, Sénateur
sortant.
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cepteurs des postes du royaume.
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tion doit être adressé, Jranco,
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DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES,
pour l'élection du 13 juin 1843.
ad sénat:
A LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS:
1» M. ALPHONSE VANDEN PEEREBOOM,
Conseiller provincial du canton de Haringhe et
échcvin de la ville d'Ypres.
2" M. BOEDT-LUCIEN, Notaire, elconseiller
communal de la ville d Ypres.
LES CANDIDATS LIBERAUX.
Pour la seconde fois, l'opinion libérale pré
sente des hommes de son choix l'agréalion du
collège électoral de l'arrondissement pour la
seconde fois, depuis longtemps, elle s'efforce de
changer la couleur de la députation du district
et certes tous les électeurs doivent lui savoir
gré de ses tentatives, car jusqu'ici les hommes
qui ont été honorés du mandat parlementaire,
n'ont guère par leurs actesmontré la recon
naissance qui était due, ceux qui leur avaient
confié celle haute mission.
Examinez dans quel état d'abandon se trouTe
l'arrondissement et combien les améliorations
qu'on aurait pu exécuter, sont indispensables.
Cependant rien n'a été fait, rien, rien. Pas de che
mins de fer un canal sur lequel la navigation
est souvent interrompue peu de routes nou
velles ont été créées; les intérêts vitaux de
notre belle contrée ont été singulièrement né
gligés Voilà le bilan de ce qui a été fait pour
nous, par les hommes qui ont élé envoyés la
représentation nationale. La ville d Ypreselle,a
des griefs particuliers alléguer. Elle n'oubliera
jamais que sous un ministère, dont un de ses
députés était membre, la garnison a été amoin
drie et qu'une pareille injustice a été commise,
quand la ville avait enterré dans la construc
tion des casernes, des sommes considérables, et
sur une garantie formelle du gouvernement.
Si nous n'avons pas eu lieu en général d'être
satisfaits de la conduite de nos mandataires,
il faut avoir le courage de ne pas se laisser ber
cer de promesses et de porter remède au mal,
avant qu'il ne devienne incurable. Si les hom
mes qui ont élé censés les défenseurs de nos
intérêts, n'ont pas répondu aux vœux des élec
teurs, il ne reste qu'un moyen, c'est de ne plus
les honorer de vos suffrages et de choisir des
hommes nouveauxjusqu'à ce que vous en
trouviez qui se sacrifient la défense de vos
intérêts, avec une abnégation entière, et qui ne
demandent en retour, que la conviction d'avoir
accompli leur devoir.
11 est impossible de juger favorablement la
conduite de nos députés la chambre. Au
point de vue de l'opinion libérale, elle a été
entièrement ennemie. MM. Malou et Van
Renyngbeont été envoyés au parlement avec la
mission de combattre le libéralisme. Si, par
suite de la gravité des circonstances, ils n'ont
pas fait acte d'une opposition systématique
cest que le libéralisme était arrivé aux affaires
point nommé, poursauver la nationalité belge
et empêcher le parti catholique d'être victime
de
ses propres exces.
Mais laissons les candidats de nos adversaires
etoccupoos-nous de ceux que l'association élec
torale présente au choix des électeurs. En pre
mier lieu, nous avons M. M ALOIJ-VERG AU WEN,
quidans sa carrière parlementairea fait
preuve d'une grande modération dans ses
votes politiquesmais toujours libéraux.
C'est comme libéral, que M. Malou a été élu
I année passée et c est comme tel que le minis
tère a failli le repousser, pour patronner un
autre candidat bien plus antipathique la ville
et l'opinion libérale. Si M. Malou a été porté
par les deux partis, l'an dernier, il le doit l'é
nergie avec laquelle le parti libéral l'a soutenu.
AfFable, et toujours disposé rendre service, M.
Malou-Vergauwen mérite les sympathies de tous
les électeurs qui le connaissent et nous croyons
qu'il sera élu l'unanimité.
Pour la Chambre des représentants, les libé
raux présentent deux candidats. Le premier,
M. ALPHONSE VANDEN PEEREBOOMest
connu. 11 a été sur les rangs en opposition avec
M. Van Renynghe, l'an passé, et s'il a succombé,
la minorité des suffrages qu'il a obtenue, était
assez respectable, pour faire croire qu'elle de
viendrait bientôt majorité. A peine la nomina
tion de M. Van Renynghe était-elle connue, que
déjà la plupart des électeurs qui avaient voté
pour lui, regrettaient le choix qu'ils avaient
fait, et, si l'élection avait été refaire, nous croy
ons pouvoir hardiment assurer, que ce n'aurait
plus été le nom de M. Van Renynghe qui serait
sorti triomphant de l'urne.
Administrateur distingué, ayant fait ses preu
ves comme échevin de la ville d'Ypres, M. Van-
den Peereboom a toutes les qualités qu'il faut
posséder pour devenir un bon représentant.
Sincèrement dévoué aux doctrines libérales qui
ont sauvé notre pays d'un bouleversement, cc
candidat est indépendant par sa fortune et par
son caractère. Affable avec tout le monde, il
est heureux quand il peut obliger quelqu'un, et
comme administrateur de la commune, il lais
sera des traces qui ne seront pas effacées de
sitôt.
Sur un théâtre plus élevé, comme conseiller
provincial du canton de Haringhe, il a fait preuve
d'aptitude, et d'un tact parlementaire déjà assez
développé. Ce canton a réussi obtenir, par son
intervention efficace et son influence, plusieurs
améliorations qui jusqu'ici, lui avaient été ob
stinément refusées. Le bien qu'il a fait ce
canton n'a jamais été contesté. Comme conseil
ler provincial, il jouissait de beaucoup de con
sidération parmi ses collègues et il est probable
qu'à la Chambres'il est appelé y siéger, il
ne sera pas sans influence.
Le deuxième candidat que Y Union libérale
de l'arrondissement présente l'agréation des
électeurs, est M. BOEDT-LUCIEN Notaire et
Conseiller communal de la ville d'Ypres. C'est
la chambre des notaires qui a indiqué cette
caudidalure, mais elle n'a pas élé acceptée
comme une candidature exclusive chargée d'une
Feuilleton.
LA ÇUIQUENGROGNE.
XVI. le 30 mai. {Suite.)
A cet aveu, une indéfinissable expression de jalousie se peignit sur
le visage de Renée, qui, involontairement, s'arracha l élreiute de
son frère. Jusque-là. un tumultueux désordre avait existé dans son
esprit, mais il lui sullit d'entendre prononcer le nom de Raoulette
pour devenir maîtiesse d elle-meme et pouvoir faite un appel éner
gique sa volonté.
Cela me fait souvenir, reprit-elle, que nous avons été injustes
tous deux envers cette pauvre Raoulette... elle n'a pas encore pro
noncé des vœux éternels, elle peut encore être heureuse avec vous,
mon frère. Mais, dites-moi, qu'allez-vous faire préseut Réclamer
vos droits la couronne de France serait, je le crains, une témérité
qui ferait couler bt-aucoup de saug le roi François dispose de forces
contre lesquelles vous ne sauriez lutter; il est aimé de son peuple,
adoré du soldai. Et puis, d'ailleurs, par la faute de votre mère, la
légitimité de notre naissance ne saurait être aujourd'hui établie
régulièrement,
Oh monseigneur, vous n'ayez pas de tels projets, n'est-ce pas
s'écria Alix deKcrloguen. Ce serait méconnaître le vœu de votre
sainte mère, vous exposer aux plus grands dangers et appeler d'hor
ribles malheurs sur le royaume.
Soyez tranquille, Alix, répondit le vicomte, je ne ferai pas
Gette folie, et j'accepte l'exhérédalion dont il a plu la reine Jeanne
de frapper son fils.
Mais vous pouvez du moins profiter des circonstances pour
acquérir la souveraineté de la Bretagne, dit Renée. Pour moi, mon
frère, ajouta-t-elle, je renonce cette couronne ce n'eat pas en ce
moment que je voudrais me soumettre la condition qu'on m impose
de choisir un époux parmi les barons de la ligue.
Ma résolution est prise, dit Yorik. Je veux être plus que duo de
Bretagne, mieux que roi de France je veux être le fondatear d'un
vaste empire... je veux régner sur les immenses domaines que j'ai
découverts en Amérique, et avant que deux mois se soient écoulés,
je serai en roule pour cette nouvelle terre, avec mes braves marins
et tous ceux qui voudront faire partie de mon expédition. Jusque-là
je reste tout simplement le vicomte de Frapesles, le prévôt de la
miiioe.
C'est là un projet digne de votre graude âme, mon frère, et je
prie Dieu qu'il vous secoude, dit Renée. Mais encore faut-il que la
cour de France vous laisse le temps de l'exécuter. N'oublions pas
que le capitaine Clément de Charolles est allé Paris pour y porter
des nouvelles qui vont produire la plus fâcheuse impression et né
cessiter l'envoi d'une armée sous les murs de Saint-Malo. Je n'ai
donc pas un instant perdre pour conjurer cette tempête, et le plus
sûr moyen que j'aie de prouver la cour que je ne conspire pas en
Bretagne, et que je n'ai pas disposé de ma personne, c'est de me
rendre moi-même en toute hâte Paris. Quant vous, messieurs
ajouta-t-elle, en s'adressant aux témoins de cette scène, vous devez
comprendre combien il est impertant qu'il ne transpire rien au de
hors du secret dont vous êtes dépositaires. Je vous adjure donc, je
vous ordonne de ne plus vous souvenir de oe qui vient de se passer
SOn?P7. ffIIP 1a vÎp rlii vinnmlo do Frùnuolon i J...
jeune
- ""uw ii. \_r muu IICIC i
dit-elle encore, plusj y pense, et plus je vois que malgré sa grande
sagesse, la reine Jeanne a commis une grande faute elle n'avait
i„ .i -, Jl:. i-i
o - giouut, lauic tnu Udvau
pas le droit d intervertir ainsi les destinées d'un royaume auquel
vous apparteniez avant de lui appartenir elle-même pour avoir
oublié que les obligations d'une princesse sont tout autres que celles
d'une femme ordinaire, elle a privé la France d'un graud mo
narque.
Le soir de ce jour, après avoir eu avec le vicomte de Frapesles et
Alix de Kerloguen une grande oouféreuce, la princesse Renée par
tit pour la cour, emmenant avec elle le baron de Rohan Mélise
Caritas et son escorte de cavaliers réduite trente-neuf soldats, par
suite de la pendaison de Patrice,