NOUVELLES DE FRANCE,, Bataille occupait, Rlaney, un grand nombre <1 ou vriers dont il était réellement le père; il jouissait de l'estime générale et venait d'être nomme chet de bataillon de la garde nationale. Un déplorable malheur est arrive a Ecramme- ville rCalvados). M. de Lamache, propriétaire en cette commune, avait soupé avec son domestique a Trévières. A son retour, le domestique voulut le débarrasser d'une paire de pistolets qu'il avait l'ha bitude de porter sur lui depuis une agression dont il avait failli être victime il y a deux ans mais M. de Lamache s'y opposa, et, saisissant par la crosse l'un des pistolets que son domestique venait de prendre imprudemment par le canon, une lutto s'ensuivit dans laquelle le coup partit et traversa le ventre de ce dernier, qui expira sans pouvoir pro férer une parole. La justice, informée de cet événe ment, s'est transportée sur les lieux. On assure que M. de Lamache a été conduit provisoirement la maison d'arrêt. Deux dragons ont été assaillis, le 7» au soi tir du théâtre des Célestins Lyon, par une bande de gamins, laquelle, chose honteuse pour notre ville, n'ont pas tardé se joindre quelques hommes tous ensemble menaçaient les dragons de les jeter dans le Rhône ce n'est que par l'intervention de citoyens honorables que cette scène a fini quant l'autorité ou la police, elle ne s'en est point occupée, et n a fait aucune arrestation. Prusse. A Berlin, le prince royal de Prusse s'est présenté en uniforme de général l'Assemblée constituante dans la séance du H juin. Quelques membres de la droite se sont levés, mais ils ont été rappelés l'ordre par les cris Restez assisLe pré sident a donné la parole au prince, qui a été nomme député de Wirsitz. Le prince s'est exprimé ainsi Je parais dans celle assemblée par suite du choix dont j'ai été 1 ob jet. Pour témoigner d'abord ma reconnaissance de la confiance dont j'ai été honoré soyez les bienvenus, messieurs. Nous sommes appelés délibérer avec le roi le grand ouvrage de la constitution. La monar chie constitutionnelle nous est fixée d'avance par le roi. De même que j'ai voué mes forces la précé dente constitution, de même je les vouerai la nou velle. Puisse mon apparition parmi vous être favo rable. Mes affaires ne me permettent pas de prendre part vos délibérations. Je prie, en conséquence, M. le mésident, d'appeler mon suppléant, et ie 1.JS S^^-poab-nr-rm la pairie. Le prince a quitté la salle au milieu du silence de l'assemblée. Nous croyons savoir, dit le Globe, que l'opinion exprimée par lord Palmerstonà M. lsturitz, savoir que les relations diplomatiques entre les deux pays devaient nécessairement être suspendues, était fon dée sur ce que M. lsturitz n'avait pas été autorisé rien ajouter aux explications que le gouvernement espagnol prétend avoir données sir H. Bulwer, en l'invitant quitter Madrid. C'est après avoir long temps attendu en vain de nouvelles explications que lord Palmerslon a fait cette communication M. lsturitz. Les nouvelles pièces de la correspondance qui a été échangée entre l'ambassadeur d'Angleterre et lord Palmerston ont été déposées aujourd'hui sur le bureau de la chambre des communes. A la nouvelle des événements de Naples, Païenne a été trois jours en deuil. Le parlementa décrété une levée de troupes pour aller au secours des insurgés de la terre ferme; 9,000 hommes ont été immédiatement embarqués. On lit dans la Gazette de Milandu 11 juin Une estafette, arrivée l'instant de Montebello, annonce que 2,000 autrichiens, sortis de Vérone, ont établi leur camp Villanova. Ils paraissent des tinés protéger le flanc, de l'armée de Radetzki. D'après une correspondance deTrévise, en date du 9, on peut affirmer que le roi Charles-Albert a passé l'Adigeà Ronco, avec une partie de son année.» On lit dans VItalia del Popolo du 12 juin Au moment, dit ce journal, de mettre seus presse, nous apprenons par un courrier venu d'Os— tiglia que 20 mille autrichiens menaçaient Viceuce. Celte place serait, dit-on, attaquée sur trois points par Stradone, par Tavernelle et par les coteaux qui entourent la ville. Vicence a immédia tement envoyé une députation au roi Charles-Al bert pour implorer son secours. Que Dieu protège les preux défenseurs de Vicence et que la victoire couronne leurs efforts. Venise, i juin. Le comité de guerre a reçu les rapports officiels sur les conditions dans les quelles se trouvent les forteresses de Palmanova et d'Osopo. Toutes les deux résistent avec vigueur. Les commandantspar quelques sorties pleines de hardiesse, ont déjà inquiété l'ennemi. Les munitions et les vivres sont assez abondants pour soutenir un siège assez long. Le meilleur esprit règne parmi les troupes. On écrit de Rome le 9 juin La question italienne arrive sa conclusion. Il paraît certain qu'il ne s'agit plus que d'une question d'indemnité. L'Autriche exigerait une reconnais sance annuelle de 19 millions de livres jusqu'à liquidation. Monseignor Morichini est chargé de traiter celte question avec le conseil aulique. Vicence, succombant aux forces supérieures autrichiennes, a été forcée de capituler. Durando aurait été forcé de promettre que ses troupss ne porteraient pas les armes pendant trois mois. On dit que l'ennemi va se mouvoir dans la direction de Padoue. Si les secours se font attendre, cette ville pourrait partager le sort de Vicence. Le 11 juin, le duc de Gênes se préparait marcher sur Vérone après avoir occupé la position de Corona. L'armée, réunie sur le plateau de Rivoli, compte 3o,ooo hommes. Berlin, i 7 juin. 5 heures de relevée. La journée s'est passée sans aucun trouble la garde bourgeoise occupe en grand nombre toutes les pla ces principales. Notre correspondant de Vienne nous annonce, en date du i3 juin, que la nouvelle est arrivée Vienne, par voie télégraphique, dit-on, que, par suite d'un confltt entre le peuple et les troupes, Prague, le prince Windischgrotz a dû quitter la ville, après avoir élédéfait avec les troupes. Le comte Thun est, dit-on, prisonnier. Borsenhalle M. J. Janin est parti vendredi de Paris se ren dant Spa, en compagnie d'un littérateur de ses amis. Descendu Douai, il est monté, sans doute par mégarde, dans une voiture du train de Lille qui partait en même temps que celui de Bruxelles. C'est du moins ce qu'a supposé son compagnon de voyage qui est arrivé seul avant-hier Bruxelles et qui demande le prince des critiques aux échos d'alentour. M. J. Janin ne laissera sans doute pas ignorer aux lecteurs du Journal des Débats les cir constances de cette méprise qui aura rendu plus confuses encore ses idées sur la géographie delà Belgique. En outre de l'emeute de Guéret laquelle M. Pierre Leroux a fait allusion aujourd'hui la tri bune, le télégraphe a apporté au gouvernement des tristes nouvelles. Un mouvement carliste a eu lieu Nîmes et le sang a coulé. A Perpignan il y a eu une collision également sanglante, pour refus d'impôt. Il paraît qu'à Guéret il y a eu i5 20 morts et un grand nombre de blessés. Ce sont les paysans qui ont commencé le feu. On craignait un renouvellement d'attaque, le toc sin sonnait la ville et dans les campagnes. L'or russe continue affluer chez leschan- geuis on y otlre a chaque instant des aigles et des denii-aigles l'effigie de l'autocrate; les demi-aigles valent peu près 21 francs. Voici le signalement du prétendant Louis Bonaparte, tel qu'il a été envoyé par le ministre de l'intérieur aux préfets et sous-préfets: Agé dequaranle ans, tailled'un mètresoixanle- six centimètres, cheveux et sourcils châtain*, yeux petits et gris, nez grand bouche moyenne lèvres épaisses, barbe brune, moustaches blondes, menton pointu visage ovale, teint pâle. Marques particu lières têteeufoncée dans les épaules, épaules larges, dos voûté. L'on assure que l'or russe qui a été vu en abondance Paris ces jours derniers vient de Lon dres, où il aurait été apporté par M. ie comte A. D. l'un des plus riches propriétaires des mines aurifères des monts Ourals. Le roi de Sardaigne a, dit-on, fait savoir qu'il n'accueillerait aucun corps de volontaires formé l'étranger, pour défendre la cause de l'Italie. Cet avis se rattache principalement, dit-on, la forma tion d'une légion italienne qui se poursuivait Paris. Quelques faiseurs de rapprochemens remar quaient hier que le premier appel fait Paris pour la formation d'une légion italienne était signé d'un des officiers qui ont pris partavec le prince Louis, a 1 alla ire de Strasbourg. Ou lit dans le Représentant du Peuple On nous rapporte un fait sur lequel nous de mandons des explications. Samedi dernier il a été payé aux ouvriers des ateliers nationaux 5o cen times de plus que leur journée ordinaire et voici comment on a motivé celte augmentation C'est le prince Louis-Napoléon qui, a-t-on dit aux ouvriers, trouvant que la somme de 1 franc allouée aux tra vailleurs était trop faible a fait cette surpaie de ses propres deniers. Heureusement, toutes ces tentatives ne servent rien. Le nombre de ceux qu'on parvient em baucher ainsi est bien faible. Le bon sens desouvriers et leur foi en république démocratique les rendent inaccessibles de pareils moyens de persuasion. Ce n'est pas de la classe des travailleurs que sortira une tyrannie quelconque. La commission de constitution réunie a 10 heures précises a préjugé une question bien grave, celle qui se rattache l'élection du président de la république; elle a décidé que cette nomination ne résulterait pas du suffrage universelmais du vote de l'assemblée nationale, agissant en vertu de ce principe, qu'elle représente la souveraineté et la volonté populaires. Nous n'avons pas besoin de dire contre qui est dirigée celte décision. On annonce que M. Séguier, fils, a donné sa démission la cour d'appel de Paris. M. Corne, procureur général Douaiest nommé procureur général près la cour d'appel de Paris. On ne donne pas encore la nomination du pro cureur de la république. On lit dans le Courrier de Nancy, du 11 juin Les bruits les plus absurdes circulent relative ment l'avènement probable et prochain d'un des neveux de l'empereur au pouvoir suprême. Quel ques affiches appelant les sympathies populaires sur Napoléon III ont été placard&s dans notre ville. M. de Boissy, l'ex-pair de France, adresse aujourd'hui un journal légitimiste une lettre dans laquelle il proteste contre la version donnée offi ciellement des événemens qui se sont passes avant- hier place de la Concorde. M. de Boissy reproche M. le général Clément Thomas d'avoir fait charger sans sommation parce que la foule avait crie Pire la Légion-d'honneur A bas Thomas M. de Boissy au nom d'un grand nombre de ses camarades demande que le commandement de la garde nationale soit remis l'élection. Nous ne croyons pas pour notre compte que les fonctions de général de la garde nationale doivent être nécessairement électives mais il y a dans la cîi naiinn rfft M. Thomas, vis—5 vis de l'année, de la garde nationale et de la population quelque chose d'équivoque, et qui exige qu'on avise au plutôt. Le bruit s'est répandu hier dans Paris que Barbès et Blanqui avient été transférés durant la nuit dernière du château de Vincennes la citadelle de Blaye. Nous repétons ce bruit sous toute réserve. On assure qu'il a été tenu hier, chez le doyen des amis sages de M. L. Bonaparte une espèce de conseil de famille dans lequel on aurait résolu d'ex horter le nouveau représentant du peuple suivre la résolution qu'il avait exprimée, il y a quelque temps de ne rentrer en France qu'après le vote de la constitution. On inviterait en même temps le prince donner un désaveu éclatant aux brouillons dont les manœu vres auraient compromis son nom, et aux chefs de partis qui l'auraient exploité dans des vues coupables et au profit de leurs haines particulières. Nous avons vu aujourd'hui une lettre do Mans, dans laquelle se trouvaient les indications suivantes 1 rois pensées bien différentes ont dicté les suf frages donnés dans la Sartiie au prétendant napoléo nien. Le plus petit nombre a obéi purement et sim plement au prestige des souvenirs impériaux. D'autres n'ont voulu que protester contre la marche indécise du gouvernementqui ne fait rien ni pour consolider publiquement la république ni pour ramener la confiance et le crédit ébranlés par la marche déplorable de l'administration intérieure sous le gouvernement provisoire. Mais la majeure partie de ceux qui ont voté en faveur de M. Louis Bonaparte se compose de ce qu 011 appelle les réactionnaires bleus ou blancs, qui ont pense en ouvrant les portes de la France au plus populaire des trois prélendansils créeraient des précédens et des droits la rentrée ultérieure des proscrits des deux branchesde la maison de Bourbon. Si nous avions des éleclions nouvelles, nous ne serions pas surpris qu'elles offriront des chances au prince de Joinville et même au comte de Cham- bord. Les événemens dont la rue de Rivoli et le jar din des Tuileries avaient été le théâtre, étaient de nature faire craindre que l'ordre ne fut de nouveau troublé dans la soirée, mais il n'en a rien été. Des groupes inoffensifs étaient formés la tombée

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2