NOUVELLES DE FRANCE.
que moi pour vous représenter au Conseil pro
vincial votez pour eux sans inquiétude. Non-
seulement je n'en serai pas froissé, mais mon
dévouement l'opinion libérale et notre Asso
ciation n'en restera pas moins inaltérable.
M. le président invoque l'art. 10 et demande
aux membres de la société, s ils n ont pas d au
tres présentations faire. Il rappelle que tout
membre a le droit de présenter un ou plusieurs
candidats qui sont admis sur la liste provisoire
par assis et lever, et entre lesquels on choisit
alors les candidats définitifs. Personne ne de
mandant la parole M. le président annonce
qu'on volera par assis et levé l'admission des
candidats présentés par le comité sur la liste
des candidats provisoires. Ils sont admis l'una
nimité de tous les membres présents.
Le vote a lieu au scrutin secret pour l'accep
tation définitive. Le dépouillement constate que
l'unanimité des voix est acquise MM. Donny-
Vandaele et M. le Baron Vanderstichele de
Mauhus, et qu'une voix et deux voix manquent
MM. Comyn et Merghelynek.
En conséquence, M. le président en levant la
séance, proclame candidats définitifs de I'Unioh
libérale de l'arrondissement d Yprcspour
l'élection provinciale du 12 Juillet.
M. le BaronVANDERSTICHELE DE MAUBUS,
Bourgmestre de la ville d'Ypres;
M. DONNY-VAN DAELE, membre de la Dé-
putation permanente
M. Ern. MERGHELYNCK, Conseiller com
munal et administrateur du Bureau de bienfai
sance d'Ypres
M. Servais COMYN, Notaire et échevin de la
commune de Langemarck.
l'élection provinciale. aux électeurs.
l'ourla secondo fois,depuis l'abaissement du cens,
vous êtes, électeurs, appelés exercer votre privi
lège électoral. L'élection laquelle vous êtes convo
qués, n'est pas aussi importante que celle qui s'est
accomplie le i3 Juin dernier. Mais dans un autre
ordre d'idées, elle offre cependant un intérêt qui
quoique plus restreint, n'en est pas moins vif que
l'élection générale. Dans le Conseil delà province il
ne s'agit, la vérité, pas de questions politiques, mais
les questions d'affaires ont bien aussi leur mérite,
et de la solution qu'on leur donne, dépend souvent
la prospérité ou la ruine d'une contrée.
Fixez donc votre attention sur le choix de vos
mandataires la province, comme vous vous êtes
préoccupés juste titre du choix de vos députés.
Les mandats que vous leur confierez méritent d'être
bien gérés, et si vous voulez que vos intérêts soient
bien défendus, il n'est pas indifférent qui vous en
voyez au Conseil provincial. Dans le régime politi
que constitutionnel, aucune élection ne doit être
indifférente, toutes se tiennent et réagissent l'une
•ur l'autre.
Un peuple qui jouit d'un gouvernement vérita
blement constitutionnel, ne peut être bien gouverné
que quand il s'occupe lui-même de la chose publi
que, et que l'indifférence ne tue pas ce noble désir
d'être utile la patrie. Le régime actuel cesserait
d'être tolérable, si personne ne songeait aux inté-
douterez pas de l'intérêt avec lequel nous vous écoutons.
Eu effet, il n'y avait plus de sourires moqueurs sur les jeunes
visages qui entouraient le médecin de village. Peut-être même
eut-il pu voir des larmes brider dans quelques yeux. Il reprit son
récit
11"1 Meredith fut transportée chez elle et elle resta plusieurs
heures sans connaissance sur son lit. Je sentais que o'était la fois
un devoir et une cruauté de lui prodiguer les secours de mon art
pour la rappeler la vie. Je redoutais les scènes déchirantes qui
allaient suoeéder cet état d'immobilité je demeurais penché vers
cette pauvre femme, baignant ses tempes d'eau fraîche et épiant
aveo anxiété le triste et cependaut l'heureux moment où je verrais
le souffle de la respiration s'échapper de ses lèvres. Je m'étais
trompé dans mes prévisions, car je n'avais jamais vu un grand mal
heur. Eva entr'ouvrit les yeux, puis les referma aussitôt; aucune
larme ne souleva ses paupières pour glisser sur ses joues. Elle resta
glacée, immobile, silencieuse, et. si ce n'eût été le cœur qui avait
recommencé battre sous sa main, j'aurais pu la croire morte. Qu'il
est triste de se trouver témoin d'une douleur que l'on sent au-dessus
de toute consolation! Je me disais que me taire semblait manquer
de pitié pour cette malheureuse femme, que parler pour consoler
semblait ne pas assez reconnaître la grandeur du malheur. Moi qui
n'avais pu rieu trouver dire pour calmer uue inquiétude, pouvais-je
espérer être plus éloquent en faoe d'une pareille souffrance? Je pris
le parti le plus sûr, celui d'un silence complet. Je resterai là, me
disais-je, je soignerai le mal physique, ainsi que cela est mon devoir,
puis je me tiendrai immobile auprès d'elle, comme un chien dé
voué se coucherait ses pieds. Une fois ma résolution prise, je fus
rêls généraux et si une fraclion seulement voulait
exploiter le reste de la nation.
L'Association électorale s'est empressée de remplir
son mandat et elle s'est réunie en assemblée géné
rale hier soir, pour procéder au choix des candidats
définitifs qu'elle présente vos suffrages pour l'élec
tion prochaine. Une augmentation a eu lieu dans le
nombre des conseillers qui doivent être nommés
par les cantons d'Ypres auxquels se trouve réuni le
canton d'Elverdinghe.
Deux membres sortants peuvent recevoir un
nouveau mandat, M.VI. Vanderstichele de Mau-
bus et Donny-Van Daele. Ces honorables conseil
lers ont toujours fait preuve de zèle, et le dernier,
comme membre de la Dépulalion permanente, s'est
acquis la réputation d'un excellent administrateur.
Le troisième membre sortant, M. De Patin, ne
peut plus être réélu parce qu'il existe une incom
patibilité entre les fonctions de procureur du roi et
celles de conseiller provincial. C'est un fait regretta
ble, car M. De Patin a toujours rendu les plus grands
services aux cantons d'Ypres et a fait preuve d'une
extrême persévérance dans la défense de leurs in
térêts.
Pour le remplacement de M. Pierre VanderGhote,
qui ne peut accepter un nouveau mandat, parce
qu'il n'a plus son domicile dans la province, le
comité a fait choix d'un homme que ses fonctions
mettent même de connaître les besoins de l'agri
culture. Nous voulons parler du notaire Comyn, de
Langemarck. Aucun habitant du canton d'Elver
dinghe ne sollicitait ce mandat, et par celle absence
de candidats de la localité, comme le comité désirait
inscrire sur sa liste de ses candidats, un conseiller
appartenant s la partie rurale des cantons d'Ypres,
il a fait choix de M. Comyn, qui a accepté la candi
dature.
Le quatrième candidat est M. Ernest Merghe-
lynck. Nous croyons ne pouvoir nous occuper de
cette candidature, par des motifs de convenance
qu'on comprendra facilement, en songeant aux
relations qui existent entre ce candidat et le journal
le Progrès.
Tels sont les présentations faites par l'Association
aux suffrages des électeurs du canton. Qu'on y songe
bien l'arrondissement d'Ypres n'a pas toujours
obtenu justice et nous croyons que le choix des
candidats peut être pour beaucoup dans la conduite
que le gouvernement provincial tiendra notre
égard.
Les préoccupations politiques nous ont fait ou
blier de rendre compte d'une solennité qui a eu lieu
la Société royale de S' Sébastien. Nous avions
annoncé que le tir au roi avait lieu le Dimanche, 25
Juin, mais nous n'en avions pas fait connaître le
résultat. Nous avons tout lieu de féliciter la Société
de l'acquisition qu'elle a faite, en obtenant pour roi
M. Thiebault-Ferricx. C'est un confrère zélé et
amateur du tir l'arc. Aussi son heureux coup de
flèche a-t-il été accueilli par la satisfaction unanime
de tous les membres de la Société.
Lundi après le tir des prix du roi, un bal brillant
a été donné en la belle salle de la société, et, entre les
plus caloie; je la laissai vivre d'une vie qui ressemblait une mort.
Au bout de quelques heures pourtant, j'approchai des lèvres de M""
Meredith une cuillerée de potion que j'avais jugée nécessaire. Eva
tourna leutement la tête du oôlé opposé et resta appuyée loin de la
main qui lui présentait le breuvage. Quelques instants après, je re
vins la charge.
Buvez, madame, lui dis je, et de la cuillerée j'effleurais dou
cement ses lèvres; ses lèvres restèrent fermées.
Madame, votre enfant repris-je demi-voix.
Eva ouvrit les yeux, se souleva péuibUment, s'appuya sur son
coude, se pencha vers la boisson que je lui présentais, la prit; puis
elle retomba sur sou oreiller
Il faut que j'attende qu'uue autre vie soit séparéede la mienne!
murmura-t-elle.
Depuis lors, Mra« Meredith ne parla plus, mais elle obéit ma hi-
nalement toutes mes prescriptions. Etendue sur son lit de douleur,
elle semblait éternellement dormir mais, quelque moment que
ce fut, quand de ma voix la plus basse je lui disais: Soulevez-vous,
buvez ceci, u elle obéissait au premier mot; ce qui me prouvait que
1 âme veillait dans ce corps immobile sans trouver un seul instant
de repos.
Je fus seul m'occuper des funérailles de William. On ne sut
jamais rien de positif sur la cause de sa mort. On ne trouva pas sur
lui l'argent qu'il devait rapporter de la ville peut-être avait-il été
volé et assassiné, peut-être oet argent, donné en billets, s'était-il
éohappé de sa poohe au moment d'une ohute de cheval. Ét comme
on ne pensa que fort tard essayerde le retrouver, il n'était pas
impossible que la pluie de la nuit l'eût fait disparaître dans la terre
danses, on a procédé au choix d'une reine, c'est Mrae
Nolf-Denysqui a été désignée par lesort pour trôner
côté du roi de la société. Le bal s'est prolongé
assez tard, preuve que la joie et le plaisir n'ont cessé
d'animer cette fête.
Par arrêté royal du 28 juin 1848, l'Associa
tion agricole d'Ypres est agréée pour exercer les
attributions des comices dans les 6e et 7e dis
tricts agricoles de la Flandre occidentale.
Ces deux ressorts comprennent tout l'arron
dissement administratif dYpres. Il n'y aura
donc pour impulsion aux améliorations agri
coles qu'un point de départ unique et nous
croyons que ce sera plus favorable que si l'ar
rondissement eut été divisé en trois fractions.
Le 1er de ce mois, la nommée Jeanne Yileyn,
âgée de 52 ans, célibataire, demeurant Fur-
nes, a été trouvée pendue sur son grenier. On
ignore le motif de cet acte de désespoir.
Dans la matinée du Ier courant, un cadavre
du sexe masculin et déjà en putréfaction, a été
trouvé sur la côte, territoire de la commune
de Coxyde.
i >1111111
Nous apprenons de Paris, 30 juin, que M.
Firmin Rogiera remis M. legénéral Cavaignac
les lettres qui l'accréditent comme envoyé ex
traordinaire et ministre plénipotentiaire du roi
des Belges près la république française. Dans
celle entrevue, le chef du pouvoir exécutif a
témoigné les sentiments de la plus haute con
sidération et d'une sympathie très-vive pour la
Belgique indépendante. Il a rappelé en termes
affectueux, l'hospitalité que son père et lui
avaient reçue en ce pays une autre époque,
et il a protesté de son désir sincère de conso
lider le rapport de bon voisinage établis entre
les deux gouvernements.
IJn de nos plus honorables compatriotes,
M. Fréd. Basse, ancien fabricant, membre du
conseil provincial du Brabant, directeur de la
Société générale jusqu'en ces derniers temps, a
mis fin ses jours 11 a été trouvé mort ce ma
tin, dans son cabinet de travail. Des pertes de
famille qui l'avaient vivement affecté, jointes
des infirmités précoces, paraissent être la cause
de cet acte de désespoir.
Paris, 1er juillet.
Nous sommes heureux d'avoir réduire un
chiffre assez restreint le nombre des actes de sauvage
barbarie qui ont signalé la dernière insurrection.
Les différentes versions répandues sur certains de
ces actes ont dû nécessairement, en certains cas,
présenter comme multiples des faits qui, par bon
heur, n'ont été qu'isolés niais il n'en reste pas
moins avéré, par suite de l'instruction judiciaire,
que des vengeances atroces ont été exercées par les
insurgés contre certains hommesuniquement
parce que ceux-ci ne leur ont point prêté le con
cours qu'ils eu attendaient, ou ont trompé les espé
rances qu'ils avaient fondées sur leur défection.
C'est ainsi que les braves soldats de la garde mo
bile ont été plus particulièrement l'objet des odieuses
vengeances de quelques-uns des insurgés. Les con
spirateurs quand même, qui n'avaient proclamé la
République en février que pour avoir renverser
fangeuse et les herbes humides. On fit quelques perquisitions qui
n'eurent aucun résultat; et bientôt on cessa toute recherche cet
égard. J'avais essayé desavoir d'Eva Meredith s'il n'y avait pa9
quelques lettres écrire pour prévenir sa famille et celle de son
mari. J'espérais donc que, d'Angleterre du moins, il arriverait
quelques nouvelles qui décideraient de l'avenir de cette pauvi e fem
me; mais non, les jours succédèrent aux jours, et personne sur la
terre ne sembla savoir que la veuve de William Meredith vivait dans
un isolement complet au milieu d'un pauvre village. Plus tard,
pour essayer de rappeler Eva au seutiment de l'existence, j'avais
désiré qu'elle se levât. Le lendemain du jour où je donnai ce conseil,
je la trouvai debout, vêtue de noir c'était l'ombre de la belle Eva
Meredith. Ses cheveux étaient séparés en bandeau sur sou front
pâle. Elle était assise près d'une fenêtre et restait immobile comme
elle l'avait été dans son lit.
Ce fut ainsi que je passai en silence de longues soirées auprès
d'elle. Je prenais un livre par contenance. Chaque jour, eu l'abor
dant, je lui disais quelques paroles de pitié et de dévoument. Elle
me répondait par uu regard qui me disait merci puis nous demeu
rions sans parler. J'atteudais qu'une occasion se présentât pour
essayer d'échauger avec elle quelques peusées mais rua gaucherie
et mon respect pour son malheur ne savaient pas la faire naître ou
la laissaient passer. Je m'accoutumais peu peu cette absence ds
tout discours, ce recueillement, et puisqu'aurais-je dit L'impor
tant était qu'elle sût qu'elle u'était pas absolument seule dans ce
monde, et, tout obscur que fut l'appui qui lui restait, c'était quel-
qu'uu enfin. Je n'allais la voir [que pour lui dire par ma présence
«Je suis là. suite au prochain Ar°.)