a été prononcée, car ces sortes de petits discours de cir
constance ne peuvent que perdre la traduction.
Mynheer Comyn,
M y voor u aenbiedende dien ik tôt toile aen ont gild,
en ik meen liet te mogen zeggen aen geheel Ons
qemeente; want ongetuyffeld deelt iedereen in de vreugde
die uwe benoeming verwekt!
De netelachtige en bedroevende omstandigheden,
traerin ons land en byzonderlyk onze provincie zich 6e-
vinden, hebben de dringende noodzakelykheid doen gevoe-
len van bekwame en onafhanlielyke mannen met de 6e-
scherming van het algemeen welzyn te belasten mannen
die krachtdadig te werk gaen, en zich door geene heersch-
zvcht, door geene eigen baet laten bewegen; mannen van
praktyk die,,om zoo te zeggen, blindeling den viager in
de monde, waeraen ons vaderland lydt, zotiden kunnen
steken! XVant,ja, ons vaderland, envooral onze Vlaen-
deren lydenYlaenderen, dat voordezen de lusthof
van België was, en waer men thans van gebrek verkwynt!
Vlaenderen, die vroegere goudmyn van Europa, en waer
nu de tverkende volksklas met de doodverw op de lippen
langs de velden dooltl... Vlaenderen, eertyds het juweel
onzes vaderlands, en thans, ja, thans de martelplaets
onzer broedersl... Vlaenderen, waer men in gelukkiger
lyden met moed en vlyt arbeidde, en waer men thans ook
metgelatenheid gebrek en lionger lydt en met moed weet
te slerven!
Ja, op mannen die zulke plagen willen en kunnen
helpen verligten, moet men zynen keus laten vallen. Met
genoegen zien wy dat men byna overal in de verloopene
kiezingen op die gewigtige reden achl gegeven heeft.
Ja, Mynheer Comyn, uwe benoeming heeft ons ver-
heugd, omdat gy een mon van praktyk zyt; omdat gy
door uwen socialen toestand de behoeften van den land-
bouw en van de werkende volksklas beschouwd en begre-
pen hebt, en om datgy met den wil bezield zyt om dezelve
krachtdadiglylc te helpen bemiddelen
i> O kunt gy, door uwen invloed in den provincialen
raed, middelen doen doordragen om den koophandel, de
nyverheid en den landbouw, hoe weinig het wezen tnoge,
op te beuren, wy zullen nogmaels uwe benoeming toe-
juichen, by elke kiezing u met ons verlrouwen begun-
stigen, en telkens in voile vreugd uitroepen: Leve onze
provinciale raedsheer leve Mynheer comyn
Élection a Popeiiixgbe
d'un conseiller provincial.
Notre ville avait cette fois s'occuper de l'élection d'un
conseiller provincial, chargé de présenter et de soutenir
au chef-lieu de la province les projets conçus dans l'inté
rêt spécial du canton. Il s'agissait pour lui d'avoir l'as
semblée provinciale un défenseur de ses droits, un pro
moteur de tout ce qui pouvait être avantageux ou utile.
Les votes se sont réunis sur Mr l'avocat Vrambout, enfant
de Poperinghe, déjà honoré de la confiance de ses conci
toyens qui en avaient fait un conseiller communal et
généralement estimé par ses talents comme par son dé
vouement aux intérêts de la ville.
Ce choix n'a pour ainsi dire pas été contestéet ne
pouvait pas l'être en effet. Les deux seuls concurrents qui
se présentassent la pensée des électeurs se trouvaient
dans des considérations telles que ces derniers ne devaient
nécessairement considérer cette épreuve, que comme une
espèce de consultation de l'opinion publique l'égard de
deux honorables habitants de Poperinghe. Mais vrai
dire, cette épreuve ne regardait qu'un seul des deux con
currents. La candidature de M. Courtois, ancien secrétaire
un mendiant sur le bord d'une route, c'est du froid, c'est
de la faim qu'il souffre on lui fait l'aumône et on le re
garde sans chagrin, parce qu'il peut être secouru mais
celte malheureuse femme dont le cœur est brisé, le seul
secours lui donner serait de l'aimer... et personne n'est
près d'elle pour lui faire cette aumône-là
Ah milord, si vous saviez quel beau jeune homme elle
avait pour mari!... Vingt-trois ans peineune noble
figure, un front haut... comme le vôtre, intelligent et
fier, des yeux sd'un bleu foncéun peu rêveursun peu
tristes, j'ai su pourquoi... C'est qu'il aimait son père, son
pays, et qu'il devait rester exilé loin d'eux. Son sourire
était plein de bonté... Ah comme il aurait souri son
petit enfant, s'il avait assez vécu pour le voir Il l'aimait
même avant qu'il fût né il prenait plaisir regarder le
berceau qui attendait. Pauvre, pauvre jeune homme
je l'ai vu par une nuit d'orage, dans une forêt obscure,
étendu sur la terre mouillée, sans mouvement, sans vie,
ses vêtements couverts de boue, son front brisé par une
affreuse blessure, d'où le sang s'échappait encore par
torrents. J'ai vu... hélas j'ai vu William...
Vous avez été témoin de la mort de mon fils s'écria
lord JKysington, se levant comme un sceptre au milieu
de la régence, n'était en réalité qu'une illusion d'amis ou
de parens aveuglés par de partiales préoccupations elle
ne pouvait être sérieused'ailleurs vu 1 "âge avancé de
celui que l'on prétendait élire, sans réfléchir qu'aux
temps où nous vivons, il faut joindre la force et l'énergie
de l'âge mûr aux autres qualités désirables. Quant M.
le notaire Berten, qui n'a pas encore rempli de fonctions
administratives, mais que ses connaissances pratiques
rendent aptes s'y distinguer dès qu'il en sera pourv u,
le grand nombre de votes qui se sont portés sur lui dé
montre clairement qu'il est appelé devenir par les élec
tions prochaines, un des membres les plus utiles et les
plus influents dans le conseil communal. Plus connu et
par conséquent mieux apprécié qu'il n'a pu l'être jusqu'ici,
nous le verrons bien certainement justifier l'estime dont
il jouit déjà juste titre et obtenir l'universalité des suffra
ges de ses concitoyens par une conduite irréprochable,
la plus honorable probité et toute la capacité que nous
devons souhaiter dans les personnes chargées de surveil
ler les intérêts de notre ville. Si, avec toutes ces qualités
que nous aimons reconnaître en M. Félix Berten, il sait
modifier ses habitudes trop réservées, pour adopter des
manières plus communicatives et surtout plus libérales,
nous ne doutons pas que l'opinion générale ne confirme
notre opinion particulière son égard.
Un habitant de Poperinghe.
Le 13 Juillet 1848.
RÉSULTAT DES ÉLECTIONS PROVINCIALES.
t\rn\ d'iiirixche.
Inscrits 419. Votants 577.
Majorité absolue 189.
Ont été proclamés Suffrages.
M. Devrière, Etienne, propriétaire Bruges,
lequel a réuni263
M. Baron Mazeman de Couthove, conseiller sor
tant, lequel en a obtenu190
M. Cocsyn, Antoine, négociant Rousbrugge. 51
ca.VrONf de PASSrHEYDAELE.
Votants 190.
Suffrages.
M. Comyn, Louis-Donatien, docteur en médecine
Passchendaele98
Deneckere, Louis, propriétaire, Moorslede 93
Christiaen, Melchior, notaire, Passchendaele 88
Verlez, Bruno, notaire, Moorslede92
Le premier nommé a été proclamé.
Scrutin de bulloltage
Votants 75.
M. Deneckere, a été proclamé l'unanimité dessuffrages.
lAVI'OA DE ni SSIYEN.
Votants 207.
Suffrages.
M. Deneckere, Charles, bourgmestre Messines,
conseiller sortant, a été élu au premier tour du
scrutin, par11G
M. Glorie, agent d'affaires, Neuve-Église, a été élu
au ballottage.
canton de ayervicq.
MM. Vuylsteke, Jean-Baptiste, Gheluwe, et Van Els-
lande, Bernard bourgmestreWervicqconseillers
sortants, ont été réélus.
Si dans les cantons d'Ypres et celui de Wcrvicq, les
élections provinciales n'ont pas offert le spectacle d'une
lutte animéeen d'autres cantonson s'est agité outre
mesure et le combat s'est établi entre des préférences per
sonnelles.
des oreillers qui le soutenaientet fixant sur moi des
yeux si grands, si perçants, que je reculai effrayé mais,
malgré l'obscurité de la chambre, je crus apercevoir une
larme mouiller le bord des paupières du vieillard.
Milord, répondis-je, j'ai vu mourir votre fils, et j'ai
vu naître son enfant
Il y eut un instant de silence.
Lord J. Kysington me regardait fixement; enfin il fit
un mouvement, sa main tremblante chercha ma main, la
serra, puis ses doigts s'entr'ouvrirent, et il retomba sur
ses oreillers.
Assez, assez, monsieur je souffre, j'ai besoin de
repos. Laissez-moi seul.
Je m'inclinai et m'éloignai.
Avant que j'eusse quitté la chambre, lord J. Kysington
avait repris sa position habituelle, son silence et son im
mobilité.
Je ne vous dirai pas, mesdames, mes nombreuses et
respectueuses tentatives auprès de lord J. Kysington, les
indécisions, les anxiétés cachées de celui-ci, et comment
enfin son amour paternel, réveillé par les détails de
l'horrible catastrophecomment l'orgueil de sa race, ra
nimé par l'espoir de laisser un héritier de son nom, fini-
A Messines et Passchendaeleil y a eu des scrutins
de ballottage.
A Haringheles deux conseillers ont été nommés au
premier tour de scrutinmais cette élection peut être
assimilé au tripotage le plus dégoûtant qui ait jamais
affligé les yeux d'un honnête homme. Nous croyons
même que s'il fallait fouiller au fond des intrigues qui
ont remué ce canton avant le 12 Juillet, on pourrait
peut-être y trouver des preuves de corruption électorale.
Un des conseillers nommésdans ses efforts pour être
élua fait preuve d'assez peu de délicatesse quant aux
moyens qu il a employés, pour qu'on puisse se permettre un
soupçon d idée que la victoire décidée qu'il a obtenue
a été duc des arguments que la morale réprouve.
Quoiqu il en soit, il est nommé et nous souhaitons que le
canton de Haringhe ne se répente jamais du choix qu'il a
fait.
A Passchendaele, c'est M. Deneckere, membre sortant,
et M. le docteur Comyn, qui ont été élus, nous applaudis
sons surtout cette dernière nomination, car le choix
qu'on a fait, porte sur un homme capable et indépendant
et qui s'est déjà fait remarquer par une œuvre utile en
créant pour ainsi dire le Coinice agricole du canton de
Passchendaele.
drioe8.
1015 votants. Majorité absolue 508.
Au premier tour de scrutin ont été élus
1° M. le baron Charles de Pecsteen-de Lamprcel qui a
obtenu. 752 voix.
2° M. Charles Jooris-Borre700
3° M. le vicomte Ch. de Croescr de Berges. 630
4° M. Louis Delescluzc537
Un scrutin de ballottage pour les 5 places restantes a eu
lieu 4 heures de l'après-midi, entre:
MM. Vande Walle-Vermeulen, qui avait réuni 491 suffr.
Rocls, Florimond503
Ilatse, François422
Julien, Alexandre413
Van Ledc, Charles475
Dujardin, Auguste480 a
De Tilleghem-de Man286
De Ridder-Dujardin246
De Thibault de Boesinghe208
Goupy de Beauvolers202
Ont été élus
MM. Vande Walle462 voix.
Dujardin, Auguste421
Rocls, Florimond380
Van Lede, Charles438
Julien, Alexandre375
canton de LllisrELLES.
Nombre de votants, 218. Majorité absolue, 110.
Au premier tour de scrutin, personne n'ayant obtenu
la majoritéil a été procédé un scrutin de ballottage
entre les suivants, savoir:
MM. Van Sieleghcm-Questiernotaire Bruges, qui a
obtenu123 voix.
Bousson, notaire Oudenbourg 112
Heyvaert, notaire et bourgmestre Ghis-
telles103
Perlau-Vanderheyden, prop. Bruges 85
En conséquence, M. Van Sieleghem-Questier'et Bous-
son ont été proclamés membres du conseil provincial.
ËITÉIUEUH.
FRANCE. Paris12 Juillet. Un individu re
vêtu de l'uniforme de la garde nationale, caporal dans la
12e légion ayant été saisi sur une barricade par la garde
mobileallait être fusillé lorsqu'il aperçut M. Gairard
préfet des études du collège Sainte-Barbe. S'adressant
aussitôt M. Gairard, il lui rappela que lui, M. Gairard,
lui avait souvent manifesté de la bienveillance, et le sup-
plia d'intervenir en sa faveur, M. Gairard, en effet, joignit
ses instances aux prières de ce misérable mais il avait
rent par triompher d'un amer retentissement. Trois mois
après la scène que je viens de raconter, j'étais sur le seuil
de la maison de Montpellier attendre Eva Meredith et
son filsrappelés dans leur famille pour y prendre tous
leurs droits. Ce fut un beau jour pour moi.
Lady Mary, qui, en femme maîtresse d'elle-même, avait
dissimulé sa joie lorsque des dissentions de famille avaient
fait de son fils le futur héritier de son frèredissimula
mieux encore ses regrets et sa colère quand Eva Meredith,
ou plutôt Eva Kysington, se réconcilia avec son beau-
père. Le front de marbre de Lady Mary resta impassible
mais que de mauvaises passious devaient gonfler son
cœur sous ce calme apparent
J'étais donc sur le seuil de la porte quand la voiture
d'Eva Meredith (je continuerai lui donner ce nom) en
tra dans la cour de l'hôtel. Eva me tendit vivement la
main, u Merci, merci, mon ami murmura-t-elle. Elle
essuya les larmes qui tremblaient dans ses yeuxet
prenant par la main son enfant, un enfant de trois ans,
beau comme un ange, elle entra dans sa nouvelle demeure.
J'ai peur, me dit-elle. C'était toujours cette faible
femmebrisée par le malheur, pâle, triste et belle, qui
ne croyait guère aux espérances de la terre, et qui n avait