FOIRE D'ÏPRES. frappé mortellement plusieurs gardes mobiles, et l'irrita tion était telle qu'il fut passé par les armes. On examina ses papiers, et on trouva une note ainsi conçue A fu siller M***, mon capitaine, M.*** et M. Gairard. Nous avons dit déjà que M. Sibour, évêquede Digne paraissait devoir èlreappelé l'archevêché de Paris. Tous les journaux présentent cette nomination comme a peu près certaine. Mgr. Sibour (Augustin-Dominique), né Saint-Paul- Trois-Châteaux (Drôme), le 4 avril 1702. nommé évêque le 30 septembre 1839. fut sacré le 24 février. Il était chanoine Nimcs et prédicateur distingué. Ilestauteurde plusieurs ouvragesentr'autresd'un livre récent sur les institutions civiles et politiques des temps modernes. Ce livre, écrit avec une retenue d'idées de langage, bien rare de nos joursconcilie admirablement les droits des évé- ques et la dignité des curés et des desservants. Le général Cavaignac a fait annoncer immédiatement au prélat le choix qui l'appelait une place devenue vacante par un martyre. Ce choix sera applaudi par tous les amis de l'église. On lit dans le Nouvelliste de Marseille: Des voyageurs arrivés ce matin, 8 juillet, de Toulon, nous assurent que cinq cent Voraces venaient d'y arriver, et qu'une autre troupe tout aussi nombreuse était encore attendue dans cette ville au grand effroi de la population. Ces nouveaux venus sont parfaitement organisés, ils obéis sent des officiers qu'ils choisissent parmi eux, et mar chent militairement précédés de clairons et de tambours. Ces bandes ajoutés aux nombreux touristes politiques que Toulon avait déjà reçu, deviennent un embarras d'autant plus sérieux, que la ville ne compte qu'une garnison bien insuffisante, et que l'attitude des ouvriers de la marine, sans être positivement hostileest loin d'être rassurante pour l'ordre. Les choses en sont au point que l'autorité évidemment compriméehésite prendre les mesures nécessaires dont elle ne pourrait peut-être pas assurer l'exécution. Les manufacturiers de Rouen ont rouvert leurs ate liers en offrant leurs ouvriers un salaire de 2 3 fr. 50 c., et leurs ouvrières un salaire de fr. 1 2b c quelques ouvriers n'ayant pas adhéré ces conditions le préfet de Rouen vient de prendre un arrêté portant que les salaires étant suffisants, ceux qui les refuseront seront payés des ateliers communaux. On a reçu hier, Paris, des nouvelles d'Alger assez importantes. Au moment du départ du paquebot qui les a apportéesdes bataillons viennent d'être expédiés en toute hâte Bougieque les Kabyles en pleine révolte menaçaient. On annonçait qu'un assez grand nombre d'Européens, surpris l'improviste, avaient été massacrés dans les environs de Bougie que les Kabyles étaient sur le point de se jeter sur la ville et que la garnison était insuffisante pour contenir la population indigène. On ne doutait point d'ailleurs Alger que le renfort expédié ne dût arriver temps. Il est espérer, en outre, qu'il y a au moins quelque exagération dans ces nouvelles. Il est aujourd'hui positif qne la question d'une chambre unique réunit la majorité dans les bureaux de l'assemblée. On assure que des interpellations auront lieu de main propos de la suspension du Représentant du peuple. On veut demander que l'assemblée autorise des poursuites contre M. P.-J. Proudhon. Grégoire a été arrêté Quiévrain (Belgique), et ramené la frontière française, après avoir été escorté jusqu'à Bruxelles. On nous assure que M. Ernest Grégoire a vainement excipé de sa qualité de chargé de mission du gouverne ment français, et qu'il ne lui a pas été permis de com muniquer avec l'envoyé de France en Belgique. Si le fait est vraiil est grave maisd'un autre côté M. Ernest Grégoire a été, il y a quelques années, traduit en justice, en Belgique, comme chef d'une conspiration orangiste. Convenait-il en ce cas de lui donner une mis sion dans ce pays? Pour empêcher la nomination de certains préten dons la présidence de la républiqueil est question d'introduire dans la constitution un article qui imposerait a îx candidats les conditions de domicile qui avaient été imposées aux membres du conseil des Cinq-cents et du de certitude que pour les choses du ciel. Je marchais côté d'elle, et taudis que, toujours en deuil, elle montait les premières marches de l'escalier, sa douce figure mouillée de larmes, sa taille mince et faible penchée vers la rampe, son bras tendu attirant elle l'enfant qui mar chait plus lentement qu'elle encore: lady Mary et son fds parurent sur le haut de l'escalier. Lady Mary portait une robe de velours brun, de beaux bracelets entouraient ses bras, une légère chaîne d'or ceignait son front, digne en effet d un diadème. Elle marchait d'un pas assuré, la tête hautele regard plein de fierté. Ce fut ainsi que ces deux mères se virent pour la première fois. Soyez la bienvenue, madame, dit lady Mary en sa luant Eva Meredith. Eva essaya de sourire et répondit quelques paroles affectueuses. Comment aurait-elle deviné la haine, elle qui ne savait qu'aimer? Nous nous dirigeâmes vers le cabinet de lord J. Kysington. M1"*1 Meredith, se soutenant peineentra la premièrefit quelques paset s'age nouilla près du fauteuil de son beau-père. Elle prit son enfant dans ses deux bras, et, le mettant sur les genoux de lord J. Kysington Voilà son fils s'éeria-t-elle. conseil des Anciens par la constitution de Tan III. Ainsi, nul ne pourrait être président s'il n'avait été domicilié sur le territoire français pendant dix ans au moins avant l'élection. M. le général Cavâignac occupe en ce moment l'hôtel rue de Varennesdépendant de la succession de madame Adélaïde, et précédemment occupé par M. Thorn. Deux neveux de M. le commandant Constantin viennent d'être mis en état d'arrestationen vertu de deux mandats d'amener décernés par M. le colonel Ber trand président de la commission d enquête sur les évé- nemens de juin. Ces deux jeunes gens habitaient comme leur onclela partie du quartier Saint-Antoine où l'in surrection a déployé toutes ses forces. Nous nous abstien drons de reproduire tous les on dit qui circulent sur ces prévenus, l'instruction judiciaire fera connaître la vérité. Le Journal des Débats flétrissait ce matin le col portage infâme de calomnies qui se pratique publiquement dans Paris. Voici un autre genre de faits qui, si je ne me trompene méritent pas moins d'être signalés la sur veillance de l'autorité. Tous les jours et toute heure des misérables propagent impunément l'intimidation et une sorte de terreur, en annonçant qu'ils recommenceront bientôtet cela se fait surtout dans les quartiers qui ont été le théâtre de leurs crimes. Je ne suis pas de ceux qui demandent des vengeances; mais quand la loi punit toute menace de mort contre les individus, peut-elle se montrer indulgente envers ceux qui, déjà couverts du sang de nos meilleurs citoyensmenacent encore notre société tout entière du pillage, du meurtre et de l'incendie? Les bureaux de l'assemblée s'occuperont demain des trois projets présentés hier sur les cautionnements, la police de la presse et les clubs. On croit, propos du cautionnement, que les chiffres posés par le projet de loi seront maintenus mais que le versement pourra avoir lieu indifféremment en rente, en bons du trésor ou en numéraire. Un ordre du jour du général Lamoricière, ministre de la guerre, casse le bataillon du 18" régiment qui pen dant l'insurrection a rendu ses armes sur la place des Vosges, et un autre ordre du jour du commandant en chef des gardes nationales de la Seineadmoneste un colonelprévenu de négligence dans l'exercice de ses fonctions. Ces deux actes, d'une justice rigoureuse peut-être, mais incontestablement nécessaire, ont produit une vive sen sation dans Paris. Travaux parlementaires. L'assemblée nationale s'est formée hier soirquatre heures en comité secretpour régler sa comptabilité intérieure. Le chiffre du budget a été fixé la somme de 6 millions 224,217 fr. pour les huit mois de Tannée 1848. Dans ce chiffre figure l'indemnité de 23 fr. allouée aux représentants, et se montant 5 millions 400,000 fr. les autres dépenses ne s'élèvent donc qu'à 824,217 fr. Le budget de la chambre des députés, en 1847, était de 78(5,599 fr. La buvette a été définitivement supprimée. La propo sition d'un buffet payant a été également rejetée. L'assemblée a décidé que l'indemnité de 25 francs con tinuerait être payée aux représentans retenus chez eux par maladie ou éloignés de la chambre par congés régu lièrement obtenus. Enfin l'assemblée a décidé que les 25 francs d'indem nité ne pourrait être l'objet d'aucune opposition de la part des tiers. Instruction du complot. Les commissions militaires dont nous avons annoncé la nomination dans notre numéro d'aujourd'hui n'entreront en fonctions que demain ou après-demain. A chaque instant il arrive M. le colonel Bertrand, président de la commission de centralisation, un nombre considérable de pièces, de certificats et d'actes de toutes sortes que les inculpés ou leurs familles se procurent pour expliquer les circonstances dans lesquelles les détenus ont été arrêtés ou pour les justifier des faits qui leur sont imputés. On évalue près de 400,000 le nombre des pièces qui consti tuent tous les dossiers qui seront soumis l'approbation des commissions militaires. On sait que ces commissions ne doivent pas procéder Puis la pauvre femme pleura et se tut. Lord J. Kysington regarda longtemps l'enfant. A me sure qu'il reconnaissait les traits du fils qu'il avait perdu, son regard devenait humide et affectueux. Un moment arriva où, oubliant son âge, la marche du temps, les mal heurs éprouvés, il se crut revenu aux jours heureux où il serrait son fils encore enfant sur son cœur. William William murmura-t-il ma fille ajouta- t-il en tendant la main Eva Meredith. Mes yeux se remplirent de larmes. Eva avait une fa mille, un protecteur, une fortune j'étais heureux, et c'est peut-être pourquoi je pleurais. L'enfantpaisiblement resté sur les genoux de son grand-père, n'avait témoigné ni plaisir ni crainte. Veux-tu m'aimer? lui dit le vieillard. L'enfant leva la tète, mais ne répondit pas. M'entends-tu? je serai ton père. Je serai ton père répéta doucement l'enfant. Excusez-le, dit sa mère, il a toujours été seul, il est bien petit encore, tout ce monde l'intimide; plus tard, milord, il comprendra mieux vos douces paroles. Mais je regardais l'enfant, je l'examinais en silence, je me rappelais mes sinistres craintes. Ilélas ces craintes se débats contradictoirescomme le feraient des tribunaux chargés de juger des prévenusmais statuer administra- tirement, d'après les documents que les instructions sommaires déjà faites ont pu réunir dans rhaque dossier. Tous les rapporteurs qui avaient établi leur siege au palais des Tuileries se sont transportés aux forts de Montrougcde Vannes et d Ivryou concun mmcnl avec MM. Lacaille et Pugetils ont procédé l'interroga toire de ceux des insurgés qui n avaient pas encore subi cette première formalité. Le nombre des individus inter rogés dans les journées de dimanche et de lundi peut s'élever plus de mille. Les magistrats apportent dans leurs fonctions la plus grande célérité, et tout fait espérer que dans la journée d'après-demain tous les détenus au ront comparu devant l'un de MM. les rapporteurs. Quelques nouvelles arrestations ont encore été faites aujourd'huimais elles sont moins nombreuses que dans les journées précédentes. (Gazette des Tribunaux.) Les Bourgmestre et Échevins de la ville d'Ypres infor ment le public que la Foire du Tnindag, sur les Malles commencera le Samedi, 5 Août 1848, et finira le Mercredi, 10 du dit mois. Les marchands gui désirent s'y placer sont invités de s'adresser par écrit et franc de port la régence. Les places seront distribuées le Vendredi4 Août, 9 heures du matin. Fuit la Régence de la ville d'Ypres, le 7 Juillet 1848. les bourgmestre et échevins, Par ordonnance: B. Vainlcrstlchcle. le secrétaire, Jf. De Codt. Mirché d'ïpres, du 15 Juillet. Une légère hausse de 20 centimes l'hectolitre s'est manifestée sur les prix du froment au marché de ce jour. 583 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 14-40 16 fr.; en moyenne fi-. 15-20. Aucun changement n'est survenu dans les prix du seigle, qui s'est vendu de fr. 9-20 10 fr.; prix moyen fr. 9-00 l'hectolitre; 50 hectolitres ont été exposés en vente. Douze hectolitres d'avoine seulement ont été présentés en vente. Les prix ont varié de fr. 7-12 fr. 8-36 prix moyen, fr. 7-74; différence avec le prix moyen du marché précédent, 74 centimes. Le prix moyen des fèves a monté de 24 centimes l'hectolitre. 37 hectolitres ont été vendus fr 11-04 1 hec tolitre. Les prix des pommes de terre de la récolte de cette année ont sensiblement baissé. 2,500 kilogrammes se sont vendus raison de fr 0-50 les 100 kilogrammes. Le prix moyen au marché précédent était de 8 fr. les 100 kilogrammes. Le beurre frais, s'est vendu au prix moyen de fr. 1-40 le kilogr. La viande de vache 1-00 idem bœuf, veau, mouton et porc, 1-10. Le pain, 17 1/2 c. État-civil d'I'prem, du 9 Juillet au 15 inclus. Naissances Sexe masculin 4. Sexe féminin 3. Total 7. Un mort-né du sexe féminin. Mariages. Néant. Décès. Noyé, Anne-Cathérineâgée de 07 ans, journalièreveuve de Pierre Vandermeerscli et de Fran çois DescampsS1 Jacques-lez-Ypres.Trachet, Marie- Apoline, âgée de 26 ans, domestique, célibataire, rue du Lombard. D'Hont, Léonâgé de 22 ans, saldatau 10e rég' de ligne, rue des Bouchers.DeryIsabelle-Thé rèse âgée de 41 ansdcutellièrc, épouse de Pierre Ver- meulen, rue de Menin. Mestdagh, Anne-Colette, âgée de 60 ans, journalière, épouse de Louis Lap, rue de Kau- wekind. Delacroix, Marie, âgée de 84 ans, sans pro fession célibatairerue de Kauwekind. liailleul Eugénie-Coletteâgée de 27 ans, dentellière, épouse de Joseph Leroy, rue au Beurre. Enfants au-dessous de 7 ans. Sexe masculin 2. féminin 2. Total 4. changèrent en certitude l'horrible saisissement éprouvé par Eva Meredith pendant sa grossesse avait eu des suites funestes pour son enfant, et une mère seule, dans sa jeu nesse, son amour et son inexpérience, avait pu si long temps ignorer son malheur. En même temps que moi et comme moi, lady Mary regardait l'enfant. Je n'oublierai de ma vie l'expression de sa physionomie elle était debout, son regard perçant était arrêté sur le petit William et semblait pénétrer jusqu'au cœur de l'en fant. A mesure qu elle regardait, ses yeux dardaient des éelairs, sa bouche s'entrouvrait comme pour sourire, sa respiration était courte et oppressée, comme lorsque Ton attend une grande joie. Elle regardait, regardait... Il y avait sur son visage espoir, doute, attente... Enfin sa haine fut clairvoyanteun cri de triomphe intérieur s'échappa de son cœur, mais ne dépassa pas ses lèvres. Elle se re dressa, laissa tomber un regard de dédain sur Eva, son ennemie vaincue, et redevint impassible. Lord J. Kysington, fatigué des émotions de la journée, nous renvoya de son cabinet. Il resta seul toute la soirée. La suite au prochain

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3