LE JOURNAL DAPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 751 8e innée. Jeudi. 20 Juillet 1848. Vires acquirit eundo. AVIS. Les conditions d'a bonnement sont modifiées par suite de l'abolition «lu timbre. Voir en tète «lu journal pour le prix et les conditions «1e l'a bonnement et «les annonces. INTÉRIEUR. L.c Mé«lcciii «lu village. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. PnoviNCES, 4 francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPKES, le 19 Jiiuet. La Belgique aura cette année son congrès agricole cen tral ce sera un grand événement dans les annales de notre agriculture. A voir le programme de la commission et sa circulaire, on reconnaît qu'elle a pris sa mission au sérieuxet que les hommes qui la composent compren nent l'influence immense que l'institution d'un congrès agricole belge peut exercer en faveur du progrès. Il faut que, dès présent, tous ceux qui se proposent d'y pren dre part étudient, chacun dans sa spécialité, celles des questions soumettre au congrès qui rentrent le plus spécialement dans le cercle de leurs études et de leurs connaissances. Il parait difficile que, pendant une session de quelques jours, toutes les questions soient l'objet d'une discussion approfondie dans les sections d'abord, puis en séance générale mais on peut traiter fond les plus ur gentes et renvoyer les autres une prochaine session on peut surtout 11e pas les laisser sommeiller complète ment, en conservant comme une sorte de députatioii per manente une commission d'organisation du congrès, chargée de poursuivre auprès du gouvernement la réali sation des vœux émis par cette assemblée, et de recevoir les communications que des membres du congrès pour ront lui adresser ce sujet dans l'intervalle des sessions. Le gouvernement a pris une mesure dont tous les amis de l'agriculture comprendront la portée, en prenant l'ini tiative d'un congrès agricole belge, en centralisant ainsi les efforts des comices et des sociétés d'agriculture de tout le royaume, en les mettant en contact par leurs dé légués avec les agronomes les plus éininents des pays qui touchent la Belgique. C'est maintenant aux agricul teurs et agronomes dontgrâce au cielnotre pays est richement doté, faire que l'institution du congrès porte ses fruits. Pour cela, il faut en premier lieu que ceux qui se sentent les plus capables, mettant de côté toute fausse modestie, sollicitent de leurs comices l'honneur de les représenter comme délégués au congrès puis, ils doivent profiter du temps qui leur reste, pour se tenir en mesure d'y figurer avec distinction, en y apportant la plus forte somme possible de faits et de notions capables d'éclairer le congrès, et de donner aux vœux qu'il sera appelé formuler, tout le poids, toute l'autorité nécessaire pour réagir utilement et promptement sur les décisions du gouvernement. Que de sourires de dédain nous auraient été prodigués il y a seulement quelques années, si nous avions prédit qu'en 1848 la Belgiqne aurait un congrès agricole, insti tué par son gouvernement, réunissant en une seule assem blée l'élite de ses agronomes, de ses savants, des étran gers de distinction dans les diverses branches de l'agri culture Ce qui eût semblé ridicule cette époque semble aujourd'huinon-seulement utile et opportunmais né cessaire. Les choses en sont venues au point que personne ne songe plus nier l'urgente nécessité de donner l'agri culture, dans la distribution des marques d'intérêt et de sollicitude du pouvoir, une part en rapport avec la somme des services que rend au pays l'industrie agricole. Et en effet, il faudrait être aveugle pour ne pas voir, dans les conjonctures actuelles, la différence si tranchée qui dis tingue cette industrie de toutes les autres, la force de ré sistance que sa constitutionrobuste comme celle des hommes qui l'exercent, lui donne pour soutenir sans catastrophe les crises sous lesquelles succombe l'industrie manufacturière. Les discussions du congrès agricole ren dront cette grande vérité encore plus évidente car les hommes qui viendront y prendre part pourront y délibé rer librement, sans préoccupations fâcheuses sur le sort de l'agriculture dont la prospérité, qu'il s'agit seulement de développer et d'accroître, n'est pas et ne peut pas être sérieusement compromise. Réunissez en congrès tous les banquiers, négociants et industriels, non pas seulement de la Belgique, mais de toute l'Europeet dites s'il s'en trouvera beaucoup qui puissent apporter aux séances d'une telle assemblée un esprit complètement dégagé du trouble et des sombres préoccupations causées par la décadence préparée de lon gue main, des affaires de banque, de commerce et d'in dustrie manufacturière. Ce simple contraste doit suffire pour mettre en relief la supériorité de l'agriculture sur les autres branches du travail humain elle n'enfante point, la vérité, d'énor mes accumulations de richesses dans quelques mains; elle ne mène l'aisance que par un travail persévérant mais c'est précisément par là qu'elle est la base de la moralité connue de la prospérité des nations. Cette vérité ressortira plus brillante encore des discussions de notre premier congrès agricole. OUVERTURE OU CONSEIL PROVINCIAL de la l'laxdbe «mtldeatale. A dix heures et demie du matin, M. le Gouverneur en tre dans la salle et monte au bureau. Il prononce le dis cours d'ouverture et déclare la session ouverte au nom du Roi. M. Surmont, bourgmestre de Lichtervelde, est désigné pour être président d'âge, et MM. De Muclenaerc et Bethune sont appelés exercer les fonctions de secrétai res provisoires. On procède la vérification des pouvoirs: une seule élection est contestée, et la commission, au rapport de laquelle elle a été envoyée, demande qu'elle soit soumise un examen approfondi. Il est donné lecture d'une requête adressée au Conseil, par laquelle des électeurs contestent M. Gocthals le droit de siéger au Conseil provincial, se fondant sur l'art. 40 de la loi provinciale, la loi sur les incompatibilités et celle sur la comptabilité, et en alléguant que M. Gocthals est agent comptable de l'état puisqu'il est agent de la banque de Bruges, concurremment avec M. Van Zuylen. On propose de faire examiner cette pétition par une commission nommée par le bureau provisoire. Mais l'as semblée pour en finiradjoint deux membres choisis par elle, la commission tirée au sort et chargée de la vérifi cation des pouvoirs des membres de l'arrondissement ju diciaire de Courtrai. Elle est composée de MM. Pecsteen de Lamprcel, Jooris-BorreErnest McrghelynckServais Conryn et Bernard VanElslande. La réclamation relative l'incapacité de M. Goethals est renvoyée également son examen. Le Conseil choisit son bureau définitif composé de MM. Pecsteen de Lampreel, président, Aimé De Knuydt, vice- président, et MM. TydgatetOpsomcr,secrétaires, etaprès la formation des commissions permanentes, le président lève la séance 3 heures et demie. L'assemblée générale de l'Association agricole de l'ar rondissement d'Ypres a nommé, dans sa séance du 15 Juillet dernier, membres du comité pour les cantons de Haringhe et de Messines Louis Mostaeut, conseiller communal et cultivateur Watou. Jacques Alexandeb, cultivateur Haringhe. Jacques Neuville, cultivateur Proven. Philippe Boedt, cultivateur et brasseur Warnéton. De Bailleul, échevin et cultivateur Messines. Louis Goemaere, cultivateur Wytschaete. Pierre Coppln, cultivateur Wytschaete. L'assemblée a décidé en outre qu'une exposition aura lieu Ypres, au local des Halles, dans le courant du mois de Septembre prochain et, après une inûre discussion, elle a adopté un règlement concernant cet objet nous le publierons dans un de nos prochains numéros. L'association fraternelle et philantropique des A nciens Frères d'armes de l'empire Français, établie Ypres, a (suite.) Le lendemain, après une nuit agitée, quand je descen dis chez lord J. Kysington, toute sa famille était déjà réunie autour de lui lady Mary tenait le petit William sur ses genoux c'était le tigre qui tenait sa proie. Le bel enfantdisait-elleregardez milord ces soyeux cheveux blondscomme le soleil les rend bril lants Mais, chère Eva, est-ce que que votre fils est tou jours aussi taciturne? Il n'a pas le mouvement, la gaité de son âge. 11 est toujours triste, répondit M™* Meredith Hélas près de moi, il ne pouvait apprendre rire. Nous tâcherons de l'amuser, de l'égayer, reprit lady Mary. Allons, cher enfant, embrasse ton grand-père; tends-lui les bras et dis-lui que tu l'aimes. William ne bougea pas. Ne sais-tu pas comment on embrasse? Harry, mon ami, embrassez votre oncle, et donnez un bon exemple votre cousin. Harry s'élança sur les genoux de lord J. Kysington, lui passa les deux bras autour du cou, et dit Je vous aime, mon oncle! A votre tour, mon cher William, reprit lady Mary. William resta immobile, sans même lever les yeux vers son grand-père. Une larme roula sur les joues d'Eva Meredith. C'est nia faute, dit-elle, j'ai mal élevé mon enfant Et ayant pris William sur ses genoux, les pleurs qui s'étaient échappées de ses yeux tombèrent sur le front de son fils il ne les sentit pas et s'endormit sur le cœur oppressé de sa mère. Tâchez, dit lord J. Kysington sa belle-fille, que William devienne moins sauvage. Je tâcherai, répondit Eva avec ce ton d'enfant sou mis que je lui connaissais depuis longtemps, je tâcherai, et peut-être réussirai-je, si lady Mary veut avec bonté me dire ce qu'elle a fait pour rendre son fils si heureux et si gai. Puis la mère désolée regarda Harry, qui jouait près du fauteuil de lord J. Kysington, et son regard retomba sur son fils endormi. Il a souffert même avant de naître, murmura-t-elle nous avons tous deux été bien malheureux mais je vais essayer de ne plus pleurer pour que William soit gai comme les autres enfants. Deux jours s'écoulèrent, deux jours pénibles, pleins de troubles cachés, pleins d'une morne inquiétude. Le front de lord J. Kysington était soucieux, son regard par mo ments m'interrogeait. Je détournais les yeux pour éviter de répondre. Le matin du troisième jour, lady Mary entra avec des jouets de toute sorte qu'elle apportait aux deux enfants. Harry s'empara d'un sabre et courut par la chambre en poussant mille cris de joie. William resta immobile, te nant dans ses petites mains les jouets qu'on lui donnait, mais il n'essaya pas d'en faire usage; il ne les regarda même pas. Tenez, milord, dit lady Mary son frère, prenez ce livre de gravures et donnez-le votre petit-fils, peut-être son attention sera-t-elle éveillée par les peintures qui s'y trouvent. Puis elle conduisit William auprès de lord J. Kysing ton. L'enfant se laissa faire, marcha, s'arrêta, et resta

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