Ces explications je m'empresse de les fournir.
Vous avez été complètement induit en erreur par votre
correspondant.
Les deux morts n'ont été enterrés ni avec éclat ni avec
pompe.
Il est d'usage lorsque nous avons le malheur de perdre
un de nos enfants, de désignerpour suivre le cortège funè
bre, une section d'élèves de la classe laquelle appartenait
le défunt. Cet usageest toujours suivi. Pour ne citer qu'un
exempte qui servira de réfutationun fait non fondé,
que votre correspondant affirme également être vrai, plus
de 30 élèves conduits par M. le directeur de l'école ont as
sisté l'enterrement de M. Ed. Lammerand, et je crois
devoir faire remarquer que ce jeune homme n'était ce
pendant ni élève ni professeur de l'établissement. A la de
mande de M. le vicaire Bossaerl, professeur de doctrine
chrétienne, M. Lammerand enseignait le catéchisme une
fraction d'élèves de l'école dominicale.
Dans la circonstance dont parle votre correspondant
on a cru devoir déroger d'autant moins cet usage
constant que la vue d'une mère en larmes et de deux cer
cueils renfermant les dépouilles des enfants, victimes de
leur imprudencea paru pouvoir faire sur leurs cama
rades qui le jour même de l'accident avaient pris part aux
études et aux jeux des deux malheureux morts si jeunes
une impression salutaire et peut-être assez forte pour pré
venir des malheurs semblables ceux que nous avons
déplorer. Afin de mieux atteindre ce but, M. le professeur
de doctrine chrétienne a même été prié d'ajouter l'allo
cution qu il adresse tous les dimanches nos élèves,
quelques mots concernant le triste événement qui avait eu
lieu la veille.
Il est vrai que le nombre des élèves qui suivaient le
cortège était plus considérable le 48, qu'à l'ordinaire; il
était doublé, car on enterrait deux enfants qui avaient
fait partie de deux cours différents. Je crois pouvoir
ajouter que ces deux pauvres enfants avaient été présents
samedi dernier toutes les leçons de l'école du jourque
l'un d'eux était trop jeune pour fréquenter celle du soir,
que l aîné avait, la demande de ses parents, obtenu une
dispense, que l'événement doit uvoir eu lieu durant la
classe du soir et que d'ailleurs il serait absurde de rendre
l établissement et MAI. les professeurs responsables des
fautes et imprudences commises en-dehors des heures de
classe par les 600 enfants inscrits sur les listes de l'école
primaire communale gratuite.
Mais, dit votre correspondant les deui morts ont été
enterrésmusique en tète. Cette assertion est encore
fuusse;.aucun corps de musique n'a accompagné le cor
tège, aucune note n'a été jouée ni avant, ni pendant, ni
après l'enterrement, ni son occasion.
Le 48, il est vrai, les Frères d'armes île l'empire Fran
çais ont accompagné sa dernière demeure un membre
de cette société. Mats ce fait ne pouvait induire votre
correspondant en erreur, caria musique du corps des
sapeurs-pompiers en tenue, et non celle de l'école marchait
en tête de ce cortège, la cérémonie religieuse était célébrée
l'église S' Martin, enfin d'anciens et respectables sol
dats de l'empire et non de jeunes enfants accompagnaient
le cercueil. En admettant même que l'erreur fut possible,
que peut-on penser d'un homme qui lance de graves ac
cusations contre un établissement utile sans s'assurer de
l'existence des fuits sur lesquels ces accusations sont ba
sées? Et si, uu contraire, l'erreur était impossible, si
jamais elle n'a exislée, que doit-on conclure de la lettre
de votre correspondant?Je laisse au public le soin de
répondre.
aux paroles qu'on lui disaitil obéissait du moins la
main qui le conduisait. Dans cette nature privée de toute
lumière, il ne restait qu'un instinct: il connaissait sa
mère, il l'aimait même. 11 se plaisait s'appuyer sur ses
genoux, sur son épaule il l'embrassait. Quand je le tenais
longtemps éloigné d'elle, une sorte d'anxiété de mouve
ment se manifestait en lui. Je le ramenais près de sa mère,
il ne montrait aucune joie seulement il devenait tran
quille. Cette tendresse, cette faible lueur du cœur de
William, c'était la vie d'Eva. C'est là qu'elle avait trouvé
la force d'essayer, d'espérer, d'attendre. Si ses paroles
n'étaient pas comprisesses baisers du moins l'étaient
Que de fois elle prit entre ses mains la tête de son lils et
baisa, baisa longtemps le front de William, comme si elle
eût espéré que son amour embraserait cette âme muette
et glacée Que de fois elle attendit un miracle en serrant
son fils dans ses bras, en mettant le cœur tranquille de
William sur son cœur brûlant
Souvent elle s'oubliait le soir dans l'église du village.
(Eva Meredith était d'une famille catholique.) A genoux
sur la pierre devant l'hôtel de la Vierge, la statue de
marbre de Marie tenant son enfant dans ses braselle
disait 0 vierge mon lils est inanimé comme cette
Je m'étais dispensé jusqu'ici de répondre aux accusa
tions dirigées par votre journal ou ses correspondants
contre l'administration dont j'ai l honneur de faire partie,
mais dans les circonstances actuelles, j'ai cru devoir
dévier de cette règle, tant dans l'intérêt de notre école
primaire, que pour dévoiler les tendances de certains
hommes qui ont recours même au mensonge pour jeter le
blâme sur ceux de leurs concitoyens qu'ils semblent haïr
profondément.
Dans l'intérêt de la vérité et de la justice, je vous prie
de vouloir bien insérer dans votre prochain n° les explica
tions qui précèdent et que votre correspondant a lui-même
jugées nécessaires.
J'ai, Monsieur l'éditeur, l'honneur de vous saluer,
alph. v.iv'iikv pekhebooh,
échevin chargé de la surveillance de
l'instruction primaire.
RÈGLEMENT pour L'EXPOSITION AGRICOLE
on ai r* mci a 1pres,
dans i.f. rOI raat ri MAIS »e septembre 1848.
Art. 4\ Une exposition des produits de l'agriculture
aura lieu Ypres, dans le courant du mois de Septembre
prochain, l'effet de désigner les objets dignes d'être ad
mis l'exposition nationale de Bruxelles.
Art. 2. Cette exposition commencera le 6 Septembre
9 heures du matin et se fermera le 11 du même mois
2 heures de relevée.
Art. 3. Les personnes qui se proposent d'envoyer
des produits l'exposition sont tenues de se faire inscrire
avant le lr Août, chez le secrétaire de la commune qu'elles
habitent; elles devront y fournir tous les renseignements
prescrits par l'art. 7 du règlement du 2 Mars 4848.
Art. 4. Tous les objets destinés l'exposition de
vront être adressés au comité de l'Association agricole de
l'arrondissement d'Ypres, au local des Halles Ypres,
avant le 3 Septembre.
Art. 5. Néanmoins les produits verts et susceptibles
de détériorations, tels que beurre, fromage, miel, légumes
et fruits, pourront être remis jusqu'au 8 Septembre
midi il sera loisible aux concurrents d'envoyer l'expo
sition de Bruxelles les produits exposés ou des produits
de même qualité provenant de la même culture.
Art. 6. Les produits ne pourront concourir ni être
envoyés l'exposition Bruxelles, qu'autant qu'ils auront
été cultivés, fabriqués ou élevés dans l'étendue de l'ar
rondissement administratif d'Ypres et qu'autant que les
exposants se seront conformés aux dispositions du règle
ment du 2 mars 1848.
Art. 7. Le jury se réunira le 7 et le 4 4 septembre
deux heures de relevée; il procédera au triage des ob
jets exposés, choisira les produits dignes d'être envoyés
l'exposition nationale de Bruxelles et jugera ceux qui
méritent d'obtenir les prix accordés par l'Association
conformément aux articles 49 23 du règlement du 2
Mars 4848.
Art. 8. Dans ce triage, le jury devra choisir les
produits les plus distingués de chaque catégorie pour
l'eiposition de Bruxelles; toutefois le nombre des produits
envoyer de chaque espèce ne pourra eicéder celui
de dix.
Aiit. 9. Les exposants qui obtiendront des prix se
ront tenus de faire figurer leurs produits dans l'exposition
nationale de Bruxelles.
L'envoi en sera fait par les soins et aux frais de l'Asso
ciation.
Art. 40. Le comité remplira les fonctions de jury
il pourra néanmoins s'adjoindre un ou plusieurs membres
de la société qui auraient des connaissances spéciales
pour l'appréciation d'un genre particulier de produits.
Art. 41.L'Association propose une médaille et une
ou plusieurs mentions honorables pour chacun des pro
duits suivants:
programme:
4r concours. Froment roux d'hiver.
2e idem. Froment blanc d'hiver.
image du tien! demande Dieu une âme pour mon
enfant
Elle faisait la charité tous les enfants pauvres du vil
lage, leur donnait du pain, des vêtements, en disant:
Priez pour lui Elle consolait les mères qui souffraient,
dans le secret espoir que la consolation viendrait aussi
pour elle. Elle ne laissait aucune larme couler des yeux
des autres, afin de pouvoir croire qu'elle cesserait de
pleurer. Dans tout ce pays, elle fut aimée, bénie, vénérée
elle le savait, et offrait doucement au ciel, non avec or
gueil, mais avec espérance, les bénédictions des malheu
reux, pour obtenir la grâce de son lils. Elle aimait
regarder William dormir; alors elle le voyait beau et
semblable aux autres enfants; elle oubliait un instant,
une seconde peut-être, et devant ces traits réguliers, cette
chevelure dorée, ces longs cils qui jetaient leur ombre
sur la joue rosée de William, elle était mère, mère pres
que avec joie, presque avec orgueil. Dieu a des moments
de miséricorde même envers ceux qu'il a condamnés
souffrir.
Ainsi s'écoulèrent les premières années de l'enfance de
William. Il atteignit huit ans. Alors s'opéra en Eva
Meredith un triste changement, qui ne put échapper
3e idem. Seigle de toute espèce.
4e idem. Avoine de toute espèce.
3e idem. Sarrasin de toute espèce.
6" idem. Haricots.
7e idem. Fèves et féveroles.
(Les échantillons des produits mentionnés ci-dessus doi
vent comprendre la quantité réeoltée sans triage sur un
mètre carréréunir la paille et les épis non égrenés et
provenir d'une étendue cultivée de 13 ares au moins pour
les espèces anciennement connues dans le pays et de 2
ares pour les espèces ou variétés qui ont été nouvellement
introduites).
8e concours. La plus belle collection de pommes de
terre (au moins 2 espèces).
9e idem. La plus belle collection de carottes.
40e idem. idem de betteraves.
4 Ie idem. idem de navets.
(Le nombre des échantillons ci-dessus doit être île 3 par
lot, l'étendue cultivée pour pommes de terre doit être de
43 ares au moins pour les espèces ou variétés connues et
de 2 ares pour les espèces ou variétés nouvelles. L'expo
sant fera connaître la nature du terrain sur lequel elles
ont été récoltées).
42e concours. Lin non roui.
4 3® idem. Lin roui.
(Leséchantillonsci-dfessus doivent comprendre la quan
tité réeoltée sur un mètre carré et provenir d'une étendue
cultivée de 13 ares pour les espèces ou variétés connues
et de 2 ares pour les espèces ou variétés nouvelles. Le
lin roui doit provenir de la récolte de 1847 ou de celle de
1848 un échantillon de filasse peut y être joint).
14e concours. Colza de toute espèce.
13® idem. Cameline.
46® idem. Pavot oléifère.
(Les échantillons doivent comprendre les tiges égrenées,
récoltées sur une surface d'un mètre carré et la graine
qui en provient. L'étendue cultivée doit être de 43 ares
pour les espèces ou variétés connues et de 2 ares pour les
espèces ou variétés nouvelles).
47e concours. Garance.
(L'étendue cultivée doit être de 13 ares pour les espè
ces ou variétés nouvelles. Les échantillons doivent com
prendre 3 kilogrammes de racines non moulues et pro
venir de plantes qui n'ont pas plus de 3 ans d'âge).
48® concours. Houblon de toute espèce.
(L'étendue cultivée doit être de 43 ares pour les espèces
ou variétés connues et de 2 ares pour les espèces ou va
riétés nouvelles. Chaque échantillon doit comprendre les
sarmants chargés de cônesproduits par une plante en
tière.)
49® concours. Tabac.
(Chaque lot doit comprendre une quantité en menottes
de 3 kilogrammes).
Produits récoltés sur des terres incultes défrichées de
puis trois ans au plus, savoir:
20° concours. Seigle de toute espèce.
21® idem. Avoine.
22® idem. Pommes de terre.
(Les produits compris dans les n°" 20, 21 et 22 sont
soumis aux mêmes conditions que ceux qui proviennent
d'autres terrains en ce qui concerne l'étendue cultivée et
les échantillons exposer.
23® concours. Laine.
(Quantité exposée une toison lavée).
24® concours. Beurre.
(Quantité exposée 2 kilogrammes).
23® concours. Fromage de toute espèce.
(Quantité exposée: 2 kilogrammes).
26® concours. Miel.
(Quantité exposée une ruche).
27" concours. Engrais artificiels faisant l'objet
d'une fabrication dans le pays.
28® concours. Instruments de culture et d'économie
rurale nouvellement découverts ou importés en Belgique.
29® concours. La plus belle collection de fruits de
huit espèces ou variétés.
30® concours. La plus belle collection de légumes
de huit espèces au moins.
(Chaque espèce ou variété ment ionnée au n" 29 et 30,
devra être représentée par cinq échantillons. Sont
mes regards attentifs elle cessa d'espérersoit que la
taille déjà élevée de son fils rendit plus frappant le man
que d'intelligence, soit que, comme un ouvrier qui, ayant
travaillé tout le jour, succombe le soir la fatigue, l'âme
d'Eva parût renoncer la tâche entreprise et retomber
avec accablement sur elle-nièinc, ne demandant plus au
ciel que de la résignation. Elle laissa les livresles gra
vures, la musique, tous les moyens enfin qu'elle avait
appelés son secours; elle devint abattue et silencieuse;
seulement, si cela était possible, elle fut plus tendre en
core pour son fils. Quand elle cessa de croire qu'elle lui
rendrait les chances d'aller dans le monde, de se faire des
amis, d'acquérir une position, elle sentit en même temps
que son enfant n'avait plus qu'elle sur la terre elle de
manda son cœur un miracle, celui d'augmenter 1 amour
qu'elle lui portait déjà. Cette femme devint l'eslave, la
servante de son lils toute son âme ne songea plus qu a
le préserver d'une souffrance, d'une gêne quelconque. Si
un rayon de soleil frappait le front de W illiam, elle se
levait, inclinait le rideau, amenait l'ombre au lieu du jour
trop vif qui avait fait baisser les yeux de son enfant. Si
elle se sentait atteinte parle froid, c était William
qu'elle portait uu vêtement plus chaud si elle avait faim,