LE JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M" 755. 8e Année. Dimanche, 30 Juillet 1818. Vires acquirit eundo. L\TÉ1SIELR. jflaiiricc. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le «9 JUILLET. Il y a peu de temps que le public s'empressait d'é changer les billets de banque contre écus. C'était plus sûr, disait-il. Pour mettre un terme cette panique, la législation a donné cours forcé aux billets de nos deux grands établissements financiers. Cette sage mesure a rencontré de nombreux contradicteurs, comme celle qui a autorisé la Société générale émettre de nouveaux billets pour faire face aux nombreuses demandes de rem boursement qu'on adressait la caisse d'épargnes. Alors on s'est plu mettre en doute la solvabilité de la Société générale. Qu'est-il résulté de ces inquiétudes de ces bruits sinistres? Une plus grande gêne dans les relations commerciales de chacun. Ce qui prouve l'évidence que la malveillance et la peur sont restées impuissantes détruire la confiance du publie, c'est que la Compagnie belge d'assurances géné rales sur la vie, de Bruxelles, prend au pair les obligations delà Société générale (grande banque) en paiement des sommes qu'on place en viager dans cet établissement. Voilà un fait qui n'a pas besoin de commentaire. Pour notre compte, nous considérons comme un devoir de le publier. La Société des Chœurs voulant témoigner toute sa gra titude M. Cornelis, professeur au Conservatoire de Bruxelles, pour l'extrême obligeance qu'il a eue de se faire entendre, l'année dernièredans les exécutions musi cales, notamment dans la soirée donnée au profit des pauvres de la villese propose d'organiser un concert son bénéfice, pour le Lundi de la Tuyndag, 7 Août 1848. Le souvenir agréable que M. Cornelis a laissé parmi nouspermet d'espérer que la liste de souscription sera bientôt couverte de nombreuses signatures, et que chacun voudra encore une fois aller applaudir cet artiste distingué. Plusieurs talents remarquables se feront aussi entendre dans ce concert qui sera suivi d'un bal. Programme «lu Concert donné nn bénéfice de II. Cornelis, professeur de chant au Conserva toire de Bruxelles,pur la Société des Choeurs, d'Ypres, le Lundi, 7 Août 1848, 7 heures de relevée, en la Salle de spectacle. lre partie. 1° Uaydèe, ouverture grand orchestre, 1* exécution, (Auber). 2° Air de Lambert, chanté par M. Cornelis, (Adam). 3° Sérénade, chœur avec solo de bariton, chanté sans accompagnement par MM. les membres de la Société des Chœurs, (Katlo). 4° Romances chantées par M. Cornelis. 5° Pas redoublé chanté sans accompagnement, (Dcnefve). 2e partie. 1° Ouverture nouvelle grand orchestre, (Auber). 2" Un oiseau qui supporte peine la lumière, duo de Mazanicllo, pour ténor et baritou, chanté par MM. Corne lis et Ed. Brunfaut, (Caraffa). 3° Les Huguenots, bouquet de mélodies pour le piano, exécutées par M. Verhille. 4° Cavatine de don Sébastien, chantée par M. Corne lis (Donizetti). 5° Les pirates. (Le sommeil; l'orage; le chant du pilote la prière; adieu la patrie), solos et chœurs chan tés par MM. les membres de la Société des Chœurs, pa roles de M. A. Dcnoyelle, musique de M. Duhayon- Brunfaut. Dans toutes circonstances la Société des Chœurs de notre ville a donné des preuves d'attachement pour la classe ouvrière. Dans un de nos derniers numéros, nous avions annoncé que la Société se proposait de donner une fête musicale au bénéfice des ouvriers sans travail nous sommes heu reux de pouvoir informer le publie que ce concert aura lieu le Mercredi, 9 Août, mais la société a décidé, sur la proposition de M. Alphonse Vanden Pecreboom, que le produit de cette soirée sera affecté acheter des pantalons et des souliers pour les enfants de l'école communale. De cette manière on aura un résultat plus durable pour la classe indigente on donnera de l'ouvrage des travail leurs qui en manquent, les détaillants auront l'occasion de vendre et ce sera un encouragement pour les parents qui comprennent la nécessité d'instruire leurs enfants. Voici quelques détails sur le déplorable malheur arrivé Heyst et que nous avons annoncé dans notre dernier n°. Plusieurs Anglais, établis Bruges, s'y baignaient dans la mer, lorsque deux d'entre eux, qui s'étaient avancés trop loin de la uotc, o.i UIIl Pllia rttill'o pnr les -A-oçxTLO ot firent de vainsefforts pour regagner la terre. Après quel ques instants de lutte ils disparurent dans les eaux aux yeux de leurs compagnons trop éloignés pour leur porter secours. Les deux victimes se nomment François Kniglit, âgé de 22 ans, et William Butler, âgé de 50 ans; leurs cadavres ont été retirés des eaux hier matin; le corps de M. Kniglit a été retrouvé une demi-lieue de l'endroit où il a péri. On a rendu hier les derniers devoirs aux restes de MM. Butler et knight; ils seront enterrés Ileyst. Quelques circonstances rendent cette catastrophe par ticulièrement cruelle. M. Butler ne résidait Bruges que depuis quinze jours, et il a péri sous les yeux de son fils, enfant de 9 ans. M. Knight a disparu sous les flots en présence de son père et de sa sœur. M"" Butler, restée en Angleterre, devait venir rejoindre son mari en Belgique elle est attendue aujourd'hui ou demain. 11 importe d'organiser une police de bains dans la com mune de Heystdont les eaux commencent être fré quentées. Élections. Bruxelles.JIM. Charles de Brouc- kere et Schumachercandidats de l'association libérale, ont été élus représentants la presque unanimité des votants. Gand. M. Rolin, ministre des travaux publies, a été proclamé membre de la chambre des représentants la majorité de 1597 voix sur 1022 votants. Atii. Nous apprenons que M. le prince de Ligne, ancien ambassadeur de Belgique Paris, candidat de l'as sociation libérale constitutionnellea été élu sans oppo sition. Il y avait 539 votants. M. le prince de Ligne a obtenu 524 suffrages. Il y a eu 15 voix perdues. Tournai. Les électeurs étaient convoqués pour élire un représentant en remplacement de M. Dumortier qui a obté pour Roulcrs. 11 y avait 1,017 votants majorité absolue 809. M. Allard-Peequerau, candidatde l'association libérale, a obtenu 970 suffrages, et M. ErrembaudtdeDudzeeleOôl En conséquenceM. Allard-Peequerau a été proclamé membre de la chambre des représentants. Waremie. M. Eloy de Burdinne a été élu membre du Sénat, il a obtenu quatre-vingt voix de majorité sur son concurrent M. Hennequin. La Société générale avait pris une part importante dans l'emprunt que le gouvernement français avait négocié avec la maison Rotschild peu de temps avant la révolu tion de février. La résolution que la république vient de prendre de tenir compte du cautionnement de vingt millions, qu'en droit elle pouvait confisquer, fait rentrer notre grande banque dans une avance de plus de 1,200,000 fr. qu'elle croyait jamais perdus. Nous avons annoncé, sur la foi du Journal de Liéae. que par suite de la resolution de l'asscmblee nationale de Francfort qui a prononcé la séparation du duché de Lim- bourg de la Hollande, la ville de Maestricht avait été dé clarée en état de siège, Le Journal du duché de Limbourg (publié Maestricht) dément cette nouvelle et annonce que la ville de Maestricht n'est point déclarée en état de siège ni même en état de guerre. Il se forme en ce moment un grand établissement qui se propose d'effectuer par voie accéléréeau moyen de service de nuitle transport des marchandises en con currence avec le chemin de fer. Les entrepreneurs de roulage avec lesquels l'administration du chemin de fer de l'état vient de rompresont la tête de cette entre prise. On lit dans le Messager: Un journal assure qu'il est question de la nomination du général Clump connue commandant supérieur de la garde civique de cette ville. Nous apprenonsd'un autre côté, que c'est le général Van Reuioorter qui est désigné pour ce poste important. Nous voyons dans les journaux de Bruxelles que le général Van Remoorter a été reçu, dimanche, en audience particulière par le roi Léopold. Les élections préparatoires pour la garde civique sont nombreuses. Nous renonçons en enregistrer les résul- T.- la saintc-barbe. Lorsqu'on gravit les sommités de la rue Saint-Jacques et qu'on est arrivé pied jusqu'à la place Cambrai (je dis pied, car les fiacres s'élèvent rarement cette hauteur), on s arrête d ordinaire, ne lùt-ce que pour reprendre ha leine, et inspiré pur l'air du pays latin, air épais, scienti fique et imprégné de citationson est tenté de s'écrier Hic tandem sletimus nabis ubi defuit orbis Que si cependant le voyageur ensoufilé ne perd pas courage et se dirige l'est, vers l'endroit où la place Cambrai va toujours en se rétrécissant qu'il laisse sa gauche la rue des Sept-Voies, rue obscure et boueuse, où les balayeurs et le gaz n'ont pas encore pénétré qu'il gravisse intrépidement la rue Charretièreespèce d'es calier sans rampe et picil arriveraaprès quelques minutes d'ascensionen face d'un vieux portique que je n'ai jamais pu voir sans émotion c'est l'entrée du collège Sainte-Barbe état constitutionnel placé entre deux gou vernements absolus, Henri IV et Louis-le-Grand (4), borné au nord par la rue de Reimset au midi par les bâtiments de Montaigu et la rue Jean-Hubert. Jean- Hubert! ce nom fut celui d'un hon curé de Saint-Jean- dc-Lalran, qui, dans le mois de mai 1430fonda en la Cj Lej collèges rojaux de Ileuri IV el Louis-le-Grasd. ville de Paris, au haut de la montagne Sainte-Géneviève un collège qu'il mit sous le nom et la protection de Sainte- Barbe patronne de sa mère collège bientôt célèbreet quipour soutenir sa gloire, ne s'est pas contenté, comme tant d'illustres maisonsde sa haute antiquité et de ses quatre cents ans de noblesse. Il a conservé intacte d âge en âge la haute réputation de ses études et de sa disci pline. classique. Nos pères nous ont raconté ses succès universitaires et ses longues rivalités avec Montaigu son voisin guerres ardentes et passionnées, que les rhétoriciens d'alors com paraient celles de Rouie et Cartilage. II parait que Montaigu fut Cartilage, car il a disparu depuis longtemps, et Sainte-Barbe est encore deboutplus florissante que jamais. En 93 seulement, ses portes furent fermées, ses classes désertesses chaires silencieuses l'ortie et le chardon osèrent pousser sur cette terre savantejusque là cul tivée par les muses; mais ceUes-ci ne furent pas longtemps exilées le premier collège qui se rouvrit en France fut celui de Sainte-Barbe, comme si la lumière devait tou jours venir de là non pas qu'elle fût éteintemais elle était, comme disaient nos pères, cachée sous le boisseau. Il s'agissait de le soulever, ce qui n'était pas sans danger, car il y en avait alors vouloir éclairer les gens. Victor Delanncau eut cc courageet futaprès Jean-Hubertle fondateur de Sainte-Barbe. Cette antique maison fut rou verte par lui en 1798, sous le nom de Collège des sciences et des arts. A la même époques'ouvraient les écoles centrales et le Prytanée, remplacées depuis par les lycées de 1 Empire. Il y a beaucoup de maisons d'éducation dans Paris; il y en a un grand nombre d'excellentes, y compris même les collèges royauxet loin de moi l'idée de dis cuter la supériorité des études dans tel ou tel établisse ment mais je dis qu'aucun n'a sucomme celui de Sainte-Barbe, continuer et perpétuer dans le monde les souvenirs et les amitiés du jeune âge; c'est une grande et nombreuse iamille quichaque années'augmente sans se désunir, une chainc immense qui s'étend sans se rom pre, une protestation de plus en faveur de ce siècle qu'on accuse d'ingratitude et d'égoïsme. Les nombreux élèves sortis de Sainte-Barbe se sont successivement répandus dans toutes les classes de la so ciété j'en citerais qui brillent dans les deux chambres et a 1 Institutdans l'administration dans la banque dans le commerce, dans les rangs de nos marins ou dans ceux denossaidats nous en trouverions mêmeun seul, il est vrai, la Grande-Chartreuse de Grenoble... Eh bien! malgré le temps et l'absence malgré les préoccupations d un état ou les chagrins ordinaires de la vie au milieu des rêves de gloire, de fortune ou même d'ambition, tous sont restés burbistes par le cœur. qo.i >»j t|ti;

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1