EXTÉRIEUR. Faits divers. art iste s'est distingué par une grande agilité et par un tact exercé. Son jeu bien accentuéd'un goût sur et non sans délicatesse, méritait d'absorber l'attention des audi teurs. Toutefois nous devons le dire, le public a été dis trait et même des conversations très-animées ont rendu l'audition de ce morceau difficile pour les véritables ama teurs. La Société des Cbœurs a saisi cette occasion pour nous donner quelques primeurs musicales, primeurs pour nous qui n'avons jamais de représentations lyriques. Deux premières exécutions de deux ouvertures nouvelles ont dignement ouvert les deux parties du concert. A dix heures environ, il était fini et alors le bal a commencé, mais la foule de personnes qui assistait cette fête, a rendu la danse très-difficile sinon impossible au com mencement. Cependant mesure que l'heure avançait, les danseurs et danseuses ont été moins gênés et la fête a duré assez tard dans la nuit. Hier Mardi, il devait y avoir une fête de nuit au jardin de la Société de la Concorde, mais la pluie y a mis obsta cle. C'est comme une fatalité chaque année, c'est assez qu'on annonce une fête au jardin d'été de la société pour qu'un changement de température la fasse contre- mander. Unebrillanteillumination devaitembellirlejardin déjà orné d'une porte triomphale, mais cette fête féérique est devenue impossible, car une des conditions principales de son exécution est une belle nuit d'été et elles sont rares sous notre latitude. Le receveur des contributions directes prévient les contribuables qui sont en retard de payer les derniers termes de l'emprunt, tant sur le foncier que sur la con tribution personnelle, que s'ils ne soldent point leurs côtes dans la huitaine, il se trouvera dans l'obligation de commencer les poursuites. Il les engage en conséquence, lui épargner cette nécessité aussi désagréable pour lui que pour eux-mêmes. 11 prévient en même temps les propriétaires qui ont soldé son bureau, avant le 24 Juilletl'emprunt qu'ils devaient dans d'autres localités qu'ils peuvent se pré senter pour échanger leurs quittances provisoires contre les définitives. Jusqu'à présent M. le ministre des finances n'a pas pourvu au remplacement de M. Morel, directeur général des contributions directes, douanes et accises. On dit que les diverses attributions qui étaient réunies en ses mains seront réparties entre plusieurs directeurs. Le dernier travail de M. Morel est un mémoire fort développé dans lequel il concluait contre l'impôt pro gressif. Le desservant nommé en remplacement de M. Van Morseel, la cure de la Xhavée, a saisi le tribunal de première instance de l'usage de l'église et du presbytère de cette paroisse. Conformément aux conclusions du mi nistère public, le tribunal a rendu un jugement qui or donne M. Van Morseel de se retirer. toi'b d'assise» de la flaxdbe occidentale. 3e trimestre, 1" siSrie. Présidence de M. Peeters. Audience du 4 Août. Le nommé Pierre Verhaeghe, fils de Jean, 32 ans, ouvrier, né et domicilié k Belleghem, convaincu d'avoir incendié la ferme des enfants Cattelein, Belleghema été condamné la peine de mortdont l'exécution se fera sur une des places publiques de la ville de Bruges. Audience du 3 Août. Le nommé Charles Van Troyen, fils de Pierre,23 ans, né Coxide, domicilié Avecapelle, convaincu de vol qualifié, a été condamné six ans de réclusion sans exposition et six ans de surveillance. Audience du même jour. Le nommé Ignace Barlo- mont, fils de Pierre 53 ans tisserandné Ardoye domicilié Zwevezeele convaincu d'avoir commis plu sieurs volsavec circonstances aggravantesa été con damné sept années de travaux forcés, l'exposition et sept années de surveillance. mort de m. le premier président séguier. FRANCE. Ptnis, 3 août. Une nouvelle dou loureuse a été annoncée ce matin au palais, et y a excité une vive émotion, M. le premier président Séguier a suc combé ce matin une mort foudroyante. C'est la rup ture d'un anévrisme qu'il faut attribuer cette catastrophe que rien ne laissait prévoir. Bien qu'octogénaire, M. Séguier avait conservé dans cet âge avancé une remar quable vigueur de corps. Quant son intelligence, elle brillait toujours de toute sa vivacité. Avant-hier, il siégeait la Ir0 chambre de la cour, alerte et dispos, plein d'ac tivité et d'application, l'eu s'en est fallu qu'il ne fût frappé dans l'exercice de ses hautes fonctions, et qu'on ne vît se réaliser la lettre le mot qu'il avait si souvent ré pété ii Laissez faire les révolutionssoyez sûrs que le descendant des Séguier mourra sur soh siège. La nouvelle a été apportée au palais par M. le conseil ler Mathias. Toutes les chambres de la cour d'appel ont levé leur audience. M. le premier président Séguier a exercé la magistra ture pendant quarante-six ans. Avant 1789, il avait été, pendant une année, substitut du procureur-général au parlement au commencement du consulat, il fut nommé substitut du commissaire du gouvernement près le tribu nal de la Seine; deux ans plus tard, premier président du tribunal d'appel de Paris, qui devint ensuite la cour impériale. Pendant les Cent-Jours, M. Séguier fut rem placé par M. Gilbert des Voisins; mais la seconde res tauration il fut réintégré dans ses fonctions, et il reprit son siège, qu'il a conservé jusqu'à sa mort. Le 17 août 1813, M. Séguier a été nommé pair de France, et après la révolution de juillet, vice-président de la chambre des pairs. Le projet d'appeler la barre de l'assemblée le gérant de la Gazette de Francen'a point eu de suite. Mais le procureur de la république a fait saisir ce matin les numéros de ce journal. On disait dans les couloirs de l'assemblée, que deux documents d'une haute importance, et relatif l'insur rection dont a été saisie la commission d'enquête, avaient été adressés M. le ministre de l'intérieur pour être com muniqués cette commission. Parmi les mille bruits qui se colportent dans les coins de la salle des Pas-Perdus et qui se chuchottent dans les embrasures de croiséesil faut compter la nouvelle suivante. Il s'agit d'un mouvement très-actif de réorga nisation des sociétés secrètes, tant Paris que dans les départeraens, et sur la trace duquel on aurait mis l'auto rité. Le ministre de la justice aurait là dessus une cor respondance très-suivie avec les procureurs-généraux de la république. La question des préfets a été agitée dans le comfté des finances, qui a arrêté que conformément la loi du 28 pluviôseil y aurait cinq classes dont les traitements varieraient de 10,000 24,000 fr. La commission de constitution pourra très-proba blement déposer son rapport en séance publique du 20 au 25 de ce mois. tentative d'àSSASSINAT contre m. thiers. On lit dans un journal l'article suivant: Hier, vers six heures, au moment où M. Thiei's ren trait son hôtel, place Saint-Georges, quand la voiture s'arrêta dans le jardin devant l'hôtel, et que M. Thiers allait mettre pied terre, un coup de feu dirigé sur lui partit, et la balle, après avoir blessé une jeune fille placée quelques chaises composaient son mobilier; mais sa fi gure resplendissante et radieuse semblait faire réfléter sur tout ce qui l'environnait un rayon de bonheur. Le docteur m'avait dit vraijamais je n'avais vu Maurice plus libre et plus content je lui parlai de sa blessure il n'y pensait pasil ne souffrait plus. Mes amismes chers amisnous dit-il en nous serrant la mainje fus bien coupable, mais vous aviez raisonil ne faut déses pérer de rien tant qu'on a devant soi du temps et j'ai, grâce au cielcelui de réparer mes fautes l'avenir m'ap partient et par lui j'expierai le passé. Le revenu que m'avait laissé mon père se réduit maintenant un millier de francs. Qu'importe j'ai prisvous le voyezun loyer de cinquante écus, et tout mon budget est voté d'avance d'après le même système d'économie. Avec du courage, je me passerai de ce qui me manque avec du travailje regagnerai ce que j'ai perdu! Le travail ne m'effraie pas, car je suis heureux, et le bonheur rend tout facile. Heureux m'écriais-jeet comment cela Ouisans douteme répondit Maurice en rougis sant, puisque je vous revois, puisque vous m'aimez en core, et que j'espère bientôt reconquérir votre estime. Il tint parole ce n'était plus le même homme il ne dévia plus de la route qu'il s'était tracée. A peine guéri il se livra au travail avec passion, avec frénésie. Tout entier sa profession d'avocat, il semblait qu'il n'eût été mis au monde que pour compulser des dossiers et parler Procédure. Je croyais revoir et entendre son père. Il eut pour sa première cause une affaire difficile et intéressante qui avait attiré l'attention publique; il débuta avec éclat, avec succèset je n'ai pas besoin de vous dire que tous les barbistes de son temps étaient ce jour-là au palais. Il nous aperçut dans la foule, le docteur et moi, et vint nous. Ai-je tenu ma parole? nous dit-il. Ouiet si ton père était là il serait comme nous fier et content de toi. Ah s'ecria-t-il en levant les yeux vers le cielvous ne pouviez rien me dire qui me rendît plus heureux. Ce n'était là que le premier pas. Maurice continua avec persévérance la difficile et honorable carrière qu'il venait d'embrasser; pauvre encore, mais estimé des juges, aimé de ses confrères, il voyait peu peu sa clientelle se former, et, sans me rendre compte des événements dont il avait été le jouet, sans m'expliquer ce qui avait pu ainsi le ren verser et le relever, je le croyais désormais au port, l'abri des orages et pour jamais sauvélorsqu'un soir c'était le 3 décembre rentrant chez moi fort tard, je trouvai ce billet qui était de Maurice: Mon ami, j'ai encore besoin de vous, venez, car jamais votre aide ne me fut plus nécessaire.., venez. Cette fois je vous dirai tout...Je vous attends demain de bon matin l'a- dresse ci-dessous. Et l'adresse qu'il m'indiquait n'était pas la sienne. la grille du jardin, alla s'aplatir contre la maison. Des perquisitions furent faites immédiatement, mais n'ame nèrent aucun résultat. On prétend que le coup a été tiré avec un fusil vent. Ce qu'il y a de positif, c'est qu'au moment de l'atten tat. ou de l'accident, M. Thiers n'était pas encore revenu de l'assemblée. Le coup n'a pas été dirigé sur lui. Cepen dant, au moment où le coup est parti, un homme de la taille de M. Thiers et vêtu comme lui entrait dans l'hôtel. C'est ce qui a pu tromper le meurtriers'il y avait réel lement meurtrier. La chambre des mises en accusation, a renvoyé de vant la cour d'assises le gérant du journal la Réforme, comme prévenu d'avoir attaqué l'inviolabilité de la pro priété attaqué les droits et l'autorité de l'assemblée na tionale et provoqué la désobéissance aux lois, en publiant dans le numéro du 9 juillet un article signé Prodhon intitulé: le 15 juillet, commençant par ces mots: Le terme voici le terme C est dans cet article que se trouvait le projet de décret sur lequel l'assemblée nationale a prononcé l'ordre du jour motivé que l'on connaît. Une lettre qui nous est communiquée et qui a été écrite le I" août, Milan, nous donne les nouvelles sui vantes A la suite d'un petit engagement, l'armée piémon- taisoa dû quitter l'Oglio, et son quartier-général est Codogno. Les Autriehiens sont entrés Crémone. Brescio se prépare une défense terribleon y a proclamé dic tateur le républicain Griffini, et ses décrets ont relevé le moral delà population. L'ancien gouvernement provisoire de Brescia prit le prétexte d'une reconnaissance faire pour sortir de la villeet n'y est plus rentré. Pizzighet- tone est mise en état de défenseet l'on fortifie la ligne de l'Adda sur tous les points principaux. Hier au soir on'a fait partir d'ici deux batteries pour défendre le pont de Lodi. On a commencé hier au soir les retranchemens aux environs de Milan. On a mis en réquisition tous les chevaux, les chars et les vieux ca- rossesen état de servir, et dans le cas où l'armée française franchirait les Alpeson les enverrait sa rencontre. Dans toute la province de Milan et de Pavieles libéra teurs seraient reçus aux acclamations de toutes les popu lations. Charles-Albert songe déjà placer provisoirement son quartier-général Milan. La diligence de Brescia vient d'arriver. Les voya geurs disent que la ville est en bon état de défense, et que les avant-postes autrichiens en avaient été éloignés. Le premier départ des transportés a eu lieu cette nuit par le chemin de fer du Ilàvre. Cette première série comprend six cents individus environ de ceux qui se trou vaient dans les fortsd'Ivry, de Vanvres et d'Aubervilliers. La frégate l'UUoa est en rade au Havre toute prête prendre le large dès que le convoi sera arrivé. Les convois de transportés se succéderont prochaine ment et au fur et mesure de décisions des commissions. Le Mornintj advertiser dit que des correspondances de Limerick annoncent que Smith O'Brien est parvenu sortir de ce port sur le bâtiment Jone Black samedi soir. Ce bâtiment est parti si précipitarpment qu'il aurait laissé Limerick beaucoup de passagers. La Démocratie pacifique donne la nouvelle sui vante dans sou bulletin de la bourse de Paris La déroute des Piémonlais est confirmée par un envoyé extraordinaire de Milan, M. Goijrieri, qui vient réclamer l'appui et le concours de la l'rauce. Cette demande expresse a motivé les réunions du conseil qui a décidé, assure-t-on, qu'on intervint, 11 a été, en outre, expédié un coui rier, et des ordres particuliers k l'amiral Brual, Toulon, aussi bien qu'à Charles-Albert. Une lettre particulière, datée de Turin, le 29 juillet, contient le po*t-*criptum suivant Je fus réveillé par le docteurqui avait aussi reçu la veille au soir une lettre peu près semblable, et, quoi qu'on décembre, où le jour se lève tard, ilsoitassez agréa ble de faire comme luinous étions de bonne heure l'adresse qu'on nous avait désignée. C'était un grand et magnifique hôtelun des plus riches du quartier Saint- Georges, mais l'élégance et le confortable y brillaient encore plus que la richesse. Ce début fit froncer le sourcil au docteur. Qu'avons-nous faire ici? me dit-il d'un air de dé fiance. Un domestique nous introduisit dans un petit salon où Maurice nous attendaitil était habillé de noiren proie une telle émotion que sa main tremblait en ser rant la nôtre; peine pouvait-il parler. Qu'y a-t-il donc encore? lui dis-je tout effrayé. Ce qu'il y a, mes amis, vous allez le savoir; car avant de vous expliquer le nouveau service que j attends de vousje veuxje dois tout avouer. Et il commença alors le récit suivant, lequelje vous le dis tout bas, m'intéressa vivement; et si je n ose en con venir tout haut, c'est par la craintemes lecteursque cet aveu ne produise sur vous un effet tout contraire. mais en ce cas ce sera la faute de 1 historien et non de l'histoire que je vais vous raconter le souvenir, et dans toute sa simplicité. (La suite au prochain n

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2