M0 759. 9e Année. Dimanche, 13 Aotcî 1849. JOIHWL D'YPîlES ET DE L ARltOYDlSSEUEYT. Vires acquirit eundo. SOCIÉTÉ DE L'UNION LIBÉRALE. Maurice. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 30 centimes. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Le Comité directeur a l'honneur de prévenir MM. les membres de l'Association, que l'assemblée générale fixée au Jeudi, 10 Août, 3 heures de relevée, au Grand Salon d'Apollon, a été remise au Mardi, 15 Août 1848, C heures du soir, pour commencer 7 heures précises, afin de procéder la confection de la liste des candidats provisoires. Il espère, vu l'importance du but de la réunion, que tous les membres feront acte de présence. Ce 10 Août 1818. pour le comité 1 par ordonnance te président, LE SECRÉTAIRE, f ERN. MEKGHELYNCK. ivrÉRiEiit. ypkes, ic 12 .loi t. Ce qui vient de se passer en Italie, peut servir d'ensei gnement la Belgique. Un petit royaume, dont la popu lation n'est pas plus nombreuse que celle de notre pays, a tenu en échec, pendant trois mois, une puissance de premier ordre. Nous voulons parler du royaume de Sar- daigne et de l'empire d'Autriche. Si maintenant les Pié- niontais ont été battus, les revers qu'ils viennent de subir, peuvent être attribués en grande partie au peu d'union qui existait dans le pays au secours duquel ils ont été appelés courir. L'armée de Charles-Albert n'était cependant que de 45,000 hommes, et si des circonstances plus favorables lui étaient venues en aidepeut-être les Autrichiens eussent-ils dû évacuer la Péninsule. La Belgique souvent a été engagée ne pas maintenir son armée sur un pied respectable. Sous prétexte de neu tralité, des publicistes dont nous ne voulons pas incrimi ner les intentions, ont tâché de persuader l'opinion publique, qu'une année était un objet de luxe très-coû teux et qui absorbait environ la moitié de la partie dispo nible du budget. Nous ne pouvons persuader celte opi nion. Dans la situation faite h notre pays, il doit compren dre plus que tout autrecombien il importe d'avoir une armée bien instruitede la cavalerie bien montée et de l'artillerie bien exercée. Jamais des troupes bien disci plinées ne sont sans valeur et ce n'est pas du jour au len demain qu'on peut les créer. Certes, si la Belgique devait se défendre contre tous ses voisinsla lutte serait par trop inégale et ne pourrait être soutenue mais ce ne se rait pas nécessairement dans des conditions aussi défavo rables que nous nous trouverions placés, si, ce qu'à Dieu ne (suite.) ii. les mansardes En sortant du collège, Maurice était venu habiter près de nous 1 appartement dont je vous ai parlé, appartement an second,ayant pour succursale un belvéder au sixième, succursale qui était devenue depuis le siège principal de son habitation niais alors il n'y montait de temps en temps que pour y peindreattendu que le jour y était plus clair et plus beau que dans 1 appartement du second. Une fois a 1 ouvrage, Maurice restait souvent des heures entières dans ce qu'il appelait avec orgueil son atelier; Maurice aimait la peinture et y aurait peut-être excellé sans les Pandectes et le droit romainqui faisaient aux beaux-arts une concurrence redoutable; mais il leur donnait du moins tous les moments dont il pouvait dis poser, et c'était pour lui, qui n'aimait rien encore, le plus doux des passe-temps et la plus agréable des récréa tions. Un jour, après avoir pâli toute sa matinéesur une ques tion de droit des plus ardues, Maurice se sentait la tète lourde et fatiguéeil avait besoin de repos et le soleil était magnifique le jeune Cujasdevenu llaphaëls'é- plaise, notre indépendance se trouvait menacée. En ayant une armée respectable, notre pays sera compté de quel que poids dans la balance des chances de la guerre, tan dis que, sans défenseurs, notre territoire serait la proie du premier occupant. L'état de Sardaignc a prouvé ce que pouvait une armée bien organisée. Sans elle la Loinbardie eut été reprise immédiatement après la révolution de Milan et dans une situation aussi critique, gagner du temps, c'est beaucoup. Forcer une puissance de premier ordre compter avec ellec'est déjà glorieux pour un royaume comme la Sardaigne. La plus forte preuve de vitalité que puisse donner une nation, c'est de ne jamais désespérer d'elle- même c'est de ne jamais s'abandonner la destinée. Aide-toi, le ciel t'aidera, est un principe applicable aux nations comme aux individus, et c'est pour ces motifs que la Belgiquetout en ne rêvant pas d'agrandissement de territoire, doit maintenir son armée sur un pied respec table. L'argent dépensé de cette manièren'est pas de l'argent perdu, car une invasion dont elle pourrait nous sauver, compenserait amplement les sacrifices qu'on au rait été obligé de faire pour mettre le pays l'abri d'une insulte de ce genre. La fête qui devait avoir lieu au jardin de la société de la Concorde mardi dernier, a été donnée jeudi 10 de ce mois. Une belle nuit d'été a favorisé" cette soirée dansante qui a été très-animée. Une illumination féerique a em belli ce jardin dont on a tiré tout le parti possible. Le goût avec lequel la salle de bal en plein air était illuminée, l'ait honneur M. Bôhm, artiste-peintre qui a dirigé la partie des décorations. VILLE D'ypkescov«i n cowntvil. Séance publique fixée au Mercredi, 16 Août 1848, 9 '/j heures du matin. ordre du jour: 1° Communication de pièces. 2° Fixer le nombre d'enfants indigents, qui aux termes de l'art. 5 de la loi du 23 septembre 1842 doivent re cevoir l'instruction gratuite. 5" Arrêter le compte de l'école communale gratuite pour l'exercice 1847. 4° Ratifier le contrat passé entre le gouvernement et les membres du collège, pour l'avance de 60,000 francs. 5° Aviser: 1° sur le procès-verbal de location de plu sieurs propriétés rurales appartenantes aux hospices 2° sur le procès-verbal de la vente publique d'arbres hors de croissance qui se trouvent sur les biens de la dite admi nistration. lança lestement vers son atelier; il était déjà parvenu tout d'un trait jusqu'au cinquième étage, et s'apprêtait gravir le sixième, lorsqu'il s'aperçut que quelqu'un mon tait devant lui. C'était une personne en robe blanchequi se retourna, et Maurice vit la figure la plus distinguée et la plus ra vissante... Une jeune fille au gracieux sourire aux yeux bleus la blonde chevelure, la démarche et la taille aériennes; etvu la région élevée où elle se trouvait alorsentre le ciel et la terreon aurait pu la prendre pour un ange aussi bien que pour une simple mortelle. Maurice, qui, jusque-là, s'était fort peu inquiété de ses voisins, pensa alors pour la première fois que le sixième et le septième pouvaient être habités. Le bruit d'une porte qui se refer mait le confirma dans ses conjectures. Cette apparition, qui venait de le ravir, n'avait, grâce au ciel, rien que de réel et de terrestre. C'était sans doute une voisine aux formes gracieuses et élégantes pourquoi la grâce et l'é légance n'habiteraient-elles pas le sixième?-C'était peut- être une artiste, une jeune peintre comme lui, et toute la journée Maurice resta l'oreille collée contre la porte de son atelier pour entendre descendre sa charmante syl— phyde; mais elle ne sortit pas ou descendit si légèrement, qu'on n'entendit point le bruit de ses pas. Ce jour-là et le 6° Approuver, s'il y a lieu, les procès-verbaux de vente des herbages croissant 1" sur les abords de l'étang de Zillebeke 2° sur ceux de l'étang de Dickebusch et 3* sur la plaine destinée aux exercices de la cavalerie. 7° Aviser sur une demande en autorisation pour la formation d'une compagnie d'artillerie. 8° Délibérer s'il y a lieu de former une demande aux termes de l'art. 5 de l'arrêté royal du 18 Juin 1848, afin de substituer pour la garde civiquel'uniforme en draps l'uniforme en toile. 9" Délibérer sur une demande adresser au gouver nement, l'effet d'être autorisé choisir, pour compléter le personnel de l'instruction primaireun candidat en dehors de ceux déterminés par l'art. 10 2 de la loi or ganique. 10° Procéder au règlement du compte de l'exercice 1847. 11° Préciser la solution donner la demande du conseil de fabrique de l'église S' Jacques, concernant le produit de la vente de terrains au cimetière. SOCIETE OE L'UNION! LIBÉRALE. Séance du Jeudi, 10 Août 1848, sous la présidence de M. Carton, père. A quatre heures, la séance est déclarée ouverte. M. le président fait connaître que le but de la réunion est la formation d'une liste de candidats provisoires. Mais comme beaucoup de membres n'ont pu se rendre l'as semblée par suite de la kermesseune proposition est faite pour remettre la séance un autre jour. Elle est adoptée par assis et levé et la convocation est fixée Mardi, 15 Août 1848, au Salon d'Apollon, 6 heures du soir, pour commencer 7 heures précises. Un arrêté royal du 6 porte Dans les communes où il n'a pas été procédé aux élections de la garde civique et pour lesquelles nous n'avons pas statué par une mesure spéciale, les gouverneurs fixeront le jour auquel les dites élections devront avoir lieu. Dans ces communes les opérations électorales devront être achevéesau plus tardle 31 de ce mois. On assure que des mesures vont être prises afin de faciliter au public le moyen de se procurer des timbres d'effets de commerce, dont l'emploi est maintenant rigou reusement obligatoire. De nouveaux bureaux vont être chargés du débit de ces timbres, et M. le ministre des finances fait en outre examiner la question de savoir s'il serait possible d'autoriser dès présent des particuliers débiter des timbresen leur accordant la remise allouée aux receveurs de l'état. lendemainil fut impossible Maurice de s'occuper de son droit romain -, il ne pouvait pas liresa vue était trouble, ou plutôt le jour était trop sombre... Impossible d'y voir et de travailler au secondet successivement le Digestele Codeles Pandectes et tous les cahiers de Maurice prirent le chemin du sixième étage. Le portier eut un instant de crainte en rencontrant chaque jour sur l'escalier ce déménagement partiel; mais comme rien ne sortait de la maisonil se rassura et s'é tonna seulement du caprice de son jeune locataire, qui passait sa journée entière dans une mansarde du sixième, tenant toujours sa porte entrouverteau risque de s'en rhumer. Cependantrien ne paraissait Maurice maudis sait les vertus domestiques et sédentaires de sa voisine qui, semblable sans doute la Lucrèce de M. Ponsard: Restait toujours ctiex elle et lilait de la laine. A force de s'occuper sans cesse du même objet, l'imagi nation du pauvre jeune hommejusqu'alors oisive et en dormie, s était éveillée ardente et active. Chaque jour, chaque nuit enfantait un nouveau rêve il voyait là, de vant ses yeux cette beauté qu'il avait aperçue peine cette inconnue, déjà trop séduisante, et qu'il parait encore de mille qualités nouvelles. Je n'aurais pas voulu ré pondre que déjà, sans se l'avouer lui-même, Maurice ne fût amoureux d'une ombred'une chimère qu'il avait

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