TRIOMPHE 76£. 8e Année. Jeudi24 Août 1848. JOURNAL R'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. ©MIPLUTT 4 ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 50 centimes. Le Phogbès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. 1PRES, le 23 Aoit. DU Jamais élections n'ont été plus disputées que celles qui ont eu lieu hier. Jamais on n'a remarqué cet acharne ment qui doit être attribué un nouvel élément qui y est venu prendre part, l'intérêt privé. En effet, le parti libé ral n'a plus eu pour adversaire le seul parti catholique qui peut tout au plus disposer de 130 140 voix sur les 600 électeurs environ, mais, pour la première fois, des soi-disant libéraux, des hommes égarés se sont coalisés avec le parti clérical, pour renverser ce qu'ils avaient contribué édifier, et cela mus par des intérêts person nels, excités par des passions qu'ils n'oseraient avouer publiquement. Déjà depuis longtemps, quelques hommes crevant d'ambition, et aussi incapables que présomptueux, s'étaient chaussés dans la tête qu'il leur fallait un siège au conseil communal, et que cela était dû leur mérite et leurs capacités exceptionnelles. Les événements politiques ont encore aidé développer cette soif de postes quelconques. L'Association libérale, en présence de ces prétentions, se tx-ouvait très-embarrassée. D'un côté, aucun des anciens conseillers ne se retiraitet tousil faut être juste étaient dignes de sa confiance. Seulement on pouvait allé guer que quelques-uns par leur âge, avaient perdu l'acti vité nécessaire pour exercer des fonctions publiques. Mais la vieillesse est-elle un motif d'exclusion, quand en d'autres circonstances, l'Association a été très-heureuse de trouver ces hommes pour candidats, au moment de nos luttes avec le parti clérical, et alors qu'il y avait un certain mérite s'avouer libéral. Le comité de I'Union libérale a donc cru que la reconnaissance lui faisait un devoir de présenter tous les membres sortants du Conseil communal comme dignes de recevoir un nouveau man dat et de laisser l'assemblée juge des changements qu'elle pourrait vouloir désirer. Des membres ont été présentés et, comme il fallait un scrutin pour leur admission pro visoire, un seul a été accepté. Niais quelques jours après, la séance dans laquelle devait être arrêté définitive ment la liste des candidats, ce candidat provisoire a fait un discours qui lui a aliéné les sympathies de la majorité, et l'assemblée a définitivement manifesté son intention de provoquer la réélection de tous les anciens membres du Conseil. Dès ce moment, une coalition s'est formée entre l'ancien parti clérical et tous les libéraux ou soi-disant tels, mé contents, froissés dans leur amour-propre. On s'est en tendu et le prix du concours de l'opinion catholique aux menées de ces nouveaux antagonistes devait être avant tout l'élimination de M. Ern. Merghelynck du conseil. D'autres membres devaient être répudies, mais seulement pour permettre l'entrée au Conseil de ces quelques ambi tieux qui n'ont pas pu parvenir s'imposer. Si l'on ajoute maintenant aux cent trente ou quarante voix la dispo sition des catholiques, le déclassement opéré par des coalitions d'intérêt privé, on arrive bientôt quatre-vingt voix et voilà les forces dont nos adversaires ont disposé! Les éléments dont cette opposition se compose sont des plus disparates. Il y avait des brasseurspas tous, nous devons le dire hautementmais un certain nombre qui travaillaient dans un but peu louable et, sous ce rapport, nous devons décerner le prix de diligence M. Rabau. Une fraction de boulangers s'était, aussi entendue, seule ment dans le désir de faire copier l'administration communale son application trop rigide, d'après eux, des règlements sur la vente du pain et surtout du pain du pauvre. Ces éléments étaient coordonnés par les meneurs du parti catholique et quelques transfuges du parti libéral. Rien n'y a fait. L'unité et la plus grande activité ont présidé aux démarches des membres de l'Union Libérale. Tous lés membres de l'administration actuelle ont été réélus, l'exception d'un seul contre lequel l'Association même a fait une démonstration, quand on a pu se con vaincre que ce candidat rencontrait peu de sympathies. La majorité n'a pas été aussi forte qu'elle. Tétait autrefois, mais les candidats libéraux, dont l'élection était disputée, ont obtenu les trois cinquièmes des voix, tandis que les candidats de la coalition n'en ont réuni que les deux cinquièmes. Disons quelques mots desmoyens employésparnos nou veaux antagonistes, car il faut être juste, ils n'ont pasépargné les démarches, ni les sollicitations. Jamais plus de courtiers électoraux n'ont été mis en mouvement par un comité, on les voyait arpenter la ville en tous sens. Il faut croire cependant qu'ils n'ont pas été bien accueillis partout, car le candidat libéral qui avait le moins de voix en avait encore 64 de plus que le candidat de la coalition qui en avait le plus. Ces gens délicats qui s'effarouchaient autre fois, qui criaient la menace la contrainte eh bien, ils ont été mille fois plus menaçants dans leurs intrigues, plus absolus dans les votes qu'ils ont imposésque ceux qu'ils blâmaient si amèrement et avec tant d'injustice. Nous connaissons des courtiers qui ont proféré des me naces d'énergumène contre des électeurs qui ne voulaient pas accéder leur désir de voter contre la liste de I'Union libérale. D'autres ont trompé la bonne foi des électeurs, en donnant des billets sur lesquels se trouvaient inscrits des noms de candidats sans désignation suffisanteparce qu'ils s'étaient refusés accepter un bulletin où ces noms étaient omis. C'est un courtier de la clique des saints qui se permettait des manœuvres de ce genre. Disons le hau tement pour la moralité du parti libéral, jamais nous n'avons eu recours des menées aussi déloyales. ÉLECTIONS COMMUNALES DE 22 AOET 1848. Nombre des électeurs inscrits583 Nombre des votants Majorité absolue MM. Vandersticiiele de Maubus, a obtenu. 487 voix. 508 255 Vanden Peereboom, Alphonse 476 Ivveins-Hyndeiuck 152 j» 1» A.nnoot, Louis-Frédéric. 286 Vanden Bogaerde, Théodore 471 Boedt, Avocat 291 d Legraverand, Martin 435 Merghelynck, Ernest 295 298 1» 222 n n Vanden Driessche, Ignace 221 Vandc Castcelc-Pyssonnicr. 195 Un adhérent du parti clérical, dont les opinions exal tées sont connues, se plaignait hier que la réunion du l'amasse avait été trop exclusive. 11 fallait se borner disait-il, d'éliminer MM. Ern. M. et A., qui sontdesextra- vagants. Or, ce personnage qui veut faire passer si cha ritablement des hommes honorables pour des extrava gants, est un fanatique d'un numéro distingué et qui a toujours passé pour tel, bien qu'il se donne un air patelin un ton doucereux. Dans une des réunions du Parnasseil a été dit que l'élection qui vient d'avoir lieuétait la lutte des hon nêtes gens et des voleurs. L'orateur qui s'est permis cette phrase, s'est trompé; il aurait été plus dans le vrai, s'il avait dit que c'était la lutte contre les honnêtes gens organisée par les voleurs. Dans une autre réunion un des membres du comité le sieur Gerste, pharmacien, Grand'Place, s'est permis de prononcer une phrase que nous ne pouvons textuellement répétermais qui tendait faire croire, que la coalition seule comptait les honnêtes gens dans ses rangs. C'est un peu outrecuidant de la part de M. Gerste, sur la moralité duquel on pourrait obtenir des renseignements très-édi- fiants chez M. Charles Bccuweson ancien patron. Quelques brasseurs et quelques boulangers qui n'ont pas voulu donner les mains la coalition laquelle quel ques uns d'entr'eux s'étaient ralliésont été blessés de ce quenousavons dit du butqueleurs confrères poursuivent. Mais dans ce que nous avons ditil ne s'agissait que de ceux qui nourissaient des projets de ce genre et il y en a. Nous savons que tous ne veulent pas suivre quelques confrères dans la voie qu'ils ont choisie. Aussi ceux-là ne doivent-ils pas être blessés de nos réproches; ils ne leur sont pas adressés. Les élections Messines ont eu lieu dans le sens libéral. Tous les anciens membres ont été réélus, l'exception de M. Tibaux, le tanneur, qu'on accuse de s'être allié au parti du secrétaire Goubau, agent clérical, qui, dévoué l'ancien commissaire d'arrondissement, a fait avec lui, tout son possible pour faire échouer le bourgmestre de cette ville, M. Charles De Ncckere. Le 20 de ce mois, le squelette d'une personne du sexe masculin a été trouvé pendu un arbre dans un bois situ® sur le territoire de Reninghelst. L'absence de chair a démontré au médecin que le suicide a eu lieu depuis plusieurs mois. Le même jour, un enfant du sexe masculin, âgé d'un an et appartenant Joseph Moysius, demeurant Renin ghelst, a été trouvé noyé dans un fossé près de sa de meure. Cet événement est la conséquence d'un accident malheureux. M. le ministre de la justice vient de former une com mission chargée de modifier le projet de loi sur le notariat qui a échoué dans la session dernière devant la chambre des représentants. On cite parmi les membres de la commission M. Van- damme, président du tribunal de première instance de Bruxelles M. Coppyn, notaire Bruxelles M. Gheys- sens, notaire Liège. Nous espérons que la commission aura pour mandat de terminer promptement le travail qui lui est demandé, afin qu'un projet sérieux soit rédigé avant la session pro chaine, et qu'il puisse être discuté sérieusement, c'est-à- dire de façon amener une solution définitive. Il importe que la nouvelle commission se rende un compte exact de la situation qu'elle se rappelle qu'il ne s'agit pas par quelques mesures de donner satisfaction aux justes plaintes que l'état actuel du notariat a fait naître; mais de réformer la loi de ventôse an XI, et de constituer la magistrature de famille d'après les principes

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1