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Un arrêté royal du 31 août, porte qu'il sera formé, dans
la ville d'Ypres, une demi-batterie d'artillerie de la garde
civique.
La force et le cadre de celte demi-batterie sont fixés
conformément aux art. 5 2 et 6 2 de l'arrêté royal du
27 juillet dernier.
Un arrêté royal de la même date, autorise la garde ci
vique d'Ypres porter l'uniforme en drap décrit l'art.
i" de l'arrêté royal du 27 juillet dernier.
INAUGURATION DE L'EXPOSITION
AGRICOLE.
Ainsi que nous l'avons dit dans notre dernier numéro,
l'inauguration officielle de l'exposition n'a eu lieu qu'au
jourd'hui bien que déjà la galerie ait été ouverte au
public depuis Mercredi dernier.
A neuf heures et demie, les membres de la Société
agricole se sont rendus en cortège précédés de la musique,
aux Halles. Les membres du comité fermaient la marche
du cortège. Ils se sont rendus l'exposition et là le
président de la société, M. Carton, commissaire d'arron
dissement, a prononcé un discours sur la nécessité d'amé
liorer les procédés de l'industrie agricole et de perfec
tionner cette branche de la richesse publique.
Messieurs
En parcourant cette vaste galerievous avez pu ad
mirer les richesses agricoles de notre arrondissement;
aucun, Messieurs, n'a des produits plus variés; céréales,
lin, houblontabacplantes oléagineuses, tout y est
cultivé avec succès et l'on peut dire que 1 arrondissement
d'Ypres renferme tous les produits que l'on trouve dissé
minés dans les différentes contrées de la Belgique.
L'industrie agricole doit donc, juste titre, être con
sidérée comme la principale industrie de notre localité
et tous nos efforts doivent tendre en faciliter le déve
loppement et faire adopter toutes les améliorations qui
sont justifiées par l'expérience.
Depuis plus de trente ans, des concours ont été insti
tués pour les produits de l'industrie et du commerceet
depuis cette époque l'industrie et le commerce de tous
les pays ont atteint un haut degré de perfectionnement.
PourquoiMessieursne point appliquer ce moyen
d'émulation l'industrie agricole
Entourées de garanties que l'expérience enseignera
les expositions agricoles auront pour résultat de propager
toutes les améliorations et de faire profiter tousles
avantages qui restent souvent le privilège du petit nombre.
11 ne faut pasen effetse dissimulerMessieurs
que l'agriculture flamande qui a toujours eu une supério
rité marquée sur celle des autres nations, est déjà égalée,
je dirai même surpassée par les Anglais, grâce des pro
cédés que nous pourrions adopter comme eux.
Un pareil aveu me coûte, Messieurs, mais il est
l'expression de la vérité, et pour ma part, je ne croirais
jamais, en flattant l'amour propre d'une nation, défendre
ses intérêts.
11 faut donc étudier les améliorations et adopter
toutes celles qui procurent un avantage, sous peine de
voir dépérir les industries.
Nous en avons eu sous les yeux un cruel exemple.
Pendant dix-sept ans, l'on a vanté la supériorité de
l'ancienne industrie linière, l'on a résisté l'adoption de
nouveaux procédés, et malgré tous les sacrifices et toutes
les protections, cette ancienne industrie est morte et je
ne crains pas de le dire, morte pour ne jamais revivre.
C'est que toutes les industries sont soumises une loi
immuable qui est celle du progrès.
Eh bien aujourd'hui qu'il est temps encore de con
server, je dirai même de reconquérir le rang que nous
avons toujours occupé dans le monde agricole, unissons
nos efforts pour étudier toutes les améliorations et pour
faire introduire celles qui sont justifiées par l'expérience
Tel est, Messieurs, le but de notre association tel est
le but de l'exposition que nous inaugurons aujourd'hui.
Le gouvernement secondera nos efforts, et bien de
richesses, connues seulement dans quelques localités,
où ils se plaçaient pour danser, c'est de la folie
En quoi donc? répondit-il d'un air étonné. Fal
lait-il vous faire attendre?
Je dis que c'est de la folie vous, qui n'êtes pas
riche, de jouer ainsi, d'autant que l'on prétend que vous
n'êtes pas heureux au jeu.
Excepté aujourd'hui Et Maurice prononça ces mots
avec une expression de bonheur si véritable et si natu
relle, qu'Amélie aurait pu voir que c'était bien là le fond
de sa pensée; mais elle ne la comprit pas ou ne voulut
pas la comprendre, car ellereprit d'un air froid et sévère
C'est justement parce que vous aviez du bonheur
aujourd'hui, parce que vous gagniez une somme aussi
forte, qu'il fallait la conserver pour un meilleur usage.
Maurice tressaillit.
Il m'avait semblé, continua Amélie, que vous saviez
parfois mieux employer votre argent, et il m'en coûterait
de penser que vous n'êtes charitable et bon que par
hasard.
Merci de vos conseils, madame je n'en reçois pas
d'ordinaire d'aussi sages, et j'en profiterai. Je ne jouerai
plus.
Ce n'est pas là ce que je veux dire, monsieur
Et moi,' je vous le jure, et je tiendrai ma parole.
s'étendront dans toutes les contrées de la Belgique et aug
menteront la force productive du pays.
Avant de terminer, Messieurs, permettez-moi de
rendre hommage l'administration communale de la ville
d'Ypres.
C'est grâce sa coopération active et intelligente que
nous avons pu inaugurer cette fête avec toute la solennité
qu'elle méritait et nous avons la confiance que pour l'ave
nir, son concours répondra l'attente Ide ceux qui ont
choisi Ypres pour chef-lieu des deux comices agricoles.
Après avoir- religieusement écouté ce discoursles
membres de la société ont procédé l'examen des objets
exposés et après, les portes de l'exposition ont été ouver
tes au public.
Le bourgmestre de Poperinghe croit se justifier de la
situation déplorable où se trouvent les finances de la
ville en disant que, par le temps qui court, bien d'autres
villes se trouvent dans le même état de détresse, et que
le gouvernement lui-même a dû avoir recours des em
prunts. Ignore-t-il donc que les hommes aveugles qui ont
améné ce déplorable état des choses sont déjà depuis
longtemps renversés, et qu'il ne tardera guère, s'il con
tinue marcher dans la voie où il s'est engagé, d'aller
rejoindre ses anciens patrons?
Un libéral d'ancienne date qui, pendant line quinzaine
de jours, a abdiqué ce titre pour faire réussir la candida
ture rétrograde d'un de ses proches, et qui, devant un
nombreux publica traité les candidats libéraux de
Poperinge d'hommes ineptes, vaniteux et d'intrigants
vauriens, s'est avisé dans un but de réconciliation, après
que leur échec a été consomméde dire quelques-uns
d'entr'eux: C'est sans rancune, n'est-ce pas?....
Heureusement ce n'est pas d'aujourd'hui que nous sa
vons ce que cet homme vaut, ce qu'il pèse dépouillé de
son enveloppe extérieure.
On a dit Poperinghe que parmi les candidats libéraux
se trouvaient des communistes, pour les faire prendre en
haine par ce qu'on appelle ici les braves gens. Or, ceux
qu'on a voulu particulièrement désigner comme tels sont
des hommes riches qui ne se décideraient pas facilement
partager leurs biens avec les misérables va-nu-pieds
qui ont inventé cette calomnie.
Qui se ressemble s'assemble. C'est ainsi qu'on a vu ces
jours derniers Poperinghe, des hommes sans principes,
s'identifier avec tout ce qu'il y a de méprisable dans la
ville. Entr'autres une nommée Blonde Papin, coureuse
de rue et soularde de profession, a été soudoyée par eux
pour crier des injures aux membres du comité libéral.
Le Propagateur, dans son n° du 23 août, a dit que les
électeurs de Poperinghe ne veulent pas d'une opposition
quand même, mais admettent une opposition sage et rai-
sonnée. Le judicieux et clairvoyant Propagateur vou
drait-il bien avoir la bonté de nous indiquer où se trouve
cette opposition? Quant nous, nous n'en voyons pas
l'ombre.
Un électeur catholique de Poperinghe ayant vu que
le Progrès qualifie son parti d'obscurantiste, prétend
prouver par là que les libéraux sont ennemis de la reli
gion. Ce fin matois croit-il par hasard que parti catholique
et religion sont synonimes?
La question du remplacement militaire intéresse au
plus haut degré les populations rurales. On connaît l'in
flexibilité de l'axiome: Il faut que ceux qui paient, paient
pour ceux qui ne paient pas. L'État devant avoir toujours
son compte de miliciens pour le recrutement de l'armée
Tant mieux pour vous, monsieur, et surtout pour
d'autres qui vous en remercieront. Et propos de cela,
j'aurais vous parler d'une pauvre femme, votre cliente
une commission vous donner pour elle.
Ah! parlez, de grâce.
Ici, dans un bal et pendant une contre-danse, ce
n'est guère le moment. Venez, non pas demain, je serai
fatiguée et me lèverai tard, mais après-demain, midi, si
cela, monsieur Maurice, ne vous dérange pas trop.
Maurice n'avait jamais éprouvé une satisfaction aussi
complète et aussi pure. La contredanse était finie depuis
longtemps, qu'il lui semblait entendre encore les douces
paroles qui l'avaient charmé, et quand le baron, qui se
croyait obligé de le consoler de son désastreux brelan,
vit la joie qui brillait sur sa physionomie, il ne put s'em
pêcher de s'écrier: Voilà un philosophe!... C'est dom
mage qu'il joue si mal la bouillotte! Le lendemain
Maurice ne vit point Amélie, et la journée lui parut lon
gue, quoiqu'embellie par les plus doux songes et les plus
riantes imagescar le jour d'aprèslui qui ne l'aperce
vait jamais que le soir et au milieu du monde, il devait la
voir le matin midi chez elle en tête-à-tête... C'était
presque un rendez-vOus!.., Il y rêvait, lorsqu'on lui re
mit une lettre dont il reconnut sur-le-champ l'écriture
il en résulte que l'impôt d'hommes pèse principalement
sur le peuple des campagnes qui fournit un plus grand
nombre d'hommes robustes que les populations indus
trielles des villes.
Dans la classe aisée et riche, la faculté de se faire rem
placer permet aux jeunes gens atteints par le recrutement
d'en être quittes pour un sacrifice d'argent, mais aussi,
avant la réforme salutaire que vient d'opérer M. le mi
nistre de la guerre, elle donnait lieu aux plus graves abus.
Les remplaçants devenaient une marchandise humaine,
sujette la hausse et la baisseselon les circonstances
en cas de cherté et de rareté de cette marchandise, le
pauvrehors d'état d'acheter un hommepouvait être
forcé d'aller se faire tuer pour défendre le paysalors
que les citoyens aisés, les plus intéressés la chose pu
blique, restaient paisiblement chez eux.
Aujourd'huiil n'en est plus tout fait de mêmeet,
c'est déjà un bienfait immense qu'un commencement de
réforme sur un point de cette importance. D'abordle
remplacement ne pourra plus introduire, comme précé
demment dans les rangs de l'armée, des hommes ayant
rompu avec leurs familles d'abord, puis avec la société;
car tel était le plus grand nombre de ceux qui formaient
la matière première de l'industrie de ceux que le bon sens
populaire avait désignés sous le nom très-expressif de
marchands de chair humaine. Ensuite, le cours de la
chair humainepour ceux qui seront dans le cas d'en
acheter, ne sera plus arbitraire. La députation perma
nente du conseil de chaque province déterminera la somme
verser par ceux qui voudront se faire remplacer, laquelle
somme ne pourra dépasser un maximum déterminé. Moy
ennant ce versement, le département de la guerre four
nira le remplaçant, et le remplacé sera libéré de toute
obligation de service personnel, comme de toute respon
sabilité.
Le prix payé par les jeunes gens formera un fonds au
moyen duquel on assurera aux militaires, non-seulement
le paiement d'une certaine somme pour chaque rengage
ment, mais en outre ceux qui auront accompli deux
termes libérant des miliciensune pension annuelle et
viagère.
Cette pension, fournie par un fonds particulier, pourra
être cumulée avec la pension de l'État, de manière que
les militaires qui auront acquis les deux pensions jouiront
dans leurs foyers la fin de leur carrière d'une certaine
aisanceet ceux qui n'auront droit qu'à l'une d'elles se
ront au moins l'abri du besoin.
Par cette combinaison, la carrière des armes ouvre un
nouvel avenir un grand nombre de jeunes gens ayant
du goût pour le service la nouvelle réforme du rempla
cement retient sous les drapeaux des hommes possédant
une instruction militaire toute faite, préférables, en cas
de guerre, de jeunes miliciens, pépinière de bons sous-
officiers qui sont le nerf de toutes les armées régulières.
Nous n'hésitons pas reconnaître que depuis bien long
temps il n'avait été pris par le ministère de la guerre une
mesure mieux en rapport avec l'esprit des temps, et plus
efficacement utile la jeunesse de toutes les classes de la
nation, appeléeàfaire partie de l'armée. [Sent, des Camp.)
On écrit de Ruddervoorde, qu'avant-hier, environ deux
cents ouvriers ont commencé les travaux préparatoires
pour l'irrigation des bruyères du Vry Geweidet que
probablement le nombre d'ouvriers sera double aujour
d'hui.
Lundi, H septembre courant, aura lieu, au ministère
de l'intérieur, l'adjudication publique pour la fourniture
de deux cents caisses de tambour, deux cents paires de
baguetteset pour la transformation de quarante mille,
baudriers et ceinturons, portes-sabre et portes-bayonnette
pour la garde civique du royaume.
La notification du pourvoi en cassation de seize des
condamnés dans l'affaire de Risquons-Tout a été faite
dans les délais voulus par la loi. Delestrée s'est refusé
se pourvoir et s'est opposé ce qu'aucune démarche fût
faite en sa faveur.
Au I" septembre dr, la population de la prison de
Vilvorde était de 803 individus.
elle était du banquier et contenait ces mots
Mon cher Maurice j'ai vous parler d'une impor-
tante affaire où vous pouvez me rendre le plus grand
service; je vous attends demain déjeûner l'hôtel;
h mais pour que nous causions en liberté, venez de bonne
h heure et avant que ma femme ne soit levée. C'est im-
portant.
Le billet ne portait point de signature et contenait pour
post-scriptum cette seule ligne
Brûlez ce billet.
Ce que fit Maurice, qui était la probité même dans les
petites choses comme dans les grandes, et souriant pen
dant que la flamme consumait le billet du baron, il se
disait: La fortune si longtemps contraire veut donc enfin
me combler de ses faveurs Amélie m'admet près d'elle,
je suis assez heureux pour qu'elle ait besoin de moi, et
en même temps me voilà indispensable son mari, dont
j'ai toute la confiance. Et déjà il avait calculé en lui-
même que tout cela pouvait très-bien s'arrangerqu'il
serait dix heures chez le banquier, qu'il déjeûnerait
avec lui et de là passerait chez sa femme, qui l'attendrait.
La douce perspective L'heureuse matinée se disait-il
en s'endormant.
[La suite au prochain n'.)