Faits divers. h Le canon tonne de minute en minute. On dit que de Catane et de Stronbolt on a vu des vapeurs remorquant des vaisseaux voiles qui peut-être doivent tenter un débarquement. Timeste, 29 août, 9 heures du soir. Iïicr, il était arrivé ici une dépêche du ministère de Turin l'amiral Albini, avec l'ordre itératif d'embarquer toutes les trou pes sardesqui se trouvaient Venise, et de faire voile en suite pour le golfe de la Spezzia. Un de nos vapeurs est parti immédiatement pour Venise, afin de remettre cette dépèche. L'amiral Albini a répondu qu'il était peiné de ne pou voir exécuter les ordres qu'il avait reçus; mais le général délia Marmora, commandant les troupes sardes Venise, refusait de s'embarquer avant d'avoir reçu un ordre spécial adressé lui personnellement. i.ivoi icyi:. 3 septembre. La tranquillité a de nou veau été troublée Livourne. Le gouvernement a publié, hier, un manifeste, dans lequel il invitait la tranquil lité les habitants de Livourne, et défendait les rassemble ments. Vers le soir, quelques individus se sont mis lacérer les affiches, et les carabiniers ont fait feu sur eux. Aussitôt un terrible conflit a éclaté entre le -peuple et la troupe, et l'artillerie a fait des décharges mitraille. On tirait des fenêtres sur la cavalerie et les carabiniers. La troupe était rangée sur la grande place. Le combat a duré jusqu'à trois heures du matin. La troupe ayant eu le désavantage, s'est retirée dans la forteresse avec le gouverneur. Les morts se montent 60 parmi les gardes de la police, les carabiniers et les sol dats. Du côté du peuple on n'en connaît que 6. PoxTRF.nou, 30 août. Voici les nouvelles de la province: Calice, Monli et Podenzanaqui n'avaient pas voulu se soumettre la Toscane, se sont constituées en république aussitôt après le départ des carabiniers pié- montais. A Villafranca, quand le vieux parti bourbon- nien (Razzoli-Malaspina) eut appris l'occupation de Parme par les Autrichiens, il fit acte de soumission au gouver neur militaire et lui demanda la protection de ses armes. Le général autrichien répondit qu'il voyait avec plaisir le dévouement de ces populations pour le gouvernement légitime, mais qu'il ne pouvait leur accorder la protec tion qu'elles demandaient, attendu qu'il devait respecter les frontières de la Toscane et que son gouvernement lui avait ordonné de ne point aller contre les vœux des peu ples qui se seraient librement soumis la Toscane ces populations devaient suivre le sort de Capoluoga et Ne- Pontrcmoli. On assure que cette dépêche a été interceptée et que la lettre autographe du général-gouverneur de Parme a été remise notre gouvernement. Palria Gêxîes, 4 septembre. Le calme est rétabli. Un ban quet a été offert par la garde nationale aux officiers de l'armée. A la fin du banquet, un toast a été porté l'armée ce mot, et par une indicible spontanéité, tous les convives se sont levés, les épées sont sorties du fourreau, et, offi ciers de l'armée et de la garde nationale ont juré de mourir ou de purger le territoire italien de la présence des Au trichiens. Les dames et les spectateurs deboutqui se trouvaient dans les loges et les galeries, agitaient leurs mouchoirs et applaudissaient avec une vive émotion ce serment. Les troupes ont prêté ce matin le serinent la consti tution. On lit dans le National Savoisien: Les bruits qui avaient circulé Turin relativement la dissolution de la chambre des députés et la convo cation des collèges électoraux ne sont pas confirmés, et plus nous rapprochons de l'époque qui avait été fixée pour la réunion du parlement par le décret de proroga tion plus les convenances et la probabilité écartent la chance de ce coup d'état. On écrit de Trieste la Gazette d'Augsbourg, 21 août: Un de nos vapeurs vient de rapporter la nouvelle inattendue qu'Albini ne veut pas obéir l'ordre réitéré qui lui enjoint de prendre bord les troupes sardes de la garnison de Venise, parce que leur commandant en chef, le général délia Marmora, a déclaré qu'il n'obéirait qu'au tant qu'il aura reçu un ordre semblable du ministère. On prie de ne plus m'écrirc et de ne jamais s'adresser moi. Le jockey, peu fait de pareils messages et peu habitué surtout voir payer ainsi les billets doux qu'il portait s'inclina d'un air étonné et sortit. Pendant que cette scène se passait rapidement l'an tichambre, une-autre plus rapide encore avait eu lieu dans la salle manger. Le banquier, relevant nonchalamment la lettre que dans sa colère Maurice avait jetée sur la tabley lisait demi-voix ces mots Merci de tes diamants, mon cher Maurice ils étaient inutiles, je t'aurais bien aimé sans cela... Monsieurlui dit Amélie en l'interrompantvous n'y pensez pas, c'est une indiscrétion... Bah dit le banquier en rejetant la lettre sur la tableentre amis En ce moment Maurice entra il était pâle, abattu ses traits bouleversés étaient ceux d'un coupableet on l'au rait condamné sur sa seule physionomie, quand même il n'y aurait pas eu contre lui des preuves écrites. Le dé jeuner ne dura pas longtemps; on se leva, midi venait de sonner, et le banquier avait des affaires. Maurice tout en sentant bien que la vérité était impossible direavait cependant plus que jamais besoin de se justifier, et d'une voix timide et mal assurée il rappela madame d'IIavrc- le voit, les piémontais veulent gagner du temps, et l'on croit qu ils sont en cela d'accord avec le vœu secret du gouvernement français. Les lettres reçues Gênes par le S' Giorgiode Naples, annoncent que l'expédition napolitaine contre la Sicile dont deux régiments suisses font partie) doit être forte de 23,000 hommes. Le débarquement sera fait pouvoir prendre Messines revers. Le roi Ferdinand, qui refuse de recevoir la députation de la chambre chargée de lui présenter une protestation contre certains actes administratifs, songe proroger ou dissoudre les cham bres. A Turin, le 4 septembreon annonçait la publica tion, pour le lendemaind'un décret de dissolution des chambres. Les troubles de Livourne ont cessé la voix d'un do minicain, le père Melloni. On avait nommé un gouverne ment provisoire dans lequel figuraitun sicilien, La Cecilia, instigateur des troubles du 13 mai Naples, et accusé d'avoir vendu au grand duc les secrets du parti de la jeune Italie. Le gouvernement toscan voulait attaquer la ville par terre, en même temps que l'escadre anglaise la menaçait par mer. A la vue de ces préparatifsles Livournais ont fait leur soumission et le 51 août, Cipriani, la tête de 1,500 hommes, entrait dans Livourne, aux vivat de la bourgeoisie. La Cecilia a pris la fuite, emportant, dit-on, plusieurs millions (sic) de francs. Un violent incendie a éclaté Albany et a détruit 434 maisons et une soixantaine de navires, barques et cha loupes. Les pertes occasionnées par ce grand désastre sont évaluées plus d'un million de dollars. Plusieurs personnes ont péri dans les flammes ou ont été enseve lies sous les décombres. Les avis de Campêche annoncent que la population blanche avait repris le dessus sur les Indiens et qu'après plusieurs engagements meurtriers, ceux-ci avaient été obligés d'abandonner les villes dont ils s'étaient emparés sur la côte. Une maison de Montevidéo, qui jusqu'à présent, avait acquitté les traites du gouvernement français pour les besoins de la marine, a refusé de faire crédit la ré publique, ce qui paraît avoir mis le commandant de nos forces navales dans de grands embarras. La guerre d'extermination contre les mulâtres continue Haïti. Le président Soulouque a fait fusiller l'ex-ministre de l'intérieur David Troye, et l'ex-chef du département civil, Elisée. Le Courrier du Hâvre se plaint des choix faits par la marine pour les hautes fonctions des colonies. C'est un simple capitaine de vaisseau qui vient d'être nommé gou verneur du Sénégal; la Guyenne, c'est un commissaire de marine; la Guadeloupe, un avocat, etc. On lit dans le National Savoisien: Voici quelques renseignements particuliers sur M. de Boniqui a été la cause principale des troubles de Gênes: De Boni travaillait exciter les Génois proclamer la république. Il avait été nommé président d'un circolo (précisément celui qui n'a pas voulu se réunir au Circolo nationale) entièrement composé de membres républi cains et dont le but unique était rétablissement de la république Gênes. On ajoute que les Génois y étaient en très-petit nombre et qu'il ne s'y trouvait presque que des étrangers. Une lettre d'un ami m'assure que le peuple, en pre nant parti pour luin'a pas voulu autre chose que pro tester contre l'acte inconstitutionnel de son expulsion préventive. Le calme est rétabli Gènes; la garde nationale et les troupes qui ont parcouru la ville en patrouilles mixtes, pendant la nuit du 2 au 3 courant, ont fraternisé de la manière la plus cordiale. On nous assure que MM. Cavaignac, Changarnier, Marrast,Trouvè-Chauvel, Ducoux et Lamoricièreontpris, les uns envers les autres, l'engagement formel de dépenser en fêtes et réceptions jusqu'au dernier centime de leurs émolumens. court qu'elle avait une commission lui donner et qu'il était ses ordres. Je vous remercie de ne m'avoir pas oubliée. La pauvre femme que vous avec secourue m'avait suppliée de vouloir bien être la marraine de son enfant je l'aurais voulu! mais vraimenttoute réflexion faitecela m'est impossible soyez assez bonmonsieurpour lui porter mes excuses et mes regrets. Elle salua et sortit. Ce fut là le terme des prospérités de Maurice. A dater de ce jour, madame d'Ilavreeourt ne fit plus attention au pauvre jeune homme. Elle le traitaitchaque fois qu'il venait, comme un étranger, et elle avait repris avec lui ses manières polies et désespérantes. Elle me méprise se disait-il et perdre l'estime d'une pareille femme, c'est avoir tout perdu! Vingt fois il lui vint l'idée de lui de mander un entretien et de tout lui avouermais c'était une lâcheté qui le déshonorerait aux yeux du monde, une trahison gratuite qui ne le rendrait pas plus heureux... Porter le désordre dans cette maison où il avait été traité en ami découvrir cette femme les torts de son mari Et si elle aimait ce mari, quelle reconnaissance porterait-elle celui qui venait troubler le repos et le bonheur de ménage? Voici un des aphorismes philosophiques de M. Pierre Leroux: Tout être humain, pour être libre, frère et égal dans la 'cité, doit être associé avec d'autres êtres humains con formes ses prédominances et ses attraits légitimes. La base et la loi de l'amitiéc'est la triade. La triade est organique ou naturelle. La triade naturelle, réalisant par trois êtres humains l'union de trois prédominances différentesréalise la vé ritable loi morale. La triade organique est l'association de trois êtres humains, représentant chacun en prédominance l'une des trois faces de notre nature, l'un la sensation, l'autre le sentiment, le troisième la connaissance, dans une fonction spéciale quelconque. Un journal annonce ce matin que M. Proudhon, qui vit sur ce mot: La propriété est un vol, n'en est pro priétaire qu'à sa façonc'est-à-dire qu'il l'a volé. Le mot, en effet, appartient Babeuf. Il n'y a donc rien de nouveau sous le soleil. L'ex-roi de Westphalie, aujourd'hui général Jérôme Bonaparte, le plus jeune et le dernier survivant des frères de l'empereur Napoléon, écrit aujourd'hui divers jour naux pour leur annoncer la candidature de son neveu M. Charles-Louis Bonaparte, le prétendant de Boulogne et de Strasbourg. On se rappelle que le fils de M. le général Jérôme Bonaparte, représentant de la Corse, a demandé derniè rement un congé l'assemblée pour aller en conférence Ostcnde, où l'attendait son cousin. A Bordeauxla partie électorale semble devoir se jouer entre M. Molé et M. Michel Chevalier, du Journal des Débats. M. Michel Chevalier est, dit-on, non pas ap puyé mais accepté par le gouvernementcomme le can didat quiseulait des chances contre l'ancien ministre de Louis-Philippe. A Lyon, les efforts des amis de la République, telle qu'elle est aujourd'huisemblent devoir se borner écarter M. le maréchal Bugcaud et M. Raspail; l'un ou l'autre de ces candidats semble, d'ailleurs, ne pouvoir réussir qu'au moyen d'une condition des deux nuances extrêmes. A Auxerrc, M. Alexandre Dumas s'est mis sur les rangs, dit-on, d'après l'ordre formel, d'une somnambule, qui, en même temps qu'elle lui prédisait en juin l'élection de M. Louis Bonaparte, lui aurait annoncé son élection lui comme conséquence nécessaire de la démission de son heureux adversaire. Il est vrai que cette somnambule dont M. Dumas a raconté, avec sa verve ordinaire, les très-piquautes prédictions, lui a en même temps annoncé, comme devant s'accomplirentre la moisson et les ven danges, des faits bien autrement graves que son élection, et qui ne paraissent pas le moins du monde en voie de réalisation immédiatebien que la moisson soit déjà rentrée depuis quelque temps et que les raisins soient très-près d'être vendangés. Dimancheaprès-dîner, un malheur déplorable est arrivé Gand dans la rue Léopold. Plusieurs gamins s'amusaient vouloir déplacer de lourdes plaques en tôle, apposés le long de la muraille d'un atelier de construc tion de machinesquand tout coup une de ces plaques, perdant l'équilibre, tomba de tout son poids sur un de ces enfants, et écrasa littéralement le malheureux. Il est dans un état désespéré. Lundi dernierle fils du cultivateur Swaenepoel Cleraskerke, a péri d'une manière bien malheureuse il conduisait son cheval dans un champ labourer près d'un fossé: au moment où il voulut le débarrasser des traits dont l'animal s'était engagé, celui-ci tomba dans le fossé et écrasa le jeune cultivateur sous lui. Les demandes d'inscription l'athénée de Tournai sont tellement nombreuses, qu'on sera obligé de refuser des élèves pensionnaires, si le conseil d'administration ne rapporte pas sa décision qui veut que, cette année, le nombre des pensionnaires n'excède pas quatre-vingt-dix. D'après les dernières nouvelles de Java, qui vont jusqu'au 30 juin, la récolte du riz est tellement abondante dans la résidence de Sonrakarta, qu'on ne se rappelle pas en avoir eu une pareille depuis vingt ans. Par là, le prix de cette denrée alimentaire avait considérablement baissé, surtout dans l'intérieur du pays. En supposant même (et c'était là l'hypothèse la plus favorable) qu'elle n'eût que de l'indifférence pour le baron, sa jalousie, que celui-ci redoutait, et sa fierté blessée, ne pouvaient-elles pas amener un éclat dont tout l'odieux retomberait sur Maurice? Le malheureux avait beau faire, de quelque côté qu'il tournât les yeux, il ne voyait pour lui que le blâme, la honte et la ruine. Sa fortune compromise par de folles dépenses ou des spé culations témérairesson état perduson avenir sans considération un amour insensé et sans espoir dont il se mourait et ne pouvait guérirtelle était sa position lors qu'il vint notre dîner du 4 décembre, le jour de la Sainte-Barbetelles étaient les causes de celte sombre tristesse que nous ne pouvions nous expliquer. Sans force et sans courage contre les maux qui l'accablaient, il avait résolu d'en finir et de se tuer. On a vu comment nos instances, notre amitié et surtout le souvenir de son père l'avaient décidé différer ses projets et nous accorder une année. Il y consentit, et tout en pensant bien qu'un an ne pouvait rien changer sa positionil partit pour la Grèce, la Syrie et Constanti- nople. [La suite au prochain

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3