lége jugé. On nous assure mémo que l'honorable correspondant se destine être jésuite et nous l'en félicitons. C'est la vocation de ceux qui craignent d'é chouer dans une carrière laïque. Que le jeune rhétoricien aime prôner l'établissement dans lequel il a reçu l'éducation, c'est d'un bon cœur, mais il ne fallait que ce juge imberbe de 18 ans tout au plus, s'avisât de blâmer un établissement qu'il ne peut connaître que par ouï-dire et encore par le dire de quelles gens Qu'à ses yeux le collège de Poperinghe soit le nec plus ultra des établissements d'instructionil est' libre de le croire, mais que ce jeune fat daigne du haut de ses études de rhétorique de Poperinghe, juger le collège communal d'Ypres, il faut en convenir, la modestie n'est pas la qua lité la plus éminente de M. Coudron. Si le collège d'Ypres coûte la ville neuf mille francs de plus environ, et non dix mille francs, M. l'apprenti- jésuite, c'est que les professeurs sont des hommes faits qui envisagent le professorat comme une carrière; ce qui n'est pas dans les villes où l'instruction ne coûte rien, parce qu'on a soin d'y envoyer des séminaristes qui loin de pouvoir former les autres, ne sont pas encore formés eux-mêmes. Voilà pourquoi un établissement ecclésiastique entraîne moins de frais, mais ce n'est pas une raison, parce qu'il coûte moins, qu'il vaille davantage. Et si les bons pères, jésuites peut-être, louaient la manière d'agir de payer pour quelque institution incomplète pitoyablenous répétons le mot, M. l'élève de rhétorique, c'est qu'ils avaient pour cela leurs motifs, ou qu'ils étaient des dupes. Nous ne nous serions pas occupé du collège de Pope ringhe, si le Journal des Baziles ne lui eut jeté un lourd pavé au lieu de lui rendre un service, car par sa malheu reuse polémique, l'honorable correspondant a été en traîné y prendre part comme un vaillant champion et il a ainsi fourni la preuve que les établissements ecclésiastiques lancent dans la société des freluquets qui ne doutent de rien. Bruxelles, 19 septembre. - 11 paraît que l'idée de l'organisation, au chemin de fer, de convois qui parti raient de Bruxelles, dix heures du soir, pendant les derniers jours des fêtes, a dû être abandonnée. On a cal culé que les locomotives, voitures et wagons devraient rovenir-presque immédiatement Bruxelles, et qu'il fau drait dès lors tenir sur pied toute la nuit, un personnel qui aura un très-rude service faire de jour. Mais si, quant au public, quant aux voyageurs, la mar che des convois n'est pas changée, on peut compter sans doute que les dispositions nécessaires seront prises pour transporter tous les voyageurs qui se présenteront aux derniers convois ordinaires, et que ceux-ci seront aug mentés, doublés, multipliés, comme on l'a fait, du reste, dans d'autres circonstances. Le char de llubens et le vaisseau V Anversois sont arrivés la station de l'Allée-Verte, par un convoi spécial. Comme ces objets sont d'une hauteur extraordinaire, on a été obligé de couper les fds du télégraphe électrique la jonction du chemin de fer de l'Allée-Vcrte. Il est impossible de rien voir de plus élégant et de plus somptueux que le char de Rubens, qui a été construit sur les dessins même du grand artiste. L'Organe se fâche parce que nous avons dit qu'il avait le privilège de recevoir communication des rapports de la gendarmerie. Ce sont, dit-il, ses abonnés qui lui trans mettent les nouvelles locales. S'il en est ainsi, nous de vons croire que ses abonnés sont des gendarmes, car le style des nouvelles qu'ils lui communiquent est tout-à- fait le même que celui des rapports que nous avons vus et lus. Journal de Bruges.) Les économies sont l'ordre du jour, elles sont possi bles dans l'administration des mines comme partout ail leurs. Il paraît qu'il est question de supprimer la place devait plus tard partir en poste avec quelques amis pour la vallée d'Orsay, où il passerait la nuit et la matinée du lendemain. Il laissait donc ses domestiques, commencer par son cocher, maîtres de l'hôtel, et, bien mieux encore, de l'office. Alors, et comme dans la fable de La Fontaine: Je laisse penser la vie Que firent ces deux amis. Horace de Nanteuil avait de fort bons vins, que Trilby offrit généreusement son collègue Jérôme, qui y fit honneuret la deuxième ou troisième bouteille de médoc, les confidences intimes commencèrent. L'amphy- trion (je parle du cocher d'IIorace), raconta qu'il devait, le soir assez tard, aller rejoindre son maître Orsay. C'est,comme moi, dit Jérôme. Mais il devait auparavant aller attendre avec la voiture, rue Grange-Batelière, 3, que la répétition de l'Opéra fût finiepour emmener M11" Lolotte. Jérôme raconta aussi comment il devait d'abord con duire madame Antony; mais après cela les deux amis se rencontreraient Orsay, où M. Jérôme espérait bien son tour recevoir et traiter M. Trilby. La chère serait fine et délicate et les vins choisis, car M. d'IIavrecourt n'é- d'inspecteur-général des mines qui n'existe que depuis 1844 et coûte, tous frais compris, 18,000 fr. aux con tribuables. On rétablirait les fonctions de directeur de l'administration des mines quinccouteraientque G,000 fr. L'économie serait ainsi de 12,000 fr. (Tribune.) EXTÉItfEUIt. FRANCE. Paris, 20 septembre. En ce mo ment 111,000 voix sont acquises M. Louis-Napoléon; 78,000 M. Ach. Fould et 08,000 M. Raspail. 413,000 électeurs sont inscrits dans le département de la Seine, le nombre des votants ne paraît pas avoir dé passé 260,000. Les électeurs démocratiques socialistes sont au nombre de 60,000, dont les voix se sont réparties presque toutes sans division sur MM. Thoré, Raspail et Cabct. 60,000 Louis Bonaparte80,000 Groupe gouvernemental Fould RogerAdam62,000 Groupe conservateur Delessert, Bugeaud, Girardin40,000 Boissy, Gcrvais (de Cacn), etc. 18,000 200,000 200,000 2G0,000 En avril dernier il y a eu 232,000 votants M. Caussidièrc a obtenu, 146,000 voix; Moreau 126,000; Thicrs, 99,000; Ticrre Leroux, 90,000 Louis Bonaparte, 84,000; Proudhon, 76,000. Plusieurs représentants ont résolu d'interpeller le ministre de la justice sur un appel fait aux électeurs de la Seine en faveur de MM. Raspail, Cabct et Thoré, par des membres de l'assemblée nationale, parmi lesquels on cite MM. Deville, Proudhon, Gambon, Greppo et Doutre. Ces interpellations, qui devaient avoir lieu hier, sont ajournées, dit-on. C'est M. de Mornay qui doit prendre la parole en cette circonstance. ANGLETERRE. Loxdrer, 18.sep? cm ère. Nous apprenons, dit VUnited service Gazette, que lord Pal- merston négocie en ce moment avec le gouvernement Brésilien une nouvelle convention pour la suppression de la traite des nègres. Lord Palmerston propose que les sujets brésiliens capturés comme suspects de se livrer la traite, soient livrés aux autorités brésiliennes et punis s'ils sont reconnus coupables. D'un autre côté, il parait que le commodorc sir C. Ilotham, qui commande en chef la station navale britan nique sur les côtes d'Afrique, a eu se plaindre des actes de l'amiral français Nunezet qu'il a adressé ce sujet un rapport au gouvernement anglais. Les nouvelles d'Irlande sont toujours fort incertaines et il est impossible de se former, d'après les correspon dances des journaux de Londres et leurs extraits des journaux irlandais, une idée peu près exacte de la situa tion des choses dans ce pays. Les lettres de Carrick NVatcrford et Kilkenny annoncent que des bandes d'in surgés battent le payspillant lorsqu'ils peuvent le faire avec impunité, attaquant les habitations isolées, enlevant le bétail et les armes et disparaissant comme les fantômes l'approche de la police ou des troupes. 11 parait peu près établi que les insurgés ont formé une espèce de camp dans les montagnesde Slidvenammen ctquc MM. Dohcny et O'Mahony sant avec eux. Les lettres reçues aujourd'hui d'Irlande confirment que le nouveau mouvement insurrectionnel qui a éclaté en Irlande a été considérablement exagéré. Le prétendu camp, formé près de Carrick, par les insurgés, s'est borné un rassemblement de quelques centaines de paysans déguenillés sur la montagne de Slidvenammond'où ils ont attaqué quelques stations de police isolées. Ils ont été repoussés après avoir eu quelques-uns des leurs tués blessésou faits prisonniers. Le prétendu camp s'est dissous la seule approche de nos troupes appelées de la ville voisine. Quant l'attaque dirigée contre le château du comte de Waterford, elle n'a pas même eu lieu tout s'est borné une fausse alerte. Quelques journaux assurent cependant que les émeu- tiers ont incendié deux ponts près de Waterford les correspondances sont contradictoires sur ce point comme sur tout le reste. Elles s'accordent seulement dire que le mouvement n'a aucune importancesi ce n'est qu'il pargnaitrien quand il avait dinerdes femmes de l'Opéra, et puis ces dames, qui ne reviendraient que le lendemain, amèneraient sans doute avec elles leurs femmes de cham - bre, et il y aurait partie fine l'office comme au salon. Les deux amis, déjà ravis de leur matinée, burent encore l'espoir de la soirée, et burent tant et si bien que Jé rôme eut grand'pcine, sur les six ou sept heures, re trouver le chemin de l'hôtel; ses jambes ne le soutenaient plus, mais cela l'inquiétait peu... c'était ses chevaux le conduire. Mm<! d'IIavrecourt monta dans sa voitureet le digne cocher sur son siège. Une lueur de raison qui éclaire encore, par intervalles, les cerveaux les plus avinés le guida avec assez de bonheur dans Paris, mais dès qu'il eut franchi la barrière d'Enfer et fut sur le chemin d'Antony, qui est aussi celui d'Orsay, l'air de la route, plus vif que celui de Paris, acheva de le griser si complètement, qu'il voyait autour de lui danser en rond les maisons et les arbres. Une seule idée lui res tait, une idée fixe comme en ont tous les ivrognes Aller retrouver Orsay Trilby et ces demoiselles aller Orsay le plus vite possible... en passant par Antony. Telle était la phrase qu'il se répétait sans cessepart indique que la tranquillité est loin d'être aussi complète ment rétablie en Irlande qu'on semblait le croire. Des renforts ont été dirigés de Dublin vers les districts de sud. Il n'est pas prouvé que M. Doheny soit la tête de cette tentative. Ce chef qui mène dans les montagnes la vie d'un des anciens OUt laws Saxons 1 époque de la conquête normandeparait être un homme doué d'une vigueur physique remarquablequi semble devoir lui donner une grande influence parmi les gens de la cam pagne. Une pétition contre le rappel de l'Union a été remise au lord-lieutenant ce document est revêtu de 800,000 signatures, parmi lesquelles celles de 120 pairs du roy aume, de membres du clergé et de la haute bourgeoisie. Lord Clarcndon a répondu cette adresse de manière prouver que le gouvernement ne songe nullement sus pendre l'union politique entre l'Angleterre et l'Irlande. HONGRIE. Pesth, 13 septembre. A l'arrivée des députés envoyés Vienne, portant des plumes rou ges leurs chapeaux, une immense agitation s'empara de la population. Un conseil de cabinet fut tenu chez le pa latin; Balthyani et Derh y assistaient! Le lendemain la diète eut une séance secrète. L'anxiété générale était son comble. Enfin la modération l'emporta le ministère donna sa démission, et Szemere seul resta. L'archiduc Etienne annonça cet événement la seconde chambre dans une lettre ainsi conçue k Le président du conseil ayant renoncé ses fonc tions et l'action du ministère tout entier et de ses mem bres en particulier ayant cessé, j'ai soumis l'agrément de S. M. le futur président du ministère je prie donc M. le président de faire connaître au corps législatif que j'ai pris en mains les rênes de l'administration, et que je compte sur l'appui énergique des deux chambres de l'as semblée des élus. Mais, comme la contresignaturc du ministre Szemere, qui n'avait pas donné sa démission, manquait cet écrit, il fut déclaré nul. Kossuth le premier s'éleva contre cette illégalité. Enfin on envoya au palatin une députation chargée de lui demander le maintien provisoire du mi nistère actuel, et la formation par Kossuth d'un nouveau cabinet. Le palatin y consentit, quoiqu'en faisant remar quer combien on l'avait blessé, et en menaçant de quitter le pays, si une telle méfiance se manifestait encore. Ainsi nous sommes de nouveau dans une crise inquiétante. AI iiu'iii: ii'ïi'iies, du 23 Septembre. Les blés se sont vendus aujourd'hui avec une hausse de 70 centimes l'hectolitre. 1,094 hectolitres ont été amenés au marché et la vente s'en est opérée lente ment aux prix de fr. 16-80 19-20 en moyenne 18 fr. l'hectolitre. Les prix du seigle ont monté de 80 centimes l'hectolitre. 108 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 10-40 fr. H-20; prix moyen 10-80. Cinquante deux hectolitres d'avoine ont été acquis aux prix de fr. 6-23 fr. 7-25; en moyenne fr. 6-75; baisse 37 centimes l'hectolitre. Les prix des fèves ont baissé d'un fr. l'hectolitre. 32 hectolitres ont été acquis au prix de fr. 10-80 en moyenne. Il y a cn.core eu une hausse de 30 c. sur le prix des pommes de terre qui se sont vendues raison de 8 fr. les 100 kilogr. In r i ivii, u'Ypuks, du 17 Septembre au 23 inclus. Naissances: Sexe masculin 2. Sexe féminin 6. Total 8. Deux mort-nés du sexe masculin. Mariages. Hoevenaeghel, Charles-Louis, âgé de 27 ans, domestique, et DurnezColette-Sophie, âgée de 36 ans, domestique. Cortein, Henri-Louis-Joseph, âgé de 50 ans, cordonnier, et Waeghebaert, Léonore-Fran- çoise, âgée de 38 ans, journalière. De GrooteThéo dore-Jean, âgé de 25 ans, cordonnier, et DeCorte, Hermanie-Victoire, âgée de 24 ans dentellière. Décès. Kestelegn, Ange-Joseph, âgé de 42 ans, dé cédé Padang Sidampoeang (Indes orientales), le 14 Juillet 1846. Roos Marin, âgé de 22 ans, soldat, céli bataire, rue des Bouchers. Enfants au-dessous de 7 ans. Sexe masculin 2. Sexe féminin 2. Total 4. lui, ou demi-voix pendant une grande partie de la route. Et puispar un raisonnement qui lui parut lumineux (les ivrognes aiment beaucoup raisonner) il tira de sa proposition première les conséquences suivantes: Aller Orsay, par Antony, le plus vite possible... c'est une absurdité car en allant tout droit Orsay, on arrive- rait plus vite. Certainement! (criait-il avec force sur son siègecomme aussi convaincu de sa découverte que Galilée l'était de la sienne en soutenant que la terre tournait); certainement on arriverait plus vite En ce moment, on traversait Antony, la nuit pleine; Mm0 d'Havrecourtdormait dans sa voiture, les chevaux allaient comme, le vent, Jérôme était sur son siège, tenant les rênes et pouvant, comme la Providence, diriger son gré les événements... Au lieu de prendre une allée de peu pliers droite qui conduisait chez la grand'tante, il laissa ses chevaux continuer leur course au galop sur la grand' route, et une demi-heure après la voiture faisait sou en trée triomphale dans la cour d'Orsay. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3