judiration publique. Mais si, au lieu de s'en tenir 5 une vue superficielleon pénètre plus avant dans le fond de cette affaire, on ne tardera guère découvrir le pot aux roses. Vous n'ignorez pas, Monsieur, que dans une petite ville comme la nôtre, la majeure partie des travaux exécuter, consiste dans des ouvrages de maçonnerie, tels que construction et restauration de murs, aqueducs, ponts, etc. Or, comme un personnage influent est en même temps briquelier et que comme tel, et pour profiter de sa position, il ne cherche qu'à livrer lui-même, l'ex clusion de tout autre, le plus grand nombre de briques possible (ainsi que vous l'a fait également observer un électeur impartial dans votre n° de dimanche dernier), il s'est aperçu de bonne heure, qu'en faisant exécuter les ouvrages publics par adjudicationil lui eût été impos sible de vendre la ville ses briques au prix exorbitant de quinze francs les mille sans frais de transport, tandis qu'en d'autres endroits, Yprcs par exemple, on livre celles-ci, transport compris, treize francs et demi. C'est ce qu'on a fait jusqu'aujourd'hui sans concurrence aucune et sans la moindre opposition de notre trop com plaisant conseil. Cependant pour la continuation d'une exploitation si lucrativeil y a une légère difficulté laquelle l'autorité rommunale paraît n'avoir aucunement songé. L'article 68 de la loi défend expressément au bourgmestre et tout conseiller de faire ni directement ni indirectementau cune fourniture la commune. Nous poserons nos administrateurs le dilemme suivant ou bien ils ont connu la loi communale, et alors ils ont forfait sciemment leurs devoirs, ou bien ils ne l'ont pas connue, et dans ce der nier cas, ils sont au-dessous des fonctions qu'on leur a confiées. C'est eux choisir, dans l'alternative où nous venons de les placerou de continuer de propos délibéré dans la mauvaise route dans laquelle ils se sont engagés, ou d'avouer leur ignorance et de revenir de leurs coupables erreurs. Maintenant qu'ils sont mis en demeure et que la lumière, si elle leur était cachée, vient d'être dévoilée leurs yeux, on ne pourra au moins plus prétendre cause d'ignorance, pour persévérer dans l'ancienne ornière. Mais peut-on raisonnablement espérer de leur part quelque changement en faveur de nos intérêts méconnus? Nous croyons que non. La dernière lutte électorale a fait trop clairement voirmême aux moins prévenus, que notre bourgmestre et son parti se proposent en tout la conti nuation de leur œuvre d'exploitation. S'il n'était pas ainsi, si leur intérêt personnel n'était pas en jeupourquoi cet acharnement combattre la candidature de personnes intègres qui pouvaient apporter quelque lumière dans le conseil, acharnement qui a surtout redoublé au moment où celles-ci, voulant montrer un désintéressement com plet, ont fait connaître publiquement leur renonciation tout traitement? On ne s'aperçoit que trop du but où ils tendent lorsqu'on considère qu'on a précisément conservé tous les membres de l'ancien conseil qui jusqu'ici, soit par ignorance, soit par apathie, n'ont que trop bien prêté les mains ce tripotage administratif. Le seul conseiller qui jusqu'ici ait eu la franchise de faire une opposition ferme et constante a été impitoyablement éliminé. N'est-il pas pénible de voir un homme récemment encore appelé remplir un des postes les plus éminents, se perdre ainsi tous les jours dans l'opinion publique (ou plutôt dans l'esprit des personnes sensées), parce qu'il considère les fonctions dont il est investi, non comme un moyen de rendre des services ses concitoyens, mais comme autant d'échelons propres atteindre le véritable but de son ambition lequel n'est ici ignoré de personne. Ce n'est pas tout, pour pouvoir plus facilement s'assu rer le monopole des fournitures faire pour la ville, on a ET c. Il —lll SMBCMMBMMHnaBMMHMMWH—n—t Bravo s'écria Alfredbravo voilà comme je t'aime pour ce soir. Pour ce soir reprit Maurice avec fureur dis pour toujours C'est ce que nous verrons. Mais où sont-ils donc tous? poursuivit Maurice avec v.r.c espèce d'agitation fébrile; que sont-ils devenus? faut- il les aller chercher? Ils congédient ces demoiselles, qui viennent succes sivement d'arriver. Tant pis s'écria Maurice, tant pis Voilà les beautés qui me plaisent et que je veux adorer désormais. Il a fallu les faire repartir l'une après l'autre, et partir sans souper c'était là le difficile. L'éloquence du b-ron y aurait peut-être échoué, mais Horace de Nanteuil a trouvé un moyen vainqueur et terrifiant il doit leur dir je c-ois, que le jardinier et deux ou trois personnes maison sont atteints de la petite vérole... en dépit vaccine. Cette phrase seule doit suffire pour mettre eu lui te ces pauvres filles, qui tiennent être jolies... eu soin de confier la direction de tous les travaux publics un seul et même homme chargé en même temps, l'exclusion de tout autre, et de la surveillance et de l'exécution lequel certespar cela même et pour être agréable ses chefs, se gardera bien d'adopter, dans les travaux de la ville, des mesures d'économie au préjudice de ces derniers. Mais ce sujet devant nous entraîner trop loin, fournira la matière d'un article subséquent. Agréez, monsieur, l'assurance de notre parfaite consi dération. LE COMITÉ LIBÉRAL. Demain dimanchesi le temps le permetla musique des Sapeurs-Pompiers se fera entendre au jardin de la Société de la Concorde5 heures précises de relevée. Nous sommes priés de vouloir faire connaître que la rentrée des classes au collège communal est fixée au lundi, 2 Octobre 1848. C'est par erreur que sur le pro gramme des cours, ce jour est fixé au 4 Octobre. Jeudi28 du courantont eu lieu les élections aux divers grades du corps d'artillerie de la garde civique d'Ypres; l'union franche et louable qui a présidé cette opération, est d'un heureux augure pour l'avenir, notre artillerie citoyenne se distinguera par sa discipline et son zèle autant que par son courageet sice qu'à Dieu ne plaise, le maintien de l'ordre réclamait un jour son con cours, nous sommes sûrs qu'elle se lèvera comme un seul homme, pour apporter sa part d'efforts dans ia défense commune. Quarante-trois gardes ont participé au scrutin qui a donné le résultat suivant MM. Pironon, Théodore, lieutenant. Joye, Auguste, sous-lieutcnant. Nolf-Denysmaréchal-des-logis. De Florisone, Alfred, idem. De Coenc-Lakoussebrigadier. Tliibault-Ferricxidem. Vande Casteele-Dubaridem. Tack, François, idem. Le soir, de brillantes sérénades ont été, par la musique des sapeurs-pompiers, données aux officiers nouvellement élus, et ceux-ci ont ensuite réuni tous les membres de la compagnie dans la salle de la Société des Chœurs. Là, divers toast ont été portés, nous ne citerons que les suivants au Roi. —Aux chefs du corps des artilleurs de la garde civique. Au commandant de la garde civique. A l'union et la fraternité des deux corps composant la milice citoyenne d'Ypres. De vils applaudissements ont accueilli ces toastet il était facile de s'apercevoir qu'il y avait là aussi, sponta néité et accord unanime de volontés et de sentiments. HO„, r- Nous avons dit maintes fois que l'exportation en France de nos produits linieroaurait complètement cessé avant l'expiration de la convention du 15 décembre. On sera convaincu de la justesse de cette triste prédiction en con sultant les chiffres du tableau du mouvement commercial de la Belgique pendant les huit premiers mois de cette année, comparés avec les huit premiers mois de 1847 et 1846. Nos exportations en fils de lin ont été en 1846 de 1,567,475 kil. en 1847 elles n'étaient plus que de 845,192kil. ;cn 1848 elles sont descendues 485,057 kil. Pour les tissus de lin, l'exportation de 1848 porte 1,845,000 kil. celle de 1847 a été de 1,510,975 kil. en 1848 elle n'a plus été que de 929,752 kil. Qu'on suive la même proportion descendante pour les quatre années et trois mois que doit encore durer le traité avec la France et l'on verra où nous a conduit le régime de fa veur, le régime privilégié, qui frappe de 25 p. c. nos pro duits liniers aux frontières françaises. [Journ. de Bruges). Le programme officiel indiquait pour 10 heures la distribution solennelle des prix du concours universitaire c'est leur état. Entends-tu ces éclats de joie? Attention! ce sont ces messieurs qui reviennent. En effetles jeunes gens rentraient par une porte du salon, et le banquier par l'autre. Victoire! lui cria-t-on, ces demoiselles sont parties. Vivat répondit le baronfidèle son dicton ordi naire, l'Opéra s'en va! et tout l'heure Athénaïs en va faireautant; elle retourne Paris,ruedela Bruyère, 55... c'est plus prudent. Nous voilà donc en sûreté il ne reste plus ici que ma femme amusons-nous. Et il jeta sur Horace de Nanteuil et sur les jeunes gens un regard d'in telligence, comme pour leur dire: A vos rôles la mysti fication va commencer. Alfred comprit le coup d'oeil et se rapprocha de Maurice, son allié, pour l'aider soutenir le choc qui le menaçait. Mais pendant que les grands coups allaient se porter au salon, une scène d'intérieur se passait au premier. Amélie, peine remise de ce qu'elle venait d'entendre avait quitté le boudoir et montait lentement l'escalier lorsqu'elle rencontra Joseph, le valet de ehanibre du et du concours général institué entre les établissements d'instruction moyenne. Cette solennité était autrefois assez triste, assez monotone part les hauts dignitaires de l'université, le personnel de l'enseignement de la ca pitale et les parents et amis des lauréatson attachait généralement peu d'intérêt cette cérémonie. M. le ministre de l'intérier a voulu dès l'année dernière en re hausser l'éclat et lui donner toute l'importance qui doit s'attacher aux grandes phases de la vie scolaire et univer sitaire. Le roi, qui prend un si vif intérêt tout ce qui touche l'enseignementa voulu donner une nouvelle preuve de sa sollicitude en venant applaudir avec la reine et les jeunes princes aux triomphes des lauréats. Il en a été de même cette annéeet les jeunes élèves comme leurs professeursont vu l'éclat de cette fête re haussé par la présence du souverainde la reine et de la famille royale toute entière, de tous les membres du cabinet qui siégeaient au bureau et qui ont eux-mêmes distribué les prix et les couronnes aux vainqueurs des concours. La séance a été ouverte par un discours de M. Baron, professeur de littérature française l'université de Bruxelles, qui occupe en même temps la chaire de rhé torique l'athénée de Bruxelles. Les discours prononcés dans ces sortes de solennités ont rarement le privilège d'intéresser l'auditoire auquel ils s'adressent. Le discours prononcé par M. Baronfait une glorieuse exception cette règle, il a été écouté d'un bout l'autre avec un constant intérêt et plusieurs re prises interrompu par les applaudissements du nombreux et brillant auditoire qui se pressait dans le vaste temple des Augustins. C'est que l'orateur a eu soin cette fois de sortir des sentiers académiques pour transporter ses au diteurs dans les régions moins arides, que celles que les orateurs universitaires semblent condamnés parcourir dans ces occasions comme celle-ci. Je n'entreprendrai pas de vous faire l'analyse du discours de M. Baron, je vous dirai seulement qu'il l'a terminé par une allusion des plus heureuses la situation calme et prospère de la Belgique, qu'il a comparé un oasis fertile au milieu des sables brûlants que soulèvent autour d'elle les tempêtes révolu tionnaires. Les paroles de M. Baron ont produit le plus grand effet. Rarement on a vu un discours académique obtenir un pareil succès d'applaudissements. La cérémonie s'est terminée par une cantate patriotique chantée avec accompagnement de chœurs. Cette pièce mu sicale, œuvre de M. de Bériot, est d'une facture large et d'un sentimentsi je puis me servir de ce mot, qui con vient parfaitement au sujet La liberté et l'indépendance de la Belgique. La derniere strophe rappelle le dévouement du roi la Belgique et ses libres institutions. On ne saurait vous rendre l'effet produit par cette der nière strophe peine le chanteur en avait-il dit les deux premiers vers que tout l'auditoire s'est levé en applau dissant et en criant Vive le Roi. Les acclamations se sont prolongées pendant quelques instants. Le roi vivement ému remerciait du geste les assistants la reine et les princes ses fils partageaient visiblement l'émotion de Sa Majesté. La strophe a été répétée deux fois et deux fois les mêmes applaudissements, le même enthousiasme, ont éclaté. Je ne crois pas que jamais acclamations plus una nimes et surtout plus sincères aient retenti aux oreilles d'un souverain. Le trait le plus saillant de nos fêtes est l'empressement avec lequel le public a saisi toutes les occasions de mani fester son respect, sa vive affectionle mot n'est pas trop fort, pour le prince qui dans ces derniers temps surtout a donné des gages si éclatants et si réels de son attachement aux institutions constitutionnelles de la Belgique; partout où le roi s'est montré, ces jours-ci, partout il a été l'objet d'une véritable ovation populaire. Le défilé du double cortège des chars allégoriques et des géants et figures populaires de la Belgique avait attiré sur son passage les deux cent mille hahitants que compte Bruxelles depuis trois jours. Cette afiluence est une ré ponse péremptoire toutes les objections qu'à soulevées l'idée de cette procession extraordinaire. Le roi s'est rendu le soir au bal populaire sur l'espla nade de la plaine de Namur 5a Majesté a été accueillie par la foule immense qui se pressait sur cette vaste espla nade avec des acclamations d'enthousiasme. A 10 heures, le roi s'ést rendu au cercle artistique. La reine, et les jeunes princes accompagnaient Sa Majesté. baronqui descendait l'escalier d'un air affairé. Faites porter sur-le-champ cette lettre chez ma tante, Antony, et dites mon mari que je lui demandeainsi qu'à ces messieursla permission de ne point reparaître au salon. Je ne me sens pas bienje suis fatiguée et vais rentrer dans mon appartement. Oui, madame. Etpropos de celaoù est mon appartement? conduisez-moi... Et, voyant l'air interdit du valet de chambre, que cette question, bien simple en apparence, avait tout déconcerté Ne pouvez-vous m'indiquer où est le principal ap partement celui destiné la maîtresse de la maison Si, madame, répondit Joseph en balbutiant et en lui montrant la porte n° 1 C'était une chambre en soie bleue, du goût le plus ex quis, et qui surpassait par son luxe toutes les autres pièces de ce palais. Amélie ne la regarda même pas, et, occupée d'autres idées qui la tenaient encore tout émue elle se jeta sur un canapé et resta plongée dans ses ré-

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2