JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Jeudi, 5 Octobre 1848. Vires acqumt eundo. INTÉRIEUR. Maurice. 774. 8' ABONNEMENTS Yprbs (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 30 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Y PRE Sle A Octobre. NOMINATION l»E POUVOIR EXÉCUTIF DE LA COMMUNE. Par arrêté royal en date du 30 Septembre 1848, Sa Majesté le Roi vient de nommer Bourgmestre et Echevins, MM. le baron Vandersticiiele de Maubus, Alpii. Yanden Peereboosi et Henri Iweins-Fonteyne. Les deux premiers sont connus. Le bourgmestre homme d'âge, a été nommé la première fois en 1831 et par conséquent il occupe ces fonctions éminentes depuis plus de dix-sept ans. Ses concitoyens l'ont toujours réélu l'unanimité pour ainsi dire, et c'est là une preuve que le vœu des électeurs était de lui voir confier de nouveau la dignité de chef de la commune. Les titres de M. Vanden Pcercboom sont connus et appréciés. Echcvin depuis 1843, l'expérience a prouvé qu'il était doué d'une grande aptitude qui lui a permis de se mettre de suite au fait de tous les détails de l'admi nistration. Aimant le travail et dévoué aux intérêts de la ville, d'un caractère très-conciliant, nous croyons que c'est un faitheureux dans les circonstances actuelles, d'avoir dans le collège un homme qui jouit un aussi haut dé- gré de l'estime et de la sympathie publiques. Un nouveau membre restait choisir. Le choix du gouvernement s'est porté sur M. Ilcnri Iweins-Fonteyne. Nommé conseiller en 1845, le nouvel échcvin a toujours montré du zèle et du dévouement dans les votes qu'il a étéappelé émettre au conseil. Actif, mu par d'excellentes intentions, nous croyons que nos concitoyens pourront se féliciter du choix que le ministère a fait. Parla posi tion qu'il a occupée pendant quelque temps dans l'ordre judiciaire, par suite de l'absence fréquente d'un membre du tribunal, il a prouvé que le travail ne l'effrayait pas, et nous croyons qu'il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour occuper très-convenablement la place la quelle il ment d'être appelé. L'installation des conseillers communaux aura lieu jeudi, 5 Octobre, dix heures précises du malin. A cinq heures du soir, le conseil se rendra en corps, chez le bourgmestre, pour le féliciter sur sa nomination comme chef de l'administration communale. Dimanche dernier est arrivé en ville, M. le général Deys, commandant la 1" division d'infanterie, pour procéder l'inspection du 10e régiment qui se trouve en garnison en celle ville. Il est logé l'hôtel de la Tète (Suite.) VIII. LA CLEF. Oui, messieurs, répéta le baron son jeune audi toire, amusons-nous; et pour commencer je vais vous raconter nnc anecdote récente et originale qui me touche de près... 11 s'agit de ma femme. Du courage dit tout bas Alfred Maurice qu'il voyait pâlir. 11 paraît prouvé, continua le baron avec l'air gogue nard qu'on lui connaissait et qui annonçait un déluge de coq-à-l'âne et de mauvaises plaisanteries, il parait qu'une déclaration d'amour a été perdue.;, totalement perdue... Récompense honnête celui qui la rapportera au proprié taire... désolé; mais ce jeune homme... car c'est un jeune homme... il faut que vous m'aidrcz'à le connaître... Vous n'irez pas loin pour celamon cher baron s'écria gaîment Maurice c'est moi qui me suis empressé de profiter de la permission que vous m'aviez donnée. Bravo! s'écria Alfred, j'en aurais fait autant. Mais on m'a repoussé, je dois le dire, faute de pou voir montrer mon permis, qui n'était que verbal. Il faudra alors que vous me le donniez par écrit, mon bon d'Ha- vreeourtj'y compte bien. Il a raison, continua Alfred, parole ou signature ne font qu'un pour un galant homme. Et si vous refusez de d'or, et la musique militaire du 10" y a donné une sérénade le jour de son arrivée. D'après quelques journaux, les séances de la législature seraient reprises vers le 23 ou le 24 Octobre. Comme il n'y a plus de discours du trône prononcerni d'a dresse discuter, ni de vérification de pouvoirs faire, les budgets pour 1849 pourront immédiatement faire l'objet des discussions des chambres, afin qu'ils puissent être votés avant la fin de 1848, selon le" vœu de la loi sur la comptabilité. On dit que M. Iwcins-llyndcrick quitte la ville et se propose d'établir son (JomicileàZonneheke, où il possède une campagne qu'il occupera pendant toute l'année. VILLE D'YPRES. («îini vii,. Séance publique fixée au Jeudi, 5 Octobre 1848, neuf heures et demie du matin. ordre du jour 1° Installation du conseil communal. 2° Rapport sur l'administration et la situation des affaires de la ville pour l'exercice 1847. 3° Présentation du budget communal pour 1849. 4° Rapport de la commission chargée de la révision des octrois. 5" Délibérer sur une demande de subside pour l'ex ploitation du théâtre de cette ville pendant l'hiver prochain. 0° Approuver, s'il y a lieu, l'acte d'achat d'une partie de jardin contiguc au terrain de l'école communale. 7° Délibérer, s'il y a lieu, autoriser actuellement la commission des convois funèbres, acheter une parcelle du cimetière qu'elle tient en location des Hospices. 8* Délibérer sur l'objet d'une réclamation adressée au département de l'intérieur, par le sieur Léon Mullc, bras seur, en cette ville. 9° Délibérer sur l'adjonction d'une école payante l'école primaire gratuite. Correspondance. PoperiBghe, 5 octobre 1848. Monsieur le rédacteur du Progrès Le fameux article annoncé depuis si longtemps par le comité bâtard et que nous croyions avorté faute d'élé ments solides, vient enfin de paraître Si c'est réellement là le factum dont on nous a menacés et auquel le Propa gateur a mis la dernière main, quelle n'a pas dû être notre pitié, lorsque, au lieu de ces puissants et victorieux ratifier vos engagements, vous n'êtes plus un mari philo sophe c'est un titre usurpé Oui oui s'écrièrent les jeunes gensce que vous avez dit vous devez le signer! Vous le devez, monsieur, répétait Maurice, qui tout en affectant de railler avait les lèvres serrées et contrac tées par la rage, vous le devez... pour votre honneur. A ce mot prononcé sérieusement, tous les assistants poussèrent un long éclat de rireet la discussionqui, du côté de Maurice, menaçait de s'échauffer, fut inter rompue par des domestiques apportant du punchdes cigares et des tables de jeu. Allons! s'écria Horace de Nantcuil, qu'une déclara tion d'amour ne. devienne pas entre amis une déclaration de guerre. Versez du punch, et buvons au succès de Maurice. C'est toi, d'IIavrecourt, qui doit commencer. Moi par exemple Ouisans doute, tu es beau joueur. Il a perdu la première partie, tu lui dois une revanche c'est toujours ainsi parmi nous. Et tous les verres remplis d'un punch fumant se levèrent en l'honneur de Mauricequi aurait voulu pour tout au monde que d'IIavrecourt se fâchât. Aussi, dès ce moment, il ne perdit pas une occasion de le contredire, de le contrarier, et de se montrer en tout son adversaire. Baron, n'y a-t-il plus de punch chez toi? s'écria arguments qui, d'après quelques on-dit, devaient écraser tout le comité libéral, nous n'avons retrouvé dans ce gali- mathias, que la répétition fastidieuse des mêmes louanges déjà décernées lui-même par le parti modéré dans son article précédent, et des propos injurieux qu'il y a gra tuitement prodigués aux libéraux Nous savons gré toute fois au Propagateur de nous épargner ainsi la peine de réfuter une seconde fois des assertions que nous n'avons que trop solidement combattues par notre première ré ponse, laquelle nous nous référons entièrement. Mais ce que nous ne pouvons passer sous silence, ce sont ses aménités jésuitiques dont il a lardé son nouvel article pour le rendre plus agréable ses dévoués lecteurs. Et d'abord que dire de ce ton présomptueux avec lequel ces dignes et vénérables modérés se plaignent du peu de respect et de politesse observé leur égard par le comité des sept? N'est-il pas évident que le monopole de l'injure et de la calomnie doit être leur apanage, lorsque tout en prêchant leurs adversaires les règles de la civi lité et de la bienséance, ils se permettent leur égard les qualifications les plus viles et les plus inconvénantcset que, tout en taxant ces derniers de suffisance, la moindre vérité qui blesse leur personne leur parait une insulte faite au corps électoral entier? Nous concevons que sous ce rapport notre franchise ou notre oubli des convenances dues leur dignité a certes dû être une mauvaise récom- mandation l'estime publique (en d'autres termes, l'estime des rétrogrades), et que nous devons passer leurs yeux pour des gens bien mal élevés, nous surtout, qui n'avons pas eu l'insigne bonheur de recevoir chez eux notre éducation. Cependant ils ont bien mauvaise grâce d'avancer que nous ayons insulté tous les nouveaux élus, car nous igno rons complètement où ces messieurs ont pu voir que nous ayons blâmé indistinctement tous les membres du conseil dans lequel certes se trouvent des hommes qui méritent toute notre sympathie. Pour prouver la fausseté de cette allégntionil nous suffira de répéter que notre constant désir a été la formation d'une liste de concilia tion sur laquelle se trouveraient avec la plupart des con seillers sortants quelques autres citoyens honorables aux quels nous rendons pleine justiceet que nous n'avons jamais attaqué que ceux qui sans aucun mérite, ou abu sant d'ailleurs de leur position acquise, ont voulu faire de la place honorable de conseiller, le marche-pied de leur ambitionen vue de servir leurs intérêts personnels. La peine qu'éprouve le correspondant du Propagateur faire comprendre tous ceux qui n'ont pas été témoins Alfred en voyant disparaître l'énorme bol qu'on avait placé devant eux. En voici un secondrépondit d'IIavrecourt qui ve nait de sonner, et Maurice, dans un état d'exaltation qui croissait chaque instants'écria Versez versez Je défie le baron. J'accepte, mon vertueux amirépondit celui-ci et et il ajouta en montrant Maurice: Je bois toutes les vertus qu'il a. Et moi toutes celles qu'il n'a pas. Nous boirons plus longtemps. Et moi je vous tiens tête tous cria le baronet c'est de la bravoure, car mon docteur me défend le punch et le Champagne, et vous voyez, dit-il en remplissant une énorme coupe. Je bois au docteurdit Alfred. Et moi son ordonnancedit Horace. Il est payé par quelque rivalcontinua le banquier en regardant Mauricecar il m'ordonne aussi la sagesse sous peine de n'avoir pas dix ans vivre. Tu as raison, dit Horace, c'est un ennemi. Dis-moi le nom de ce docteur-làson nom et son adressepour quedans l'occasionj'en appelle un autre. C'est le tuteur et l'ami de Mauricele docteur Jules C... C'est différent... c'est différent! celui-là ne se trompe

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