EXTÉRIEUR.
Faits divers.
parce que le conseil communal ne renfermait alors aucun
homme capable, selon lui, de remplir ces fonctions.
En voilà bien assezcroyons-noussur le mérite écla
tant des nouveaux élus. Pour peu que le correspondant
du Propagateur nous y pousse encorenous publierons
un résumé fidèle des titres de nos conseillers la recon
naissance publique, nous réservant plus tard, lorsque
par leurs services et leur dévouement ils auront sauvé la
ville de la ruine qui la menace, de faire ériger en leur
honneur, un monument public portant l'inscription sui
vante
Aux grands hommes de Poperinghe, la patrie recon
naissante. Le comité libéral.
On assure qu'on élabore au ministère de l'intérieur un
projet pour la suppression de deux places de membres
de la députation permanente de chaque province.
Par arrêté royal, en date du 1" octobre 1848, le baron
deVrière, Ad., gouverneur de la province du Ilainaut,
est autorisé porter la grande croix de l'ordre royal et
militaire du Christ, qui lui a été décernée par brevet de
S. M. la reine de Portugal, du 2 août 1848.
Les événements de Vienne inspirent les réflexions
suivantes au journal anglais le Times
L'effet de ces déplorables événements ne s'arrêtera
pas la monarchie autrichienne il sera regardé par le
parti révolutionnaire, dans les différentes parties du con
tinent, comme une compensation des défaites qu'il a
essuyées ailleurset comme l'avant-coureur d'un triom
phe plus complet de ses atroces principes. En France, la
république rouge a été défaite au mois de juin Prague, i
les fanatiques révolutionnaires ont été écrasés par le
canon du prince Windischgratz; Francfort et dans
l' Allemagne méridionale, les républicains ont éprouvé des
revers signalés-, mais Berlin, les anarchistes n'atten
dent qu'un signal et une occasion pour une attaque plus
terrible contre le trône, et ils sont triomphants et victo
rieux Vienne et Pesth. Les opérations des clubs et des
sociétés secrètes, qui dirigent ces mouvements démocra
tiques, sont si étroitement liées entre elles, qu'une vic
toire sur un point important, quel qu'il soit, devient un
encouragement et un aiguillon pour tout le parti dans
l'Europe entière. Une résistance heureuse et durable ne
pourra être opposée ces attaques que lorsque les gou
vernements, sous une forme ou sous line autre, seront
aussi bien unis et préparés pour la défense de l'ordre et
du droit public, que l'est cette ligue atroce de démocrates
et révolutionnaires de tous les pays pour le bouleverse
ment des États et la destruction de toute autorité. En
voyant ainsi le flot de la révolution gagner l'est de l'Eu
rope, l'intérêt s'attaehede plus en plus la politique du
cabinet russe l'établissement d'un gouvernement révolu
tionnaire en Hongrie, et le commencement de la guerre
civile dans l'empire d'Autriche, sont des événements qui,
l'un et l'autre, touchent de trop prés aux intérêts terri
toriaux et personnels de l'empereur de Russie pour être
vus par lui avec cette même réserve altière qu'il a mon
trée jusqu'ici et il n'est pas absolument improbable que
les événements, qui nous ont inspiré ces observations,
soient suivis de complications du plus haut intérêt pour
la politique générale de l'Europe.
Le colonel de Renetlccommandant de place de 2e
classe Termonde, est désigné provisoirement comme
commandant de place Anvers, en remplacement de M.
le colonel De Deken mis la retraite.
On lit dans VIndépendance
Ainsi que nous l'annoncions hier, les fêtes de Lille ont
amené Bruxelles un grand nombre de gardes nationaux
de Paris nous en avons remarqué de presque toutes les
légions, infanteriecavalerie, artillerie, simples soldats,
officiers et officiers supérieurs. Plus de cent d'entre eux
étaient ce matin l'exposition de peintures, qu'ils ont
vement d'effroi chaque fois que son regard rencontrait
celui du capitaine.
C'était un bien étrange homme que ce M. d'Anglade.
On ne lui connaissait ni familleni fortune, ni position
ni titre autre que celui par lequel il se faisait désigner.
Quant le questionner, il n'y fallait pas songer, car, outre
un froncement très-significatif de ses épais sourcils noirs,
il avait une manière si sèche et si brève de répondre la
plus inoffensive interrogation, que l'on était corrigé pour
longtemps de ce dangereux défaut qui continue perdre
plus d'une jeune et jolie fille d'Eve. On avait bien hasardé
quelques timides commentaires sur le mystère qui sem
blait envelopper l'existence du capitaine, mais le baron
n'entendait pas raillerie sur son sauveur. Il en résulta
qu'on se contenta de penser ou de dire bien bas ce qu'on
n'osait exprimer tout haut. Que faisait-il? où allait-il
pendant ses fréquentes absences qu'il n'expliquait ja
mais? D'où était-il? qui connaissait la famille d'Anglade?
Les questions ne manquaient pasc'étaient les réponses
qui faisaient défaut. On se perdait en conjectures, en
suppositions de toute nature chacun s'interrogeait du
regard, et nul ne pouvait obtenir le plus mince renseigne
ment. Cet homme restait impénétrable.
Quel bâtiment montiez-vous donc, capitaine, pen
dant la guerre? lui demanda le jeune officier de marine,
un jour qu'en arrivant tous deux de Toulon ils se ren-
quittée pour se rendre Anvers, d'où ils comptent
retourner Lille directement. Du reste, l'exemple a été
contagieux, et chaque convoi de la ligne du Midi amène
un nombre assez considérable de retardataires. La facilité
de locomotion pouvait seule nous valoir ces visites de nos
voisins, qui paraissent, du reste, enchantés de leur
pérégrination et ne se trouvent nullement dépaysés dans
notre capitale. Ils étaient hier en grand nombre au
Théâtre de la Monnaie.
Ce matin, la plupart se sont réunis, et ayant leur
tête plusieurs de leurs officiers supérieurs, ils se sont
rendus chez M. Quinette, ministre plénipotentiaire de
Francequi les a reçus avec la plus grande cordialité.
De la légation française, ils se sont présentés chez M.
Rogierministre de l'intérieur, pour le remercier de
l'accueil fraternel qu'on leur a fait en Belgique. M. le
ministre s'est montré touché des sentiments qu'ils
venaient de lui exprimer, et leur a témoigné ses regrets
que leur venue n'eût pas coïncidé avec les fêtes de
septembre.
Plusieurs membres de la députation se proposant de
visiter Anvers avec leurs frères d'armes, M. Rogier leur
a offert, au nom de son collègue des travaux publics, de
mettre un convoi spécial leur disposition.
On dit que le conseil communal de Bruxelles aura
bientôt s'occuper de l'importante question de la suppres
sion de l'octroi proposée au ministère de l'intérieur par
une commission présidée par M. Ch. de Brouckere. Le
conseil communal aura donner son avis sur ce projet.
ÏRAXCE. Paris, 18 octobre. Plusieurs jour
naux parlent d'un projet d'association contre le rétablis
sement de la royauté en France. La cotisation annuelle
serait de 6 fr.
M"° Rachel vient d'envoyer sa démission de sociétaire
de la Comédie-Française. On attribue cette résolution
l'entrée de M. Séveste, comme commissaire de la répu
blique près le Théâtre-Français, en remplacement de M.
Lockroy. On assure du reste que, sur l'opposition faite
par les artistes de ce théâtre, M. Séveste n'avait pas été
installé, et que M. Bazcinerie avait été nommé sa place.
Cette nouvelle mérite confirmation.
M. Proudhon adresse aujourd'hui au Moniteur une
longue lettre, pour expliquer son abstention dans le vote
de confiance au nouveau ministère. Il a, dit-il, autant de
répugnance pour Y anti-socialisme violent des républicains
de la veille que pour les plaies calomnies des républicains
du lendemain. Il n'a donc pas voulu se prononcer entre
ce qu'il appelle les doctrinaires bleus et les doctrinaires
blancs: il a préféré s'abstenir.
M. Etienne Arago a-t-il ou n'a-t-il pas donné sa dé
mission? Telle est la question. L'affirmative parait pro
bable puisque M. Arago a refusé son vote de confiance
au ministère, actuel.
La commission chargée d'examiner la question de
l'état de siège a reçu, dit-on, du gouvernement, des ren-
seignemens sur les sociétés secrètes, qui seraient plus
nombreuses que jamais. On annonee la présentation pro
chaine d'un projet de décret portant répression sévère,
contre ces sociétés.
AUTRICHE. VieAae, 8 Octobre. A midi la
ville était tranquille; la plupart des barricades étaient
vides. Mais les troupes se livrèrent sur la Wieder de
déplorables excès. Quelques habitants furent saisis par
elles et fusillés; quelques magasins de tabac furent aussi
pillés. Les soldats campaient devant le jardin de Sclnvar-
zenberg, le havre-sac sur le dos. Ils sont assis sur le mur
du jardin et entre leurs canons. Gazette de Cologne.
Les nouvelles de Vienne que nous recevons, vont
jusqu'au 10 après-midi. La situation de cette capitale s'é
tait peu modifiée depuis la veille. L'armée du ban, très-
faible, paraît-il, était une ou deux lieues de Vienne. Le
ban lui-même avait reçu une députation de la diète poli
ment, mais en même temps il l'a renvoyée avec un refus.
Vienne était préparée au combat, et de l'empereur... on
contrèrent dans la grande avenue qui conduisait la
propriété du baron. Je montais un bâtiment bord
duquel on aimait peu les curieux, chevalier. Ah! vrai
ment; c'est fort drôle! reprit l'officier, en ricanant.
Vous trouvez, chevalier?..Mais oui, capitaine; mais
oui, continua Gaston sur le même ton de persifllage.
Et pourquoi, s'il vous plaît?Eh! parbleu, parce que
je monte un navire où on donne des leçons de politesse
aux insolents.
La physionomie du capitaine resta impassible. Un sou
rire méphistophélique se dessina lentement sur ses lèvres
et il reprit
En quoi consistent ces leçons de politesse, cheva
lier?
Ce dernier regarda fixement le capitaine.
En quoi? reprit-il. Tenez, capitaine, le temps est
superbeet si vous voulez venir faire un tour de prome
nade sur le bord de la mer, nous en causerons.Com
ment donc, chevalier, mais c'est une double fortune pour
moi que de m'instruire et de jouir de votre société.
Mlle de Ravilliersqui se trouvait par hasard quel
ques pas de ces messieurs, avait tout entendu. Palpitante
d'émotionelle courut prévenir son pèreet le baron
rejoignit ses hôtes au moment où ils mettaient flamberge
au vent. Grande fut sa colère et grande fut la surprise
desdeux champions. Us rengainèrent et durent promettre
n'en entendait plus parler. Le 10, trois heures, on a
battu la générale dans la ville; depuis la poste n'est pas
arrivée et nous manquons de nouvelles ultérieures.
[Gazette de Cologne.)
Les directions des chemins de fer déclarent publi
quement qu'elles se conformeront rigoureusement aux
ordres de la diète et qu'elles ne transporteront pas de
militaires. C'est cette condition que la diète a permis
le rétablissement des communications et la réparation
des dommages exercés la station.
Le nombre des morts et des blessés est très-considéra
ble; mais il n'est pas encore parfaitement connu. Des
listes imprimées fixent le nombre des morts 96 mais
il est au moins quatre fois aussi élevé. Parmi eux se
trouve, le prince Sellbowski, jeune polonais qui a long
temps vécu dans les forêts vierges de l'Amérique et s'est
occupé des sciences naturelles.
Le nombre officiellement connu des victimes des
événements de Vienne s'élève 142 militaires et 174 ha
bitants.
La Gazette de Ratisbonne annoncede très-bonne
source: L'empereur et son escorte sont arrivés le 10
Hartbcrg, le 11 Neisso, et ont dû atteindre le 12 le
voisinage de Znaïinpour se diriger de là sur Ollmutz.
S. M. a auprès d'elle l'archiduc François-Charles, et l'on
suppose que l'archiduc Louis les accompagne dans une
chaise très-bien fermée. L'empereur passe les nuits dans
les villages, et il ne fait faire d'avance aucuns préparatifs.
Les nobles bohèmes commandent seuls son escorte. L'em
pereur a confiance dans les slaves.
HONGRIE. On écrit de Vienne, le 10, la Gazette
générale de l'Oder
L'aîle droite de l'armée de Jellachich, sous les ordres
du général Roth, a été battue par les magyars sous Perczl,
et Roth, son état-major et 2,000 Croates ont été fait
prisonniers.
Le principal corps d'armée des Hongrois, sous Kos-
suth et Meszaros, fort de 70,000 hommes, est entré
Wieselbourg. Jellachichpressé et ne voulant pas livrer
bataille, se retire de plus en plus.
Bruchsai., 10 octobre. Lejuged'instructionWinter
a déjà fait subir une interrogatoire Struve et aux autres
membres du gouvernement provisoire de la république
allemande.
L'écrivain Jaderépublicainqui avait convoqué
Iéna, pour le 8 octobre, une réunion populaire, y a été
arrêté le même jour.
Prague, 11 octobre. Des personnes bien informées
nous ont appris aujourd'hui que le prince Windischgratz
a reçu une lettre autographe, par laquelle il est nommé
commandant en chef du corps d'armée qui marche contre
Vienne. Des troupes sont parties d'ici pour cette ville,
et 90 canons y sont envoyés de Budwicz. Après-demain
au plus tard, il y aura devant Vienne 60,000 hommes,
dont le prince Windischgratz prendra le commandement.
Les opérations militaires commenceront alors du Belvé
dère, qui est le quartier-général. On est préparé toute
extrémité et décidé agir avec vigueur.
S'il fallait en croire la Gazette de l'Oder, le prince Win
dischgratz aurait été nommé ministre de la guerre par
l'empereur, et ce serait cette mesure qui aurait amené la
démission donnée par MM. Hornbostle et Dobbloff. Un
voyageur raconte que déjà 9,000 hongrois sont Vienne,
suivis de Kossuth, la tète de 40,000 hommes.
On écrit de Francfort, le 16 octobre:
D'après des correspondances, M. Hornbostleaurait
été contraint, la cour, de eontre-signer les ordres i*é-
digés par M. Lotkowitz. Il s'y est refusé; il est parvenu
se mettre secrètement en sûreté Vienne.
Le ministre de la guerre hongrois, M. Messaros, est
arrivé Vienne et y a pris le commandement supérieur.
Le courrier de Berlin du 16, n'est pas arrivé. C'est
ce courrier qui doit apporter les correspondances de
Vienne. Nous nous trouvons donc la foispar suite de
ce retard que nous ne savons quoi attribuer, sans nou
velles de Berlin du 16 et sans nouvelles de Vienne du 14.
de s'en tenir là.
Cette piquante altercationqui avait failli se terminer
par un coup d'épée, n'était pas la conséquance des mœurs
d'une époque oùpour un mot, on se coupait la gorge
la clarté du premier réverbère, que l'on rencontrait. Un
de ces deux hommes était de trop chez le baron de Ra
villiers. Faut-il dire pourquoi?
Mademoiselle Marie de Ravilliers réalisaitpar sa
beauté, cet idéal que rêvent les poètes. Aimable et spi
rituelle, douce et modeste, elle possédait toutes les qualités
précieuses qui, notre grand regret, se trouvent si rare
ment rénnics chez une seule et même personne, n'en dé
plaise la plus belle moitié du genre humain de notre
époque. Elle aimait le chevalier, elle en était aimée, et
la naïve enfant ne cherchait ni se défendre de son
amour, ni cacher son bonheur: son pâle et gracieux
visage était encore le miroir fidèle de ses virginales émo
tions. A cet âge peut-on voiler l'éclat de deux beaux yeux,
ou dissimuler une subite rougeur l'approche de l'objet
aimé? ces témoignages accusateurs d'un premier amour,
cesjoies pures de la jeune fille aimante et aimée, ces mille
petits riens que les femmes les plus candides et les plus
innocentes savent trouver pour dire: je t'aime! étaient
autant de coups de poignard pour le capitaine.
[La suite au prochain n°.)