EXTÉRIEUR. étant épuisé, le conseil se constitue en comité secret et la séance continue. Une foule de personnes civiles ont été instituées depuis ■1850 par arrêtés royaux. 11 en est qui peuvent avoir un caractère régulier: en effet, telle loi spéciale a pu auto riser le gouvernement conférer certains établisse ments une existence légale mais il faut bien le dire, dans le plus grand nombre de cas, le pouvoir exécutif a fait acte de toute-puissance, il a créé des personnes civi les de tous genres, sans se préoccuper du point de savoir s'il n'outrepassait point ses attributions, et si la loi lui permettait d'agir de la sorte. A la différence de ses prédécesseurs, M. le ministre actuel de la justice vient de condamner formellement ce système, en refusant une fondation de création récente (1859) l'autorisation d'accepter titre de don une somme qui lui était offerte. Le motif sur lequel s'appuie M. de Ilaussy est puisé dans le titre illégal de cette fondation, qui n'a été insti tuée que par arrêté royaltandis qu'elle aurait dû l'être par une loi. (Journal de Liège.) D'après les propositions du budget, quatre arrondisse ments seraient réunis, quant l'administration Eecloo Gand, Maeseyck Hasselt, Ostende Bruges, et Virton Arlon. Les commissariats sont divisés en classes sous le rap port des traitements et émoluments. Ils seraient, pour la première classe, 9,000 fr. (6,000 de traitement, 5,000 d'émoluments); pour la seconde, 8,000 fr. (5,250 de traitement2,750 d'émoluments) pour la troisième 7,000 fr. (4,650 de traitement, 2,550 d'émoluments; et pour la quatrième, de 6,000 fr. (4,200 de traitement et 1,800 d'émoluments. La première classe comprendrait les arrondissements de Bruxelles, Gand et Eecloo, Liège, Anvers (4). La seconde, les arrondissements de Hasselt et Maseyck, Louvain, Namur, Bruges et Ostende, Tournay, Mons (6). La troisième, les arrondissements de Dinant, Nivelles, Huy, Turnhout, Neufchàteau, Thuin, Alost, Philippe- ville, TongresCharleroiArlon et VirtonThielt et Roulers, Courtrai (15). La quatrième comprendrait enfin les arrondissements d'Ath, Verviers, Audenarde, Soignies, Ypres, Marche, Furnes et Dixmude, Waremme, Malincs, Bastogne, Saint-Nicolas et Termonde (12). Onze condamnés dans l'affaire de Risrjuons-Tontont demandé leur bannissement. Le général Mellinet, Tedesco et Delestrée paraissent décidés ne pas demander de grâce. SpiltboornDe Rudder et Baliu sont encore indécis sur la ligne de conduite tenir dans cette circonstance. Delestrée a demandé au roi la faveur d'épouser en liberté une demoiselle de Bruxelles, sVngageant sur l'honneur se reconstituer prisonnier après les noces. (Journ. du Commerce.) Un arrêté royal convoque le collège électoral de l'ar rondissement de Waremme, province de Liège, le jeudi 50 novembre, l'effet d'élire un représentant en rempla cement de M. de Sclys. D'après un bruit qui circule, le parti clérical se pro poserait de porter Waremme M. Vandensteen, ex-dé- puté de Huy, en remplacement de M. de Sclys. Les négociations pour la médiation anglo-française dans les affaires d'Italieinterrompues par les événements de Vienne, vont être reprises; il paraît que le congrès mé diateur se réunira Bruxelles. coin d'assises de ea Flandre occidentale. 4e trimestre. Ire série. Présidence de M. Vuylsteke.Audience du 11 novembre. Le nommé Pierre Comeyne, fils de Jean-Baptiste, âgé de 51 ans, né et domicilié Iseghem, ouvrier, convaincu de vol avec circonstances aggravantes, a été condamné cinq années de réclusion sans exposition et cinq années de surveillance. quatre coins de la ville. Les contrebandiers ont reçu, par un geste de leur chef, l'ordre d'incendier un certain nombre de maisons, et ils viennent de l'exécuter. Pour Mandrin, il a déjà disparu du rempart. Courant en tumulte aux points où le danger est le plus pressant, soldats et bourgeois roulent flots pressés dans les rues; ils se heurtent aux brigands, échangent de ra pides coups de sabre avec eux, et continuent leur course vers les maisons où le feu se déclare. Mais par ce mouve ment, ils laissaient découvert l'intérieur de la villeles églises, où les bandits se précipitent pour les dévaster et les abords de la Maison-de-Ville, entrepôt de la ferme générale, et premier but de l'attaque des contrebandiers. Dans le tableau saisissant, tumultueux qu'offre cette ville attaquée, pillée, sanglante, semée de flammes, un épisode, qui se passe dans une des parties retirées de l'en ceinte, doit être rapporté ici, parce que c'est là que com mencent les événements qui vont se succéder avec vitesse dans l'existence d'une femme dont nous aurons suivre l'étrange destinée. farini les habitations atteintes par les flammes se trou Audience du même jour. Les nommés Charles-Louis Thicuw, fils de Jacques François, âgé de 26 ans, né Reninghe et domicilié Woesten, et Pierre-Jacques Acke, fils de Pierre, âgé de 25 ans, ouvrier, né et domicilié Woesten, convaincus de vol avec circonstances aggravantes, ont été condamnés sept années de travaux forcés, l'exposition et sept années de surveillance. Si la deuxième livraison des Fêtes de Septembre illus trées que public M. A. Jamar a tardé paraître, nous devons l'en féliciter, au lieu de lui en faire un reproche, car les grandes et magnifiques gravures que cette livrai son renferme sont exécutées avec tant d'art et d'habileté qu'au talent des artistes il a bien fallu ajouter le concours du temps. La cérémonie de la distribution des drapeaux surtout est une gravure capitale sous le double rapport de la dimension et de la composition. M. H. Ilendrickx, qui en est l'auteur, n'est pas resté au-dessous de la répu tation qu'il s'est acquise. Voir aux annonces.) FRANCE. Paris, 10 novembre. Au moment où l'on fait courir le bruit que l'empereur Nicolas a pro mis sa nièce, la fille du grand duc Michel, M. Louis- Napoléon Bonaparte, dès qu'il sera élu président de la république française, une nouvelle plus vraie circule dans Paris. La fille de Lucienqui professe, ce qu'il parait, un dédain très-démocratique pour les avantages de l'aristocratie et même de la fortune, accorde, dit-on, sa jeune et charmante fille un simple employé, d'une ori gine toute plébéienne, car le père n'est ni plus, ni moins, qu'un épicier des environs de Strasbourg. Ainsi, le bien heureux fiancé entrerait sous peu de jours dans la glo rieuse famille des Bonaparte, et deviendrait peut-être bientôt l'allié de l'illustre maison des Romanoff. Après une si étourdissante bonne fortune, le brave épicier alsacien continuera-t-il débiter sa castonnade et sa chandelle? Ce matin, dès cinq heures et demie, le rappel bat tait dans Paris. A sept heures, la garde nationale, formée par légions de 4 bataillons de 8 pelotons chaque, quittait ses lieux de rassemblement pour se porter vers la place de la Concorde. Chaque légion comptait 1,500 hommes environ sous les armes. L'artillerie et la cavalerie avaient aussi fourni leur contingent. A huit heures et demie, des ouvriers mettaient encore la dernière main aux travaux de la place de la Concorde de la veille. Déjà le public prenait place dans les tribu nes dont toutes les dispositions n'étaient pas terminées. La place disposée;,,comme elle est, offre hn brillant eoup-d'ceil. Au ibnd, du côté des Tuileries, l'autel et les estrades. En face, du côté des Champs-Elysées, partout des uniformes et des flots de populations car la foule couvre partout les contre-allées et les rues qui aboutis sent la place. Il est un peu plus de neuf heures quand on voit sortir en même temps de la Madeleine et de l'assemblée natio nale, d'un côté l'archevêque avec son clergé, de l'autre, les représentants du peuple, ayant au milieu d'eux le ministère et le chef du pouvoir exécutif. M. Marrast, les six vice-présidents et les quatre secré taires de l'assemblée marchent en téte, les huissiers et tout le service de la chambre vient la suite du cortège des représentants, qui prennent place dans la tribune du côté de l'hôtel et le ministère de la marine. La cour de cassation, la cour des comptes, le conseil d'état, la cour d'appel et le tribunal de i" instance ont pris place sur l'estrade du côté de la Seine. Le canon tonne aux Invalides, les principaux forts de l'enceinte de Paris répondent coup pour coup. Le président de l'assembléele général Cavaignac et les ministres se placent sur la plate-forme en avant de l'autel, et donne, au milieu d'un religieux silence, lecture du texte de la constitution. Quand il a lu 116 et dernier article, M. le président cric Vive la république. Deux cent mille voix répètent Vive la Républiqueet le service religieux commence par un Te Deum. Après la messe, dit par Mgr. de Paris, le clergé reprend processionnellement la route de la Madeleine, et le défilé des troupes commence. vait une jolie maison blanche et sculptée, située sur la limite delà ville au bord de l'Isère. Le jardin renfermait une serre chaude, une volière, des statues, des bassins, et tous les objets d'agrément que rassemblent dans leur demeure les habitants de moeurs douces et paisibles. Une jeune fille de dix-sept ans s'y trouvait en ce mo ment seule maîtresse de maison c'était mademoiselle Isaure de Chavaillcs, fille du maire de Saint-Romain, que son père avait confiée cette habitation retirée, tandis qu'il s'était porté l'hôtel municipaloù le danger de la ville l'appelait. Epouvantée des gerbes de feu qui s'élançaient de la toiture et retombaient de toute part autour d'ellela jeune fille errait en tous sens dans le jardin, jetant des cris d'effroilevant les mains au ciel, et dans tous ses mouvements elle était suivi d'un grand et lourd domes tique qui répétait ses gestesses criset l'aidait se dé sespérer. Mes orangers mes beaux orangers disait Isaure en s'agitant devant la serre chaude dont un jet de flamme venait de faire craquer et tomber grand bruit les vi traux. Et mes daturas qui étaient prêts de fleuriret qui A midi trois quarts, au moment où nous devons met tre sous presse, le défilé continue. La République annonce que le banquet des femmes démocratiques-socialistes est renvoyé samedi prochain. Qu'on se le dise. PRUSSE. Rerlin 9 novembre. La Gazette allemande prétend que M. Ilanseman a en ce moment sous presse un ouvrage relatif la forme du futur pouvoir central en Allemagne. Les personnes aisées continuent de quitter Berlin en foule. Le roi a considéré comme un devoir sacré de ré tablir la liberté des délibérations de l'assemblée nationale. Il va, dit-on, paraître une proclamation du roi au peuple prussien, relativement cette affaire. 9 novembre, 6 heures du soir. Nous venons d'ap prendre de bonne source qu'à 1 heure le ministre de la guerre a adressé au commandant de la garde bourgeoise les questions suivantes: 1° S'il était en état de s'opposer avec les forces de la garde bourgeoise aux mesures illégales de l'assemblce nationale, et d'exécuter l'ordre du gouvernement, c'est- à-dire l'ajournement et le transfert de l'assemblée. 2° Les libertés des lois existantes delà nation ne devant être violées en aucune manière, et les employés dans l'as semblée nationale ayant été illégalement retenus, la garde bourgeoise ne peut refuser son appui contre cet acte illégal. 5° Le ministère agit sur un terrain parfaitement légal la réquisition a lieu par la voie régulièreet la garde bourgeoise ne pourrait s'y soustraireen vertu de la loi sur la garde bourgeoise. Le commandant de la garde bourgeoise a répondu qu'il n'obéirait qu'à des réquisitions légales, et qu'il ne pouvait reconnaître comme telles celles du ministre de la guerre puis il a donné l'ordre l'officier commandant la garde bourgeoise qui occupe la place devant la salle du spec tacle, et la salle même de prendre les ordres du président de l'assemblée nationale si la troupe venait s'avancer et de ne se retirer que sur un ordre exprès du comman dant en chef de la garde bourgeoise ou du président de l'assemblée. Au reste, la garde bourgeoise a répondu l'appel au grand complet et ses chefs ne se sont pas couchés de la nuit. Il paraît que les membres de la droite qui ont pris part au vote d'aujourd'hui sont partis pour Potsdam pour engager le roi rapporter la nomination des ministres et l'ajournement de l'assemblée. On dit que le corps diplo matique s'est rendu aussi Potsdam par un convoi spécial. Les nouvelles que nous recevons de Berlin sont nombreuses et du plus haut intérêt. Hâtons-nous de dire, avant tout, que la tranquillité matérielle, n'a pas été troublée, qu'aucune sanglante collision n'a éclaté, l'as semblée et le peuple ayant également compris qu'une lutte contre les troupes serait une entreprise folle, qui ne pourrait aboutir qu'à une inutile effusion de sang. Les troupes, en effet, sont entrées dans la ville au nombre de 15,000 hommes. L'assemb'éc a tenu sa pre mière séance le 10, cinq heures du matin, et est restée en permanence jusqu'à cinq heures du soir; cette longue séance a éLé suspendue différentes reprises pendant quelques instants seulement. Pendant que l'assemblée dé libérait, le général Wrangel a fait cerner le local des séances, déclarant qu'il laisserait sortir tout le monde, mais qu'il ne laisserait entrer personne, et qu'il main tiendrait cette espèce de blocus jusqu'à ce que l'assemblée se fût dissoute. La garde bourgeoise a refuséde son côtéde se re tirer, se déclarant prête, ainsi que les ouvriers, pro téger la représentation nationale; mais le président leur a fait intimer l'ordre d'éviter un conflit inutile. L'assemblée a décidé alors qu'elle considérait la décla ration du général Wrangel comme la consommation d'un acte de violence envers elle; elle a protesté solennelle ment et a levée la séance, en déclarant qu'elle s'ajournait seulement au lendemain et qu'elle ferait ce jour-là une tentative pour se réunir de nouveau. Puiselle est sortie du local des séances au milieu des acclamations du peuple, et s'est retirée, escortée par la garde bourgeoise. Telle était en résumé la situation la date des der nières nouvelles. Impossible de prévoir dès aujourd'hui l'issue de cette résistance passive. vont brûler Eustaehe, sauve mes daturas Non, mes camélias!.. Non, mes orangers!.. Mademoiselle, que faut-il prendre? Tout-!.. Sauve tout la fois... Eustaehe prenait des pots de fleurs ses mains, sur ses bras, sur ses épaulés, et courait ainsi par tout le jardin semblable une de ces petites îles flottantes de fleuves d Amérique: mais voyant tomber des étincelles partout ou il voulait poser les fleurs, il revenait haletant auprès de sa maîtresse. Ah les brigands criait-il ah les misérables contrebandiers!.. Si mon devoir ne me retenait ici, je prendrais une carabine et je les étendrais tous sur la poussière... tous, jusqu'au dernier La jeune fille, qui avait dix-sept ans peine, et tenait encore par quelques points l'enfancevenait de courir auprès de sa volière et regardait en pleurant la flamme ruiner le fragile édifice. Comme tous les enfans nourris dans le sein de l'aisance, elle ne connaissait de choses utiles et précieuses que celles qui l'amusaient, et ne son geait nullement, dans ce désastre, aux objets de prix que renfermait la maison.

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2