EXTÉRIEUR.
sant des hautes capacités et des connaissances adminis
tratives théorique et pratique de notre conseil communal.
Sous peu nous aurons soin de vous transmettre un spe-
cimennon moins éclatantde leur savoir-faire dans
d'autres branches de l'administration.
Jusqu'ici, nous avons successivement dévoilé et fait
connaître au public les abus les plus marquants en cette
matière. Reste voir maintenant si, profitant de nos ob
servations, nos administrateurs mieux éclairés sur la
fausse route dans laquelle ils se sont engagés, s'obtine-
ront y poursuivre. Eh bien, nous ne reculerons pas non
plus devant la tâche que nous avons assumée nous ap
plaudirons toutes les réformes qu'ils auront le courage
d'introduire en faveur de leurs administrésmais aussi
nous serons sans pitié chaque fois qu'ils transgresseront
le nouveau mandat que le parti rétrograde vient de leur
conférer. Le Comité libéral.
La tolérance chez beaucoup de nos ecclésiastiques est
une vertu aujourd'hui encore fort rare. A l'appui, nous
citerons un fait qui vient de se passer dernièrement
Poperinghc, en la paroisse de S'-Jean. Un mariage avait
été béni en cette église'mardi dernier, et, comme d'habi
tude, une messe devait être célébrée le jour suivant pour
les parents défunts des nouveaux époux. Malheureuse
ment pour le couple matrimonial, le curé, homme géné
ralement estimé et qui apprécie parfaitement les usages
reçus, était absent, et son vicaire restait chargé des soins
de la cérémonie nuptiale. Celui-ci parvint être informé
qu'on avait dansé le soir de la célébration des noces.
Aussitôt, profitant de l'absence de s«n supérieur, lequel
cependant, encore^récemment, avait donné un exemple
contraire, aux noces des époux Fr. B., qui comptent dans
leur famille un doyen et un curé, il refusa net de dire la
messe d'usage demandée et déjà payée d'avance par les
nouveaux mariés. Cet incident inattendu a troublé toute
la fête et a indigné jusqu'aux personnes les plus religieu
ses, d'autant plus que le vicaire susdit ne s'est vengé des
vivants qu'au préjudice des morts.
La Gazette d'Augsbourg contient la statistique sui
vante de la monarchie autrichienne
La Bohême, la Moravie, la Silésie autrichienne,
l'Autriche au-dessus de l'Ems, le Salzbourg, la Styrie, la
Carniole, le littoral, le Tyrol et le Vorrlberg, provinces
allemandes, comptent M millions 903,017 habitants; la
Hongrie, la Croatie dite civile et l'Esclavonie, la Tran
sylvanie, la frontière militaire et la Dalmatie appartenant
aux provinces hongroises, ont 14 millions 239,878 âmes.
Ainsi ces 26 millions s'opposent aux 3 millions 130,208
habitants des provinces slaves de la Bohême, de la Bu-
kowine et de la Croatiede même qu'aux 4 millions
740,000 Italiens du royaume lombardo-vénitien. Mais
ces provinces allemandes ne sont pas peuplées exclusive
ment d'Allemands et de Hongrois au contraire, plusieurs
provinces austro-allemandes ont une population slave
prépondérante et de même les provinces hongroises
contiennent plus de Slaves et d'Allemands que de Mag-
gyars. La répartition de la prépondérance réciproque de
la masse du peuple, d'après les nationalités réunies sous
l'Autriche, est différente, et elle est défavorable aux
Allemands, aux Hongrois et aux Italiens. Dans treize pro
vinces ci-dessus indiquées, il y a 17 millions 422,197
Slaves, tandis que la masse des Allemands n'est que de
5 millions 853,178 dans dix-huit provinces les Hongrois
de surveiller le transport des coffres d'argent qu'on avait
déposés dans le fond des caveset d'observer si en effet
ces sommes demeuraient soustraites la rapacité des
brigands.
Mais le jeune homme, d'une nature impressionnable et
exaltée, était trop profondément irrité de l'affront qu'une
troupe de misérables faisait subir son pays, pour mettre
de l'importance la soustraction de quelques sacs de nu
méraire, et participer ce soin puéril, qui lui semblait
une humiliation de plus pour ses compatriotes.
Il se promenait pas lents dans une cour intérieure
plantée de hauts tilleuls, et sur laquelle ouvraient les
soupiraux des caves où reposaient en ce moment une
partie des fonds de la ferme, mais ne songeant pas le
moins du monde veiller leur sûreté.
Dans l'esprit de ce jeune homme, inexpérimenté, rê
veur, pieux jusqu'au fanatisme, Mandrin n'était pas un
voleur de grand chemin plus hardi et plus heureux que
les autres, mais un fléau déchaîné par l'esprit du mal sur
des provinces entières. D'après ces idées religieuses, celui
qui portait les armes dans les églises et le pillage jusqu'à
l'auteldevait avoir reçu une mission infernale de ruine
et de désolation, et il sentait pour cet être maudit la haine
profonde ardentequeselon les chrétiens le Dieu de
colère éprouve lui-même pour ses ennemis.
Tandis que David soumettait les événements de ce jour
au point de vue de son imagination ascétique, les contre
bandiers, qui étaient déjà sur la piste des sacs d'argent,
parcouraient les caveaux en tous sens pour terminer mé
thodiquement leur pillage, et par la même occasion dé
ménageaient avec les coffrcs-forts les tonneaux de vins de
l'édifice public.
ne sont que 3 millions 477,910, et les Italiens 5 millions
60,000. Ainsi les Slaves forment 46 pour 400, c'est-à-
dire, près de la moitié de toute la monarchie autrichienne.
FRANCE. Paris, 13 novembre. Les désor
dres annoncés comme ayant eu lieu au champ de Mars,
se réduisent un rassemblement de 1000 ouvriers envi
ron qu'avait attiré l'espoir d'être employés des travaux
de terrassement commandés au Champ-dc-Mars par le
ministre de la guerre. Il n'y avait d ouvrage donner
qu'à une centaine d'hommes au plus. Après quelques
explications données par les agents du ministère de la
guerrel'attroupement s'est dispersé sans qu'en réalité
aucun désordre ait eu lieu.
On disait l'assemblée aujourd'hui que les princi
paux membres de la réunion de la rue de Poitiers avaient
été interpellés sur l'opinion qu'on prêterait certains
d'entre euxde voir l'assemblée se dissoudre avant le
vote des lois organiques.
On parle beaucoup depuis quelques jours du con
grès des journalistes qui s'est réuni Tours il y a environ
deux mois, et qui a nommé un comité permanent de la
presse départementale. Ce comité réuni Paris vient de
publier un manifeste par lequel il accepte et recommande
la candidature de M. Louis Bonaparte.
La circulaire est signée de l'un des rédacteurs du
Courrier de la Somme, du Courrier de la Gironde, du
Journal d'Indre-et-Loire, de l'Abeille de la Vienne, de
l'Opinion d'Auch. Sur ces cinq journaux, trois apparte
naient, avant la révolution de février, la presse ultra
conservatrice (nuance de l'Epoque), un la presse du
centre gauche, un enfin soutenait les doctrines de la
droite royaliste.
L'assemblée nationale compte encore 600 représen
tants présentsmalgré les congés accordés. 583 ont
pris part au vote pour la nomination du président.
Sur cc nombre, 378 ontvoté pour M. Marrast et 444 pour
le candidat de la réunion de la rue de Poitiers qui a porté
ses voix sur M. Léon Malleville. M. Lacrossc n'a obtenu
que 21 voix.
En France, la lutte est toujours aussi vive entre MM..
Cavaignac et Bonaparte. Les journalistes des départe
ments, réunis Paris, viennent de faire paraître une dé
claration en faveur de la candidature de cc dernier, dont
les chances paraissent augmenter,
La fête de la constitution n'a pas ramené la confiance,
et les fluctuations de la Bourse continuent.
A propos d'amis, ceux de M. Lcdru-Rollin ne lou
voient pas. Parlez-nous de ceux-là! On sait ce qu'ils veu
lent. Savez-vous comment ils manœuvrent dansle faubourg
S'-Antoine. Pour qui voterez-vous, demandent-ils? Je
ne sais trop: Ce sera peut-être pour Louis Bonaparte,
peut-être pour le général Cavaignac... ou pour un autre.
Ah! ah! Eh bien! Si vous ne votez pas pour Ledru-
Rollin gare en joue Qu'il vous en souvienne Voilà
qui est franc au moins, quoiqu'un peu brutal. Mais les
gens sont avertis... Vive la liberté! Vive la fraternité
Ou la mort! Quanta M. Ledru-Rollin, c'est un terrible
sire, mais nous ne croyons pas qu'il ait donné ses par
tisans de semblables instructions.
AUTRICHE. On écrit de Vienne, 40 Novembre,
la Gazette de Cologne:
Trois voitures remplies de condamnés, dit-on, sont
arrivées aujourd'hui la Brigittcnauoù ils seront fu
sillés. Un bataillon dè chasseurs est destiné spécialement
l'exécution.
D'autres lettres adressées différents journaux confir
ment le fait d'exécutions nombreuses qui auraient lieu en
vertu de jugements des conseils de guerre.
On apprend de Vienne l'exécution sommaire de M.
Robert Blum, membre de l'Assemblée de Francfort, qui
Le fils du fermier général se tenait appuyé contre le
tronc d'un arbre les bras croisés et le cœur gonflé d'in
dignation. Autour de lui régnait l'obscurité la plus pro
fonde la nuit était redoublée par l'ombre épaisse des
tilleuls; il y passait seulement de loin en loin des lueurs
rouges que jetaient les lanternes des bandits, en circulant
dans les espaces souterrains.
Un léger bruit se fit entendre près du jeune homme:
c'était le frôlement d'un manteau qui passe entre les
troncs d'arbres. David tourna vivement la tête, et ne put
rien distinguer qu'une ombre mobile. Il crut un instant
s'être trompé; mais des pas presque insaisissables qui
allaient et venaient sur les dalleslui révélèrent la pré
sence d'un homme dérobé dans la nuit. Un mouvement
mouvement de répulsion qui s'éleva dans son sein bien
plus encore que le témoignage de ses sens, lui fit deviner
que celui qui l'approchait était un des gens de Mandrin,
rôdant autour du bâtiment afin que rien n'échappât
l'avidité de la troupe.
Heureusement David portait une épéeet pouvait sou
lager un peu le trop plein de sa colère.
Malheur toidit-ilqui est venu t'égarcr ici tu
vas payer pour tes compagnons
A ces mots, il fond sur le sombre fantôme, et lui assène
deux violents coups d'épéc, au choc desquels son arme
se brise dans sa main puis il force son regard pour percer
l'obscurité et découvrir si le bandit chancelle et va rouler
sur la terre..
Mais l'instant c'est lui qui tombe genoux, abattu et
fixé sur la dalle par une main puissante. Son épée, lui
s'est brisée contre une forte cuirasseet maintenant un
éclair bleu jeté par l'acier vacille autour de lui, et lui ré-
s'était rendu dans la capitale de l'Autriche pour y sou
tenir l'insurrection et avait été arrêté au moment de
l'entrée des troupes impériales.
C'est là un fait très-grave. On pensait que la qualité de
membre de l'Assemblée nationale allemande protégerait
au moins la vie de M. Robert Blum. Il faut s'attendre
de violentes interpellations Francfort. En admettant
que cette Assemblée accordât pour ce fait un bill d'in
demnité au gouvernement autrichien, ce qui ne serait pas
impossible, vu ses nouvelles tendances et l'adhésion qu'elle
a déjà donnée ce gouvernement pour sa conduite dans
l'insurrection de Vienne, il est certain que l'exécution de
M. Robert Blum va jeter une grande agitation parmi tout
le parti unitaire allemand.
La Gazette de Breslau donne sur cette exécution les
détails suivants
Le 9 Novembresix heures du matinon vint lire
Robert Blum, dans sa prison, son arrêt de condamna
tion. Il déclara héroïquement qu'il s'y attendait et de
manda seulement le temps d'écrire quelques mots sa
femme. Supportez avec courage la nouvelle de mon
sortlui ccrit-ilet élevez nos enfants de manière cc
qu'ils ne démentent pas leur nom. Je meurs pour la
liberté.
M. Messenhausercommandant en chef de la garde
nationale de Vienne, a également été passé parles armes,
et s'il fallait en croire les journaux allemands, un grand
nombre d'exécutions sommaires auraientlieuchaque jour.
L'ex-sous-secrétaire d'Etat hongrois Pulsky, a été
arrêté hier par la troupe Enzersdorf au Marchfeld, au
moment où il se disposait passer en Hongrie; il a été
amené ici dans une voiture fermée, deux officiers, le pis
tolet la main, côté de lui, et escorté de douze dragons:
il a été immédiatement conduit au quartier-général du
prince Windisgratz. Pulszky était l'agent de Kossuth
Vienne et c'est lui qu'on attribue la révolte du 6 oc
tobre. On dit que la veille, il avait distribué l'Université
30,000 florins.
Ollvii'tz, 6 novembre. Le baronWessenberg, dont
la santé a beaucoup souffert des travaux extraordinaires
que lui ont nécessité les derniers événements, a l'inten
tion de se retirer du cabinet. On dit que, dans peu de
jours, un nouveau ministère sera formé.
PRUSSE. Les correspondances d'Allemagne que
nous avons reçues hier soir contiennent les nouvelles
suivantes:
A Berlinla situation est devenue plus critique qu'elle
ne l'était il y a trois jours.
De part et d'autrela Couronne et la représentation
nationale, persistent dans leur ligne de conduite, et dans
leur opinion qu'elles n'ont pas dévié de la marche légale.
Dans la journée du 42, le ministère a déclaré la capi
tale et ses environsdans un rayon de 2 lieuesen état
de siègeet a décrété que la presse restera soumise la
censure de la police jusqu'à nouvel ordre.
Dans la séance du 42, l'assemblée nationale a de
nouveau conféré la présidence an président sortant, M.
d'Unruh.
Par suite de l'ordonnance du ministère d'Etat en
date de ce jour qui déclare en état de siège la ville de
Berlin et ses environs dans un rayon de deux milles,
j'ordonne ce qui suit
4° Tous les clubs et sociétés ayant un but politique
sont fermés
2° Aucune réunion de plus de 20 personnes le jour, et
de plus de 40 personnes la nuit ne peut avoir lieu dans
les rues et les places publiques.
3° Tous les lieux publics seront fermés 40 heures du
soir;
4° Les placardsjournaux et autres écrits ne peuvent
être imprimés, vendus publiquement ou affichés qu'après
que le président de la police de Berlin en aura donné
l'autorisation.
vêle une lame levée sur sa poitrine... Il pense Dieu et
attend la mort.
Une voix calme lui dit avec un accent mêlé de pitié et
d'une légère ironie:
Tu es jeune et brave, mais tes armes ne sont pas
la hauteur de ton courage; prends cette lame: elle est
de bonne trempe et te servira fidèlement, tant que du
reront les forces de ton bras.
En même temps, le poignard avec lequel David croyait
recevoir la mort demeure dans sa main, et le jeune hom
me entend un faible bruit de pas qui va en s'éteignant
sur la dalle, et lui fait juger que son vainqueur s'éloigne
lentement.
11 reste genoux, plié, brisé d'humiliation il est sur le
bord de l'une des fenêtres des caveaux une lumière assez
vive en jaillit il se penche, et cette clarté il lit un nom
gravé sur l'arme qu'il vient de recevoir.
C'est celui de Mandrin.
Il jette un cri sourd et tombe demi privé de connais
sance sur la pierre.
Peu d'heures après, les contrebandiers s'éloignaient,
portant en tête leur drapeaudont les flammes rouges
jetées sur un fond noir se détachaient la lueur des fallots
de l'escorte; ayant les selles de leurs chevaux chargées
des richesses conquises, des vases, des flambeaux enlevés
aux églisesdes monceaux d'argent pris la fermedes
objets d'or et d'argent pillés dans les demeures particu
lières.
Us comptaient dans leurs fastes barbares un heureux
exploit de plus, et bientôt disparurent dans la nuit, qui
semblait leur élément. (La suite au prochain n°.)