Faits «llvcrs. adopté la eandidature du citoyen Raspaildétenu Vin- eennes, pour la présidence, ont été fort mécontens de voir mettre en avant la candidature de M. L. Blanc. Une lettre signée des citoyens Albert, Sobrier, Barbés, Blanqui et Proudhon a été, dit-on, adressée Londres au citoyen L. Blanc, afin de l'engager se désister de sa candidature pour ne pas diviser les voix des socialistes. L'incident soulevé hier par l'apostrophe du général Cavaignac MM. Pagnerrc, Garnier-Pagès, Duclerc et Barthélémy Saint-Ililaire, paraît devoir amener la tri bune un début général de la question des candidatures. Certains amis de M. L. Bonaparte voudraient qu'il intervint dans la lutte, afin de ne pas rester effaré aux yeux du pays mais le plus grand nombre des conseillers est d'un avis contraire. MM. Lamartine, Ledru-Rollin et Cavaignac seront tout naturellement amenés faire chacun son programme. M. Proudhon, dit-on, prendra la parole pour M. Raspail. Il sera curieux que cette grande passe d'armes ait été provoquée précisément par des hommes qui ne peuvent intervenir que négativement dans le tournoi. On disait, ce matin, qu'une, réunion avait été convo quée hier soir par les quatre députés que M. le général Cavaignac a interpellés personnellement. Ces messieurs auraient enfin compris qu'ils devaient cesser de s'abstenir, et ils auraient résolu de déférer certaines conditions la candidature M. Lamartine, qui, la semaine dernière, n'avait pu trouver de majorité dans la réunion de l'In stitut. On pense, aujourd'hui, dans cette réunion que M. Lamartine doit réunir les voix de tous les anciens conser vateurs qui, ne voulant pas de révolution nouvelle, et n'adoptant pas M. Cavaignac, refusent cependant d'aller jusqu'à M. Louis Bonaparte. Ce parti n'est ni assez nom breux ni assez uni pour faire une majorité M. Lamar tine, mais en se portant de son côté, il opéra un grand vide dans les suffrages qu'on a cru déjà devoir compter au profit de M. Louis Bonaparte. Un duel politique a eu lieu hier un duel parle mentaire a eu lieu aujourd'hui. Hier M. Rey, ancien commandant de l'llôtel-de-ville, compromis drns l'affaire du 15 mai, et remis, il y a peu de jours, en liberté, s'est battu avec M. Edm. Adam, secrétaire-général de la préfecture de la Seine. M. Edm. Adam a eu la cuisse effleurée d'une balle. Ce matinMM. Baraguay-d'Uliers et Goudchaux ont eu aussi une rencontre. M. Baraguay-d'Uliers s'était per mis, dit-on, quelques propos contre une certaine entente cordiale qui existerait entre M. Rothschild et M. Goud chaux. M. Goudchaux a demandé raison de ce propos. Deux coups de pistolet ont été échangés, et les deux honorables adversaires se sont serré la main après des explications également satisfaisantes de part et d'autre. Il était trop tard hier quand l'assemblée a fixé vendredi le jour des interpellations, pour qu'il fut pos sible d'avertir M. Lamartine par le télégraphe. Mais ce matin un avis a été expédié Maçon. On a prévenu en même temps tous les préfets pour qu'ils eussent presser le retour Paris de tous les représentants en congé. Le Constitutionnel, propos de la lettre adressée au Moniteur par M. Molé, donne un demi démenti des paroles qu'on a prêtées M. Thicrs, et qui auraient été très-peu favorables la candidature de M. L. Bonaparte. Nous croyons fermement que M. Thicrs n'oserait, pour son compte, signer le démenti du Constitutionnel. Le Journal des Débats se plaint aujourd'hui que, sous le suffrage universel, qui devrait être un gouvernement de publicité, on ait des candidats qui ne parlent pas. Est-ce, dit-il, le lendemain de l'élection que l'élu dira ses sentiments et ses principes. Nous ne comprenons rien dans cette conspiration du silence. La rue de Poitiers se tait; l'Institut se tait, MM. Garnier-Pages et Pagnerre publient une note pour dire qu'ils se taisent, et tout cela pas une semblable pensée que le délire seul a pu enfanter. Le délire passe en un moment avec toutes ses images trompeuses, et cette pensée reste constamment dans mon esprit. Priez Dieu qu'elle s'efface. Quand j'ai prié, elle me possède encore davantage. Malheureux enfant Du moins n'en parlez jamais votre père il m'a confié votre jeunesse, et croirait que je l'ai imbue de rêveries dangereuses et de folles exalta tions qui peuvent vous conduire votre perte. M. de Marillac ne m'a jamais donné un père; il a bien fait, peut-être: il m'a fait songer que j'avais au ciel un autre père plus grand, plus puissant, et qui ne m'a bandonne pas... Et ne songez-vous pas non plus la douce compagne qui vous est destinée? Je donnerais mon sang pour elle, mais non pas ma foi. Le fanatisme vous égare. C'est vous qui me. l'avez inspiré. Oh mon enfant, s'écria le père Dominiqueconsi dérez au moins la folie de ce que vous voulez entreprendre. Je ne veux que ce que d'autres ont accompli devant moituer avec l'arme de la foi le fils de l'enfer que les armes humaines ne peuvent atteindre je ne sais où comment mais je crois qu'un jour ou l'autre, dans l'om bre ou la clarté du soleil, le ciel m'en fournira les moyens. Vous entendrez la voix de la raison, la mienne... Il n'est pas en votre pouvoir de me faire renoncer mon projetvous ne pouvez que me soutenir ou m'a- par respect pour le suffrage universel, majesté qui risque bien ainsi d'être plus respectée qu'avertie et éclairée. ANGLETERRE.Loxdues, 21 novembre. On annonce que l'Université d'Oxford va, comme celle de Cambridge, réformer le système d'enseignement suivi dans cet établissement depuis des siècles. La cour du banc de la reine, de Dublin a rejeté samedi le pourvoi en cassation formé par M. Martin, édi teur du Félon irlandais, contre l'arrêt qui le condamne 10 ans de déportation. Le pourvoi des condamnés de Clommel a été porté de vant la cour la même audience. La cour a renvoyé jeudi le prononcé de sa décision. AUTRICHE. Vieajue 17 novembre. Hier au soir encore, les députés la diète ici présents ont adressé Ollmutz, par un convoi spécial, une pressante demande en grâce pour Messenhausercommandant en chef de la garde nationale. Malgré cette démarcheMessenhauser a été fusillé ce matin, dans les fossés de la ville. Sans peur et sans trahir aucune affectation, il s'est rendu au lieu du supplice, entre des compagnies de grenadiers là, il a adressé quelques paroles aux sous-olfieiers, pro bablement la prière de commander lui-même le feu; puis 11 s'est placé le long du mur et a commandé le feu sans changer de visageune main dans sa poche. Six chasseurs ont tiréet trois balles au moins l'ont atteint mortellement l'une lui a brisé la main dans la poche. Le courage antique avec lequel il est mort aug mentera encore l'intérêt extraordinaire que l'on a pris de tous côtés son sort. La nouvelle donnée par la Gazette d'Aix-la-Cha pelledu 21, d'une prétendue dépêche télégraphique arrivée Cologne et annonçant la retraite du ministère Brandebourg, était entièrement controuvée. Le supplé ment publié par la Gazette de Cologne, le 22 au soir, n'en fait pas la moindre mention. Il ne peut donc y avoir le moindre doute sur l'inexactitude du fait rapporté par la Gazette d'Aix-la-Chapelle. Nos nouvelles directes de Berlin sont du 20. La situa tion n'était pas changée et le désarmement continuait s'opérer pacifiquement. On ne savait encore quel parti prendrait soit la cour, soit l'assemblée, pour sortir de l'impasse où elles se trouvent l'une et l'autre. Dans les provinces l'agitation augmente. Dans beaucoup de localités, le décret du refus d'impôt a produit un fort mauvais effet. Des villes qui s'étaient prononcées en fa veur de l'assembléerefusent d'admettre la légalité de cette mesure. D'autres, au contraire, l'accueillent avec empressement. Nous l'avons dit, si cette situation devait se prolonger, ce serait inévitablement la guerre civile qui en résulterait dans toute la monarchie divisée en deux camps. Mais nous espérons dans l'intérêt de la Prusse, de sa prospérité, comme dans celui Je la vraie liberté et du régime constitutionnel, que le dénoùment sera pacifique. Nos nouvelles de Vienne sont du 18. A cette époque l'aspect de la ville était toujours le"même la population paraissait plongée dans une espèce de terreur par suite des exécutions dont nous avons déjà parlé et qui mal heureusement continuaient avoir lieu. On se rappelle que le roi de Wurtemberg avait re fusé de sanctionner la décision des états qui avaient opéré une réduction sur la liste civileparce qu'il considérait cette résolution comme un empiétement sur les préroga tives de la Couronne. Ce refus de sanction avait entraîné la démission du cabinet. Cette crise ministérielle vient d'avoir une heureuse solution, le roi ayant volontaire ment accepté la réduction que les états avaient voulu lui imposer. Il a renoncé une somme de trois cent mille florins sur la liste civile, dont deux cent mille pour tout son règne, et cent mille temporairement. bandonner. Je ne vous demande plus qu'une chosedit encore le religieux, sentant qu'il avait besoin d'un secours puis sant pour vaincre ce cœur obstiné, et croyant l'avoir trouvé. Confiez ce grand dessein votre père s'il l'ap prouve, je vous promets de vous servir de mes eonseils et de mes prières mais s'il le repousse avec horreur, jurez- moi d'y renoncer. J'y consensrépondit David avec un Triste sou rire. En ce moment on entendit dans le corridor nn bruit de pas bref et saccadésemblable celui que ferait ré sonner, en marchant, le squelette de la mort, et M. de Marillac entra. Le front du fermier-général était plus sombre encore que de coutume et son aspect plus glacial. Il venait de s'entretenir des affaires de la province la Maison-de- ville, et les détails qu'il avait appris contrariaient sans doute ses secrètes volontés. Tous troisétaient debout,et dans une froide contrainte, au milieu de eet oratoire sombre et silencieux. Le père Dominique exposa M. de Marillac les dispo sitions de son fils, et le projet bizarre qu'avait fait naître dans sa pensée l'exaltation de la piété et du courage. Le fermier-général fut saisi d'un frémissement soudain qui courut dans ses veines mais comme il baissa ses yeux sans répondre, on ne sut rien de ce qui se passait en lui. Croyant qu'il avait mal entendu, le moine répéta la même chose. Le père de David dit alors d'une voix sourde mais calme L'hiver de 1709 fut très-rigoureux; mais rien ne saurait égaler l'inclémence de celui de 1775. Le vin gela sur les quais Saint-Paul et Saint-Bernard, et les tonneaux se brisèrent. Une grande quantité de corneilles vivaient sur la rivière. L'eau-de-vie gèla en peu d heures. Des cloches se cassèrent en sonnant celle du collège de Cluny, la place de Sorbonne, fut du nombre. Une pinte d'eau, jetée de 54 pieds de hauteur, tomba en corps so lide. Les puits gelèrent. Des tilleuls de 5 pieds 10 pouces de diamètre se fendirent. Des courriers moururent sur les routes. A Montmorency, le père Cotte, correspondant de l'académie, manda, le 31 janvier: Mon encre gèle dans ma plume mesure que j'écrisquoique je sois côté d'un bon feu. Le gibier venait manger dans les cours et les jardins les gardes-chasse le nourrissait pour le conserver et les animaux les suivaient comme s ils eussent été apprivoisés. Paris était dans la consternation. Marché o'Ypres, du 25 Novembre. Notre marché au froment d'aujourd'hui était très-fourni; il y a eu une baisse de fr. 1-20 l'hectolitre; 843 se sont vendus lentement aux prix de fr. 14-80 17-20; prix moyen 16 fr. l'hectolitre. La baisse sur les prix du seigle a été de 40 c. 1 hecto litre. 74 hectolitres se sont écoulés aux prix 10 fr. 10-80; en moyenne fr. 10-40 l'hectolitre. L'avoine s'est vendue peu près aux mêmes prix qu'au marché précédent. Il y a eu baisse de 25 centimes al'hec- tolitre. 24 hectotitres ont trouvé acheteurs aux prix de 6 7 fr.; moyenne fr. 6-50. Les prix des fèves ont baissé de 40 centimes 1 hec tolitre. 74 hectolitres ont été acquis raison de fr. 9-80 l'hectolitre. Les pommes de terre se sont vendues raison de fr. 8-50 les 100 kil.,même prix qu'au marché précédent. État-civil d'Yprks, du 19 Novembre au 25 inc lus. Naissances: sexe masculin, 5. Sexe féminin, 9. Total 14. Un mort-né du sexe masculin. Mariages.Pottel, Pierre-Jean, âgé de 22 ans, char pentier, et De Ilollander, Virginie-Cécile, âgée de 21 ans, dentellière.Leroy, Joseph-Martin, âgé de 26 ans, barbier, et Laignel, Benoite-Cathérineâgée de 50 ans cabaretière.Balmakers, Albert-Casimir, âgé de 22 ans, instituteuret DuyckMélanie-Natalie, âgée de 26 anstailleuse. Décès. PlatevoetVirginie-Colette-Pélagie âgée de 37 ans, particulière, épouse de Henri-Constantin Louf, Marché-aux-bêtcs. KlinckemaillieLouis, âgé de 15 ans, musicien, rue de Menin.Verkinder, Reine-Jos- sine, âgée de 46 ans, journalière, veuve de Cornil-Louis Cardinaelépouse de Jean-François Doolaeghe Marché- aux-bêtcs.Vandersype, Rosalie, âgée de 67 ans, jour- 1 nalière, célibatairerue de Menin. DomicentMartin- André, âgé de 75 ans, maître cordonnier, époux de Jeanne-Jacqueline Kesteman, rue au Beurre.Watteeu, André-François, âgé de 58 ans, tapissier, veuf de Colette- Thérèse Gadeync, rue de Menin.Dutoo. Pélagie-Éléo- nore-Françoiseâgé de 82 ansdentellièreveus e de François-Louis Deldicque, rue de Lille. Vanlieule, Philippe-Jacques-Louis, âgé de 61 ans, commis-greffier au tribunal de première instanceveuf de Reine-Sophie Verschaeve, rue de Menin.ViaeneIves, âgé de 23 ans, caporal au 5" régiment d'infanteriede garnison Ypresrue des Bouchers. WallinCaroline-Françoise, âgée de 58 ans, dentellière, veuve de Jacques-Jean Symoen, épouse de Louis-Joseph-Maximilien DcMey, rue de Menin.Been, Marie-Cathérine, âgée de 81 ans, sans profession, veuve de Jean-Baptiste VanUxem, rue de Kauwekind. Rits, Louis-François-Jacquesâgé de 30 ans, tonnelier, célibatairerue au Beurre. Vanffeuc- kelom, Dorothée-Constance, âgée de 67 ans, dentellière, veuve de Jean-Baptiste Knockacrt, rue de Menin. Que la volonté de Dieu soit faite Le moine demeura attéré de ce consentement si froide ment donné au sacrifice d'un enfant. Je le savais bien s'écria David avec un éclat de joie qui ressemblait au désespoir. Et, se précipitant genoux devant le tableau qui re présentait David terrassant Goliath: Maintenant, dit-il avec des larmes d'extase, Dieu d'Israël, inspire-moi Le jeune homme resta agenouillé son père et son pré cepteur sortirent de l'oratoire. Cependant le père Gaspard était demeuré attablé dans le berceau, attendant l'argent qui devait lui être compté, et, comme nous l'avons dit, ne perdant pas un mot de ce qui se disait dans l'intérieur du petit édifice. Au bout d'un instant, lorsqu'il vit le père Dominique redescendre du cabinet de M. de Marillacil s'approcha de lui pour réclamer le prix de son chapelet qui lui fut largement payéet il sortit de l'hôtel. Hum hum murmurait tout bas le moine en s'é- loignant, des troupes qui arrivent de France.... et cet enragé de petit saint, qui veut faire un miracle!... les choses se compliquent. Le bon père capucin était arrivé aux portes de la ville. Il rajusta ses sandales, assujétit sa besace sur son épaule, s'affermit sur son bâton et se mit en route. Il marcha des jours et des nuits dans des pays sauvages, où peu peu se perdait toute trace humaine, jusqu'à la montagne escarpée au sommet de laquelle on voyait briller les feux du camp de Mandrin. {La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3