EXTÉRIEUR. Faits divers. Nous apprenons de trcs-bonne source qu'un courrier parti de Rome le 19, et arrivé aujourd'hui Paris, a apporté la nouvelle que le Saint-Père avait quitté Rome. (Journal de Bruges.) On écrit de Bruxelles, en date de ce jour J'apprends que par un arrêté royal de date toute ré cente, la peine de mort prononcée contre 16 des accusés de Risquons-Tout, vient d'être commuée en celle de la détention dont la durée varie suivant diverses catégories. FRANCE. Paris, 26 novembre. Le grand débat ouvert hier au sein de l'assemblée nationale de France n'a pu se terminer dans la discussion du rapport de la commission d'enquête, la chambre a paru décidé vider le procès sans désemparer. Elle ne s'est séparée six heures que pour se réunir de nouveau huit. Deux discours seulement ont rempli la séance du jour; l'atta que de H. Barthélémy Saint-IIilairc, et la première partie de la réponse du général Cavaignac. La séance de nuit de l'assemblée nationale s'est terminée par l'adoption une majorité de 505 voix con tre 54, sur 557 votants, d'un ordre du jour motivé, pré senté par M. Dupont (de l'Eure), et ainsi conçu L'assemblée nationale, persistant dans son décret du 28 Juin 1848, ainsi conçu: Le général Cavaignac, chef du pouvoir-exécutif, a bien mérité de la patrie, passe l'ordre du jour. M. 0. Barrot, dans une lettre que la Presse repro duit aujourd'hui, reconnaît qu'il est certains motifs qui pourront agir sur sa détermination en faveur de M. Louis Napoléon mais il voudrait pouvoir ne voter ni pour M. Louis Napoléon, ni pour M. Cavaignac, et c'est après bien des tentations qu'il se décidera probablement en faveur du premier de ces candidats, parce qu'il lui sera plus facile, dit-il, qu'à son concurrent, de prendre les hommes capablessans distinction d'origine. Voici en résumé, les résultats les plus signifiants de la séance d'hier Ce n'est pas la commission exécutive qui était en lutte avec le général Cavaignac; car ni M. Arago, ni M. Lamar tine, provoqués par M. Garnier-Pagèsn'ont voulu y prendre part, et M. Marie siégeait pendant la discussion au banc des ministres, collègues de M. Cavaignac. 11 n'y avait donc de partie engagée qu'entre MM. Duclerc, Pagnerre, Garnier-Pagès, Saint-Ililaire et le chef actuel du pouvoir exécutif. On attendait des faits nouveaux. Il ne s'en est produit aucun dans les révélations annoncées. Elles lui ont encore fourni l'occasion d'une démonstra tion plus heureuse, celle d'une rupture avec la Montagne et d'une déclaration qui met néant tous les bruits répandus dessein sur des engagements secrets avec M. Ledru-Rollin et la république rouge. Hier, les cafés des boulevards sont restés ouverts assez longtemps après le moment où le vote de l'assemblée a été connu. A Tortoni, M. de M... disait que M. Louis Bonaparte ne pouvait plus se dispenser de faire un ma nifeste Mais il reconnaissait en même temps tous les dangers d'une profession de foi, qui, en rassurant cer tains de ses partisans conditionnelslui en aliénerait peut-être un plus grand nombre. Quand on représente des idées de coalition, ajoutait-il, le talent n'est qu'à savoir se taire. Au moment de partir pour l'Assemblée, on nous dit que la place Vendôme et les abords de la chambre sont envahis par des rassemblements Nous avons tra versé la place Vendôme, où se trouvaient 100 150 curieux de la classe moyenne, mêlés d'un très-petit nom bre d'ouvriers. La place de la Concorde et le pont sont parfaitement libres; il y a un peu plus de curieux qu'à l'ordinaire; le nombre en est évidemment grossi par l'aflluence des amateurs qui n'ont pu réussir trouver plaoe dans la tribune. Les membres présents la séance sont au nombre de 650 environ. Eustache Des hommes armés... maintenant on les distingue bien. Oui, ils se tournent de ce côté. Ils agitent les bras. Ils arment des fusils. Je vois le feu de la batterie. En exhalant ce cri de détresseEustache qui avait un éloignement invincible pour le danger, donna sa mon ture un mouvement rétrograde si violent, que la mal heureuse bête porta des deux pieds de derrière sur la trompeuse surfaee de verdure qui bordait la route, elle alla avec son cavalier rouler et s'engloutir dans le gouffre. A cette vue, les deux jeunes filles se mirent crier et frapper les airs de douloureuses clameurs. La mule d Isaure, effrayée son tour, mais suivant un meilleur instinct, s'élança dans le boisducôteau. Dans ce bond impérieux, la jeune écuyère heurta en plein contre un tronc d'arbre le choc lui fit quitter les arçons, et elle était lancée rudement sur la terrequand soudain un bras vigoureux la saisit dans l'air, et elle se sentit appuyée sur le sein d'un homme quidans ce moment remplaça pour elle la dure surface de la route où elle allait être jetée. Elle entrevit la lueur des étoiles, que celui qui la rc- Le banquet des marchands de vin a eu lieu hier. M. Ledru-Rollin y a promis solennellement, au nom de la Montagnel'abolition de l'exercice sur les boissons. Au même moment, M. J. Favre faisait sa sortie contre l'image où se trouve le portrait de M. Cavaignac, avec ces mots: Vive Cavaignac! Plus de droits réunis Le journal l'Assemblée nationale, avait annoncé des achats de poudre et des fontes de balles dans les quartiers populeux. Sommé d'indiquer la source où il avait puisé ses renseignements il n'a su que direet par suite son gérant a été mandé pardevant le juge d'instruction; le procureur de la République informe sur cette affaire. Jeudi a eu lieu le départ du treizième convoi des colons algériens. Le quatorzième et dernier convoi par tira Dimanche. Une nouvelle colonne d'Icariens vient encore de quitter Paris pour se rendre au Texas. PRESSE. Br.iti.iv, 25 novembre. MM. Her- genhahn et Simson, commissaires de l'empire, ont eu, le 21 au soir, chez M. d'Unruh, une conférence avec des membres de toutes les fractions de l'assemblée nationale. On espère positivement Berlin un nouveau ministère. M. Simson est déjà reparti pour Francfort. M. llansemann est arrivé Berlin. Le présidentdu gouvernement de Cologne a déclaré, le 22, la garde bourgeoise de Bonn suspendue de son service. On cherche le professeur Kinkcl pour l'arrêter, mais il est en lieu de sûreté. Les deux commissaires du pouvoir central, chargés de ne plus quitter Berlin avant d'avoir fait cesser le con flit entre la couronne et l'assemblée, ont eu hier soir une entrevue officielle avec des membres des différentes frac tions de l'assemblée. On s'est mis d'accord sur une adresse faire parvenir au roi, dans laquelle la majorité assure qu'elle poussera très-activement la discussion de la con stitution et qu'elle ne demandera pas l'éloignement des troupes, mais elle exprime le désir que, l'ordre étant rétabli Berlin, l'assemblée ne soit pas transférée Bran debourg. La Correspondance généraleassure de la manière la plus positive, que 257 députés sont déjà prêts se rendre Brandebourg. La Gazette de Cologne déclare que son espoir d'une solution pacifique du conflit s'accroit de plus en plus. AUTRICHE. Vif.yye, 22 novembre. Le nou veau ministère est enfin constitué définitivement; les modifications qu'a subies la première liste que je vous ai communiquée dans une de mes lettres, ont eu pour résul tat, après de nombreux tâtonnements, que M. Bach a accepté le portefeuille de la justice, qu'il avait avant la révolution du 6 octobreet qu'au lieu de M. Helfert qu'on avait désigné comme ministre des cultes M. Rhinnfeld, député du centre, a été appelé ce départe ment ministériel. L'acceptation provisoire, ce qu'on assure, de M. Bach, un des hommes les plus éminents de la Diète, sans con tredit, et député de Vienne, aurait été une des conditions posées par M. le comte Stadion son acceptation du portefeuille de l'intérieur. En outre, les députés tchèques de Bohême ont demandé que M. Bach conservât son por tefeuille pour qu'on ne pùt pas dire que l'ancien ministère avait été renversé par la révolution d'octobre que les Tchèques se refusent de reconnaître. HONGRIE. Suivant des nouvelles parvenues Gratz, le 15, au comte Nugent, les Hongrois ont évacué Nedelitz et Csakathurn, et semblent vouloir quitter l'île on dit qu'ils ont pris la route de Letenyr. (Gaz. de Gratz.) C'est un jeune polonais qui, Pesth, a tenté d'as sassiner le général Beml'ayant déclaré traître la pa trie et agitateur slave, les papiers du général ont été saisis, et il a été gardé vue. De même. qu'Ofen, Pesth est entouré de fortifications. Il en est de même de Rarab et de Presbourg. SUISSE. Bciixe, 20 novembre. Le conseil national avait renvoyé les députés du canton de Fribourg, vu le manque de légalité dans leurs élections; depuis, le gouvernement de Fribourg a protesté contre cette déci sion et il en a appelé la décision des deux chambres, qui se sont réunies aujourd'hui. Après une discussion très-vive, le vote vient d'avoir tenait était un jeune et élégant cavalier. Isaure fut d'abord étourdie de ce genre de secours qui lui avait été envoyé: cet inconnu si près d'elle! la nuit qui l'enveloppait tout la faisait tressaillir. Elle ne pou vait distinguer les traits de son libérateur mais il lui adressa la paroleet comme le son de la voix révèle au tant de choses que l'aspect du visage, elle fut rassurée par un organe et des expressions qui ne pouvaient appartenir qu'à un homme de qualité, et revint peu peu de son trouble. Mademoiselle de Chavailles et Fanchctte s'inquiétaient vivement du sort d'Eustache, ou plutôt s'affligeaient déjà de sa perte, quand, la faible clarté du ciel nocturne, elles virent sortir sa tête du niveau de la route, où il était arrivé en se cramponnant aux broussailles de la fondrière. Ah! poltron, c'est ainsi que tu te caches au moment du danger, s'écria Fanchette. Vous appelez cela se cacher, être jeté dans un gouffre de mille pieds de profondeur Au contraire, il a fallu avoir fièrement du courage pour en sortir, allez témoin mon pauvre bidet qui a manqué de cœur, luiqui est lâ-bas gisant dans les marécages. Isaure remonta sur sa mule, maintenant douee et do cile on se remit en routeet Eustache suivit à- pied la cavalcade. lieu 86 voix ont décidécontre 55de maintenir les députés anciens au conseil national. C'est le premier connu que nous signalons entre les deux chambres. Le conseil fédéral s'est constitué aujourd'hui, après avoir prêté serment par là même, l'ancien Directoire a cessé d'exister. M. Furrer a accepté provisoirement la présidence du gouvernement. Demain on procédera l'élection des présidents du conseil des Etats et du conseil national, en remplacement de MM. Furrer et Ochsenbein, nommés membres du gouvernement fédéral. Dans trois jours, les deux conseils réunis décideront sur le choix de la ville dans laquelle siégeront toutes les autorités fédérales. Berne nous paraît avoir plus de chances que Zurich. Le gouvernement des Deux-Siciles n'ayant pas payé l'indemnité des Suisses établis àNaples, pour le pillage de leurs magasins pendant la dernière émeute qui a eu lieu, le gouvernement de Berne a défendu le recrute ment du régiment suisse bernois au service de Naples jusqu'à ce que cette indemnité soit payée. ITALIE. Rome, 16 novembre. Le ministre Rossi a été assassiné au pied de l'escalier de la chambre des députés. Hier, il avait fait passer une revue du corps des carabiniers pour défier le peuple, et dans la soirée il a dit en causant qu'il ferait bonne justice de tous les émeutiers. Aujourd'hui il s'était fait dans Rome un grand déploiement de forcequi avait singulièrement exaspéré le peuple rendu en masse au palais législatif pour siffler le ministre. Quand il est descendu de voiture, les sifflets se sont fait entendre, lui s'est mis rire imprudemment la face du public. Alors un homme lui a donné un coup de cou teau la gorge, et quelques minutes après il est mort dans les appartements du cardinal Gazzoli. Tout cela est officiel. Pour le moment, l'assassin est inconnu. 17 novembre.Après la mort de Rossi, il est ar rivé des événements très-notables Rome. Nous lisons dans la Gazette de Gênes que le 20 M. Mamiani retournait Rome. Une fusillade a duré trois heures en ville. Mgr Palma, secrétaire du Pape, a été tué d'une balle au front. On dit que quelques suisses ont été tuésmais on ne saura les choses bien au juste que demain, les communi cations avec le palais étant interrompues. Du côté du peuple il y a eu 4 blessés, savoir un dragon, un tambour de la ligne et deux bourgeois. Les murs au-debors du palais du pape sont criblés de balles, mais peu de ces pro jectiles allaient leur adresse. Les suisses tiraient de derrière les murs et les bourgeois de derrière les barri cades et les colonnades. A 8 heures du soir, le pape a cédé et il a composé le ministère qu'on lui demandait. Quant aux autres demandes qui lui étaient faites, il en a référé la chambre des députésen leur donnant pleins pouvoirs. Toute la troupe de ligne a pris parti pour le peuple. Les colonels Roverel et Tillonidirigeaient le siège du palais. Les artilleurs pointaient les pièces qui devaient défoncer les portes du palais. Les députés assemblés se sont rendus près du pape quipar l'organe du cardinal Soglio, a fait dire qu'il aviserait. Le peuple non satisfait de cette réponse a renvoyé les députés auprès du pape pour qu'ils s'entendissent avec lui et apportassent une réponse décisive. La réponse du pape, apportée par l'a vocat Galletti, a été qu'il ne voulait rien concéder de ce que le peuple demandait, ajoutant qu'on ne lui en impo serait pas. Les Suisses de service au palais pontifical ont commencé faire résistance au peuple qui a désarmé les sentinelles. Les Suisses se sont enfermés dans le palais, menaçant de tirer sur le peuple et sur la troupe de ligne qui était massée devant le palais, mais sans fusils. L'indignation alors a été porté son comble, et les Suisses ayant ouvert le feupartout a retenti le cri aux armes aux armes Courriere Mercantile du 20 novembre. Mardideux individus ont été arrêtés Mons, sous la prévention d'avoir émis des pièces fausses de cinq francs, l'effigie de Louis-Philippe. En approchant on reconnut que ces grands corps noirs, objets d'effroi et de malheur, étaient trois pacifiques oli viers plantés au bord de la route. Dans ces campagnes les auberges sont si petites et si pauvres, qu'elles se cachent tout entières sous le feuillage d'un noyer ou l'ombre d'un rocher qui surplombe, et que le voyageur altéré pourrait passer devant elles sans les voir. Pour obvier cet inconvénient, on plante devant le lieu de réfectionsur le bord du chemin quelques pieds d'arbres qui indiquent leur présenceet l'humble hôtel lerie prend le nom des arbres qui la signalent. On trouve au pied du coteau un petit établissement qui, selon son enseigne vivante, se nommait l'Auberge des Oliviers. Des jets de feu sortant de son foyer, et frappant sur la verdure, causaient de légères lueursqu'Eustache, dans son imagination effrayéeavait pris pour des étin celles d'une pierre fusil. L'étranger engagea la jeune voyageuse entrer un mo ment sous cet abri pour se remettre de l'émotion de sa chute. C'était la raison spécieuse dont il voilait le désir d'attirer sous le rayon d'une lampe la jeune femme qu'il venait de prendre sous sa protection sans la connaître. Comme l'ignorance d'Isaurc sur le compte de son cavalier était la même, elle saisit aussi le prétexte pour profiter du motif réel. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2