JOIMAL D'ÏPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. 701. 8e Année. Dimanche, 3 Décembre 1848. Vires acquirit eundo. Le capitaine Mandrin. EXTÉRIEUR. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. PnoviNCES, 4 francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames la ligne 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. INTÉRIEUR. YPRES, le 2 Décembre. Depuis quelque temps, plusieurs vols de nuit ont été commis en notre ville et presque toujours dans des ca barets ou chez de petits détaillants. Des méfaits de ce genre se commettent rarement Ypvcs, aussi ont-ils éveillé la surveillance de la police, et on est arrivé bientôt découvrir que de graves indices d'être les auteurs de ces vols, désignaient trois jeunes garçons qui ont été immédiatement arrêtés. Peut-être si des délits de ce genre se commettent encore, aurait-il lieu de songer recon stituer la garde des veilleurs de nuit mais nous aimons croire qu'on aura arrêté les véritables auteurs de ces vols nocturnes, et que le public ne sera plus livré l'in quiétude par de nouvelles attaques contre la propriété. YIELE I»'YPRES. Conseil Cohminal. Séance publique fixée au Lundi, 4 Décembre 1848, neuf heures du matin. ordre du jour I" Communication de pièces. 2° Aviser a. Sur la demande de l'administration des Hospices, tendante être autorisée vendre une quantité d'arbres hors de croissance. b. Sur le cahier des charges, clauses et conditions pour la vente du taillis croissant dans les bois de la dite admi nistration. c. Sur une transaction conclue entre le Bureau de Bien faisance et les héritiers Vanden Bussche. d. Sur le cahier des charges, clauses et conditions pour la location de quelques propriétés du Bureau de Bienfaisance. 3» Approuver s'il y a lieules comptes rectifiés du Mont-dc-piété pour les exercices 1840 1845. 4° Approuver le compte de cet établissement pour I84G et arrêter le budget pour 1848. 5° Approuver le compte de Bureau de Bienfaisance pour l'exercice 1847. 6° Arrêter le budget pour 1849, de la même adminis tration. 7° Réviser le rôle de l'indemnité payer par les famil les aiséesn'ayant point dans leur sein d hommes en activité de service dans la garde civique. Par arrêtés royaux du 27 Novembre 1848, sont nom més bourgmestre et échcvins de la commune de Zand- m. UNE BELLE AMAZONE. (Suite.) Un réduit lambrissé de troncs d'arbres et de mousse composait tout l'intérieur de l'auberge. L'aïeul, le père, la mère et les enfants la remplissaient presque entière ment, et laissaient peu de place aux voyageurs, qui d'ail leurs n'arrivaient jamais. Cependant, malgré les apparences contraires, la cuisine de l'humble hôtellerie, était toujours en activité, car elle résidait dans les longues mamelles pendantes d'une vache aux larges flancs, qui entretenaient le repas toujours con fectionné et chaud point. Dès que mademoiselle de Chavailles fut entrée, elle examina la dérobée les traits de son compagnon de voy age, qu'éclairait la lueur d'un large foyer. Au milieu de la distinction incontestable de sa figure et de toute sa personne, sa physionomie, sous la réverbéra tion rouge dont elle était frappée, indiquait une mâle audace, une grande force de caractère et de volonté; ses yeux laissaient échapper ces vifs rayons d'une flamme intérieure dont le foyerest aufond dcï'âme; tous ces traits même dans le calme où ils reposaient, avaient cette ani mation profondeces mouvements vifs et fortement ac cusés, qui indiquent la puissance des passions. Mademoiselle de Chavailles accepta une tasse de lait, voorde, arrondissement d'Ypres, J.-B. Bille; P. Devos et C. Vande Lannoite. La chambre des représentants n'a tenu hier qu'une courte séance, remplie par des rapports de pétitions. M de Luesemans a dépose le rapport de la section centrale sur l'amendement de M. Delfosse. La discussion en a été fixée demain. La section centrale propose l'adoption de l'amendement. Trois sections centrales de la chambre se sont réunies ce matin. L'une, présidée par M. Vcrhaegcn, a com mencé l'examen du budget de la guerre. L'autre, présidée par M. Delfosse a commencé l'examen du projet de loi de réforme postale. EnfinjMde Brouekere a présidé la section centrale et le budget de la justice qui a terminé son travail. Elle a nommé MOrts rapporteur. Les sections avaient ce matin h leur ordre du jour le budget des travaux publics elles en ont ajourné l'examen jusqu'à la production par le ministre de développements dont elles ont fait la demande. Elles ont abordé la discussion de la loi sur les patentes. MM. Alard et Boedt ont été nommés rapporteurs la section centrale par les deuxième et troisième sections. Dimanche passé, dans l'aprcs-midi, un tambour du 1 régiment de ligne en garnison Bruges, passait tranquil lement dans la rue Neuve de Ganillorsque tout-à-coup un certain François Bonami, soldat en permission, l'apos tropha et le tira par son habit, criant: Vice la républi que; non content de cela, il lui arracha son sabre et en appliqua quelques coups sur le tambour qui fut atteint la tête et tomba sans connaissance, une grande quantité de sang s'échappait de sa blessure. Il a été conduit l'hôpital. Ce malheureux se nomme Bruychcrrc. FRANCE. Paris, 29 novembre. Le Courrier français déclare aujourd'hui qu'il votera pour M. de Lamartine quand même. Cependant, après deux colonnes et demie de raison déduites pour expliquer cette resolu tion, le Courrier finit ainsi: Mais, pour dissiper tout malentendu sur la conduite que votre silence nous impose, nous déclarons formelle ment que, placés entre M. Cavaignac et M. L. Bonaparte nous voterions pour l'ambitieux contre le président, par l'unique raison qu'il est toujours plus facile de se débar rasser d'une coterie d'ambitieux que d'une dynastie Le projet bien arrêté de faire de Versailles un lieu de dépôt d'un certain nombre d'escadrons de cavalerie va sur l'offre des pauvres paysans, et alla s'asseoir pour la prendre une petite table dressée au milieu de la pièce, et sous la lampe de fer qui pendait du plancher. Pour Eustache et Fanchetteils n'eurent du restaurant que le bon foyer de charbon de terre, qui ranimait leurs mem bres glacés par le souffle du pontias et par la terreur. Maintenant qu'lsaure voyait le jeune cavalier placé près d'elle la lumière blanche et paisible de la lampe il ne lui paraissait plus le même, il semblait changé com me la nuance qui l'éclairait. On ne pouvait lire sur son front purdans ses grands yeux veloutéssur sa bouche d'une beauté parfaiteque les signes d'une haute intelli gence d'une franchise généreuse, d'une tendresse d'âme exquise; l'expression de ce visage avait deux nuances bien différentes, comme le plumage d'un bel oiseau des Indes, qui change selon la lumière qui le frappe, et s'était trans formée en passant des rayons rouges du foyer de tourbe la clarté douce et pâle de la lampe. Mais tout ce que nous indiquons ici n'était que des ob servations incomplètes, des impressions fugitives pour mademoiselle de Chavailles qui, beaucoup trop jeune pour asseoir un jugement dans son esprit, ne pouvait, d'ail leurs, jeter que des regards timides et furtifs sur son compagnon de voyageattendu que celui-ci la regardait constamment elle-même avec l'expression de la plus ar dente admiration. amener des changements dans les dispositions intérieures des grandes écuries placées devant la grande façade du château. Le génie militaire a déjà envoyé ses agents pour s'entendre avec les architectes civils sur les travaux exécuter. M. Pagnerrc annonce, comme éditeur, un compte- rendu complet de la séance de samedi. Ce sera le seul rôle actif qu'il aura joué dans cette affaire. On lit dans la Presse l'aveu suivant: Nous n'avions pas besoin que M. Louis-Napoléon Bo naparte nous prouvât qu'il était la hauteur de toutes les grandes questions de liberté et d'avenir; nous n'avions pas besoin qu'il nous prouvât qu'il est capable; il suffisait que nous fussions convaincus qu'il est nécessaire. Oui, nécessaire, car sans les souvenirs populaires qu'éveille le nom de Napoléon Bonapartesans les sym pathies profondes qu'il exbalte, nous serions sans armes pour déjouer toutes les manœuvres, combattre tous les abus d'influence, vaincre tous les moyens, même les plus indignes auxquels le National ne craint pas de recourir pour imposer sa dynastie la France. Le gouvernement se trouve, propos des affaires de Rome, dans une situation complexe: d'un côté les démo crates de la Montagne lui reprochent d'intervenir dans l'intérêt d'un souverain contre l'action démocratique, uni quement parce que ce souverain est le pape; de l'autre côté les catholiqueslui demandent de défendre bien moins le pape lui-môme que la papauté. Il y a peut-être un peu de mauvaise foi dans ces pré tentions opposées. Le gouvernement a cru que son premier devoir la nouvelle des événemens de Romeétait de prêter assistance la personne même du pape, pour le reste il entend ne rien faire que l'assemblée nationale n'ait décidé. M. Lamartine doit prendre la parole dans la dis cussion de demain. L'honorable membre doit soutenir la nécessité de la non-intervention dans les affaires de Rome. M. de Montalembert doit parler dans un sens contraire. M. Francisque deCorcelles, qui vient d'être envoyé Civita-Vccchia avec la brigade embarquée Marseille pour assurer la liberté personnelle du chef de l'église, est le fils de M. T. de Corcclles, ancien député du Rhône, et petit-fils par alliance, de Lafayette. M. F. de Corcclles est intimement lié depuis longtemps avec M. l'amiral Boudin, et cette circonstance n'a pas peu contribué sans doute fixer le choix du gouvernement sur M. de Corccllesdans les circonstances où les forces na vales de la France auront peut-être agir de concert avec l'expédition de débarquement qui appuie la mission de M. de Corcclles. On écrit de Boulogne: Encore un sinistre déplorer, mais au moins l'équipage et les passagers ont été sauvés. Le 20 de ce moisun trois mâts de Brème, la Pallas, ve nant de Baltimore la destination de Rotterdam, chargé de tabacs, a échoué sur la côte d'Equihem, 6 kilomètres environ du port de Boulogne. Les hommes de l'équipage et les passagersqui for maient en tout 27 personnes, ont été sauvés, par les soins Bientôt on se leva pour repartir. L'hôtesse avait servi du lait mademoiselle de Chavailles dans une petite écuelle de bois artistement sculptée par le fils de la maison. L'inconnu versa sa bourse pleine de louis dans cette coupe rustiquedisant que l'or seul était assez précieux pour remplacer le lait qui avait désaltéré une si charmante voyageuse. A cette magnificence seigneuriale, la joie et l'extase de toute' la pauvre famille furent si vives qu'elles vinrent se réfléchir dans le sein d'Isaurc; et la jeune fille se sentit émue de cette preuve de simple générosité, comme s'il y avait eu dans cet acte quelque chose du cœur. En passant devant les oliviers qui masquaient la porte de la cabane, le jeune homme coupa une branche de l'un de ces arbres il dit qu'il la planterait l'entrée de sa de meure, et que le souvenir de cette soirée resterait toujours vivant et épanoui devant ses yeux. On s'était remis en marche. A cette nuit si sombre qui l'enveloppaitcette solitude lugubre de la campagne quide quelque côté qu'on se tournâtne laissait pas apercevoir la moindre lumière, mademoiselle de Cha vailles sentit un frisson coui'ir dans ses veines. Elle fit observer d'une voix assez tremblante qu'il eût peut-être été plus sage d'attendre le jour dans la chaumière que de repartir cette heure. Eustache appuya vivement cette réflexionet dit que c'était toujours dans des nuits sem-

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