des préposés de douane. Ce navire, qui jaugeait S00 ton neaux a été littéralement divisé en deux parties, dont l'une, la coque, est restée un kilomètre environ du ri vage, tandis que la partie supérieure en a été rapprochée par les vagues. La plage, dans une étendue de deux trois kilomètres, était couverte de débris du bâtiment, de boucauts, de feuilles de tabac et de cigares. A la première nouvelle de ce sinistre, MM. le sous- préfet, le substitut de la république, l'inspecteur des douanes, M. le consul de Prusse, le capitaine de gendar merie et le commissaire central, se rendirent sur les lieux, et organisèrent immédiatement un service de surveillance l'aide des préposés et d'une compagnie du 1er léger, mandée en toute hâte de Boulogne. Au nombre des passagers se trouvait une dame qui re venait en Europe avec une partie de sa fortune. Le 21on a retrouvé plusieurs objets qui lui appartenaient. Les re cherches sont poursuivies activement. Nous ignorons la cause de ce naufrage. Colonne. PRUSSE. Itiici.iv26 novembre. Grabow s'est rendu hier Potsdam où il est resté en conférence toute la nuit avec le roi pour faire comprendre S. M. qu'il était de son intérêt de se mettre d'accord avec l'as semblée en remplaçant le cabinet Brandebourg par un ministère libéral qui poursuivrait avec l'assemblée natio nale la discussion du projet de constitution. M. Grabow a fait observer que le roi devait éviter de froisser la résolution adoptée dans ce sens Francfort, si S. M. voulait devenir empereur d'Allemagne. Il parait que c'est principalement cet argument qui a décidé la couronne entrer dans les vues de M. Grabow, et qu'on s'occupe de la formation d'un nouveau cabinet. On parle de M. Camphausen et de M. Gagera, arrivés ce matin en qualité de commissaires impériaux. (Nouvelle Gazette rhénane On lit dans une déclaration signée par 204 mem bres de l'assemblée nationale, et qu'on suppose devoir encore rccevoir les signatures d'une vingtaine de membres du centre: Les soussignés regardent le conflit entre la couronne et l'assemblée nationale comme écarté, si le ministère Brandebourg se retire, et que le nouveau ministère qui sera nommé ne met pas d'obstacle ce que l'assemblée nationale continue ses délibérations Berlin. Le ministère a décidé, dans un conseil de cabinet, qu'aucune députation ne sera plus présentée S. M., parce que ces présentations sont inconstitutionnelles et qu'il est essentiel que le roi se tienne au-dessus de tous les partis et ne soit pas impliqué dans le conflit actuel. Nous trouvons, dans la version du Moniteur prus sien sur les troubles qui ont éclaté Erfurt, le 12, les détails suivants Une barricade avait été élevée dans l'Auguslstrasse; elle a clé enlevée par l'infanterie. Plusieurs maisons, d'où l'on avait tiré sur les troupes, ont été prises d'assaut. Les troupes ont fait preuve d'une grande bravoure. Leur perle est de: 6 soldats tués, 1 officier, 1 sous-officier et 7 soldats blessés, dont le sous-officier et 3 soldats dange reusement 2 chevaux tués et plusieurs blessés. Le nom bre des morts et des blessés parmi les rebelles n'est pas encore connu; les 102 qui ont été arrêtés et parmi les quels se trouvent les chefs les plus dangereux, sont pri sonniers au Petersberg. Les troupes bivouaquaient sur les places, et les habitants sont envers elles prévenants et bienveillants. Hvmbocrg, 24 novembre. La société pour la liberté du commerce a tenu hier sa première séance pu blique, laquelle environ 400 membres ont assisté. Après avoir discuté et adopté ses statuts, elle a nommé un co mité de 24 membres. Le but de la société, est-il dit dans les statuts, est de propager les principes contenus dans le programme de la société pour la liberté du commerce qui s'est formée Francfort, et d'aplanir ainsi la voie l'unité de l'Allema gne sous le rapport matériel. AUTRICHE. Vienne, 22 novembre. La Ga- zetlede Vienne public la letlre autographe suivante adressée blablcs que les brigands qui infestaient le pays se répan daient dans ces parages, témoins de leurs sanglantes excursions. Soyez tranquille, mademoiselle, je vous en supplie, dit 1 étranger. Je vous jure que tant que vous serez avec moivous n'aurez rien craindre des gens de Mandrin. L accent avec lequel ces mots furent prononcésavait quelque chose de tellement assuré, qu'il entraînait irrésis tiblement la confiance. Isaure se remit l'instant, et té moigna son courage renaissant par l'élan intrépide qu'elle donna sa monture. Le gentilhomme demanda mademoiselle de Chavailles comment elle, s était trouvée attardée sur une route dan gereuse. Je revenais, dit-elle, de chez une de mes tantes, habitante de Saint-Marcelin, et je pensais être arrivée Saint-Romain avant la nuit. Mon père m'accompagne or dinairement dans cescourtes excursionsmais en ce mo ment de trouble, il est obligé de demeurer la ville, dont il est maire, et dont il cherche réparer les récents dé sastres par ses talents administratifs et le sacrifice d'une partie de sa propre fortune. M. le comte de Chavailles s"est fait connaître en effet par une supériorité d'esprit et une grandeur de caractère peu communes. Tout le monde le chérit et le vénère dans la ville; parl'empereurde Russie au ban Jellachicli, en lui envoyant la grand'eroix de l'ordre de S' Wladimir. Vos nobles efforts, général, pour sauver du naufrage les principes de l'ordre de la société et de l'égalité des droits, qui sont foulés aux pieds par un parti effréné, cou pables des excès les plus révoltantsvous ont acquis de justes droits mon estime. J'ai suivi avec une vive sym pathie vos habiles opérations, depuis le jour où votre pa triotisme vous a fait prendre les rênes pour vous opposer aux tendances révolutionnaires en Hongrie. Vos mouve ments habiles vous ont conduit sous les murs de Vienne, au moment d'un combat décisif. La victoire laquelle vous avez eu une part si brillante, est échue au bon droit. Ap préciant l'importance des services que vous et vos braves troupes avez rendus, et tenant vous donner une preuve de ma reconnaissance, je vous ai nommé chevalier de l'ordre de Saint-Wladimir de première classedont je vous envoie ci-joint les insignes. Je saisis cette occasion de vousjexprimer l'intérêt et l'estime spéciale que je vous ai voués inaltérablement. Zarscov Selo, 29 octobre (10 novembre) 1848. Nicolas. Le D'Becker, rédacteur du Radical, et leDr Jellinek, principal collaborateur de cette même feuille, ont été fu sillés ce matin dans les fossés de la ville. Pendant l'exécu tion, uu requiem a été chanté pour le général Breda tué le 6 octobre, tandis qu'une parade avait lieu sur les glacis en l'honneur du prince russe Lievenqui a apporté au prince Windisehgratz la grande croix de l'ordre Saint- Georges, et au ban Jellachich, la grande croix de l'ordre Saint Wladimir, accompagnées, d'une lettre autographe, par laquelle le czar félicitait ces chefs de leur bravoure et dcleurmodération. L'empereur exprimait en même temps ledésir que les régiments de hussardsiVïco/as et Alexandre, et le régiment d'infanterie Hongrois Alexandre, fussent pour toujours privés de ces noms, parce qu'ils s'en étaient rendus indignes par la trahison. S. M. l'empereur a accordé, pour les habitants de la ville et des faubourgs de Vienne qui ont eu leur pro priété endommagée la prise de cette capitale, quatre millions de florins de la fortune privée de la famille im périale. Le ministre de la guerre hongrois Messaros a été ren voyé pour l'aplanissement des différends hongrois, aux généranx Windisehgratz et Jellachichnantis.des pleins pouvoirs nécessaires. S. A. I. l'archiduc Régnier-Ferdinand est arrivé d'Oll- mutz. La tranquillité est rétablie Gratz. Le général Nugent y est entré avec une partie de ses troupes. Le comte Wic- kenbourg se rend de Gratz Ollmutz. L'excitation des ouvriers s'est calmée. L'ordre et la tranquillité ne sont pas troublés. L'autorité a découvert ici une fabrique de billets de banque, qui avait une provision de 18,000 faux billets, de 1 et de 2 florins. Il est rentré 72,000 armes feu et armes blanches, ce qui ne forme que la moitié des armes qui avaient été livrées. Les opérérations contre la Hongrie commenceront le 27. (Gaz. de Brest.) Le manque de vivres se fait vivement sentir Vienne. Le prix des vivres est beaucoup plus élevé que l'année dernière, et il augmente de jour en jour. ESPAGNE. IH.tniu», 23 novembre. Le nou velle du désastre de la colonne de 5 C00 hommes sous Icsordres du brigadier Manzanos'est confirmée. On craint que le brigadier Manzano fait prisonnier avec ses troupes, n'ait été fusillé. On ne connaît pas encore les détails de cette malheureuse affaire; il paraîtrait que les troupes de la reine auraient été attirées dans une embuscade. On dit que le gouvernement a nommé capitaine général de la Catalogne, en remplacement du général Cordova, le lieutenant-général de la Concba, l'un de nos meilleurs généraux; c'est lui qui a dirigé avec succès, comme on sait, l'expédition espagnole en Portugal. ANGLETERRE. Loxdiiem, 27 novembre. Le prince Albert, vient d'acheterau prix de 13,900 liv. sterl. et moi qui ai tant de raisons de l'aimer, je sens l'amour filial que je lui porte angmenter encore par une affection universelle qui l'environne. Et sans doute, dit-ilvotre père qui veille sur vous avec une tendre sollicitudea déjà songé vous donner un protecteur légitime et saint comme lui-mêmepour le temps où il sera forcé de vous quitter? Mon Dieu dit Isauredès que les jeunes filles ont acquis quelque raison, c'est leur parler de mariage qu'on applique leurs réflexions et leurs pensées naissantes. Ainsi, on pense déjà vous faire quitter le nom de votre père et perdre votre douce liberté, dit l'inconnu avec l'accent amer d'une jalousie instinctive et universelle qui est au fond de toutes les âmes. Je me soumetscet égard, comme en toutes choses aux volontés de mon père. Vous acceptez aveuglément l'époux qu'il vous pro pose. Oui, parce que, dans ma fervente piété pour lui, je crois son jugementinfaillible... Cependant malgré toute l'obéissance que j'y mettrai, il me semble que sa volonté sur ce point, nç s'accomplira pas. Comment? Que vous dirais-je! des pressentiments, des révéla tions secrètesauxquels j'ai la folie d'attacher plus de foi qu'à toutes les apparences positives, me font croire, que je le domaine de Birkhall, près de Balmoral en Ecosse. Le château de Balmoral appartient la reine. Un journal de Monagham annonce que lordBlaynay, l'un des plus riches seigneurs de l'Irlande, vient de met tre en vente toutes ses propriétés. Le mouvement du rappel perd de plus en plus en Irlande. La dernière élection municipale qui vient d'avoir lieu Saint-Andrew's Ward en est une nouvelle preuve. Le lord maire, partisan du rappel, avait pour concurrent M. Lambert, conservateur. Ce dernier a été élu par 122 voix contre 108 données au lord maire. ITALIE. Rome, 18 novembre. Hier, il y a eu une grande réunion au cercle populaire. On y a donné comme certain que l'avocat Lunati acceptait les finances; le populaire cardinal Muzzarelli, l'instruction publique, et le colonel Galticno, le commandement de la garde nationale. Ces nouvelles ontcombléde joie l'assemblée. Le vice-président du cercle est venu ensuite annoncer que la majeure partie du ministère était formée et que les ministres étaient déjà réunis au siège du gouvernement. Il ajouta que demain il publierait son programme au moins sommairement, car pour les détails il devait d'abord consulter le vœu et l'opinion des chambres. Michèle Mannucci a pris alors la parole, et dit que la chambre avait été nommée dans des circonstances ordinai res qu'elle avait fait beaucoup de fautes et n'avait jamais pu donner un gouvernement fort et libéral, que mainte nant moins que jamais, elle ne méritait la confiance du peuple qu'au lieu de se déclarer en permanence elle abandonnait le peuple lui-même et laissait une réunion la responsabilité de créer une espèce de gouvernement provisoire. Le ministère doit présenter un programme démocratique qui assure l'avenir du pays. Le vice-prési dent de la réunion a adhéré la proposition de Michèle Mannucci, et Sterbini et Galleti qui arrivèrent en ce mo ment la réunion confirmèrent cette promesse. (Costituz. Sub. du 23.) Le cercle écrit au colonel Stewart, commandant du château de S'-Ange, de conserver le commandement du fort il adhère immédiatement. On annonce, que la demi brigade des dragons, retenue par le colonel Savini, ne fraternise point avec le peuple. Ordre est donné de desti tuer le colonel et de le remplacer provisoirement par le major Piccinetti. Ensuite on vient donner l'assurance que les dragons sont pour le peuple. On envoie la chambre des députés pour informer le président des mesures de sûreté adoptées par le cercle populaire, et le prier d'envoyer un député. Réponse La chambre est fermée. On entend en ce moment un feu bien nourri du côté du Quirinal, mais on apprend bien tôt que c'était une fausse alerte. Depuis les événements du 16, l'ordre matériel n'a pas été troublé, malgré une certaine agitation populaire qui ne paraît pas devoir cesser encore. L'abbé Rosmini a refusé le portefeuille de l'instruction publique et la prési dence du conseil qui lui étaient offerts dans le nouveau cabinet. Le saint-père a, en conséquence, choisi Mgr. Mazarelli, qui a, dit-on, accepté. La garde civique et les carabiniers ont occupé, le 17, les postes du Quirinal, gardés jusqu'ici par les Suisses. On écrit de Bologne, en date du 18, que le général Zucchi, récemment appelé au ministère de la guerre par Pie IX venait d'échapper miraculeusement au poignard de trois misérables qui l'ont assailli la sortie de son hôtel. Le général Zucchi s'était rendu Bologne pour surveiller de près les menées révolutionnaires auxquelles donnait lieu la présence de Masini et du père Gavazzi, qu'il avait dù faire mettre en sûreté. Dès que le Pape eut consenti changer son minis tère, et eut accepté les conditions que les démocrates lui dictaient, on vint annoncer au peuple qui fesait retentir l'air de ses crisque s'il voulait garder un moment le silence, M. Galletti viendrait lui rendre compte de tout ce qui avait été fait. Le calme régna aussitôt et M. Gal letti arriva et annonça 1° Que le prince s'en rapportait aux chambres législatives du soin de statuer sur les de mandes du peuple 2° la formation d'un nouveau minis tère. M. Galletti ajouta qu'il fallait déposer tout sentiment suis destinée au cloître. Vous, grand Dieu quelle étrange pensée Elle ne tient peut-être qu'aux impressions laissées dans mon esprit par les entretiens d'une vieille gouver nante très-pieuse... Mais souvent en rêve tous mes sens sont frappés la fois par les émanations du cloîtrepar la lumière des cierges, les parfums de l'encens, la musique religieuse et tout l'atmosphère du saint temple qui vient m'environner. Souventen m'éveillant et en regardant une image de sainte Ursule, qui est au pied de mon lit, je crois voir mes traits sous le bandeau religieux delà sainte. Isaure s'arrêta subitement et rougit. Sa pudeur d'âine lui fit sentir qu'elle ne devait pas dévoiler des pensées et des sensations intimes aux regards d'un étranger. Heu reusement on apercevait alors les lumières de la ville, et le moment de l'arriuée vint faire diversion son embarras. Du côté extérieur des portes d'entréese trouva un domestique qui amenait l'élégant voyageur un cheval frais pour continuer sa route. Il tendait la bride d'un alezan richement harnaché en disant Le cheval de M. le baron d'Alvimar. Ce fut ainsi que mademoiselle de Chavailles apprit le nom de son protecteur inconnu. Celui-ci, après l'avoir saluée avec respect et une expression de tristesse qu'il ne pjxt dissimuler, se sépara d'elle. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2