seraient plusraisonnécs et étayécs d'autres argunients que
des mots nécessités, économies notables, profondes, etc.,
accommodes toute sauce et qui au'fond ne signifient rien.
Mais si le pays exige des économies, il demande aussi la
tranquillité et l'union. Il ne veut pas de discorde et
d'anarchie, et quand il a unanimement choisi des repré
sentants libéraux, c'est qu'il voulait qu'on marchât d'ac
cord avec un ministère qui avait gagné sa confiance. Si les
électeurs ont éliminé jusqu'à l'apparence d'un répu
blicain de nos chambres législatives, conseils provinciaux
et communaux, c'est qu'ils ne voulaient pas que nos insti
tutions fussent discutées.
En un mot, on veut l'ordre et l'union, et nous croyons
que c'est de cela que nos chambres doivent nous doter
avant tout. Il faut donc qu'elles mettent de côté cette
turbulence, cette ardeur, cette susceptibilité, pour juger
plus sainement et plus mûrement des questions qui lui
sont soumises, sans les mesurer uniquement l'aune
étriquée de la parcimonie. Ce sera le seul moyen de rem
plir loyalement les vœux du payscar il ne faut pas se le
dissimulerla conduite de la chambre dans les derniers
temps a relevé les espérances de certains adversaires qui
cherchent leurs inspirations chez nos voisins. Qu'on y
songe, avec les meilleures intentions du monde, on peut
faire fausse route et démolir sans s'en douter, ce qu'on
aurait voulu conserver.
Depuis quelques jours la conversation qu'on entend
dans les lieux publics n'a plus d'autre aliment que les
nombreux vols qu'on prétend être commis de toutes
parts. On ne s'occupe que de voleurs et de méfaits per
pétrés en ville. Le public s'émeut, devient inquiet.par
suite de ces rumeurs augmentésembellis et considéra
blement enflés. Cependant il y a beaucoup de faux dans
tous les contes propagés. Un journal de cette ville a été
mystifié, quand an lui a fait gober l'aventure de cet hom
me habillé en femme. Des doutes mêmes se sont élevés
sur la réalité de la tentative de vol commis chez Mme
veuve ANous engageons donc fortement nos habi
tants se tranquilliser la police n'est pas aussi inactive
qu'on veut bien le dire et la surveillance exercée est assez
efficace.
Le 2 de ce mois, vers 3 heures de relevée, un incendie
a éclaté en la commnne de Beveren par suite duquel la
toiture de la maison occupée et appartenant Antoine
Fagoo, ainsi que 7 800 bottes de lin sont devenues la
proie des flammes, ce qui lui a occasionné une perte
évaluée 900 francs, et rien n'était assuré.
La cause de l'événement est attribuée l'imprudence,
vu qu'on avait déposé au grenier des cendres dans les
quelles on présume qu'il y avait encore du feu qui se sera
communiqué la toiture.
Le 4 courant, vers les dix heures du matin, le nommé
Gérard Teghcm, journalier chez le cultivateur VanDaele,
Furnes, étant entré l'étable sans doute pour soigner
le bétaily a été tué par un taureau.
VILLE DE POPEUINGHE. coxsea cohmixm.
Séance publique du Samedi, 2 Décembre 4848.
Présents MM. Charles Vax Renyngiie, bourgmestre,
président -, IIe.mii Vax Rexynghe et Félix Bertex, échevins
Louis Billiac, Pierre Weexs, Jacques De Beer, Dominique
LeBBE, Louis coutteel, PlERRE POLLEY, CHARLES PHARAZYN,
P. Wullemax, conseillers.
La séance s'ouvre trois heures de relevée par la lec
ture du procès-verbal de la réunion du 20 Novembre; la
rédaction en est approuvée.
Le président annonce que le premier des objets l'or
dre du jour, est le compte du Bureau de Bienfaisance de
l'année 1847.
M. Bertex rapporteur de la commission des finances
l'examen de laquelle ce document avait été renvoyé, con
clut l'adoption pure et simple. Ce compte est adopté.
décidaient en sa faveur car il me semblait que dans les
choses positivesoù la lumière divine ne peut pénétrer
les convenances sociales doivent être pour nous comme
une religion secondaire qui nous est donnée pour nous
conduire dans la vie matérielle....
Eh bien mon père?
Eh bieu je tremblais encore d'exposer ta destinée
sur ce fragile point d'appui. Un jour, dans les inquiétudes
que me donnait ton avenir, j'eus l'idée d'aller implorer le
secours de Dieu. J'entrai dans une église.... Hélas! il y
avait bien longtemps que je n'avais prié pour moi quel
que soit notre croyance sincère les affaires tyranniques
de la vie réelle nous arrachent malgré nous nos plus
chers devoirs... Mais pour toi, pour ton bonheur, je repris
la foi du jeune âge et presque sa superstition. Comme je
priais le ciel avec ferveur de me révéler l'époux que je
devais te choisir, j'aperçus un jeune homme quelques
pas de moi, agenouillé sur les dalles du chœur, et je re
connus David de Marillac... Que te dirai-je, mon enfant
cette pensée que c'était Dieu même qui me le montrait en ce
moment, comme pour arrêter ma pensée sur lui, pénétra
dans mon âinc. Je me sentis soulagé d'une inquiétude
immense; et ce jour-là je donnai ma parole M. de Ma
rillac.
O mon père mon bon père que je t'aime
Oui, chère enfantmais lui
Oh luije crois que l'amour si tendre que vous
Le Conseil passe ensuite l'examen du budget des
Hospices pour l'année 1849, budget qui, dans la séance
précédente, avait été également renvoyé la commission
des finances. Après la lecture du rapport qui constate un
déficit de 5,560 francs, la discussion s'ouvre sur cet objet.
M. Bertex propose une réduction formant un total de
660 francs sur trois articles dont les chiffres avaient paru
la commission avoir été portés trop haut par l'adminis
tration des Hospices, savoir 60 francs sur la somme de
400 francs demandée pour les contributions, 100 francs
sur celle de 3,300 pour l'entretien des enfants de l'éta
blissement des garçons pauvres, et 500 francs sur celle
de 6,500 francs, destinée l'entretien des malades
l'hôpital. Cette proposition est fondée sur ce que, les an
nées pré«édcntcs, les dépenses mentionnées ces articles
n'avaient pas atteint les chiffres qui s'y trouvent respec
tivement portés. Cet amendement est adopté et le déficit
se trouve ainsi être réduit 4,900 francs.
Le président demande au rapporteur s'il n'y aurait pas
moyen de faire de plus grandes économies sur ce budget,
économies qui lui semblent nécessaires pour pouvoir
parvenir former le budget des dépenses delà ville. Dans
le cas contraire, il craint que la ville ne puisse accorder
le subside demandé par les Hospices qu'au moyen d'un
nouvel emprunt.
M. le rapporteur répond que plusieurs des sommes qui
figurent au budget provenant de fondations, n'étaient
susceptibles d'aucune diminution et que la commission
n'apas crupouvoir porter atteinte aux autres articles,pour
ne pas mettre l'administration des Hospices dans l'im
possibilité d'administrer.
M. le président est d'avis que provisoirement on peut
adopter le chiffre du déficit proposé par la commission,
mais quesi, lors de la formation prochaine du budget
communal, il était reconnu que les ressources de la ville
ne permissent pas de faire face la dépense qui résulte
rait du subside demandé par les Hospices, on pourrait
alors diminuer ce subside, sauf y pourvoir par un cré
dit supplémentaire dans le cas que l'administration des
Hospices en éprouverait le besoin.
M. Bertex fait remarquer que le vote sur ce budget
doit être définitif et qu'une fois adopté il n'y a plus lieu
d'y revenir. Sur ce, le budget est adopté l'unanimité.
Le Conseil passe alors au budget du Bureau de bien
faisance pour l'année 1849.
Sur la proposition d'un membre, ce budget est ren
voyé l'examen de la commission des finances.
On aborde ensuite le quatrième objet l'ordre du jour
qui est l'agrandissement de l'école communale, projet qui
a été conçu par suite de l'abandon du projet primitif qui
consistait vendre le local actuel et d'approprier une
nouvelle école, le bâtiment de l'ancienne Balance.
Le président lait connaître l'assemblée que pour
l'exécution du projet auquel on s'était arrêté précédem
ment, un devis estimatif avait été fait de 6,000 francs;
que la ville avait demandé un subside d'un tiers de cette
somme au gouvernement, ainsi qu'à la province mais
que le gouvernement et la province n'ayant voulu inter
venir chacun que pour un sixième, l'état où se trouvent
les finances de la ville ne permet pas de supporter les
deux tiers de cette dépense. En conséquence, le collège
échcvinal a cru qu'il serait plus avantageux pour la ville
de ne pas aliéner le bâtiment de l'école actuelle et de de
mander au gouvernement et la province l'autorisation
d'employer les subsides susdits l'agrandissement de ce
local alors la commune ne devrait s'imposer aucun
sacrifice, puisque ces subsides suffiraient largement la
dépense totale.
Un membre demande au président de quelle manière,
dans le cas de l'adoption de ce nouveau projet, on main
tiendra l'équilibre entre les budgets des dépenses et des
recettes de 1848 si l'école n'est pas vendue la somme
devant provenir de cette vente étant portée en recette.
Le président pense qu'on pourrait ne pas faire le rem
boursement de l'emprunt contracté en 1845 auquel cette
somme avait été destinée, ou bien que l'on pourrait se
servir de l'encaisse provenant des 10 p. °/0 perçus pour
la nouvelle route projetée de Westvletcrcn, encaisse qui
m'avez témoigné en cette circonstance l'embellit mes
yeux. Oui, je sens que je l'aime mieux maintenant.
Isaure s'était jetée sur les genoux de son père et le te
nait enlacé son cou comme une enfant, lorsqu'on vint
annoncer que M. David de Marillac et son précepteur ar
rivaient au salon. Le comte de Chavailles et sa fille allè
rent les recevoir.
La conversation fut d'abord assez contrainte les esprits,
préoccupés du point important qui devait se traiter plus
tard, se pliaient avec peine aux paroles vagues et insigni
fiantes des préludes.
La pâleur et la mélancolie habituellement empreintes
sur la figure noble et touchante du jeune David de Ma
rillac semblaient plus profondes ce jour-là; soit que sa
souffrance intérieure fût augmentée par une cause secrète,
soit qu'on fût plus étonné d'en retouver l'expression dans
un moment consacré d'heureux projets, et que le sou
rire qu'il s'efforçait d'amener sur ses traits en fit mieux
ressortir la tristesse.
On annonça M. le baron d'Alvimar.
Le comte de Chavailles et sa fille se levèrent avec em
pressement pour le saluer; mais Isaure demeura frappée
d'une sorte d'immobilité sa vue.
Le baron avait ce jour là une mise éblouissante de do
rures et de pierreries; mais ces ornements étaient distri
bués avec un goût si parfait, et il y avait tant d'harmonie
entre cette parure princière et la beauté élevée de sa per-
doit être réservée pour le moment du besoin et qu'ac
tuellement on ne peut pas placer avec toute la sécurité
désirable, vu la crise politique dans laquelle nous nous
trouvons.
Sur la demande d'un autre membre quoi l'on destine
rait le local de l'ancienne Balance, le président répond
que provisoirement on le mettrait en location et que plus
tard, il pourrait servir utilement l'établissement d'une
école secondaire.
Ce projet d'agrandissement est adopté sans autres
observations.
Le cinquième et dernier objet l'ordre du jour, est le
budget de l'école communale. Ce document est renvoyé
a la commission des finances qui est chargée de présenter
un rapport la prochaine réunion.
L ordre du jour étant épuiséla séance publique est
levée.
Le conseil communal ayant passé légèrement ou sans
la moindre réflexion sur certaines questions qu'il aurait
été cependant dans l'intérêt de la ville d'examiner plus
mûrement, nous croyons devoir relever ce qui nous a paru
mériter, au premier aperçu, une attention toute particu
lière. Nous demanderons d'abord au conseil pourquoi
dans le compte du Bureau de bienfaisance, l'article des
médicaments fournis aux pauvres pour des parts égales
par deux pharmaciens, l'un d'eux en produisant un compte
sémestricl d'environ 550 francs, se trouve favorisé pour
la somme de 200 francs, tandis que le mémoire de son
collègue n'y figure que pour la somme de 355 fr., abus
qui se reproduit chaque année Un autre abus non
moins saillant que nous avons remarqué la lecture du
document susdit, c'est la grande part prise par les mem
bres du Bureau de bienfaisance, ainsi que par leurs amis
aux fournitures faites pour les pauvres dont ils dressent
eux-mêmes les comptes, sans le moindre contrôle. L'ad
judication publique de toutes ces fournitures serait,
l'exemple d'autres villes, la réforme la plus salutaire
opposer ces avides spéculations.
Pour ce qui regarde le budget des Hospices, il est re
gretter que de plus grandes économies n'aient pu être
réalisées, surtout quand on considère que le bourgmestre
a exprimé la crainte que l'allocation du subside demandé
par cette administration, ne devienne la cause d'un nouvel
emprunt.
Le déficit qui résulterait pour le budget communal de
la non-aliénation de l'école primaire actuelle paraît avoir
suggéré au bourgmestre l'idée de le combler au moyen
des fonds provenantdes 10 p°/0 prélévés sur les contribu
tions pour la construction delà nouvelle route projetée sur
Oostvleteren. On a déjà amplement touché ces fonds
pour l'exécution de quelques ouvrages publics et pour
peu qu'on y touche encore, nous craignons qu'ils ne s'é
puisent totalement et qu'en fin de compte, nous n'ayons
ni argent ni roule pavée.
Quant l'agrandissement de l'école communalenous
prenons acte de la promesse d'adjudication publique faite
par le bourgmestre en pleine séance, et nous espérons
que dorénavant il en sera ainsi pour tous les ouvrages
publics. Une autre promesse qui a paru non moins im
portante, c'est celle de l'érection d'une école secondaire
laquelle serait destiné le local de l'ancienne Balance, deux
projets de réforme qui répondraient parfaitement aux
vœux émis depuis si longtemps par l'opinion libérale de
cette ville.
Nous approuvons parfaitement l'idée d'employer l'a
grandissement de l'école primaire actuelle, les subsides
obtenus du gouvernement et de la province pour l'appro
priation de l'ancienne Balance une nouvelle école, pour
autant toutefois que le gouvernement et la province con
sentent supporter la totalité des frais, sans l'interven
tion de la communepour un ouvrage qui servira
remplacer une construction dans laquelle ils n'ont cru
devoir iniervenir que pour un sixième des dépenses.
Communiqué par le Comité libéral.)
Dans sa séance de samedi, le conseil communal de
Bruges, a voté l'unanimité une pension de douze cents
francs M. Doudan, ancien échevin.
sonne, que tout ce luxe paraissait devoir être son costume
le plus naturel.
Les yeux d'Isaure en furent éblouis il lui sembla un
instant que cette figure se détachait dans un cercle de
lumière, et que tout le reste se voilait dans l'ombre. Elle
trembla, se sentit faibliret eut peine prononcer quel
ques paroles.
Un instant après, une conversation sérieuse s'engagea
entre M. de Chavailles et ses hôtes.
L'entretien roula naturellement sur les désastres ré
cemment éprouvés par la ville de Saint-Romain, et les
moyens mettre en usage pour la préserver de nouvelles
attaques de la part des contrebandiers. Le baron d'Alvimar,
quoique étranger la ville, déploya ce sujet une grande
justesse d'aperçus, beaucoup de science administrative,
et des idées pleines de sagesse.
Le jeune Marillac, dès la première vue, s'était senti un
attrait instinctif pour le noble étranger'et s'était rap
proché de lui. Isaure, par le même motif, peut-être, s'en
était éloignée.
Pour cacher un trouble dont elle ne cherchait point
se rendre compte, elle s'était mise son métier de tapis
serie placé dans une vaste embrasure de croiséequi
formait comme un retranchement part au milieu du
salon, et elle brodait en penchant la tète sur son ouvrage.
Madame Blondeau, assise ses côtés, lui tenait com
pagnie. La suite au prochain n°.