EXTÉRIEUR.
faits divers.
La section centrale chargée de l'examen du projet de
loi relatif la prorogation de la loi qui autorise le gou
vernement réduire dans certains cas les péages sur les
canaux et rivières, a siégé ce matin sous la présidence de
M. Delfosse; elle conclut l'adoption du projet de loi;
elle a nommé pour rapporteur M. Deliége.
L'examen du projet de loi sur les droits de successions
et du budget des voies et moyens a continué dans les sec
tions.
La première section a nommé M. Jacques son rapporteur
la section centrale pour le budget des voies et moyens.
Une section (la troisième) a examiné le projet de loi
sur les denrées alimentaires, et a nommé M. Dumortier
son rapporteur la section centrale.
M. Joseph-Camille Spruytprésident du tribunal de
première instance de Courtraichevalier des ordres de
Léopold et du Lion néerlandaisest décédé le 2 de ce
moisl'âge de 70 ans.
M. Spruyt a rempli une carrière de 50 ansdes plus
honorables pour la magistrature. Sa mort est une véri
table perte pour l'arrondissement de Courtraioù il
jouissait de l'estime et de l'affection de tous ceux qui l'ont
connu.
FRANCE. Paris, 3 décembre. Décidément le
général Cavaignac a du bonheur et, au reste, le bonheur
pouvait plus mal s'adresser; voici le Pape qui s'enfuit de
Rome furtivement et qui va se jeter sur un bâtiment fran
çais, tout exprès pour justifier les précautions du chef du
pouvoir exécutif. Cet événement n'innocente pas sans
doute le gouvernement d'avoir voulu accaparer pour lui
seul cette bonne fortune politique de l'assemblée natio
nale mais ce petit coup-d'État a réussi, et les hommes ne
doivent pas se montrer plus difficiles que la fortune.
Une lettre de M. de Lamartine a appris qu'il offre
encore son nom aux électeurs qui voudront lui composer
une minorité dans la position où son silence de l'autre
jour a placé sa candidature, le manifeste de M. de La
martine est un acte véritable d'abnégation. Il est toujours
donné cet homme de présenter des exemples consolants
et de reposer nos regards fatigués de tant d'intrigues et
d'ambitions sur la loyale et bienveillante nature. Que
manque-t-il donc ce grand citoyen pour gouverner les
hommes? des défauts peut-être II y a certains défauts
incisifs qui sont nécessaires pour faire valoir les bonnes
qualités trop inoffensives, de même qu'il faut dans l'or
le plus pur un alliage de cuivre pour lui donner de la so
lidité.
M. Freslonministre de l'instruction publique et
des cultes, est parti hier soir, huit heures, pour Mar
seille, afin de présider aux dispositions de. la réception du
Saint-Père.
Le gouvernement a immédiatement fait prévenir leurs
éminences les cardinaux deBonald, Dupont et Giraud.
On annonce, dit l'Univers, que S. Ex. Mgr. le nonce part
ce matin.
Le Moniteur du soir annonce que le conseil des mi
nistres s'est réuni cinq heures pour régler l'ordre de la
réception faire au Pape Marseille. L'assemblée, dit-il,
prendra une semaine de reposun grand nombre de ses
membres se proposant d'aller la rencontre du Saint-
Père.
Le même journal ajoute qu'une dépêche télégraphique
adressée Marseilleordonne les premières dispositions
prendre pour cette réception et que le gouvernement
a résolu de conduire directement Sa Sainteté Paris.
Le Moniteur du soir annonce officiellement la nou
velle de la nomination comme représentants
1° de M. le Maréchal Bugeaud et de M. le général
Regnault de Saint-Jean d'Angely dans la Charente-Infé
rieure; 2° de M. Raudot dans l'Yonne.
Voici comment les voix se sont répartis dans l'Yonne
MM. Raudot, 7,344 voix; Jérôme Bonaparte, ex-roi de
Westphalie, 3,719 le général Piat, 4,436; Uzanne, can
didat Montagnard, 4,235.
Dans la Charente-Inférieure les voix se sont reparties
comme suit
MM. le maréchal Bugeaud, 22,921 voix; Regnault
Saint-Jean d'Angély, 21,717 Verninhac ministre de la
marine, 3,775; Charles Thomas, directeur du National,
3.384.
Le Constitutionnel publie le résultat suivant de l'élec-
tiou qui a été faite dans le Calvados
MM. Thominc, 22,122 voix; Kortc, 7,546;Thoré, 546.
M. Thomine, qui a été proclamé représentant, a ob
tenu 241 voix de de l'armée le général Korte 24; M.
Thoré, aucune.
C'est le paquebot-poste le Mentor qui a apporté
Marseille la dépêche de Civita-Vccchia, reçue hier Paris
par voie télégraphique.
On assure que l'ambassadeur de France et celui d'Es
pagne ont accompagné le Saint-Père dans sa fuite.
On lit ce malin dans un journal la Révolution dé
mocratique et sociale:
Une personne très-honorable nous assure avoir vu
nous ne pouvons y croire, un exemplaire d'une circulaire
du ministre des cultes, adressée aux archevêquesévê-
ques et curés de Francedans laquelle on promet s'ils
donnent leur concours l'élection du général Cavaignac,
la liberté absolue de l'enseignement. Ceci, nous dit-on,
était écrit en post-scriptum de la main même du mi
nistre.
M. Pierre Bonaparte a écrit un journal qu'il n'as
pire pas devenir gouverneur-général de l'Algérie dans
le cas de l'élection de M. Louis Bonaparte, et que sa seule
ambition est d'obtenir dans les rangs de l'armée fran
çaise, le grade qu'il occupe aujourd'hui dans la légion
étrangère.
On nous assure que Mgr. l'archevêque de Paris doit
partir aujourd'hui pour Marseille et que plusieurs pré
lats, membres de l'assemblée nationale, doivent l'accom
pagner pour aller au-devant du Saint-Père.
L'Univers religieuxqui s'était abstenu jusqu'à
présent dans la question de la présidence de la répu
blique, s'estdéelaré hier pour la candidature de M. Louis-
Napoléon Bonaparte.
Tout fait croire qu'entre les deux candidatures
rouges, celle de Raspail triomphera. On espère pour lui
4 ou 500,000 voix contre 200 250,000 que devront
rester son adversaire.
Il est plus difficile de supposer les chances possibles de
M. de Lamartinequi viendront les républicains qui
pour des raisons assez diverses ne veulent voter ni pour
M. Cavaignac ni pour M. Ledru-Rollin. On peut guère
porter ce chiffre plus de 150 200,000.
Le candidat la présidence de la République, adopté
par le comité central des républicains démocrates et so
cialistes, est le citoyen F.-V. Raspailreprésentant du
peupledétenu Vincennes. (Le Peuple.)
congrès national électoral.
Séance du lr décembre.
500 délégués représentant Paris, les départements, les
corporations, l'armée et les colonies, ont, l'unanimité
moins trois voix décidé que le citoyen Ledru-Rollin, serait
le seul candidat des démocrates socialistes la présidence
de la République.
Dimanche dernier, Carcassonne, Madame Trin-
chant femme du représentant de ce nom, a été accostée,
en sortant de la messe, par un iudividu qui lui a montré
un poignard caché sous sa veste, en lui disant que cette
arme était destinée frapper son mari, après la session
de l'assemblée nationalepour le punir de sa trahison
envers le parti qui l'a nommé. Cette scène a fait la plus
vive impression sur l'esprit de Madame Trinchant.
Dans la lutte sans trêve ni merci, qui a eu lieu en
ce moment entre les socialistes et les démocrates, les par
tisans de M. Raspail contestent M. Ledru-Rollin jusqu'à
l'honneur d'avoir proclamé la république le 24 février.
Jusqu'à présent on croyait que la régence n'avait eu
que M. Cremieux pour partisan dans le gouvernement
provisoire, mais le journal de M. Proudhon raconte au
jourd'hui une M. Ttnspnildnt inte.rvppir, Conduisant après
lui le faubourg S* Marceau; et que c'est seulement sous le
coup de sa menace que M. Ledru-Rollin aurait proclamé
la république.
Le Courrier de Marseilledans un supplément
annonce qu'après le départ du pape, le mouvement de la
population romaine prenait un caractère plus graveet
que Rome passait de son indifférence apparente, une
assez vive agitation. D'après ces dernières nouvelles, ce
seraient les princes de Canino et Borghèse qui condui
raient l'insurrection romaine.
Que cette crise qui agite la vieille cité soit le signal de
l'indépendance et d'une liberté forte et grande pour
l'Italie, et nous ne pourrons, en environnant des témoi
gnages de notre respect le chef du monde chrétien
qu'applaudir cette révolution; mais, nous l'avouons,
nous nous défions des révolutionnaires qui prennent des
princes pour chefs.
Le Mentor a amené en France les cardinaux Piavlo-
mini et Porta, ainsi que la veuve et les enfants de Rossi.
Le Bien public est le seul des journaux de Paris qui
donne la nouvelle suivante
On nous annonce l'instant que le gouvernement a
reçu ce soir la nouvelle de l'arrivée de Pie IX Marseille.
PRESSE. Parmi les personnes qui se trouvaient
aux tribunesmoins garnies aujourd'hui que les jours
précédents, on remarquait M. de Gogern. M. Grabow a
renoncé son mandat mais sa réélection n'est pas dou
teuse. On a reçu de Berlin la nouvelle qu'une partie des
députés qui s'y trouvaient encore viendront Brande
bourg, dès que leurs suppléants auront été convoqués
leur place. Gaz. de Cologne.
Disseldoiif, 30 novembre. Quelques rassemble
ments ayant eu lieu hier soir, par suite d'un conflit sur
venu dans un estaminet entre des habitants et des soldats,
l'autorité militaire a dù faire les trois sommations pour
les disperser. Alors quelques rixes ont eu lieu, et il en est
résulté aussi des blessures. Nous venons même d'apprendre
qu'une femme de 70 ans a été tuée d'un coup de crosse
de fusil.
Francfort 30 novembre. Partout se manifeste la
triste conviction que la perspective d'une union pacifique
de l'Autriche avec l'Allemagne est réjetée dans un avenir
éloigné.
La force réelle de l'armée d'expédition destinée
faire la guerre en Hongrie, est:
1° De Vienne, 45 bataillons d'infanterie, de 1,500
hommes; 21 compagnies séparées de 200 hommes; 58
escadrons de cavalerie, de 150 hommes; 14 compagnies
de pontonniers, et 238 canons de différents calibres
2° Delà Croatie: 50,000 hommes d'infanterie régu
lière
3° De Cracovic le corps du général Schlik, de 8,000
hommes et celui du général Simonieh, de 6,000 hommes;
4° De la Styrie, les troupes du feld-zeugmestre Nugent,
7,000 hommes;
5° De la Transylvanie, le lieutenant-feldmaréchal Pu-
cheravec 5,000 hommes
6° De la Servie, le Woyrode-Suplicaz avec 15,000
hommes
Le corps de Windisgratz forme la base de l'attaque
combinée, qui aura lieu sur les cinq points la fois.
ITALIE. Rome. Les journaux de Marseille
que nous recevons ce matin ne donnent pas la nouvelle
de l'arrivée du Pape en France mais ils contiennent des
détails sur la fuite deS. S. ou plutôt sur les circonstances
qui ont suivi cette fuite Rome. Le ministère a publié
une proclamation pour annoncer ce fait et pour exhorter
le peuple la confiance. De son côté le pape, en partant,
a écrit au marquis Sachetti une lettre qui a été publiée et
que nous reproduisons
Marquis Sachetti,
Nous confions votre prudence et votre honnêteté
bien connues le soin de prévenir de notre départ, le
ministre Galetti, en l'engageant, lui et tous les autres
ministres, non-seulement garantir les édifices, mais
bien plus encore les personnes qui nous sont attachées
et qui ignoraient complètement, comme vous, notre
résolution mais si nous montrons cette même sollici-
tude pour vous et pour les gens de notre maison, parce
que, nous le répétons, vous ignoriez tous notre projet,
nous avons bien plus cœur de recommander ces
messieurs, le repos et l'ordre de la ville entière.
24 novembre 1848P. PP. IX.
nouvelles rit pape.
Les journaux de Marseille nous apportent ce matin des
nouvelles importantes sur le départ du pape, son embar
quement et son arrivée prochaine en France. Ces nou
velles, qui confirment celles données par la dépêche télé-
graphique communiquée l'Assemblée, n'en diffèrent
que par un détail: il paraîtrait que le pape se serait
embarqué Civita-Vecchia et non Gacte, comme on s'y
attendait. Il est probable qu'à ce moment même, le pape
est sur le sol français, où le gouvernement de la Répu
blique et l'Assemblée nationale lui ont offert l'hospitalité
avec un si noble empressement, L'Indépendant de Mar
seille, du 29 novembre, annonce même que le bruit s'est
répandu Marseille que Sa Sainteté était arrivée dans la
journée de la veille Toulon.
Voici maintenant les nouvelles données par tous les
journaux de Marseilleet apportées par le paquebot-
poste le Mentor. Ce navire venant de Naples a touché
Civita-Vecchia, d'où il est parti le 27 novembre et il en a
apporté des lettres du 26, annonçant que ce jour même le
pape avait quitté Civita-Vecchia pour s'embarquer bord
du paquebot de l'état le Ténare. Le Saint-Père était
accompagné de M. d'Harcourt, ambassadeur de France,
de l'ambassadeur de Portugal et de quelques cardinaux.
Pic IX a quitté Rome le 25 novembre en partant, il
avait adressé au marquis de Sacchetti une lettre pour lui
faire part de sa résolution, en le priant de la faire con
naître M. Gallctti ministre de l'intérieur. Aussitôt que
la nouvelle du départ du pape lui est parvenue, le con
seil des ministres a adressé au peuple romain la procla
mation suivante:
Romains,
n Le papepoussé par de funestes conseilsa quitté
Rome cette nuit. Dans un moment aussi solennel, le mi
nistère ne manquera pas aux devoirs que lui imposent le
salut de la patrie et la confianec qui lui a été accordée
par le peuple.
Toutes les dispositions sont prises pour le maintien
de l'ordre et pour sauvegarder la vie et les intérêts des
citoyens.
Une commission va être immédiatement constituée
en permanence pour punir, avec toute la rigueur des lois,
quiconque oserait attenter l'ordre public ou la Yie des
citoyens.
Toutes les troupes et toute la garde nationale se
tiendront en armes dans leurs quartiers respectifs, prêtes
accourir au premier ordre.
Le ministère, uni la chambre des représentants et au
sénat romain, prendra désormais toutes les mesures que
lui commanderont les circonstances.
Romains, fiez-vous nous Restez dignes du nom
que vous portez, et répondez par la grandeur d'âme aux
calomnies de vos ennemis.
Rome, 25 novembre 1848.
Signé: c. e. muzzarelli, président du conseil
galletti, lunati, sterbini, p. cah-
panello, g. b. sereni.
Un fermier vient de tirer, dans les plaines qui envi
ronnent Cbàtelet. un oiseau tout fait inconnu dans nos
climats, le grand aigle de l'Himalaya (Condor-Vultur
aquila gigax, de Buffon).
En continuant les beaux travaux du canal de Zel-
zaete, sur le territoire de la commune de Maldeghem, on
vient de déterrer des objets de grand prix pour la zoolo
gie. A une profondeur de quatre mètres, au-dessus des
couches de terre d'alluvion, sur une couche de sable, on
a trouvé deux cornes d'une longueur de deux mètres et
demi et une dent d'une grosseur énorme car elle pèse
plus de deux kilogrammes. Tout fait croire que ce sont
des restes d'un animal antédiluvien. Ces trouvailles ont
été faites tout près du Pont-de-Paille, dans la terre, jadis
bois, nommée: Goed der Vloten.