EXTEmEER. le bureau un petit papier qu il tenait cache sous son Puis il reprit le sentier obscur qui, après une longue marche, devait le ramener aux lieux habites. I.e soleil était descendu au-dessous de l'horizon, et pour les habitants de ces contrées sauvages la journée finissait avec lui. On entendit s'éteindre au loin les mu gissements des bêles fauves qui se retiraient dans leurs tannières les soldats de Mandrin déployèrent d'un arbre l'autre les larges tentes qui les abritaient dans'la' clai rière de la forêt, et se couchèrent sur leurs lits de feuilles mortes. Bruneau seul, roulé dans un petit manteau, vint s'é tendre sur le rocnon loin des arbres où son petit enfant donnait dans son berceau aérien et l'entrée de la ca verne de son capitaine. Deux hommes cependant restaient encore éveillés. Fauster était retourné s'asseoir au bord de la fontaine ardente. Bien sur ne n'être pas interrompu cette heure, il avait déroulé un parchemin sur ses genouxet la iurur des flammes qu'exhalait le bassin, il dessinait avec une attention extrême le friande la partie de la côte Saint- André occupé par le camp de Mandrinet des parages inconnus qui la rattachaient aux terres habitées. Le capitaine lisait et méditait un papier qui avait été déposé dans sa grotte d'tinb maniéré mystérieuse pour lui. C'était un billet annonçant la décision que venait de prendre le ministre de là guerre, d'envoyer un détache ment de troupes royales la chasse des contrebandiers qui désolaient le Dauphiné et contre lesquels la maré chaussée avait vu échouer tous ses efforts. Suivait l'indi cation du chemin qu'allait prendre ce renfort, et du jour où il pourrait èfre rendu I sa destination. Mandrin reçut la nouvelle de ce danger avec un front impassible et un calme de cœur parfait. Il chercha surtout dans son esprit quel ami inconnu il pouvait avoir obli gation de cet avis qui, sans 'ui causer d'alarme, était très- précieux pour lui. Puis il s'occupa un instant des nouvelles mesures de défense prendre, d'un meilleur armement donner ses troupes, et s'endormit profondément. Un seul et profond sommeil régnait dans tout le camp. La jolie petite idiote prit une lanterne sourde, quitta sans bruit la tente légère qu'on avait dressée son usage, et se dirigea d'un pas furlif vers la caverne qui était la chambre royale de ce séjour. Elle passa par-dessus le ro buste soldat dont le corps servait de rempart l'entrée de la grotte, sans qu'il en fut pïùs éveillé que s'il edt été On écrit de Pierre BufTière au journal lu Provence: Nos paysans ont trouvé un moyen bien simple de s'as surer que leurs bulletins portaient bien réellement le nom de Louis-Napoléon Bonaparte; ne sachant pas lire, ils comptaient le nombre des i -'très de chaque mot: et si la totalité n'était pas de vingt-deux, ils se procuraient un autre bulletin. Le résultat de l'élection du président de la Républi que, quoi qu'il ne soit pas encore proclamé offieielle.ii nt, est suffisamment connu la majorité acquise M. Louis Bo naparte sera tellement imposante, que quand bien môme, l'assemblée nationale serait appelée faire usage du droit qui lui est réservé, elle ne pourrait protester contre cette nomination. Nous croyons donc inutile de rci^^jr notre journal des résultats partiels de l'élection, puisflb le résultat définitif ne laisse plus do doute. Les membres dé la commission nommée pour dé pouiller les scrutins et proclamer le président élu, appar tiennent la réunion du Palais nationall'exception toutefois de MM. Molé jlaroehe F. Barrot, Beaumont, Delasomme et Nachet. On a dit hier par erreur que le service funèbre, célébré tous les ans l'hôtel des Invalides, en l'honneur de Napoléon, n'aurait pas lieu, le 15, pour éviter de provoquer une démonstration dangereuse pour le main tien de la tranquillité publique. La cérémonie s'est ac complie, mais dans le plus strict incognito. Chacun s'y est rendu, sans appareil, de grand matin, et d'x heures tout était fini. La veille au soir, Louis-Napoléon Bonaparte était allé honorer le tombeau de son oncle. Celte con duite prudente a déjoué les calculs de la malveillance contre laquelle, de son côté, le gouvernement avait pris d'énergiques mesures. Mais, hàtons-nous de le dire, tou tes ces précautions ont été heureusement inutiles devant l'admirable attitude de la population. Le calme le plus parfait a régné dans Paris.-Tout le monde est las des dés ordres et des catastrophes qui ont plongé le pays dans le deuil. Paris et la France ont horreur des perturbateurs et des artisans d'insurrection. Par un ordre du jour adressé aux troupes en garni son Paris, et l'occasion de l'élection du président de la République, le ministre de la guerre recommande l'armée de faire son devoir contre les (auteurs de trou bles qui tenteraient de provoquer des manifestations cou pables. Le ministre qiti l'a vue si brave et si dévouée dans le combat, si patiente et si câline dans les jours qui l'ont suivi, déclare qu'il compte sur elle pour l'aider accomplir jusqu'à la fin la mission qui lui a été donnée de maintenir l'ordre et de faire respecter la loi. Les sciences viennent de faire une perte bien dou loureuse et qui sera longtemps ressentie. M. Letronne, garde général des archives nationales, membre de l'In stitut, administrateur du collège de France, est décédé le 14. La vaste érudition de M. Letronne, réhaussée par les précieuses qualités du cœur, avait rendu son nom vrai ment populaire. La mort de ce savant laisse un vide dif ficile remplir. On assure que M. Fould (Achille) a refusé définiti vement le ministère du commerce. 11 aurait accepté celui des finances, qui a été offert M. Passy et qui Ta accepté. Le général Cavaignac, obligé de s'avouer vaincu par le suffrage universel, tombe, ou plutôt il descend du pou voir avec une dignité jusqu'ici sans exemple. Ses adver saires sont les premiers aujourd'hui lui rendre justice en déclarantles uns, qu'ils n'en voulaient qu'à son. en tourage, et les autres, avec plus ou moins d'arrière-pensée, qu'à ta république telle que nous t'avons eue depuis Fé vrier, sinon la République elle;mêinc. Le pouvoir ne s'est pas amoindri entre ses mains. Il le laisse fort et respecté. Les deux fractions modérées de l'Assemblée nationale, qui sans être divisées de principesne se sont séparées que sur un nom, pour l'élection du président, le sentent si bienqu'elles cherchent déjà se rapprocher et se mettre d'accord sur toutes les grandes questions de poli tique constitutionnelle qui restent résoudre, soit dans les lois organiques, soit dans le gouvernement simultané de l'Assemblée et du président de la République. frôlé par l'aile d'un oiseauet elle entra dans l'inté rieur. -".'JS Là posant sa lampe derrière lés épais rideaux du lit, elle avança surla pointedu pied jusqu'auprès de Mandrin. Le chef de brigands tenait encore la main le billet contenant la nouvelle menaçante dont il avait pris con naissance; mais il reposait en paix. Lolottc se pencha doucement sur luiposa une main sur son cœur, et leva les yeux sur une étoile qui paraissait au bord de l'étroite ogive percée au-dessus du lit. Dans l'extrême attention qui l'absorbait, elle sembla compter les battements du cœur qui était sous sa main pendant le laps de temps que mit l'étoile traverser la petite ogive pour disparaître de l'autre côté puis elle fit un mouvement pour s'éloigner. Mais, au peu ftè clarté que la lampe répandait travers les rideaux de soie rouge sur le visage de Mandrin, elle vit sa bouche belle et souriante faire quelques légers mouvementset il en sortit des mots sourds et entre coupés. Lolotte se mit genoux sur la peau de tigre étendue devant la couche, et resta là attentive, retenant son haleine, comme si'elle eut voulu recueillir ce vague murmure. Puis lorsqu'il eut cessé, elle se leva et sortit aussi mys térieusement qu'elle était entrée. Ni {La suite au prochain n°. chef de la municipalité, il a rendu alors de grands services la cité, maintes familles malheureuses et de nom breux ecclésiastiques. Aujourd'hui M. De Beir qui, mal gré son àgc avaneé, jouit encore de l'intégrité de ses facultés intellectuelles, est membre du conseil communal et de la commission des Hospices dont il est encore le président. Sa longue carrière administrative a été con stamment marquée par des actes de probité et de désinté ressement qui l'ont placé très-haut dans l'estime de ses concitoyens. Ses émoluments d'échevin furent annuelle ment consacrés dos œuvres de charité, auxquelles parti cipaient surtout l'hospice des vieillards et le couvent de l'hôpital. Du {"janvier au 30 novembre 1848, il a été importé, en Belgique, en consommation: 59,183,609 kilog. fro ment; 18,071,781 kilog. seigle; 21,541,207 kilog. orge et escourgeon; 2,613,499 kilogrammes fèves ét vesceï; 6,567,160 kilog. avoine; 6,502.211 kilog. farines; 14,055,690 kilog. riz 2,104,550 kilog. pommes de terre. 11 a été expédié en produits belges dans la même pé riode de onze mois: 35,794,992 kilogrammes froment; 6,860,064 kilog. seigle 1,960,849 kilog. orge et escour geon 804,413 kilog. fèves etvesces; 1,153,446 kilog. avoine; 871,641 kilog. farines, et 16,118,690 kilog. pommes de terre. Pendant le mois de novembre l'expor tai ion de froment a dépassé l'importation de plus de deux millions de kilogrammes. La bruyère de Sysscele (Flandre occidentale), qui au trefois était une plaine inculte et sans aucun rapport, est nn exemple offrir toutes les communes qui possèdent de ces champs improductifs. Celte bruyère, aujourd'hui louée par petites parties, rapporte la commune, un revenu annuel de plusieurs mille francs ses plantations qui chaque jour s'accroissent et prospèrent promettent une précieuse ressource pour l'avenir. Ces «"antages viennent encore de s'accroître par la location de la chasse que l'administration communale vient d'adjuger au prix de cent cinquante francs. Journal de Bruges.) Un déplorable accident a eu lieu dimanche soir, l'établissement de Chàtelineau. Un des hauts-fourneaux 3ui étaient restés en activité a crevé tout d'un coup, 'énormes blocs de maçonnerie s'en sont détachés et la matière en fusion s'en est échappée comme une lave. Personne n'a été tué ni blessé, mais l'accident a ceci de fort triste qu'un grand nombre de pauvres ouvriers qui avaient trouvé là un travail assuré pour l'hiver, s'en voient privés maintenant et pour longtemps peut-être. Le cercle artistique et littéraire se propose de donner un grand bal historique et pittoresque. Cette idée a été accueillie avec une grande faveur, mais un seul point laisse encore en doute la possibilité de réaliser ce bal mer veilleux, c'est la question du local. Il est en effet difficile d'en trouver un qui puisse contenir deux ou trois mille personnes. Les personnes qui désirent obtenir des plants de mû riers, dont la distribution gratuite se fait annuellement en vertu des dispositions de l'arrêté royal du trente janvier 4832, sont priées d'adresser leurdemande au département de l'intérieur, avant le premier janvier prochain. FRANCE. Paris», 18 décembre. Le total des votes, connus hier Paris, se sont divisés, comme suit: Napoléon Bonaparte. 4,623,752 Cavaignac1,171,813 Ledru-Rollin273,992 Raispail51,260 Lamartine12,119 6,112,916 Il n'y a plus que trois départements dont on n'a encore reçu aucune nouvelle. L'Algérie ne fera pas connaître son vote avant 1849, et Ton doit s'en passer, si comme il est maintenant incontestable, l'un des candidats distance énormément ses concurrents. Le nouveau cabinet est prêt, assure-t-on, et la pro clamation du Président, qui aura lieu dans les premiers jours de la semaine prochaine, s>ra suivie, l'instant même de i'arrèté qui pourvoira la nomination des mi nistres. L'a liste que publient les journaux est exacte. On remarquera que M. Molé, ni M. Thiers, ni M. le maréchal Bugeaud n'y figurent, nous le regrettons des noms aussi considérables auraient fortifié l'administration nouvelle. Tel qu'il est cependant, le nouveau cabinet offre des ga ranties de durée, et les talents spéciaux y abondent. .M. de Malievillc sera un excellent ministre de l'intérieur: il a fait ses preuves, en 1840, comme sous-secrétaire d'État. M. Drotiyn de Lhuys apporte aux affaires étrangères une aptitude constatée par de longs et signalés services toutes les questions qui tiennent ce difficile département, lui sont familières, et l'ancien personnel que le gouverne ment provisoire avait si rudement frappé et que les loyaux procédés de M. Basic! avaient déjà concilié !a révo lution verra avec joie un ministre qui sort de ses rangs. M. Passy est l'homme de France qui a le plus étudié les questions administratives et qui les sait le mieux. Il a déjà géré les finances et sa noramation produira un ex cellent effet sur le crédit public. Le choix de M. Barrot, comme président du conseil, donne l'administration tout entière, ce cachet d'honnêteté et de loyal patriotisme que M. Barrot apporte avec lui. Comme ministre de Injustice, il sera particulièrement agréable la magistrature, dont il sait, mieux que personne, apprécier et honorer les ser vices. L'ensemble de la combinaison projetée est parfaitement satisfaisant, et toutes les fractions, sauf une seule peut- être de la majorité de l'assemblée nationale, y sont re présentées. Ce qu'on appelle les Républicains de la Veille, n'y ont pas trouvé place,et nous serions tenté d'applaudir cette exclusion momentanée par cette raison que M. Louis Bonaparte n'aurait pu en l'état des choses, s'a dresser qn'aux hommes les moins méritants et les moins capables de cette fraction. Au milieu des vives préoccupations excitées par les résultats connus du scrutin électoral, on s'entretient beau coup aujourd'hui de l'arrestation d'un des membres de la commission des récompenses nationales. Hier, nous avons annoncé purement et simplement ce fait; mais nous de vons ajouter maintenant qu'il parait devoir donner lieu des révélations et des poursuites qui ne peuvent manquer d'impressionner l'opinion publique. Des personnes tou jours prêtes prendre l'alarme disaient qu'un complot,, organisé par les enncuusdc Tordre devait éclater aujour d'hui. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que Paris est parfaitement caiine, etrtpjc nous n'apercevons nullement aucun symptôme d'agitation. Grâces aux sages mesures prises par l'autorité et l'excellente disposition des es prits, la capitale jouit d'une grande sécurité. L'immense majorité de la population est même telle ment décidée défendre l'ordre contre les entreprises des factions que celles-ci se garderont assurément de se jeter dans une tentative folle et désespérée. Tout ce qui pour rait fournir l'anarchie l'occasion de relever la tête est soigneusement évité, et c'est ce point que les vieux dé bris de l'empire quirevêtus de leurs uniformes, avaient continué de se rendre tous les ans le 15 décembre, l'hôtel des Invalides, pour assister au service funèbre célébré en mémoire de l'empereur, ont résolu de s'en abstenir, cette année, pour ôter tout prétexte l'émeute. Gouvernement et populationtous sont déterminés écraser les anar chistes. On écrit de Marseille Les corps qui composent la brigade du général Mol- lière, quoique débarqués depuis hier, 11, ont reçu Tordre de se tenir prêts toute éventualitésoit pour le départsoit pour un embarquement. Des esprits prévoyants, dit l'Assemblée nationale, s'étaient préoccupés de quelque froideur qui avait pu se dessiner entre le maréchal Bugeaud et le général Chan- garnier. Nous sommes heureux de savoir qu'en arrivant Parisune des premières visites qu'ait reçu M. le ma réchal Bugeaud, est celle de M. le général Changarnicr. C'est bonc'est bon je reviendrai. En cheminantle capucin passa devant la grotte de Mandrinen souleva la portière, et posa furtivement sur

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2