Faits divers. 553 La Réforme reçoit les confidences de Georges Sand. L'illustre écrivain se donne une peineénorme pour fausser le sens de l'élection du 10 décembre. L'imagination du romancier lutte on vain contre la réalité des faits, et c'est pitié de la voir s'égarer dans les défilés de ses propres sophismes. Nonle peuple, qui a élu Louis Bonaparte n'estpas|le peuple qu'a rêvé G. Sand, il déteste l'utopie socialiste, et c'est là surtout, ce qu'il a condamné par son vote. Le Journal des Débats a, dans la presse, une situa tion qui ne lui permet pas de tenir longtemps rancune au pouvoir. Organe des intérêts conservateursil ne peut, aujourd'hui surtout que la société est sur le qui vive, refuser son concours un gouvernement qui a pris pour tâche de rétablir l'ordre. Les suffrages qui ont appelé M. Louis Bonaparte la présidence de la République ont, aux yeux de cette feuille intelligenteune valeur trop grande et une signification trop salutairepour qu'elle n'y rallie pas incontinent son influence. Le Journal des Débats aime l'ordre et ne hait pas les gros bataillons, il est tout naturellement avec les gros bataillons qui apportent l'ordre. Aussi, malgré d'anciennes et assez vives répu gnances, la feuille de M. Bertin promet-elle aujourd'hui au nouveau gouvernement son active coopération en ter mes fort explicites. Ce n'est pas de la manœuvrec'est tout simplement du bon sens et de l'habilité loyale. prusse. Bf.ri.ix 21 décembre. L'état de siège de Berlin durera, ce qu'on croit, jusqu'à l'ouver ture de la session des chambres. Seulement, l'époque des électionsil sera accordé de la liberté pour les réu nions électorales. Tous les ministres ont eu hier une longue confé rence dans laquelle ils se sont occupés des principales affaires l'ordre du jour, principalement de l'attitude prendre par suite du changement qui s'opère dans la position de la France, et la ligne suivre dans la question allemande. Le résultat de cette conférence est de la plus haute importance. On y a pris la résolution positive que tout le ministère se retireraet l'on a décidé d'informer immédiatement S. M. de cette résolution. AUTRICHE. Viewe, 18 décembre.On vient de recevoir, quatre heures de l'après-midila nouvelle que Presbourg s'est rendu ce matin aux troupes impé riales; les rebelles se sont enfuis. Les succès de l'armée impériale en Hongrie et le peu de résistance qu'elle y rencontre ont fait hausser les fonds la bourse de Vienne du 18. Les commissaires impériaux sont repartis de Krcin- sier pour Francfort, le 18 décembre, par des routes diffé rentes. HONGRIE. La lutte a commeneé sérieusement de tous les côtés, le 15, le prince Windischgratz a transféré son quartier-général Petrnmeille ban Jcllachich Bruck. 85,000 hommes et 272 canons au moins opèrent dans toutes les directions sur la March et la Lcitlia. Kossuth a été autorisé par la Diète émettre pour 60 millions de billets de banque, ce qui fait 160 millions de florins de dette publique directe de la Hongrie. espagne. m adrio, 16 décembre.La reine a ouvert hier en personne la session des Cortès. Les rues par lesquelles passait le cortège royal, étaient gardées par unedoublchaiede troupes; tous les balconsétaient tendus de tapis aux couleurs d'Espagne ou aux armes des per sonnes qui les habitent; une foule innombrable se pressait dans les rues. A deux heures le son des cloches et le canon a annoncé la sortie du cortège royal, qui se composait d'un détache ment de cuirassiers, de huit voitures attelées de chevaux andaloux, richement harnachés, contenant les principaux officiers du palais. Venait ensuite la reine Christine et en dernier la Reine Isabelle dans un carosse entièrement doré, percé jour et tel qu'on ne les voit que dans d'an ciennes gravures. Le cortège se dirigea par la place Mayer, la Puerta del Solla rue de l'Arsenalvers la vous feriez le bonheur du baron d'Alvimar, comme lui le vôtre, on pourrait fondre les deux en un seul. Ah vous flattez ma folle chimère. Laissez-moi fairecolombe sans tâchedouce fleur du malin, j'y songerai. D'Alvimar et le jeune Marillac, en sortant du cabinet de verdure dans lequel ils s'étaient entretenus, suivaient en ce moment le sentier découvert qui venait passer près de l'allée des tilleuls. On les voyait très-bien sous les rayons du soleil, mais eux ne pouvaient distinguer les personnes qui se trouvaient dans l'ombre de l'allée en tièrement close de feuillage. Tenezmon pèrele voici qui rentre avec David dit Isaure d'une voix tremblante et en indiquant du doigt le baron Louis son confesseur. Le père Gaspard travers la verdurejeta un coup- d'ceil sur le baron d'Alvimar; puis il ouvrit de grands yeux, et sa bouche ébahie laissa échapper ces mots: grand Dieu -.Eh bien, mon père? dit la jeune fille. Eh bien, mon enfant, dit enfin le père Gaspard, en balbutiant, il faut renoncer jamais celte passion in sensée, prier Dieu elles anges d'en délivrer votre cœur sous peine du plus affreux danger.... de la damnation éternelle.... Ah! je me trouve mal rien que de penser cette désobéissance que vous pourriez nourrir contre votre père. Grand Dieu Mais vous n'avez donc pas pensé que la révolte contre les parents est le plus grand péché dont un enfant puisse se rendre coupable! que jamais une fille n'a tran- place de l'Orient où siègent les Cortès. La Reine fut reçue au milieu des acclamations; lorsqu'elle se fut assise sur le trône, ayant sa gauche le Roi et entourée des minis tres et d'une suite nombreuse, le président du conseil lui remit le discours du trône qu'elle lut avec une voix dis tincte et ferme. ITALIE. La décision qui nomme membres de la commission gouvernementale de Rome, MM. Corsini, de Rome, Zucchini de Bologne, et Camerata, d'Ancôue, a été votée la majorité de 56 voix contre 10. (Il Tempo du 13 décembre.) Lettre de Pie IX au comte Spano. L'aide «t l'appui que nous avons reçu de vous, M. le comte, lors de notre départ de Rome, nous fait un devoir de vous donner une preuve de notre gratitude. C'est pourquoi nous vous nommons grand'eroix de l'ordre de Pic, et votre fils, Maximilicn, chevalier de celui du Christ. Nous espérons, toutefois, que des circonstances plus propices nous permettront bientôt de vous témoigner tous nos sentiments. Et, en attendant, nous prions le très-haut de répandre ses grâces sur vous, sur la comtesse votre épouse ainsi que sur votre fils. Recevez la bénédiction apostolique que nous vous don nons dans l'effusion de notre cœur. Gaëte, 27 novembre 1848. Pie ix. Des estafettes ont été expédiées au sénateur de Bologne et au Gonfalonier d'Ancône pour leur annoncer la haute dignité laquelle les ont appelés les représen tants du peuple. Le Moniteur Toscan ajoute que s'il doit en croire un correspondant digne de foi, le Pape aurait, cette heure, quitté les rivages d'Italie, et serait en route pour la France. Il ira probablement Marseille ou dans le Midi, contrée où sa personne est l'objet d'un vif enthousiasme. Le journal VEpoca, du 8 décembre, public le ré sultat obtenu par la triple députation romaine. Arrivés aux frontières napolitaines, les envoyés furent interrogés par des commissaires royaux qui leur annoncèrent avoir l'ordre pércinptoirc de ne laisser passer aucune députa tion pour le souverain Pontife. Mais persuadés que cet ordre ne pouvait émaner de Pie IX, les envoyés dépê chèrent une estafette Gaëte, la chargeant de pénétrer auprès de Sa Sainteté, et de lui remettre par écrit le vœu des deux conseils et de la municipalité pour qu'elle re vienne Rome: Ils attendaient Terrucine la réponse leur message. Cette réponse arriva enfin elle 3C composait de trois dépèches signées par le cardinal Anlonnelli, et adressées chacune des trois parties de la dépulution. Elles por taient que le Saint-Père se voyait regret privé de rece voir les honorables envoyés, et qu'il leur faisait savoir qu'il avait pourvu aux affaires de Rome et de l'Etat par son Bref du 37 novembre, et qu'il implorait la miséri corde divine sur les peuples. Tiirix, 17 décembre5 heures du l'après-midi. Le nouveau ministère est constitué définitivement comme il suit: MM. Gioberti, président sans portefeuille; Sincr, la justice; Ralazzi, l'intérieur; Ricci, aux finances; Montczimolo, aux travaux publics; Durini, (selon les uns), Pelcocapa, (scion les autres), l'agriculture et au commerce; Bixio l'instruction publique; La Marmora conserve le portefeuille de la guerre et de la marine. Le duc d'Anhult-Beriibourg, qui avait convo que l'assemblée des états de sou duché, lui avait présenté un projet de constitution. Les états ont re fusé de le discuter et ont rédigé un autre projet. Le duc Alexandre-Charles,par uueordonnance en date du 14 décembre, dissout les états et octroie une constitution basée sur celle de Francfort, et qui sera révisée par la prochaine diè e. sigéavec les ordres de son père sans que la rébellion la portât sur des ailes dè feu jusqu'au fond des enfers Les fautes du cœur sont paedonnéespar Dieu avant l'heure de son jugement. Ah vous croyez une faute légère et pardonnable d'oublier l'époux que votre père avait choisi parmi les fils du Seigneur, pour un., pour un étranger qui n'a pour mérite que ces dons funestes de la beauté et des séduc tions que Dieu nous envoie dans sa colère Vous disiez qu'on ne peut commander ses pen chants.... Moi j'ai dit cela, juste ciel Mais je ne serai donc jamais qu'un lâche cœur, qu'un imbécile ami qui ne sait qu'aimer et consoler! Je h'aurai donc jamais sur les lèvres les paroles d'une sainte colère! Moi j'ai encouragé un criminel amour!.... Mais, sachez bien, ma fille, que le vent de la tempête est mille fois moins dangereux pour les fleurs que l'amour pour les faibles femmes que le feu des voluptés brûle leur âme jusqu'à n'y plus laisser la moindre empreinte de Dieu. Oh mon père, que vous êtes cruel, dit Isaure en regardant son confesseur avec des larmes qui lui servaient de reproche. Oui, je serai cruel, impitoyable, je vous ferai pleurer s'il le faut pour vous arracher cet infernal séducteur. Vous promettiez tout-à-l'heure de me réunir lui. Il faut au contraire me jurer d'oublier ce.... ce baron d'Alvimar. C'est impossible. Si je ne puis, comme vous le di siez, effacer de ma vie le moment où je l'ai connu, je ne puis pas davantage en effacer le souveniret ce souvenir A Vienne, la contre-révolution a pris une at titude offensive, et, ce qu'il y a de pire, c'est que la contre-révolution existe, non-seulement la cour, mais parmi la population elle-même. La Gazette de Venise rapporte, après avoir vérifié les faits, une de ces atrocités qui perpétuent en Italie la haine du nom autrichien. En peu de mots, voici le fait: Un habitant de Padoue nommé Ferrari, qui logeait un officier autrichien chez lui, trouve cet officier abusant de sa force pour violenter la belle-sœur de son hôte. Ferrarc frappe et blesse ce monstre. L'officier s'est rétabli, mais Ferrari traduit devant le conseil de guerre, a été fusillé. La caisse de prévoyance pour achat de provisions d'hiver et l'association philanthropique de Mons, se sont entendues pour procurer aux ouvriers, durant la mau vaise saison, la viande de boucherie prix réduit. A rai son de 30 centimes le demi-kilogrammeils pourront se procurer la viande de bonne qualité. C'est un grand avan tage dont nous ne doutons pas qu'ils fassent usage immé diatement. Aussi nous empressons-nous de porter la connaissance du public et de signaler cette noble et cha ritable mesure, qii trouvera, nous l'espérons, des imita teurs dans d'autres localités du pays. VARIÉTÉS. Bain forcé du garde-champêtre de Xoyelles. C'était le soir de la ducasse; deux jeunes gens, entre deux con tredanses, et afin de varier leurs plaisirs, se livraient une innocente partie de pugilat, couchés qu'ils étaient dans la boue du chemin, sur le bord d'un abreuvoir et en présence de nombreux et impassibles spectateurs. La retraite était sonnée, le garde-champêtre, en digne défenseur de l'ordre, se porta vers les deux combattants afin de les séparer. Malheureusement se trouvait dans le groupe des curieux le prévenu Debuchy, ex-adjoint provisoire de la commune, qui est loin de professer pour le garde-champêtre une bien tendre amitié; aussi, par une bourrade toute grosse de ressentiments politiques, il le. renversa dans l'abreuvoir. On connaît la qualité du liquide peu distillé de ces sortes de fossés, et l'on peut se faire une idée de la position digne de pitié du malheureux garde lorsqu'il reparut sur l'onde et eut gagné le bord. Ces faits sont allégués par l'accusation la défense prétend au contraire que la bourrade du sieur Debuchy n'aurait été qu'en réponse une bourrade primitive éma nant de Monpays, le garde-cham pètre. A cet égard les témoins décharge sont d'une touchante unanimité. M. le président, au premier témoin Dites ce que vous avez vu. Le témoin. Monpays a poussé Debuchy; Debuchy a poussé Monpayset Monpays a queu den l'abruvoi. (Uires.) M. le président, au second témoin Dites ce que vous avez vu. Le témoin. Monpays a poussé Debuchy Debuchy a poussé Monpays, et Monpays a queu den l'abruvoi. (Le rire gagne le greffier. M. le président, un troisième témoin Dites ce que vous avez vu. Le témoin. Monpays a poussé Debuchy Debuchy a poussé Monpays, et Monpays a queu den l'abruvoi. (Cette fois le rire n'épargne pas même le président.) Pour le coup l'accusation est ébranlée, mais elle appelle son aide l'adjoint actuel de Noyelles, qui se trouve dans l'auditoire et qui vient déclarer que le prévenu est bien l'agresseur. La défense riposte en faisant surgir du même auditoire deux nouveaux témoins qui viennent affirmer sous ser ment que. l'agresseur est le garde-champêtre. De peur que la commune entière de Noyelles, qui sem ble cachée dans ledit auditoirene soit évoquée par les partis, le tribunal se hâte de condamner Debuchy 50 fr. d'amende et aux frais. est l'amour. C'est vrai. Mais au moins vous pouvez me jurer de ne plus le voir, cela dépend de votre volonté. 0 mon Dieu! que me demandez-vous? Je ne vous demande pas ce sacrifice, ma fille, je vous l'ordonne au nom de l'autorité sacrée que j'ai sur vous, au nom de votre inère, dont l'esprit saint est près de nous et nous dicte la même loi. Aurais-je la force d'obéir? Il le faut, croyez-moi... il le faut sous peine de la damnation éternelle. Isaure était une parfaite chrétienne, croyant aux dogmes de l'église et ses lois comme au soleil qu'elle voyait, la terre qu'elle touchait; les paroles du moine, en proie une vive émotion, avaient un accent de vérité irrésis tible elle ne pouvait donc douter que le salut de son âme ne fût engagé au serment qu'on exigeait d'elle, et devait infailliblement céder l'impulsion de la foi et de la ter reur. Le père Gaspard prit entre 6cs mains rudes les mains délicates d'Isaureet l'élevant vers le ciel en signe de consécration, dicta un serment solennel que les lèvres de la jeune fille répétèrent en tremblant. La figure blanche et aérienne d Isaure se détachait près de la robe brune du moinesous la longue voûte de feuillage; on eût dit, la tristesse de son aspect, qu'elle prononçait déjà des vœux éternels dans l'ombre épaisse d'un cloître. Mais plus la résolution d'Isaure devait être stable, étant établie sur des bases sacrées, plus le caprice du sort allait se hâter de la renverser. La suite au prochain n°)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3