Faits divers.
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La Réforme reçoit les confidences de Georges Sand.
L'illustre écrivain se donne une peineénorme pour fausser
le sens de l'élection du 10 décembre. L'imagination du
romancier lutte on vain contre la réalité des faits, et c'est
pitié de la voir s'égarer dans les défilés de ses propres
sophismes. Nonle peuple, qui a élu Louis Bonaparte
n'estpas|le peuple qu'a rêvé G. Sand, il déteste l'utopie
socialiste, et c'est là surtout, ce qu'il a condamné par son
vote.
Le Journal des Débats a, dans la presse, une situa
tion qui ne lui permet pas de tenir longtemps rancune au
pouvoir. Organe des intérêts conservateursil ne peut,
aujourd'hui surtout que la société est sur le qui vive,
refuser son concours un gouvernement qui a pris pour
tâche de rétablir l'ordre. Les suffrages qui ont appelé M.
Louis Bonaparte la présidence de la République ont,
aux yeux de cette feuille intelligenteune valeur trop
grande et une signification trop salutairepour qu'elle
n'y rallie pas incontinent son influence. Le Journal des
Débats aime l'ordre et ne hait pas les gros bataillons, il est
tout naturellement avec les gros bataillons qui apportent
l'ordre. Aussi, malgré d'anciennes et assez vives répu
gnances, la feuille de M. Bertin promet-elle aujourd'hui
au nouveau gouvernement son active coopération en ter
mes fort explicites. Ce n'est pas de la manœuvrec'est
tout simplement du bon sens et de l'habilité loyale.
prusse. Bf.ri.ix 21 décembre. L'état de
siège de Berlin durera, ce qu'on croit, jusqu'à l'ouver
ture de la session des chambres. Seulement, l'époque
des électionsil sera accordé de la liberté pour les réu
nions électorales.
Tous les ministres ont eu hier une longue confé
rence dans laquelle ils se sont occupés des principales
affaires l'ordre du jour, principalement de l'attitude
prendre par suite du changement qui s'opère dans la
position de la France, et la ligne suivre dans la question
allemande. Le résultat de cette conférence est de la plus
haute importance. On y a pris la résolution positive que
tout le ministère se retireraet l'on a décidé d'informer
immédiatement S. M. de cette résolution.
AUTRICHE. Viewe, 18 décembre.On vient
de recevoir, quatre heures de l'après-midila nouvelle
que Presbourg s'est rendu ce matin aux troupes impé
riales; les rebelles se sont enfuis.
Les succès de l'armée impériale en Hongrie et le peu
de résistance qu'elle y rencontre ont fait hausser les fonds
la bourse de Vienne du 18.
Les commissaires impériaux sont repartis de Krcin-
sier pour Francfort, le 18 décembre, par des routes diffé
rentes.
HONGRIE. La lutte a commeneé sérieusement de
tous les côtés, le 15, le prince Windischgratz a transféré
son quartier-général Petrnmeille ban Jcllachich
Bruck. 85,000 hommes et 272 canons au moins opèrent
dans toutes les directions sur la March et la Lcitlia.
Kossuth a été autorisé par la Diète émettre pour 60
millions de billets de banque, ce qui fait 160 millions de
florins de dette publique directe de la Hongrie.
espagne. m adrio, 16 décembre.La reine a
ouvert hier en personne la session des Cortès. Les rues
par lesquelles passait le cortège royal, étaient gardées par
unedoublchaiede troupes; tous les balconsétaient tendus
de tapis aux couleurs d'Espagne ou aux armes des per
sonnes qui les habitent; une foule innombrable se pressait
dans les rues.
A deux heures le son des cloches et le canon a annoncé
la sortie du cortège royal, qui se composait d'un détache
ment de cuirassiers, de huit voitures attelées de chevaux
andaloux, richement harnachés, contenant les principaux
officiers du palais. Venait ensuite la reine Christine et en
dernier la Reine Isabelle dans un carosse entièrement
doré, percé jour et tel qu'on ne les voit que dans d'an
ciennes gravures. Le cortège se dirigea par la place
Mayer, la Puerta del Solla rue de l'Arsenalvers la
vous feriez le bonheur du baron d'Alvimar, comme lui le
vôtre, on pourrait fondre les deux en un seul.
Ah vous flattez ma folle chimère.
Laissez-moi fairecolombe sans tâchedouce fleur
du malin, j'y songerai.
D'Alvimar et le jeune Marillac, en sortant du cabinet
de verdure dans lequel ils s'étaient entretenus, suivaient
en ce moment le sentier découvert qui venait passer près
de l'allée des tilleuls. On les voyait très-bien sous les
rayons du soleil, mais eux ne pouvaient distinguer les
personnes qui se trouvaient dans l'ombre de l'allée en
tièrement close de feuillage.
Tenezmon pèrele voici qui rentre avec David
dit Isaure d'une voix tremblante et en indiquant du doigt
le baron Louis son confesseur.
Le père Gaspard travers la verdurejeta un coup-
d'ceil sur le baron d'Alvimar; puis il ouvrit de grands
yeux, et sa bouche ébahie laissa échapper ces mots:
grand Dieu
-.Eh bien, mon père? dit la jeune fille.
Eh bien, mon enfant, dit enfin le père Gaspard, en
balbutiant, il faut renoncer jamais celte passion in
sensée, prier Dieu elles anges d'en délivrer votre cœur
sous peine du plus affreux danger.... de la damnation
éternelle.... Ah! je me trouve mal rien que de penser
cette désobéissance que vous pourriez nourrir
contre votre père.
Grand Dieu
Mais vous n'avez donc pas pensé que la révolte
contre les parents est le plus grand péché dont un enfant
puisse se rendre coupable! que jamais une fille n'a tran-
place de l'Orient où siègent les Cortès. La Reine fut reçue
au milieu des acclamations; lorsqu'elle se fut assise sur
le trône, ayant sa gauche le Roi et entourée des minis
tres et d'une suite nombreuse, le président du conseil lui
remit le discours du trône qu'elle lut avec une voix dis
tincte et ferme.
ITALIE. La décision qui nomme membres de la
commission gouvernementale de Rome, MM. Corsini, de
Rome, Zucchini de Bologne, et Camerata, d'Ancôue, a été
votée la majorité de 56 voix contre 10.
(Il Tempo du 13 décembre.)
Lettre de Pie IX au comte Spano. L'aide «t
l'appui que nous avons reçu de vous, M. le comte, lors
de notre départ de Rome, nous fait un devoir de vous
donner une preuve de notre gratitude. C'est pourquoi
nous vous nommons grand'eroix de l'ordre de Pic, et
votre fils, Maximilicn, chevalier de celui du Christ. Nous
espérons, toutefois, que des circonstances plus propices
nous permettront bientôt de vous témoigner tous nos
sentiments. Et, en attendant, nous prions le très-haut de
répandre ses grâces sur vous, sur la comtesse votre
épouse ainsi que sur votre fils.
Recevez la bénédiction apostolique que nous vous don
nons dans l'effusion de notre cœur.
Gaëte, 27 novembre 1848. Pie ix.
Des estafettes ont été expédiées au sénateur de
Bologne et au Gonfalonier d'Ancône pour leur annoncer
la haute dignité laquelle les ont appelés les représen
tants du peuple.
Le Moniteur Toscan ajoute que s'il doit en croire un
correspondant digne de foi, le Pape aurait, cette heure,
quitté les rivages d'Italie, et serait en route pour la France.
Il ira probablement Marseille ou dans le Midi, contrée
où sa personne est l'objet d'un vif enthousiasme.
Le journal VEpoca, du 8 décembre, public le ré
sultat obtenu par la triple députation romaine. Arrivés
aux frontières napolitaines, les envoyés furent interrogés
par des commissaires royaux qui leur annoncèrent avoir
l'ordre pércinptoirc de ne laisser passer aucune députa
tion pour le souverain Pontife. Mais persuadés que cet
ordre ne pouvait émaner de Pie IX, les envoyés dépê
chèrent une estafette Gaëte, la chargeant de pénétrer
auprès de Sa Sainteté, et de lui remettre par écrit le vœu
des deux conseils et de la municipalité pour qu'elle re
vienne Rome: Ils attendaient Terrucine la réponse
leur message.
Cette réponse arriva enfin elle 3C composait de trois
dépèches signées par le cardinal Anlonnelli, et adressées
chacune des trois parties de la dépulution. Elles por
taient que le Saint-Père se voyait regret privé de rece
voir les honorables envoyés, et qu'il leur faisait savoir
qu'il avait pourvu aux affaires de Rome et de l'Etat par
son Bref du 37 novembre, et qu'il implorait la miséri
corde divine sur les peuples.
Tiirix, 17 décembre5 heures du l'après-midi. Le
nouveau ministère est constitué définitivement comme il
suit: MM. Gioberti, président sans portefeuille; Sincr,
la justice; Ralazzi, l'intérieur; Ricci, aux finances;
Montczimolo, aux travaux publics; Durini, (selon les
uns), Pelcocapa, (scion les autres), l'agriculture et au
commerce; Bixio l'instruction publique; La Marmora
conserve le portefeuille de la guerre et de la marine.
Le duc d'Anhult-Beriibourg, qui avait convo
que l'assemblée des états de sou duché, lui avait
présenté un projet de constitution. Les états ont re
fusé de le discuter et ont rédigé un autre projet. Le
duc Alexandre-Charles,par uueordonnance en date
du 14 décembre, dissout les états et octroie une
constitution basée sur celle de Francfort, et qui sera
révisée par la prochaine diè e.
sigéavec les ordres de son père sans que la rébellion la
portât sur des ailes dè feu jusqu'au fond des enfers
Les fautes du cœur sont paedonnéespar Dieu
avant l'heure de son jugement.
Ah vous croyez une faute légère et pardonnable
d'oublier l'époux que votre père avait choisi parmi les
fils du Seigneur, pour un., pour un étranger qui n'a pour
mérite que ces dons funestes de la beauté et des séduc
tions que Dieu nous envoie dans sa colère
Vous disiez qu'on ne peut commander ses pen
chants....
Moi j'ai dit cela, juste ciel Mais je ne serai donc
jamais qu'un lâche cœur, qu'un imbécile ami qui ne sait
qu'aimer et consoler! Je h'aurai donc jamais sur les lèvres
les paroles d'une sainte colère! Moi j'ai encouragé un
criminel amour!.... Mais, sachez bien, ma fille, que le
vent de la tempête est mille fois moins dangereux pour
les fleurs que l'amour pour les faibles femmes que le feu
des voluptés brûle leur âme jusqu'à n'y plus laisser la
moindre empreinte de Dieu.
Oh mon père, que vous êtes cruel, dit Isaure en
regardant son confesseur avec des larmes qui lui servaient
de reproche.
Oui, je serai cruel, impitoyable, je vous ferai pleurer
s'il le faut pour vous arracher cet infernal séducteur.
Vous promettiez tout-à-l'heure de me réunir lui.
Il faut au contraire me jurer d'oublier ce.... ce
baron d'Alvimar.
C'est impossible. Si je ne puis, comme vous le di
siez, effacer de ma vie le moment où je l'ai connu, je ne
puis pas davantage en effacer le souveniret ce souvenir
A Vienne, la contre-révolution a pris une at
titude offensive, et, ce qu'il y a de pire, c'est que
la contre-révolution existe, non-seulement la
cour, mais parmi la population elle-même.
La Gazette de Venise rapporte, après avoir vérifié
les faits, une de ces atrocités qui perpétuent en Italie la
haine du nom autrichien. En peu de mots, voici le fait:
Un habitant de Padoue nommé Ferrari, qui logeait un
officier autrichien chez lui, trouve cet officier abusant de
sa force pour violenter la belle-sœur de son hôte. Ferrarc
frappe et blesse ce monstre. L'officier s'est rétabli, mais
Ferrari traduit devant le conseil de guerre, a été fusillé.
La caisse de prévoyance pour achat de provisions
d'hiver et l'association philanthropique de Mons, se sont
entendues pour procurer aux ouvriers, durant la mau
vaise saison, la viande de boucherie prix réduit. A rai
son de 30 centimes le demi-kilogrammeils pourront se
procurer la viande de bonne qualité. C'est un grand avan
tage dont nous ne doutons pas qu'ils fassent usage immé
diatement. Aussi nous empressons-nous de porter la
connaissance du public et de signaler cette noble et cha
ritable mesure, qii trouvera, nous l'espérons, des imita
teurs dans d'autres localités du pays.
VARIÉTÉS.
Bain forcé du garde-champêtre de Xoyelles. C'était
le soir de la ducasse; deux jeunes gens, entre deux con
tredanses, et afin de varier leurs plaisirs, se livraient
une innocente partie de pugilat, couchés qu'ils étaient
dans la boue du chemin, sur le bord d'un abreuvoir et
en présence de nombreux et impassibles spectateurs.
La retraite était sonnée, le garde-champêtre, en digne
défenseur de l'ordre, se porta vers les deux combattants
afin de les séparer. Malheureusement se trouvait dans
le groupe des curieux le prévenu Debuchy, ex-adjoint
provisoire de la commune, qui est loin de professer pour
le garde-champêtre une bien tendre amitié; aussi, par
une bourrade toute grosse de ressentiments politiques, il
le. renversa dans l'abreuvoir. On connaît la qualité du
liquide peu distillé de ces sortes de fossés, et l'on peut se
faire une idée de la position digne de pitié du malheureux
garde lorsqu'il reparut sur l'onde et eut gagné le bord.
Ces faits sont allégués par l'accusation la défense
prétend au contraire que la bourrade du sieur Debuchy
n'aurait été qu'en réponse une bourrade primitive éma
nant de Monpays, le garde-cham pètre. A cet égard les
témoins décharge sont d'une touchante unanimité.
M. le président, au premier témoin Dites ce que vous
avez vu.
Le témoin. Monpays a poussé Debuchy; Debuchy
a poussé Monpayset Monpays a queu den l'abruvoi.
(Uires.)
M. le président, au second témoin Dites ce que vous
avez vu.
Le témoin. Monpays a poussé Debuchy Debuchy
a poussé Monpays, et Monpays a queu den l'abruvoi. (Le
rire gagne le greffier.
M. le président, un troisième témoin Dites ce que
vous avez vu.
Le témoin. Monpays a poussé Debuchy Debuchy a
poussé Monpays, et Monpays a queu den l'abruvoi. (Cette
fois le rire n'épargne pas même le président.)
Pour le coup l'accusation est ébranlée, mais elle appelle
son aide l'adjoint actuel de Noyelles, qui se trouve dans
l'auditoire et qui vient déclarer que le prévenu est bien
l'agresseur.
La défense riposte en faisant surgir du même auditoire
deux nouveaux témoins qui viennent affirmer sous ser
ment que. l'agresseur est le garde-champêtre.
De peur que la commune entière de Noyelles, qui sem
ble cachée dans ledit auditoirene soit évoquée par les
partis, le tribunal se hâte de condamner Debuchy 50 fr.
d'amende et aux frais.
est l'amour.
C'est vrai. Mais au moins vous pouvez me jurer de
ne plus le voir, cela dépend de votre volonté.
0 mon Dieu! que me demandez-vous?
Je ne vous demande pas ce sacrifice, ma fille, je
vous l'ordonne au nom de l'autorité sacrée que j'ai sur
vous, au nom de votre inère, dont l'esprit saint est près
de nous et nous dicte la même loi.
Aurais-je la force d'obéir?
Il le faut, croyez-moi... il le faut sous peine de la
damnation éternelle.
Isaure était une parfaite chrétienne, croyant aux dogmes
de l'église et ses lois comme au soleil qu'elle voyait,
la terre qu'elle touchait; les paroles du moine, en proie
une vive émotion, avaient un accent de vérité irrésis
tible elle ne pouvait donc douter que le salut de son âme
ne fût engagé au serment qu'on exigeait d'elle, et devait
infailliblement céder l'impulsion de la foi et de la ter
reur.
Le père Gaspard prit entre 6cs mains rudes les mains
délicates d'Isaureet l'élevant vers le ciel en signe de
consécration, dicta un serment solennel que les lèvres de
la jeune fille répétèrent en tremblant. La figure blanche
et aérienne d Isaure se détachait près de la robe brune
du moinesous la longue voûte de feuillage; on eût dit,
la tristesse de son aspect, qu'elle prononçait déjà des
vœux éternels dans l'ombre épaisse d'un cloître.
Mais plus la résolution d'Isaure devait être stable, étant
établie sur des bases sacrées, plus le caprice du sort allait
se hâter de la renverser.
La suite au prochain n°)