E\IÉESIF1R. spéciale pour les indigents de cette catégorie. Une déci sion de la députation permanente est intervenue en 1839, qui a mis ce remboursement charge des Hospices, mais sans y joindre le moindre motif. Le conseil croit ne pou voir prendre une décision immédiate et renvoit cette affaire l'examen de la commission du contentieux. Une cantine a été construite sur la digue de l'étang de Zillcbeke pour le débit de boissons aux ouvriers qui dé- vasent ce réservoir le nommé Billiet se présente pour la prendre en location pour un terme de trois ans, il ofTre cinquante francs par an. Une convention en ce sens est autorisée. Sur la réclamation de M. 1« commandant du bataillon delà garde civique active, le Conseil examine de nouveau la question de savoir si, aux termes de l'art. 76 de la loi, une indemnité doit être allouée sur le budget spécial, pour le rapporteur près du conseil de discipline. D'après une circulaire ministérielle qui tranche la question, le conseil alloue 13 francs par mois. M. l'échevin Vandcn Peereboom fait rapport qu'il est parvenu sa connaissance que non-seulement les bouchers ne fréquentent pas la grande boucherie, mais qu ils sont décidés ne pas payer le prix de location de leurs ctaux. M. l'échevin Iweins est d'avis de fermer les petites bou cheries et de louer indifféremment aux bouchers de la ville et ceux du dehors, les étaux de la grande bou cherie. Un autre membre est d'avis, avant de prendre une décision cet égard, d'examiner attentivement les règle ments sur la matière. Le conseil paraît se ranger cette opinion et une commission composée de MM. le bourg mestre, l'échevin Iweins, Vande Brouke Cardinael et Boedt sera chargée de formuler son avis sur cette ques tion. Par un contrat fait avec M. le graveur Wiener, la ville a fait confectionner les coins d'une médaille des Halles, avec le plan géométrique de ce monument pour revers ou les armes de la ville. On propose d'ajouter un troi sième revers, une couronne avec un espace au milieu destiné y graver une inscription. Cette proposition est adoptée. L'année dernière, le conseil avait décidé qu'au lieu de recevoir l'indemnité en argent, on ferait confectionner des jetons de présence et qu'il en serait fourni chaque conseiller qui en désirerait, pour le montant de l'indem nité laquelle il aurait droit. Pour donner suite cette décision, il s'agit maintenant d'arrêter l'inscription qui doit orner le revers de la médaille. On propose d'y gra ver la date des dernières élections communales et les noms des membres qui composent le Conseil. Cette opi nion est partagée par tous les conseillers qui préfèrent des jetons de présence l'indemnité. L'ordre du jour public étant épuisé, le Conseil se con stitue en comité secret et la séance continue. Par arrêté royal du 26 Décembre 1848, le sieur Jean Begerem, négociant, a été nommé secrétaire de la cham bre de commerce d'Ypres, en remplacement de M. Donny- Van Daele, décédé. La fête qui a eu lieu Dimanche dernier Anvers, parmi les gardes civiques de cette ville et les nombreux invités des autres villes, a été des plus brillantes et des plus ani mées. Les Anversois ont fait les honneurs de leur ville avec une amabilité des plus parfaites. Ont assisté la fête donnée Dimanche dernier Anvers parla garde civique M. Bogier, ministre de l'intérieur, AI. Chazal, ministre de la guerre, divers membres du corps diplomatique, le ministre d'État M. Licdts, gou verneur du Brabant, M. le gouverneur civil d'Anvers, les autorités civiles et militairesle général d'IIoogvorst et le colonel de Serclus, de l'état-major. On y a compté en viron 4,000 personnes. A Tournai, une fête sera offerte par les sous-officiers caporaux et gardes de la milice citoyenne, aux gardes civiques de Belgique et aux gardes nationaux des villes frontières. Isaure la regarda en souriant, glissa légèrement sur le tapis et fut bientôt dans le jardin. Là, le souvenir d'Alvimar revint plus brûlant. Elle regarda la première place de ses amours, le gazon circulaire, la corbeille de roses près de laquelle le regard de Louis avait fait descendre une âme nouvelle dans son sein puis tous les endroits où elle avait passé de longues heures avec lui. Elle aurait voulu poser ses lèvres sur le sable que les pieds de Louis avaient touché mais quoique seule, la réserve la reten lit elle ne s'agenouillait sur celte terre bénie, elle ne la baisait que dans son âme. Elle contemplait partout l'image d'Alvimar en répétant toujours Je l'aime Oh Dieu mercije n'ai pas juré de ne pas l'aimer L'air vivifiantl'exercicela consolation, produisirent un effet bienfaisant sur la jeune malade, et lui donnèrent un bien-être qu'elle n'avait pas connu jusqu'alors. Elle parcourut le jardin en tous sens puis son pas de vint plus lentelle sentit un certain engourdissement se répandre dans ses membres et le sommeil s'appesantir sur ses yeux. Elle ne pouvait cependant se décider remonter dans sa chambre. l'n tertre de gazonélevé peine d'un pied, étai\de vant ses pas, elle s'y assit. La journée avait été brûlante; l'herbe, mêlée de heaume et de pervenches, était sèche et douce des acaciasdes chèvrefeuilles, en retombant Déjà une liste de souscription circule cet effet et se couvre de nombreuses signatures: Un arrêté royal du 23 novembre porte Les contrôleurs du timbre extraordinaire sont autorisés contrc-timbrer, jusqu'au 31 décembre prochain inclus, pour les sommes y énoncées, les anciens timbres d'effets de commerce débités par l'administration. Les anciens timbres de 13 et de 30 centimes seront contre-timbrés d'un timbre de 10 centimes pour les pre miers et de 23 centimes pour les seconds. Aucune res titution ne sera faite pour la différence des droits des diverses catégories. L'opération du contre-timbrage aura lieu sans opposi tion de la griffeen maculant l'ancien timbre propor tionnel. M. le ministre des finances vient d'annoncer la cham bre des représentants qu'il serait bientôt apporté des mo difications importantes au droit de patente de 30 francs qui pèse sur les cabarctiers et débitants de liqueurs. L'on sait que d'après la loi qui esten vigueur les grands détaillants ne paient pas plus que les petits. La ville de Bruxelles vient de faire une grande perte dans la personne de M. Rittvvegcr-Sauvage, l'un des hom mes les plus honorables et les plus justement estimés de la Belgique. Dans le courant de cette annéele diocèse de Gand a perdu 33 curés vicaires et autres ecclésiastiques. Dans ce nombre 18 n'avaient pas atteint leur 30e année4 étaient plus que septuagénaireset un seulM. Vanden Eynde, curé Ilaeltert, était âgé de 91- ans. Dans le diocèse de Brugesle nombre des ecclésiasti ques décédés s'élève dans la même année 26. FRANCE. Paris, 27 décembre. De graves dé sordres ont eu lieu il a quelques jours l'École militaire de S* Cyr. Les élèves de la première division se plaignant d'actes d'autorité trop sévères se sont mutinésont forcé les prisons et se sont barricadés dans leurs dortoirs. M. le général Rostolan, envoyé sur les lieux par le ministre de la guerre n'a pas eu de peine rétablir l'ordre, il a commencé une enquête sur ces faits. On a déjà marié plusieurs fois M. le général Ca- vaignac, qui en définitive est demeuré garçon. On dit encore et très-sérieusement cette fois que l'exc-hef du pouvoir exécutif va épouser madame Baudon, veuve de l'ex-banquier de ce nom, dont le fils a été blessé en juin. Lo famille liaudon7 liabitc aujourd'hui l'hâtcl de Chastellux, oceupait l'hôtel Tliorn, qu'elle a cédé M. le général Cavaignacaprès l'installation du pouvoir qui succéda la commission cxécutive. Un journal du soir raconte ainsi un incident de la revue d'hier. Louis-Napoléon, apercevant le général Petit, sous-gouverneur des Invalides, a été sa rencontre et lui a dit en lui prenant les mains L'empereur vous a em brassé lorsqu'il a passé sa dernière revue je suis heureux de vous serrer la main lorsque je passe ma première. La mesure en vertu de laquelle des pouvoirs exor bitants ont été concentrés dans les mains du général Changarnier, se justifie suffisamment comme mesure ex traordinaire et les amis dè M. Barrot ont regretté hier, qu'il ait tenu expliquer par des raisons de légalité un acte de pouvoir que l'assemblée était très-disposée sanc tionner, dans les circonstances où se trouve le pays. La première partie du discours de M. le président du conseil pouvait donc être supprimée sans inconvénient, la seconde suffirait. En s'épargnant la fatigue de cette portion déjà répli quée M. Lcdru-Rollin, M. 0. Barrot eût probablement épargné M. L. de Mallcville, la nécessité de dire la Montagne des choses qui pour avoir été dites très spiri tuellement n'en ont pas moins paru blessantes une cer taine partie de l'assemblée. en touffes épaisses, formaient un dais d'une ombre impé nétrable cette couche naturelle. Isaure, peu peu étendit ses membres délicats, appuya son bras sur le gazon, y pencha la tête, et s'endormit. Quand elle ouvrit les yeux, une forme brune semblable celle d'un homme agenouillé, et dans l'attitude de l'a doration était devant elle. Cet homme genoux était enveloppé d'un manteau son chapeau était tombé terre; la faible lueur nocturne n'éclairait que des cheveux bruns, et le contour d'un vi sage indistinct. Quoique le peu qu'on voyait de ses traits rappelât d'Alvimar, Isaure n'y trouvait pas l'aspect de son amant car l'usage de la poudre et des habits brodés qui régnait alors rendait le brillant seigneur bien différent de la forme vague et sombre qui était alors devant ses yeux. Elle pensa que c'était seulement l'ombre de Louis que le ciel lui envoyait pour la consoler. Elle se leva, fit quelques pas comme attirée vers cette ombre par un charme irrésistible, et lui tendit les bras. Mais dans ce moment une étreinte énergique et un baiser déposé sur ses lèvres la firent passer de l'illusion la réalité... Elle pensa son serment, et dans l'effroi de l'avoir trahi en revoyant d'Alvimar, elle voulut fuir; elle se rejeta en arrière avec tant de vivacité que sa tète alla heurter contre un tronc d'arbre. D'Alvimar la saisit et couvrit de mille baisers la bles sure qui déchirait son front. En somme, le cabinet n'a eu hier qu'une assez faible majorité. Son programme a paru long et obscur; il a semblé qu'il finissait par une menace faite au nom de 5,500,000 voix qui ont proclamé le président de la ré publique. Craignez, a dit AI. Barrot, que cette force im mense avorte ou ne s'égare. Autant presque aurait-il valu dire la république d être sage si elle ne voulait un des matins tâter d'un empereur. M. le ministre de la guerre vientdit-on de laver la tête AI. le général Alagnan pour avoir fait de la poli tique dans son ordre du jour l'armée des Alpes. Ce qui est vrai tout au moins, c'est qu'une circulaire vient d'être adressée tous les officiers généraux pour les inviter ne pas faire intervenir la politique dans leurs ordres du jour. Un journal assure que les officiers-généraux mis la retraite par le gouvernement provisoire vont rentrer dans les cadres de la disponibilité. Le fait est inexact. C'est seulement par un décret spécial émané de l'assemblée, que cette réintégration pouvait avoir lieu. On parle également de rendre leur siège dans la ma gistrature, aux conseillers et juges qu'a révoqués ou sus pendus un décret proposé par M. Crémieux. Le plus grand obstacle cet acte de réparation, est, sans contredit, l'im popularité de AI. Barthe qu'il faudrait replacer la tête de la cour des comptes. Les plus chauds adversaires du cabinet, sont les répu blicains exaltés, qui n'ont pas pu pardonner Cavaignac sa vigoureuse repression des troubles de JuinOn les trouvera toujours hostiles aux gouvernements sages qui veulent l'ordre avec la liberté. Ceux qui ont reproché l'illustre président du pouvoir exécutif d'avoir choisi pour ministres Al AI. Dufaure et Viviendont la conduite aux affaires a été si digne si franchement républicaine devront faire un crime M. Bonaparte de s'entourer d'hommes tels que MM. Barrot, Malleville ou Passycela est évident. AIAI. les républi cains rouges qui persifllent si agréablement ce qu'ils ap pellent les doublures du cabinet ne nous avaient pas gâtés sous le rapport des capacités ministérielles. Et les minis tres passés des finances, dont la probité était sans doute incontestablene nous ont pas fait cependant oublier l'ex périence du ministre présent11 en est de même de tous les services ils sont dans les mains d'hommes éprouvéshonnêtesfranchement ralliés la République on peut le croire du moins. Pourquoi donc nous en allar- mer. Attendons les actes. AI. Louis Lucien Bonaparte qui vient d'être nom mé représentant en Corse est arrivé ParisC'est le frère de AI. Pierre Bonaparte, chef d'escadron de la légion étrangère déjà représentant lui-même et AI. Charles Bonaparte de Caiiiiiu l'un des principaux acteurs des der- niers événements survenus Rome. Il n'est pas vrai comme on l'a dit que M. Tliiers soit en disgrâce ou qu'il boude. AI. Thiers se défend d'avoir contribué soit au manifeste du président, soit son speech d'installation mais cette protestation est peut-être une flatterie délicate. AI. Thiers se défend aussi de toute in fluence et presque de toute relation, auprès des sollici teurs qui viennent requérir son appui, mais c'est là sans doute du savoir faire et pas autre chose. Le journal l'Unionaccuse aujourd'hui le Journal des Débats de socialisme, parce que le Journal des Débats a parlé de la nécessité d'améliorer la condition des classes inférieuresen même temps qu'on fortifierait l'armée de l'ordre contre toute agression des victimes ou des exploits de la misère publique. A propos de la nomination de Jérôme Bonaparte aux fonctions de gouverneur des Invalides, les poètes de l'Événement ont accordé leur harpe et sur le mode le plus harmonieux. Ils ont chanté les paroles suivantes: Jé rôme Bonaparte, gouverneur des Invalides, pourra con tinuer làdignement sa noble carrière. L'hôtel des Invalides vaut un palais; ce débris de la grande armée vaut un peuple, et terminer sa vie parmi les têtes blanches, c'est rester parmi les tètes couronnées. Tu m'aimes et tu me fuisdit Louis, en attirant la jeune fille sursonsein, et tu es malade et tu veux mourir loin de moi. Isaure se taisait, mais enfin au milieu de ses larmes elle avoua qu'elle avait juré celui qui dirigeait sa conscience de ne plus revoir l'objet d'une passion criminelle. Le jeune homme ne parut point s'alarmer de ce ser ment. Il en avait reçu, lui, qui étaient plus anciens et lui paraissaient aussi sacrés. Isaure était tremblante, éperdue; d'Alvimar voulut la reprendre dans ses bras pour la porter sur le tertre de gazon qu'elle avait quitté mais cette place ombragée où elle venait de dormir avait quelque chose d'une alcove virginale. Par une retenue instinctive, elle ne voulut pas y retourner avec d'Alvimar. Elle enlaça d'un de ses bras un tronc d'arbre qui s'élevait près d'elleet de l'autre éloigna faiblement son amant. D'Alvimar lui prit la main et la garda fortement pressée contre son cœur. Oh laissez-moi, dit-elle, ne me rendez pas parjure. Une promesse arrachée par la terreur ne peut lier... Le prêtre qui tu l'as faite l'a emportée dans son monas tère; elle est enterrée là comme dans un froid sépulcre. Alais moi, je m'en souviens. L'amour ne peut pas s'éteindre comme une lampe sur laquelle ou souffle l'heure où l'on veut reposer... Tu m'aimes, tu es moi. Et l'âme de ma mère qui a entendu mon serment

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2