Faits divers. ANGLETERRE. Lo.vores, 26 décembre. Le Gréat-Western, arrivé hier Southamptona apporté des nouvelles du Mexique et des Indes occidentales. Le gouvernement mexicain envoyait ,des troupes et des munitions Tampico pour s'opposer toute tentative qui pourrait être faite pour séparer l'état de Tamaulipas du reste de la république. On supposait que le général Paredes était parti vers les côtes, afin de se réfugier en pays étranger. La fièvre jaune régnait avec beaucoup d'intensité; elle a déjà fait de nombreuses victimes parmi les troupes. Le général Taylor, qui vient d'être élu Président de la République des États-Unis, est âgé de 64 ans. Son pré décesseur, M. Polk, n'était âgé que de 49 ans. M. Taylor est le douzième président de la République américaine. PRESSE. Iti ici iv. 24 décembre. Il se confirme pleinement que la Prusse n'a rien de changé dans ses rapports avec la France. Si des troupes sont concentrées sur le Rhin, il ne faut pas en conclure une rupture de la paix. Des déclarations officieuses diplomatiques, deman dées par une puissance étrangère, sont de nature tran quilliser les amis du statu quo en Europe. Dans un dîner donné hier par M. de Wrangel M. Arago, le général a traité amicalement l'envoyé français. Enfin la réponse que S. M. a faite une députation, et qui semble si bel liqueuse, a été tout-à-fait malentendue. Nous pouvons le garantir positivement. Les bruits répandus sur une crise ministérielle semblent prématurés. (Gaz. de Cologne.) HONGRIE.Le bulletin suivant a paru Vienne le 19 4 heures de L'après-midi A SonFxc. le baron de Welden. Presbourg, 18 décembre 1818. Je m'empresse d'informer Votre Exc. que je viens, 3 heuresde l'après-midi, d'entrer Presbourg par Stampfen avec le deuxième corps d'armée, après que cette ville a été évacuée par l'ennemi et le pont des bateaux enlevé. Je transfère aujourd'hui mon quartier-général Carlbourg. Alfred, prince de Windischgratz. Le 18 décembre, Wieselbourg a été pris et occupé après un combat de plusieurs heures, par le premier corps d'armée, aux ordres de S. Exc. le ban de Croatie. La Gazette de Breslau donne les détails suivans sur la prise de Presbourg: Après l'arrivée des colonnes du prince de Windischgratz devant Presbourg il s'éleva un différend entre la garnison, forte de 10,000 hommes, qui voulait se défendre, et les habitants qui ne voulaient pas entendre parler de résistance. Les insurgés craignant non-seulement d'avoir devant eux un adversaire puissant combattremais aussi d'être attaqués en flanc et par derrière par un ennemi aigri, préférèrent évacuer la place volontairement, et le 18 décembre, 3 heures de l'après- midi,les troupes impériales entrèrent sans coup férir dans l'ancienne ville du couronnement des rois de Hongrie. Pendant ce tempsle banchef du premier corps d'armée, avait arrêté l'ennemi près de Wieselbourg, où il engagea aussitôt une bataille acharnée. Le ban Jellachich lui-même s'avança deux foisla tête de ses Croates, contre les Mazyres furieux, qui durent enfin céder. Non- seulement le ban lui-même, mais encore lè général Zcis- beule, fut en danger d'être fait prisonnier; ce sont les cuirassiers qui ont temps délivré ce dernier des mains des hongrois; deux généraux impériaux, quatre officiers d'état-major et cinq officiers supérieurs sont tués pu bles sés; on a remarqué que les officiers s'exposaint au danger plus qu'ils n'auraient dû. La ville de Wieselbourg a beau coup souffert de cette batailleune partie en est réduite en cendres, et presque chaque maison a été pillée. Par bonheur la plupart des habitants avaient mis en sûreté ce qu'ils possèdent. ITALIE. Le langage des journaux romains du 16 décembre, que nous recevons aujourd'hui, fait pressentir la rctraite_ du ministère et la prolamation de la répu blique. Voici ce que dit le Cotemporaneo du 16 Pourquoi la constituante de l'état n'est-elle pas encore convoquée? Il est impossible que les choses demeurent dans l'état où elles sont. Rome ne peut pas espérer une et qui est toujours près de moi Qu'importe ton serment... qu'importent les vivants et les morts tu m'aimes, tu es moi. Oui, toi, au milieu des pleurs et des remords... Vous ne savez pas, vous, hommes au front d'airain, com bien il est cruel pour une faible femme de nourrir un amour qu'il faut cacher tous les yeuxde mentir sans cesse par une apparente froideur. Hélas pour celle qui a toujours été purele secret seul est un crime. C'est une douleur qui prélude toutes celles qui doivent nous atteindre encoreSort délicieux et ter rible rien n'a pu nous y soustraireni ta volonténi la mienne, ni ton innocence, ni les efforts que j'ai faits pour m'éloigner, pour renoncer toi, pour te sauver de toi- même: tout a été vain. Tu as senti mon amour passer dans ton âme; pureté,-vertu, résolution, courage, tout est allé se perdre, s'abîmer dans cette impérieuse fatalité; tu m'aimes, tu es moi. Ainsivous appelez sur nous la folieles dangers les remords de l'amour, et vous ne songez pas implorer la sanction de Dieu qui l cpure, le lien éternel qui le con sacre. Ce n'est pas moi qui le veux ainsi, c'est le sort. Oh vous me faites frémir... Écoute, Isaurc... un avenir irrévocable est tracé pour nous deux. L'amour ne doit pas être pour nous deux une félicité lente et paisiblequi disperse peu peu ses véritable grandeurmoins d'avoir un pape libéral ou une république. Le gouvernement provisoire et la consti tuante ne peuvent nous mener qu'à la république La si tuation peut se résumer ainsi Que le peuple romain veuille l'indépendance et la liberté, et dans peu de jours il aura la papauté la tête de la démocratieou la démocratie sans la papauté Le Cercle Populaire de Rome faisaitde son côté pu blier la pièce suivante Depuis la fuite du prince, les populations romaines demandent avec instance d'être appelées par le suffrage universel recomposer les pouvoirs politiques qui doivent les régir dans les circonstances présentes. Si ce n'est exau cé et si on ne se décide prompteinent convoquer une assemblée des représentantsexpression du sullrage uni versel la désunion s'emparera infailliblement des pro vinces. Le cercle romain qui s'est constamment dévoué au maintien des principes d'ordre, ne peut taire plus long temps le danger de l'état et reconnaissant la justice et la légimité de la demande des populationsil y donne non-seulement son adhésion mais déplus il déclare ne pas voir d'autre moyen d'éviter l'anarchie et ses tristes consé quences que la convocation immédiate de cette assemblée générale. La nouvelle donnée par la Walione de l'intention du pape de transférer le siège de son gouvernement Civitta- Vecchian'est pas encore confirmée. Lesjournaux italiens ne nous sont pas encore arrivés aujourd'hui, et leur ab sence nous laisse dans l'incertitude cet égard. Rien de nouveau d'ailleurssi cc n'est Gênesoù la décision prise par le ministre lluffa n'a eu tout le succès qu'il en espérait. Quand les Génois ont vu qu'on laissait la ville leur garde, ils ont déclaré hautement qu'ils n'avaient pas été compris, qu'ils ne voulaient pas le renvoi des troupes, et en conséquence celles-ci sont restées Dans un article du Correspondant autrichienjournal semi-officiel, intitulé: L'Autriche, l'Allemagne et l'ar- cliiduc Jeanon remarque la déclaration suivante: L'acte fédéral de 1813 n'est pas encore abrogé. Il est vrai que l'insuflisance de cet acte est peu près démon trée mais aussi longtemps qu'il n'aura pas été abrogé, il devra être considéré comme étant cpcorc en vigueur. Cet acte garantit leur souveraineté tous les États de. la Con fédération. Elle peut être exercée eu commun dans l'Al lemagne régénérée par les princes et les peuples. 11 dé pend d'eux, par conséquent, d'adhérer au nouveau pacte fait par l'Assemblée constituante de Francfort, et, s'ils ne veulent paspersonne ne pourra lps y contraindre. Jus qu'à présentLae priners cl les peuples non autrichiens n'ont pas fait connaître leur intention, et il est douteux qu'il y ait assentiment général. kn-uisier, le20 Déoembre. Le choix du président et le renouvellement du bureau, dont la Diète s'est occupée aujourd'huiavaient un véri table caractère politique. M. Smolka maintenu le mois dernier la présidence, appartient la gauche. Sa nomi nation l'ouverture de la Diète Krcmsier, avait de l'importance, mais cette importance était pour ainsi dire rétrospective. Elle légitimait le parti de l'assemblée. Elle donnait l'opposition un bill d'indemnité. Le ministre, quoiqu'élranger la marche des affaires Vienne, a com pris ainsi cette nomination, et sans l'accepter comme échec, il a cherché en modifier "la signification par le vote rejetant la lecture des procès-verbaux des séances du 28 29 et 50 Octobre. Il a senti en même temps la nécessité de se poser devant la Diète et le paysde ma nière révéler ce premier avantage et prendre racine dans l'opinion. Son programme a répondu en partie ce vœu. Le ministère fut accepté comme libéral par l'opposi tion elle-même. Les marins savent qu'à l'entrée du port neuf de Sin- gaporc, il se trouvait, du côté de l'ouest, une masseénorme de rochers que les naturels appelaient »Batou-Bclaycr et les Européens .Lotin'swif ou femme de Loth. moments de délices sur toute l'existence; il doit être un seul instant rapide et suprême qui absorbe en lui tous les battements de cœur, toutes les émotions et les ardeurs de l'âme, un orage de bonheur où éclate la fois tout ce qu'il y a dans la vie de joie, de délire, d'élans passionnés, de mouvements impétueux, de chaleur et de lumière céleste. 0 mon Dieu Isaurc! Isaure! ne nous arrache pas cejour, ce moment, le seul qui nous soit donné sur la terre... Il nous faudrait tous deux mourir sans avoir vécu Sijencc oh ne parlez pas ainsi. Elle pleurait et une fièvre ardente battait dans son cer veau. Isaurc, veux-tu être unie moi pour jamais. Oui, je le veux. Ces motselle les prononça comme dans un rêve, sans idéesans raison. Oh dit son amant, ne reste pas ainsi sur celte terre où tes genoux se meurtrissent; viens, viens dans ines bras. 11 la saisit et l'emporta dans l'enfoncement ténébreux où elle s'était reposée. Il était pâle, sombre, et, même dans les ténèbresson front semblait rayonner, on eût dit le génie de la nuit. Mais le génie de la nuit est aussi celui de l'amour, où tout doit être mystère,. Il s'assit côté d'Isaure dont le corps souple s'aban donnait sans force et sans mouvement sur celte couche d'herbes aromatiques, aux senteurs pénétrantes, baignée Dans les plus anciennes cartes-marines que l'on con naisse et qui datent de l'occupation de Maltacea par les Portugais il y a trois sièclescc rocher se trouve figuré la même place que dans les cartes modernes et sa présence dans un détroit aussi fréquenté a plus d'une fois causé des sinistres la navigation. Eh bien ce même rocher vient de disparaître sponta nément et de laisser la mer, en s'abimant sur lui- même une profondeur de plus de 20 brasses On se rappelle qu'en 1831 un îlot volcanique surgi entre la Sicilcet Malte, disparutde même un beau matin, pendant que les Anglais et le roi de Naplcs s'en disputaient la possession. VARIÉTÉS. Le mois de décembre occupe une place immense dans la phase héroïque de l'empire; et, radieux ou sombre, il se dessine en relief dans la destinée de Napoléon. Que de souvenirs ce mois groupe autour de grande mémoire Le 19décembre 1793, la prise de Toulon, cette première lueur de sa prodigieuse étoile. Le 19 décembre 1799 il est nommé premier consul. Le 24 décembre 1800 il échappe miraculeusement la mort il a franchi comme l'éclair l'espace que la ma chine infernale couvre derrière lui de monceaux de vic times Le 2 décembre 1804: le général Bonaparte, l'élu du grand peuple pose au-dessous des lauriers qui coignaient sou front, la plus belle couronne de l'univers.... Le 2 décembre 1803: par une de ces insignes faveurs de la fortune, sur les champs de bataille d'Austerlitz, le soldat couronné acquittait magnifiquement sa dette envers la nation, et réduisait merci ses implacables ennemis Le gage de la victoire était le glorieux traitédePresbourg! Quatre ans après... le 16 décembre, l'impératrice Joséphine, cette pauvre victime politique, descendait du trône. pour faire place aux côtés de Napoléon une fille de Césars. Etquatrc ans après, par un de ces épouvantables revire ments du sort, au mois de décembre, la terre manquait sous les pieds du héros qui avait ébranlé la terre au bruit de ses gigantesques exploits: des triomphes inouïs, defabuleuscs prospérités avaient succédé des revers inouïs de fabuleux désastresLe mois de décembre 1813, vit dans sa courte période se développer, s'amonceler, se précipiter avec la rapidité delà foudredes événements qu'un siècle voit rarement surgir Et encore vingt-sept ans auprèsalors que tout était fini pour lui dans ce minutepar un de ees impénétra bles décrets de la Providencepar un dernier et éclatant retour de la fortune,au mois de décembre, Napoléon, la vainqueur magnanimede l'Europe aux temps de sa toute puissance le supplice de Saint-Hélène abrité dans sa bière venait triomphalement reconquérir un toit en France, reprendre sa place au milieu de ses anciens com pagnons d'armes, ses fidèles amis de toujours. Marché d'ïpres, du 50 Décembre. La fermeture des barrières a été cause que notre marché au fro ment n'a pas été trop approvisionné. 208 hectolitres seulement se sont présentés eu vente. Il y a eu une légère hausse de 20 centimes a l'hectolitre. Les prix ont varié de fr. 15-60 18 fr.j en moyenne fr. 16 80 riiectolitre. Les prix du seigle sont descendus au contraire de 50 centimes l'hectolitre. 20 hectolitres se sont vendus de fr. 0-60 10 fr.j prix moyeu fr. 9-80 l'hectolitie. Les prix de l'avoine n'ont pour ainsi dire pas changé il y a en seulement une différence en plus de 5 centimes l'hectolitre. Ces prix ont varié de fr. 5-75 6 25 j en moyeuue 6 francs. 26 hecto litres ont été exposés en vente. Les fèves se sont vendues avec une hausse de 30 centimes l'hec tolitre. 50 hectolitres se sont écoulés au prix de 10 fr. l'hectolitre. lies prix des pommesde terre n'ont pas changé. 1,400 kilogrammes se sont vendus au prix de fr. 8-50 les 100 kilogrammes. par les (lots de chaleur qu'exhalait une nuit deté. Elle était là au milieu de ses arbustes chéris, entourée des fleurs auxquelles clic avait autrefois mêlé son âme aussi chaste qu'elles, et maiutenant les torrents de la pas sion inondaient son sein, son cœur battait avec violence. D'Alvimar n'avait qu'un bras passé autour de sa taille, et la force extraordinaire de ce bras la brisait elle pouvait peine respirer dans l'atmosphère embrasée que cet hom me répandait autour de lui. Il lui semblait que le sol se mouvait sous ses pieds, que sa couche de verdure tour noyait dans l'espace et l'emportait dans un monde in connu. Elle passa ainsi cette nuit de délire dont elle ne pouvait plus connaître ni la situation, ni la durée. Puis, dans le sein même des agitations les plus ora geuses de l'âme subjuguée par un pouvoir magnétique, clic s'endormit une seconde lois. Quand elle s'éveilla, le jour répandait déjà une teinte blanche sur les objets elle ne vit rien auprès d'elle qu'une place vide; sur sa tête l'air promenait les sons lents et tristes envoyés par la cloche de l'église voisine qui, après l'angélus de ce matin làsonnait pour des fu nérailles. Isaure regagna son appartement sans qu'on se fût aperçu de sa sortie nocturne, et s'était déjà remise au lit quand sa gouvernante entra chez elle. (La suite au prochain n°)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3