EXTÉRIEUR.
Eafàs «laves**.
FRANCE. Paris, 3! décembre. Il n'est pas
vrai qu'il a ait eu des troubles Amiens, mais une grande
agitation règne dans cette ville.
On annonce pour demain des mutations et destitu
tions des préfets et sous-préfets.
La Cour d'assises de la Seine, jugeant sans assis-
taure du jury par suite de l'absence des prévenus, a
condamné aujourd'hui par défaut M. Bonnard, médecin
G. de Sarignac et Clovis Mortier, le premier deux ans
d'emprisonnement, 2,000 fr. d'amende, et 10 ans
d'interdiction des droits civiques, pour avoir prononcé au
club de la Redoute des discours tendant l'excitation de
la guerre civile, etc.; les deux autres neuf mois de
prison, 500 fr. d'amende et 3 ans d'interdiction des droits
eiviques, pour avoir, comme membres du bureau de ce
clubpermis de prononcer de semblables discours. La
Cour a en outre ordonné la fermeture définitive du club
de la Redoute.
M. Guesnier, avocat stagiaire, prévenu d'avoir tenu de
semblables discours dans une prétendue réunion électo
rale, a été condamné, également par défaut, 18 mois
d'emprisonnement et 2,000 francs d'amende.
Une autre affaire de même nature a été ensuite
appelée: c'est celle de M. Guesnier, prévenu d'avoir pro
noncé le 28 novembre dernier, au club S'-Marine, un dis
cours de nature exciter la haine et au mépris des
citoyens les uns contre les autres. Ayant demandé la re
mise de l'affaire sans pouvoir l'obtenir, M. Guesnier a
déclaré qu'il faisait défaut et s'est retiré. La cour l'a con
damné 18 mois de prison et 2,000 francs d'amende.
On a parlé de l'arrestation d'un sieur H..., pour
suivi par la justice pour des faits qui se rattachent l'af
faire des récompenses nationales. Cette affaire promet des
révélations des plus curieuses, il est constant d'abord que
II... était employé l'Ilôtel-de-Ville, dans la commission
des récompenses nationales; seulement il était attaché
la Ir0 commission, présidée par le citoyen Albert. Des
détournements nombreux lui sont imputés, une perqui
sition ayant été faite au domicile de IL.., on t a trouvé
des documents assez curieux, et notamment, h ce qu'on
assure, des reçus d'un des préfets, de nouvelle création,
constatant un prêt de 1.400 fr. consenti son profit par
II.... L'instruction est suivie avec la plus grande activité.
A deux heures, en arrivant l'assemblée, nous la
trouvons dans la plus grande agitation. Le ministère est
déjà en pleine crise. Par suite du vote d'hier, M. II. Passy
veut se retirer; des efforts sont faits auprès de lui pour
le décider conserver son portefeuille. M. Bixio veut
également se retirer. Il a été, ce matin, vivement sollicité
par M. le général Changarnicr pour rester au ministère,
mais M. Bixio a répondu nous ne pouvons pas marcher,
autant partir tout de suite. M. de Malleville a donné sa
démission. Le vote d'hier, des difficultés éprouvées au
sujet des remaniements des préfetsauraient aussi dé
terminé M. le ministre de l'intérieur déposer son porte
feuille.
A cause des préoccupations et de l'agitation de l'assem
blée, M. Beaunc renonce ses interpellations.
3 heures. Voici des renseignements positifs sur la
crise ministérielle. Hier soir MM. de Malleville et Passy,
après la séance, avaient déposé leur démission. Le con
seil, dans la soirée et le matin, s'est réuni sous la prési
dence de M. Louis Bonaparte. Les chefs du haut com
merce et de la Banque, les personnages les plus éuiincnts
de l'assemblée, MM. Bugeaud, Molé, Thiers, etc., ont
insisté fortement pour que le cabinet ne subit aucune
modification. M. Passy a cédé et retiré sa démission. De
grands changements auront lieu parmi les préfets et les
procureurs-généraux.
On parle de la démission de SIM. Malleville, minis
tre de l'intérieur et Bixio.
L'assemblée nationale de France a adopté le projet
d'une réduction des deux tiers sur l'impôt du sel dater
du 1" janvier prochain. A la suite de ce vote qui aug
mentera encore davantage la crise financière de l'État,
on dit que M. Passy avait déposé sa démission, et deux
autres ministres, MM. Bixio et Léon de Malleville avaient
Des armes, bon Dieu quoi cela vous sert-il pour
aller aux assemblées; aux promenades, partout enfin où
vous passez votre temps
Ce sont les attributs naturels du gentilhomme:
puisque la force est l'origine de la noblesseet que le
pouvoir de vaincre a pu seul amener le privilège de com
mander.
Le hasard faisait que la jeune fille remarquait cette
belliqueuse parure, et s'en étonnait au moment même où
clic allait avoir en bénir l'utilité.
La charmillecomme nous l'avons ditrégnait tout le
long du mur latéral qui donnait sur la place, et abou
tissait d'un côté aux limites du jardin, de l'autre la
terrasse sur laquelle ouvraient les portes-fenétres du rez-
de-chaussée de l'hôtel.
Isaure, dont l'oreille était toujours attentive, entendit
parler voix basse sur la place au pied de la muraille.
Cette circonstance, qui n'avait rien d'effrayant pour elle-
même, l'inquiétait cependant, en ce que la présence des
personnes qui se trouvaient là devait rendre obstacle la
sortie de d'Alvimar. Mais bientôt les pas s'éloignèrent, et
le bruit de voix cessa en même temps.
Les deux amants oubliaient ce moment d'alarme, et
reprenaient toute la sérénité de leur bonheur, quand
soudain Isaure saisit le bras de d'Alvimar avec un mouve
ment convulsif, et demeura raide et froide de terreur.
voulu suivre son exemple. Aussitôt les représentants les
plus éminentsMM. Thiers, Bugeaud et Molé, et les
chefs du haut commerce et de la banque sont parvenus
faire retirer la démission du ministre des finances.
Le Moniteur unirersel publie l'arrêté suivant
Le président de la République
Arrête ce qui suit:
M. Léon Faucher est nommé ministre de l'intérieur, en
remplacement de M. Léon de Malleville, dont la démission
est acceptée.
M. Lacrosse, vice-président de l'Assemblée nationale,
est nommé ministre des travaux publicsen remplace
ment de M. Léon Faucher.
M. Buffet, représentant du peuple, est nommé ministre
de l'agriculture et du commerce, en remplacement de M.
Bixio, dont la démission est acceptée.
Fait l'Êlysée-Nationalle 29 Décembre 1848.
louis-napoléon bonaparte
Le garde des sceaux ministre de la justiceprésidant
le conseil en l'absence du président de la République.
odilon barrot.
HONGRIE.On lit dans la Gazette allemande:
Dans le présent état de choses, on désire vivement une
charte octroyée ce vœu est partagé par l'extrême gauche.
Le fait est que nous sommes plus que les ministres ne
l'avouent leurs intimes, la veille d'une dissolution,
prorogation ou réorganisation de la diète. Plus l'armée
fait des progrès en Hongrie, plus il faut songer une or
ganisation générale de l'empire. Dans cet état de choses,
les délibérations intermédiaires de la diète seraient en
partie utiles et en partie gênantes.
Le bulletin suivant de l'armée a été publié
Vienne, le 24
Suivant les nouvelles qui viennent d'arriver d'I'nga-
risch-Altenbourgquartier-général du feld-maréehal
Windischgrœlz, le premier et le second corps d'armée
sont entre Ilochstras et Raab, et l'avant-gardc a pénétré
jusqu'à Rabnitz, sans rencontrer l'ennemi. La division du
général Simmonich est devant Léopolstadt, celle du lieu-
tenant-fcld-maréchal Ivempcn, autour de Presbourg.
Le corps du colonel Herwarth s'est avancé d'OEden-
bourg contre Gans, pour attaquer en flanc le rebelle
Perczel, qui, venant du Mur inférieur, cherchait ga
gner Raab par Kormand, Stcinamanger et Papa, afin de
se réunir aux insurgés. Pendant que l'armée se trouvait
dans la position qu'elle a eue en dernier lieu, occupant
les comitats de Presbourg, OEdcnbourg et Wieselbourg,
le peuple des campagnes a été désarmé, la tranquillité
rétablie partout, et les êommissaires de gouvernement
royaux établis en divers endroits.
Vienne, le 24 décembre 1848.
Le gouverneur civil et militaire,
Welden; lieutenant feld-maréchal.
Suivant une correspondance de Presbourg, du Lloyd
autrichienen date du 21, Arad, bombardée chaque jour
au moyen de canons de douze et de dix-huit livres, ne
s'était pas encore rendue. La paix aurait été conclue
avec les Serbes, de Saint-Thomas. Le général Bem com
mandait l'armée près de Transylvanie. Suivant un jour
nal, Tencswar était en ses mains. Tausenau, Helzka et
Ilang étaient Peslli. Les généraux qui commandaient
l'armée hongroise étaient: Gorjry, Gigon, Ernest Kist,
Perzel, Marialsy, Ivatona, Szegedey, Velter, Bem, etc.
L'armée hongroise, concentrée près de Presbourg, se
composait de 50,000 hommes, dont 2,000 hussards, et
50 canons.
La Gazette de Presbourgdu 21, publie un décret
signé par le maréchal comte Wrbna, par ordre du prince
Windischgrœtzdéclarant la ville et tout le comitat de
Presbourg en état de siège. Il proclame en même temps
la loi martiale dans toute son étendue et dans toute sa
rigueur.
Le Frankfurter Journal rapporte, comme un on
dit, que M. de Gagera a réuni chez lui tous les plénipo
tentiaires des gouvernements des états particuliers pour
une délibération sur la publication des droits fondamen
taux de l'Allemagne dans ces étals. L'envoyé autrichien
a déclaré que les droits fondamentaux volés Francfort
Elle venait de voir une lumière passer dans la salle
manger et disparaître aussitôt.
Ce n'était qu'une lueur, si faible et si rapide qu'il fallut
la revoir encore pour s'assurer de sa réalité; mais elle
reparut plusieurs fois, et chacune le cœur d'Isaure se
serrait davantage, et une nouvelle sueur froide mouillait
son front.
On me cherchebalbutiait la malheureuse enfant
on va venir iciOh! c'est mon père, j'en suis sûre,
c'est lui qui me découvrira
Calme-toiIsaure, rentre l'instant même avoue
aux personnes que lu rencontreras le désir que tu as eu
de venir dans ce jardin respirer la fraîcheur de la nuit;
on n'y soupçonnera pas ma présence, et tu seras sauvée.
Quitter d'Alvimardans le momentoù elle souffrait ainsi
était impossible: elle se jeta dans ses bras. La lumière
avait disparu. D'Alvimar pensa qu'il pouvait accompagner
Isaure jusqu'au bout du berceau, et, soutenant ses pas,
il la conduisit de ce côté.
Mais, comme ils arrivaient, la terrible clarté brilla sur
la terrassedeux pas d'eux ils se rejetèrent dans l'é
paisseur du feuillage.
De là ils aperçurent deux ombres noires dont on ne
pouvait distinguer aucun trait, et qui s'avançaient contre
la charmille derrière laquelle ils étaient cachés.
Les voix qui s'étaient fait entendre au-dessous du mur
ne peuvent s'appliquer l'Autriche. Celui du Hanovre,
assure-t-on, a protesté de la manière déjà connue; celui
de la Bavière a dit n'avoir pas reçu d'instruction. M.
Camphausen a déclaré que la promulgation immédiate
des droits fondamentaux par le Bulletin des lois ne ren
contrait en Prusse aucun obstacle. La répouse des autres
plénipotentiaires a été peu près la même.
Le docteur David Strauss, connu par sa Vie de
Jésus-Christvient de donner sa démission de membre
de la Chambre des Députés de Wurtemberg, la suite
d'un rappel l'ordre prononcé contre lui par le président.
ITALIE, Rome. On lit dans YAlba, sous la date
du 19 décembre:
Hier soir a eu lieu, au cercle populaire, une discussion
tumultueuse dans laquelle est intervenu Torrès, ainsi
que d'autres exaltés. Plusieurs orateurs ont demandé la
création d'un gouvernement provisoire. Enfin, dix heu
res, tous les délégués des différents cercles de Rome se
réunirent paisiblement dansée même cercle et votèrent
une adresse aux Chambres dans laquelle ils demandèrent
la formation d'un gouvernement provisoire composé de
trois personnes choisies parmi les noms suivants Cam-
pello, Calletli, Ilurbinetti, Giccioli,Bamerata ctGallieno.
Les trois hommes choisis devaient convoquer immédiate
ment la Constituante de l'État, sinon les cercles eux-mê
mes aviseront.
La Chambre s'est réunie extraordinairement le même
jour pour discuter sur cette adresse. Tout ce que nous
savons c'est que Galetti a accepté la mission et qu'avant
ce soir, la junte fera sonner la cloche du Capitale pour
annoncer sa prise de possession du pouvoir et la convo
cation de la Constituante. Il règne ce matin une grande
agitation, et si ce soir on n'a pas décrété la Constituante,
il est probable qu'il y aura dn sang répandu.
A la date du 19, la junte gouvernementale était
constituée enfin Rome. Elle se compose définitivement
du prince Corsini, sénateur romain, du comte Camerata,
gonfalonier d Ancône et de. 1 avocat Galetti. Elle doit ad
ministrer les affaires jusqu'à ce qu'une Constituante soit
convoquée pour régler la destinée du pays. Le lendemain,
20, on devait la soumettre la délibération des chambres.
Le Singapore free Press raconte, dans son numéro
du 14 septembre, les détails d'un phénomène d'une na
ture si extraordinaire qu'il ne saurait manquer de ren
contrer de nombreux sceptiques. A coup sur, les annales
de la géologie n'offrent pas un exemple semblable de vé
gétation capilaire. Si invraisemblable qu'il puisse être,
nous reproduisons néanmoins cause de sa singularité
dit le Journal du lluvre, le récit du Singapore free Press;
s'il est controuvé, il fait honneur l'imagination de son
auteur:
Le 13 mai, deux heures et quart de l'après-midi,
nous avons ressenti, Chantibonn, un violent tremble
ment de terre qui .semblait venir du nord: la secousse,
du moins, paraissant dirigée du nord au nord-est au sud
ou sud-ouest. Tout d'un coup le sol a été agité comme si
on l'avait secoué, et un bruit, ou plutôt un effroyable
craquement, plus fort que l'éclat du tonnerre, suivi de
roulementssoutcrrainstrès-prolongés. Toutes les maisons
furent tellement ébranlées, que les portes éclatèrent, et
les murs furent lézardés au point d'inspirer des craintes
sérieuses aux habitants. Mais ce n'est pas tout.
Uu fait bien autrement extraordinaire eut lieu pen
dant le choc on vit pousser spontanément de terre des
poils et de longs filamens noirs en tout semblables des
ebeveux. Partout le sol parut couvert de cette végétation
d'une espèce nouvelle, dans les bazars, sur les routes,
dans les champs, dans les bas-londs humides comme dans
les endroits les plus sablonneux et les plus brûlés du
soleil.
Ces poils, ou cheveux, de longueurs différentes, sou
vent assez notables, se tiennent debout, et adhèrent for
tement par leurs racines. Lorsqu'on les jette au feu, ils se
contractent comme les cheveux humains et répandent la
de clôture quelque temps auparavant, reprirent alors leur
colloque sur un ton très-bas.
Aux premiers mots, Isaure sentit le bras de d'Alvimar,
qu'elle tenait pressée sur sa poitrine, tressaillir.... pour
elle, elle ne respirait plus, et se sentait mourir d'épou
vante.
Les deux ombres disaient
Nous avons bien fait de visiter en passant cette salle
manger.
Et ce buffet bien garai.
Nous emportons tout ce qui a pu tenir dans nos
poches et dans nos estomacs.
-- Et même plus, car voici deux flambeaux d'argent
qui n'ont pu se loger dans mon habit et qui m'embarras
sent singulièrement.
I! fallait les laisser.
Non pas c est dommage de laisser perdre les choses.
C étaient donc simplement des voleurs qui se trouvaient
la. D Alvimar fit un mouvement pour saisir ses armes et
se jeter sur les misérables. Isaure le retint avec une force
nerveuse et lui dit d une voix basse comme un souffle:
Oh! le moindre bruit attirerait du monde ici....
laisse-les prendre tout ce qu'ils voudront ils vont peut-
etre s en aller.
Je crois que c'est assez comme ça, dit un des larrons,
et qu il faudrait déloger le plus vite possible.